LES
ANNALES DU DISQUE-MONDE – LA HUITIÈME COULEUR
Dans
une dimension lointaine et passablement farfelue, un monde en forme de disque
est juché sur le dos de quatre éléphants, eux-mêmes posés sur le dos d'une
Tortue. A Ankh-Morpork, l'une des villes de ce Disque-Monde les habitants
croyaient avoir tout vu. Et Deuxfleurs avait l'air tellement inoffensif,
bonhomme, chétif fidèlement escorté par un Bagage de bois magique circulant sur
une myriade de petites jambes. Tellement inoffensif que le Patricien avait
chargé le calamiteux sorcier Rincevent de sa sécurité dans la ville quadrillée
par la guilde des voleurs et celle des assassins; mission périlleuse et qui va
les conduire loin : dans une caverne de dragons et peut-être jusqu'au bord du disque.
Car Deuxfleurs appartenait à l'espèce la plus redoutable qui soit : un
touriste…
Les Annales du Disque-Monde – La Huitième Couleur
Auteur
: Terry
Pratchett
Type
d'ouvrage : Fantasy Burlesque
Première
Parution : 24 novembre 1983
Edition
Française : 05 janvier 2007
Titre en
vo : The
Colour of Magic
Pays
d’origine : Grande-Bretagne
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Patrick
Couton
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 288
Mon
avis : Après une première incursion dans
les cultismes Annales du Disque-Monde de Terry Pratchett, par
le biais de ce sympathique roman pour enfants que fut Le
Fabuleux Maurice et ses rongeurs savants, cette fois ci, je me lance
bel et bien dans la saga avec le tout premier volume de celle-ci : La
Huitième Couleur. Et donc, ce roman nous entraîne de plein pied dans cet
univers que Pratchett lui même qualifie de moins ordonné et sérieux que les
autres, mais plus imaginatif. Et pour ce faire, l'auteur nous invite à suivre
les péripéties du mage Rincevent qui est a la magie ce que la saga Taxi est
au cinéma, c'est à dire son antithèse total. Ah ! Rincevent ! Personnage
récurent dans de nombreux volumes de la saga (comme d'autres qui feront leur
apparition au fil des tomes), Pratchett nous a inventé l'antihéros parfait qui
passe son temps a geindre, a pleurnicher et a essayer de fuir le moindre danger
et les problèmes qui, pour son plus grand malheur s'abattent en permanence sur
ses épaules. Ce « mage » est a ce point ridicule (de mémoire,
je n’ai pas souvenir d'avoir vu u type aussi froussard !) qu'il en devient
immédiatement culte et c'est avec un grand plaisir que l'on suit ses
péripéties. Mais les autres protagonistes ne sont pas en reste : entre
Deuxfleurs (mais où Pratchett va t'il chercher des noms pareils ?), l'employé
de bureau qui se décide un jours a devenir touriste, son coffre sur pattes,
Rhun le Barbare, la Mort, les Dieux, les voleurs et tous les autres, on a droit
a un florilège de stéréotypes géniaux qui moquent allègrement l'ensemble des
sagas d'Heroic Fantasy. Alors, on constate bien que Pratchett se cherche encore
dans ce premier volume, que tout n'est pas parfait, mais l'humour, lui, est
déjà présent, et celui ci est de qualité. Anachronismes, situations cocasses et
biscornues, pastiches des travers du Médiéval Fantastique, multiples
rebondissements; tout cela nous fait passer un fort agréable moment et on en
redemande. Quoique l’on en dise, La Huitième Couleur est
incontestablement un bon livre. Certes, au vu de son style tout de même
particulier, je ne me vois pas lire l’ensemble de la saga d'une traite, à
force, cela pourrait en devenir lassant. Cependant, je me vois bien y revenir
régulièrement, entre des œuvres dites plus sérieuses, histoire de décompresser
un peu. Et je sens que le meilleur est à venir avec Les Annales du
Disque-Monde....
Points
Positifs :
- Premier
volet de l’un des cycles de Fantasy les plus connus de ces trente dernières
années, La Huitième Couleur, sans être parfait, n’en reste pas
moins une fort bonne introduction a un univers complètement loufoque et qui
parodie a merveille un genre, la Fantasy, tout en respectant ses canons – mais
en pointant du doigt ses multiples contradictions.
-
Justement, ce coté parodique fonctionne a plein régime et les amateurs de
Fantasy s’amuseront a voir détourner tout un tas d’œuvres et de personnages
dits plus sérieux.
-
Un casting complètement improbable – un mage raté, un touriste et un bagage
possédant des pieds – mais qui n’en reste pas moins excellent.
-
Rincevent est sans nul doute le personnage le plus lâche qu’il m’a été donné de
voir dans une œuvre de Fantasy ; mais qu’est ce qu’il est drôle !
-
Un monde plat posé sur le dos de quatre éléphants eux-mêmes posés sur une
tortue… dit comme cela, ça à l’air débile et pourtant, au fil de la lecture, ça
passe très bien.
Points
Négatifs :
- Bon,
ce n’est que le premier volume d’un cycle qui, j’en suis sur, se bonifiera
grandement par la suite, et il subsiste encore pas mal d’imperfections, la
principale étant, de mon point de vu, le découpage du roman en plusieurs
parties plus ou moins indépendantes et qui casse un peu le rythme de
l’intrigue.
-
Du coup, celles-ci ne sont pas toutes égales et si La Huitième Couleur démarre
fort, il y a un certain essoufflement au bout d’un moment.
Ma
note : 7/10
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