mardi 16 septembre 2008

SWEENEY TODD LE DIABOLIQUE BARBIER DE FLEET STREET


SWEENEY TODD LE DIABOLIQUE BARBIER DE FLEET STREET

Après avoir croupi pendant quinze ans dans une prison australienne, Benjamin Barker s'évade et regagne Londres avec une seule idée en tête : se venger de l'infâme Juge Turpin qui le condamna pour lui ravir sa femme, Lucy, et son bébé, Johanna. Adoptant le nom de Sweeney Todd, il reprend possession de son échoppe de barbier, située au-dessus de la boulangerie de Mme Nellie Lovett. Lorsque son flamboyant rival Pirelli menace de le démasquer, Sweeney est contraint de l'égorger. L'astucieuse Mme Lovett vole à son secours : pour le débarrasser de l'encombrant cadavre, elle lui propose d'en faire de la chair à pâté, ce qui relancera du même coup ses propres affaires...

C'est toujours avec un intérêt certain que je me plonge dans un nouveau Tim Burton, surtout si Johnny Depp est de la partie, comme c'est souvent le cas. Et on pourra dire que je l'aurais attendu celui-là, en fait depuis le début de l'année. N'ayant pas eu l'occasion de me rendre au cinéma lors de sa sortie, je dus donc attendre la sortie DVD (comme le temps peut paraître long parfois...) Mais ce qui est important, c'est mon impression finale, mais ne brûlons pas les étapes : Dès le générique, on se dit que l'on ne va pas rigoler avec ce Swenney Todd (bon, ok, le titre était plus ou moins explicite) en voyant tout ce sang dégouliné le long de l'écran. Et du sang, on va y avoir droit par hectolitres, un sang bien rouge jaillissant des cous des diverses victimes de notre brave Johnny Depp que l'on a rarement vu du mauvais côté de la force. D'ailleurs, puisque je débute par le sang, heureusement qu'il est là pour donner des couleurs (enfin dans son cas, une seule) a ce film très sombre ou le noir et le gris s’affrontent sans relâche afin d'obtenir le premier rôle. Il en sera ainsi quasiment tout au long de l’œuvre, sauf lors de rares passages pas forcément plus gaies, ce qui s’avère une belle réussite d’un point de vue esthétique.

Une fois de plus, Tim Burton enchante nos rétines et sa vision d'un Londres Victorien est un régal, loin des palais et des beaux quartiers, voici la véritable capitale de l’empire dans toute sa décadence. Du coup, forcément, les personnages ne dénotent pas dans le décor ou ils évoluent, qu'ils soient pauvres ou riches, tous possèdent un petit quelque chose d'inquiétant dans leurs allure, dans leurs regard qui renforcent leur charisme. Bien entendu, a ce petit jeu-là, Johnny Depp est, comme de coutume, magistral dans son rôle de psychopathe meurtri par la vie (et confirme une fois de plus son immense talent d’acteur transcender sous la direction du maître) mais sa partenaire, Helena Bonham-Carter soutient amplement la comparaison. Froide, le regard dément, calculatrice mais aussi rêveuse voir hystérique, la compagne du barbier et à la hauteur... Mais les seconds rôles ne vous laisserez pas indifférents, en particulier Alan Rickman, particulièrement vicieux et pervers....

Mais alors, ce film est génial ? Et bien en fait, pas tant que ça à mon avis. Ou du moins, disons que je m’attendais a beaucoup mieux, d'où une certaine déception (relative mais présente). Il n'y a certes rien à redire du scénario, des acteurs etc., or, même si nous nous trouvons la devant un fort bon film, il manque un petit « je ne sais pas quoi » qui l'aurait définitivement rendu culte. Est-ce le fait que les acteurs chantent tout au long du film ? Peut-être. Je savais pertinemment que Swenney Todd était une comédie musicale, du coup, je ne fus pas du tout surpris lorsque Johnny poussa la chansonnette dès les premières minutes. Ce que je ne m’attendais pas, c'est que 90% des dialogues soient chantés. Alors, ce n'est pas si gênant que cela mais peut être qu'un tout petit peu moins de chansons m'aurait davantage convenu ? Mais bon, je chipote sur ce côté atypique (qui, il faut le reconnaître, risque d'en faire fuir plus d'un) alors qu'au final, Swenney Todd est un film qui mérite largement d'être vu.