dimanche 9 mai 2010

L’HISTOIRE SECRÈTE – LA FIN DE CAMELOT


L’HISTOIRE SECRÈTE – LA FIN DE CAMELOT

En 1948, un gros porteur militaire américain s'apprête à se poser sur la base de Groom Lake, en provenance de Nagasaki. A son bord, un mystérieux sarcophage de plomb, hautement secret se met à chauffer la carlingue, au point d'endommager les moteurs ! L'avion finit par amerrir et couler au fond du Lac Tahoe, au Nevada, dans des eaux qui alimentent Las Vegas. Dans les jours qui suivent, la mafia qui contrôle les casinos de la capitale du jeu en perd son latin. Les machines à sous décrochent le Jackpot en même temps et on ne compte plus les infarctus fulgurants aux tables de poker. Meyer Lanski, l'un des plus puissants parrains de l'époque, se doute qu'une perturbation des cartes est à l'origine de tout ce bordel. Deux ans plus tard, le producteur de cinéma Howard Hugues loupe son amerrissage sur le même lac, sur le rivage duquel il a sa villa. Son avion coule jusqu'à venir s'encastrer dans celui du gros porteur. Contre toute attente, quand on repêche son corps 3 heures plus tard, Hugues est toujours vivant ! Il est néanmoins transformé durablement, plus puissant et plus mystique. Avec l'aide de la mafia, il va fomenter l'assassinat de JF Kennedy...


L'Histoire Secrète – La fin de Camelot
Editeur : Delcourt
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessins : Igor Kordey
Couleurs : Len O'Grady
Couverture : Manchu, Olivier Vatine
Genre : Fantastique, Etrange, Historique, Mondes décalés
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 21 avril 2010
Nombre de pages : 48

Mon avis : Il est toujours difficile, dans une série aussi longue, de se renouveler à chaque fois, et, forcement, la qualité des différents tomes peut s’en ressentir. Avec L’Histoire Secrète, cela fait longtemps que j’ai compris que l’on ne pourra se faire une idée objective de celle-ci quand on parviendra à sa conclusion, et que, forcément, il est bien difficile de juger chaque volume séparément. Cependant, si certains de ceux-ci, comme par exemple le précédant, Opération Kadesh, semblent être ce que l’on appelle des tomes de transitions, La fin de Camelot, dix-huitième chapitre de la série, mérite largement que l’on s’y attarde, ne serais-ce que pour le nombre d’événements importants qui y ont lieu. En effet, ici, Jean-Pierre Pécau se donne a cœur joie, utilisant ses personnages, anciens comme nouveaux, laissant entendre que de vieilles menaces pourraient ressurgir comme on le devine (y compris l’identité) dans les premières pages, faisant le lien entre le protagoniste « humain » le plus important de la série, Curtis, et une petite nouvelle apparue dans le tome précédant, une jeune hongroise rescapée de la révolution de Budapest matée dans le sang par l’armée rouge (j’avoue qu’il m’a fallut quelques pages pour me rendre compte de son identité réelle) et qui pourrait fort bien le remplacer a terme (après tout, Curtis commence a prendre de l’âge), la mort d’un ancien adversaire, Saint-James Philby, et, Pécau oblige, forcement, une multitudes de références a des personnages réels et a des événements qui ont jalonnés les années 50 et 60. Ainsi, l’on retrouve pèle mêle des figures comme Howard Hughes, Léonid Brejnev et Lee Harvey Oswald pour ne citer que les plus connus. Quand a l’intrigue, une fois de plus, Pécau nous fait voir du pays et on ira de Moscou à Beyrouth, en passant par Las Vegas et Dallas, où Pécau, assez malicieusement, nous donne sa propre théorie du complot qui visa JFK, utilisant pour cela quelques détails, ma foi assez troublants quant à la physionomie d’Oswald. Je n’en dis pas plus mais je ne nie pas que ceux-ci m’ont bien plut… La fin de Camelot est donc, pour moi, un bon tome de cette longue saga qu’est L’Histoire Secrète, cependant, il souffre d’un défaut pour le moins important et qui survint régulièrement au fil des volumes de cette série, c’est-à-dire, sa trop grande dispersions : personnages, lieux, intrigues, on saute du coq a l’âne toutes les trois ou quatre pages, le plus souvent, sans qu’il y ait le moindre lien. Dommage car, du coup, on a du mal à ressentir du plaisir au cours de la lecture, surtout que, comme je l’ai dit, il y avait quelques événements majeurs qui, du coup, n’ont peut-être pas eu le traitement qu’ils auraient mérités…


Points Positifs :
- Mine de rien, il s’en passe des choses dans ce dix-huitième tome de L’Histoire Secrète, et, ne serais-ce que pour la disparition de l’un des plus anciens adversaires d’Erlin, je veux bien évidement parler de Saint-James Philby, cet album vaut le coup.
- Tout un tas de bonnes idées mise en avant par un Pécau complètement déchainé et qui nous donne sa version, pour le moins singulière, de l’assassinat de JFK ; Mafia, CIA, Howard Hugues, un beau petit complot des familles où seul les russes sont absents – mais dindons de la farce – avec… deux Oswald !? Mais c’est quoi cette histoire !?
- Ne serais-ce pas notre très cher Guillaume de Lecce qui serait dans le Sarcophage ?
- Rien à dire sur Igor Kordey qui livre une prestation plutôt correcte et sans grosse fausses notes cette fois-ci.

Points Négatifs :
- Malheureusement, le trop grand nombre de protagonistes, de lieux et d’intrigues parallèles font que l’on se retrouve avec un album pour le moins décousu où l’on passe du coq à l’âne toutes les trois ou quatre pages.
- Bon, je ne veux pas être méchant mais quand on nous dit depuis dix tomes – voir Les Sept Pilier de la Sagesse – que Saint-James Philby est quasiment aussi puissant qu’un Archonte, on était en droit d’attendre un affrontement un peu plus spectaculaire face a Erlin ; certes, ce dernier l’aurait emporter au vu de ses pouvoirs, mais là, Philby se prend une branlée et ce n’est vraiment pas crédible.

Ma note : 6,5/10