samedi 29 août 2020

VINLAND SAGA – TOME 9


VINLAND SAGA – TOME 9

Malgré une forte chaleur, Ketil participe à la coupe des chaumes avec ses esclaves et son fils Ormar. Ce dernier n’y met cependant pas de bonne volonté et ne fait pas les choses correctement, aussi une dispute éclate-t-elle entre lui et son père. Ketil tente de faire comprendre à son fils qu’il doit apprendre les gestes pour reprendre un jour la ferme mais Ormar s’y refuse : son rêve à lui, c’est de devenir guerrier. Le soir, Ormar désespère de pourvoir un jour aller sur le champ de bataille et noie son chagrin dans l’alcool avec deux des mercenaires employés pour faire régner la sécurité dans la ferme. Ceux-ci expliquent à Ormar qu’il a besoin d’un rite de passage pour devenir un homme et qu’il doit pour cela connaître l’expérience du meurtre : cela tombe bien car, ici, il y a plein d’hommes à tuer. Le lendemain, les deux mercenaires viennent chercher Thorfinn et Einar qui ne se doutent pas un instant de ce qui les attend...


Vinland Saga – Tome 9
Scénariste : Makoto Yukimura
Dessinateur : Makoto Yukimura
Genre : Seinen
Type d'ouvrage : Aventure, Historique
Titre en vo : Vinland Saga vol.9
Parution en vo : 23 juin 2010
Parution en vf : 10 mars 2011
Langue d'origine : Japonais
Éditeur : Kurokawa
Nombre de pages : 213

Mon avis : Indéniablement, la mort d’Askeladd dans le tome précédent aura marqué un sacré tournant dans Vinland Saga puisque, avec la disparition de celui-ci, on peut affirmer, sans exagération aucune, que la saga aura perdu son protagoniste le plus charismatique. Du coup, avec la fin de ce qu’il faut bien appeler le premier cycle, on était en droit de craindre une baisse de régime dans l’intrigue, forcément moins somptueuse sans ce personnage haut en couleur et, je ne vous le cache pas, c’est un peu le cas puisque ce neuvième tome de la saga est nettement moins passionnant que ses prédécesseurs immédiats qui, eux, flirtaient allègrement avec l’excellence. Cependant, n’allez pas croire que Makoto Yukimura ait commis une grosse erreur en tuant Askeladd, loin de là… En effet, celui-ci représentait, en quelque sorte, la seule et unique raison de vivre du héros, Thorfinn, qui souhaitait venger son père : Askeladd mort des mains d’un autre – au demeurant, Knut que l’on retrouve ici et qui, accessoirement, a bien changer – il est plutôt intéressant de découvrir ce que le jeune homme est devenu, quelques années plus tard, c’est-à-dire, un simple esclave dans une plantation agricole danoise. Bref, vous l’avez compris – et comme on l’avait découvert a la fin du volume précédent – désormais, un nouveaux cycle débute, il y a de nouveaux protagonistes et de nouveaux enjeux et si, pour le moment, on se demande bien ce que l’auteur nous réserve pour la suite, disons que, si celle-ci a du mal a être aussi captivante que celle des derniers volumes, au moins, elle reste suffisamment satisfaisante pour ravir les lecteurs, ce qui, ma foi, est le principal !


Points Positifs :
- Un nouveau cycle qui débute gentiment et qui, s’il est moins captivant que le premier, n’en reste pas moins suffisamment bien écrit pour nous donner envie de découvrir la suite, surtout que, mine de rien, l’auteur distille déjà quelques nouvelles pistes plutôt intéressantes…
- On voit peu Knut et ses compagnons dans ce tome, cependant, le peu de place qui leur sont consacré est, curieusement, le meilleur moment de ce volume : en effet, le jeune homme a bien changer et se montre nettement plus dur et calculateur… Un sacré retournement de situation !
- Comme je l’ai déjà souligné lors de mes critiques précédentes, une des grandes forces de Vinland Saga, c’est, bien entendu, sa partie graphique : Makoto Yukimura est un dessinateur fort talentueux qui nous livre ici des planches fort détaillées pour ne pas dire magnifiques pour certaines.
- On sent le travail en amont de la part de l’auteur, ce qui renforce la crédibilité de l’ensemble, ce, même si, bien entendu, Vinland Saga reste une œuvre de fiction.

Points Négatifs :
Un début de cycle peut-être un peu trop longuet pour le moment et qui souffre un peu de la comparaison avec le précédent, mais bon, celui-ci étant très bon, c’est un peu normal.
- Il commence a être un peu plus intéressant Thorfinn à présent qu’il n’a plus de but dans la vie, mais bon, pour le moment, ce n’est pas encore un héros franchement exceptionnel…
- Il manque tout de même Askeladd quand on y pense, même si sa mort est une bonne chose pour le déroulement de l’intrigue.

Ma note : 7,5/10

jeudi 27 août 2020

DCEASED – UNKILLABLES


DCEASED – UNKILLABLES

Red Hood rentre dans la Batcave : cela faisait bien longtemps. Mais il a peur de ce qu’il va y découvrir. Depuis les événements effroyables qui ont rendu tout le monde des meurtriers assoiffés de sang, plus rien n’est normal. Et même s’il s’y attendait, c’est un grand choc qui va le secouer : devant lui, trois cadavres dans une mare de sang et un désordre indescriptible. Nightwing est mort ainsi que Robin et au centre... Batman ! Son mentor n’a cette fois pas pu s’en sortir : la menace était trop forte pour le Justicier de Gotham. Seul le chien Ace s’en est sorti et il est tout heureux de retrouver un humain normal. Jason Todd prend le temps de creuser trois tombes dans la cave où il a passé tellement de moments à s’entraîner, où il a eu l’impression d’avoir une famille et où finalement, il a toujours été seul. Une fois le travail fait, il grave un message sur la pierre tombale de fortune de Batman : « Bruce Wayne, père, mentor, salopard, Batman ». Pour une fois, il va pouvoir utiliser la Batmobile et dans un contexte pareil, il ne s’en prive pas. Il monte dans le véhicule avec Ace et met en route le système informatique. Il demande à l’ordinateur de bord de repérer les membres restants de la Bat-family. Il en repère huit mais la question suivante est plus difficile : seulement deux sont encore en vie...


DCeased – Unkillables
Scénario : Tom Taylor
Dessins : Karl Morstert
Encrage : Livesay, Trevor Scott, Neil Edwards
Couleurs : Rex Lokus
Couverture : Francesco Mattina
Genre : Super-Héros
Editeur : DC
Titre en vo : DCeased – Unkillables
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 19 février 2020
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 10 juillet 2020
Nombre de pages : 136

Liste des épisodes
DCeased – Unkillables 1-3

Mon avis : Une poignée de jours avant le confinement, en mars derniers, donc, j’avais eu le plaisir de vous proposer la critique de DCeased, une mini-série dont je n’attendais pas grand-chose et qui s’était avérée être une fort belle surprise. Riche d’un scénario plutôt bien amené et captivant, plaisant de par une partie graphique pour le moins réussie, cette mini-série avait réussi le pari de convaincre une bonne partie du lectorat de chez DC tout en faisant du neuf avec une thématique franchement usée jusqu’à la corde, je veux, bien entendu, parler de l’apocalypse zombie – grosso modo, depuis les débuts de Walking Dead, des morts vivants, on s’en est coltiner à toutes les sauces, la plupart du temps pour des résultats plus que discutables d’ailleurs… Bref, une belle petite surprise que ce DCeased et un joli succès qui, fatalement, amena une suite dont on pouvait pour le moins être inquiet : après tout, a force de se coltiner, tous genres confondus, des suites trop souvent inférieures aux œuvres originales et le plus souvent inutiles, il y a de quoi être méfiant, surtout lorsque l’on commence à prendre de l’âge… Bon, rassurez-vous, DCeased – Unkillables, s’il n’est pas un incontournable absolu et qu’il possède quelques défauts, n’en possède pas moins un scénario suffisamment plaisant pour ravir celles et ceux qui avaient apprécié DCeased et qui souhaiteraient, éventuellement, prolonger l’expérience. Il faut dire que mettre en avant les super-vilains de l’univers DC, de nous montrer ce qu’ils font face a ces fameux zombies qui auront massacrés une bonne partie des héros et ravager le monde, ma foi, c’est plutôt une bonne idée. De plus, on leur adjoint quelques antihéros plutôt intéressants, un commissaire Gordon un peu paumé et une bande d’orphelins, mélangeons le tout et… ma foi, force est de constater que l’on obtient une mini-série qui n’est peut-être pas géniale ni indispensable mais qui, malgré tout, reste suffisamment réussie pour ravir les amateurs du genre qui ont apprécié DCeased : après tout, on a déjà connue des suites nettement inférieures à ce que l’on nous propose ici…


Points Positifs :
- On pouvait être en droit d’éprouver quelques soupçons quand a l’intérêt de donner une suite à DCeased, indéniablement, une des mini-séries les plus plaisantes de ces derniers mois, pourtant, si Unkillables est loin d’être parfait, il n’en reste pas moins suffisamment réussie pour ravir les fans de l’œuvre originale qui souhaiteraient prolonger l’expérience…
- Après les super-héros, au tour des vilains – et de quelques héros – d’être sur le devant de la scène et, ma foi, c’est plutôt une bonne idée, surtout vu comment l’intrigue est amenée. Il faut dire que l’on ne s’attendait pas vraiment à voir tout ce petit monde s’occuper d’orphelins en pleine apocalypse zombie !?
- Une bonne petite mini-série, sans prise de tête et qui vous fera passer un bon moment.
- Une couverture plutôt réussie.

Points Négatifs :
- Aussi sympathique soit DCeased – Unkillables, il faut reconnaitre que, qualitativement parlant, tout cela reste un peu trop moyen et n’intéressera que celles et ceux qui ont lut la première mini-série, cette dernière étant nettement plus aboutie.
- Scénaristiquement, la première partie est pas mal mais la fin est trop conventionnel et manque d’originalité : on se doutait bien que nos vilains n’allaient pas s’en sortir.
- Pour ce qui est des dessins, Karl Morstert livre une prestation correcte mais un peu trop lisse selon moi, surtout au vu de la thématique.
- Cette mini-série aurait peut-être gagnée à être un poil plus longue ?

Ma note : 7,5/10

mardi 25 août 2020

L'ÉCHO DU GRAND CHANT


L'ÉCHO DU GRAND CHANT

Grâce à des cristaux magiques, les Avatars étaient devenus immortels et s'étaient proclamés rois d'un empire gigantesque. Mais suite à un séisme d'une ampleur phénoménale, un raz de marée a recouvert la majorité de leur territoire. Ce fut alors le début d'une ère de glaciation, et la fin des cristaux. Aujourd'hui, l'empire se meurt et les Avatars avec lui. Devant ce déclin, les peuples qu'ils avaient jadis asservis se soulèvent les uns après les autres. Jusqu'au jour où deux lunes apparaissent dans le ciel et que les armées sanguinaires de la Reine de Cristal déferlent sur eux. Maîtres et esclaves doivent alors faire table rase du passé et s'unir face à l'ennemi commun. Devant cette fin imminente, cinq personnages vont devenir des héros : Talaban, un guerrier avatar marqué par un passé tragique ; Touchepierre, un sauvage mystique à la recherche d'un amour perdu ; Anu, le Saint-Homme, Bâtisseur du Temps ; Sofarita, la jeune paysanne qui inspirera une légende ; et Viruk, le fou, qui aurait voulu être un dieu. Ensemble, ils combattront le crépuscule, car perdu pour perdu, autant partir en beauté !


L'Écho du Grand Chant
Auteur : David Gemmell
Type d'ouvrage : Heroic Fantasy
Première Parution : 1997
Edition Française : 27 septembre 2007
Titre en vo : Echoes of the Great Song
Pays d’origine : Grande-Bretagne
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Alain Névant
Editeur : Bragelonne
Nombre de pages : 395

Mon avis : Indépendamment du Cycle de Drenaï, œuvre la plus connue du regretté David Gemmell, l’auteur britannique offrait parfois a ses fans des romans dits indépendants mais qui, en fait, étaient plus ou moins liés au cycle : ainsi, ce fut le cas de Dark Moon et de L’Étoile du Matin, deux ouvrages dont je vous ai déjà parler sur ce blog, mais aussi d’un certain L'Écho du Grand Chant, œuvre qui nous préoccupe aujourd’hui. Datant de la fin des années 90 et donc, bien mieux écrite que les premiers romans du maitre, L'Écho du Grand Chant est, incontestablement et sans discussions possible, la vision du mythe de l’Atlantide par Gemmell : les Avatars sont bien entendu les Atlantes, leur civilisation est dévastée de la même manière que celle de l’Atlantide et, point de vue technologie, les deux se valent… De plus, et les amateurs du genre ne me contrediront pas, on sent aussi que l’auteur s’est inspiré de certaines œuvres comme Stargate, pour ne citer que la plus connue, celle-ci étant sorti sur les écrans sensiblement avant le roman… Bref, un synopsis de départ que l’on pourrait croire user jusqu’à la corde – l’Atlantide, c’est vieux comme le monde – et qui, pourtant, sous la plume de Gemmell, fonctionne a plein régime : les traditionnels thèmes de prédilections de l’auteur sont une fois de plus au rendez vous, nous avons droit a des notions de sacrifices et de rédemption, mais, ici, non pas d’un ou deux personnages mais de tout un peuple, quant aux protagonistes, bien sur, on a droit une fois de plus a quelques figures inoubliables et si Talaban apparait finalement bien conventionnel et très Gemmellien, Viruk, formidable badasse complètement fou marque les esprits… Ajoutons à cela une géopolitique des différentes forces en présence plutôt pertinente, un récit captivant comme d’habitude avec l’auteur et un lien entre l’intrigue et une légende présentée lors de chaque début de chapitre et vous comprendrez, sans nul doute, le pourquoi du comment de mon enthousiasme vis-à-vis de ce énième roman de David Gemmell. Après, bien sur, il y aurait de quoi dire sur certaines réédites de son style que l’on retrouve a chaque fois, mais bon, quand on est fan, on passe un peu outre, et puis, rien que pour le plaisir de voir Gemmell s’attaquer a l’Atlantide, je pense que L'Écho du Grand Chant vaut le coup…


Points Positifs :
- David Gemmell livre ici sa version du mythe de l’Atlantide et, ma foi, force est de constater que cela fonctionne fort bien : en partant d’un matériel vieux comme le monde et maintes fois utilisé, en s’inspirant de bon nombre d’œuvres liées de prêt ou de loin au mythe, l’auteur nous offre un roman assez réussi.
- Bien entendu, on retrouve tous les éléments qui ont fait le succès de Gemmell au cours de sa carrière : intrigue captivante, personnages charismatiques et hauts en couleurs, etc.
- Avec Gemmell, la rédemption n’est jamais bien loin et, dans le cas présent, c’est carrément celle de tout un peuple, les Avatars, qui se sacrifient d’une façon grandiose – ah, leur charge face aux Almecs…
- Talaban, Rael, Ammon, Sofarita, Ro et… bien entendu, Viruk, le guerrier psychopathe féru de botanique !
- Une ambiance plus sombre qu’a l’habitude, une impression de fin du monde, de fin d’une civilisation qui pèse sur les pages de ce récit et qui lui donnent un plus indéniable…

Points Négatifs :
- Bien évidement, les détracteurs de Gemmell pourront une fois de plus affirmer que l’on retrouve dans ce roman tout un tas d’éléments vus et revus dans tous ses autres livres, que, finalement, les vrais nouveautés sont rares, bref, que cela reste un Gemmell comme un autre…
- Curieusement, ou pas, j’ai trouvé ce roman un peu trop court ; rien à voir spécialement avec la fin, plus longue qu’a l’habitude, mais je pense qu’il y avait matière a une bonne cinquantaine de pages supplémentaires, voir un peu plus.
- Ce qui est sur, c’est qu’avec quelques pages de plus, certains seconds rôles auraient eu une place plus importante dans l’histoire, et qu’ils méritaient d’ailleurs.

Ma note : 8/10

lundi 24 août 2020

LES CITÉS OBSCURES – LA FIÈVRE D'URBICANDE


LES CITÉS OBSCURES – LA FIÈVRE D'URBICANDE

On apporte à l'Urbatecte Eugen Robick un cube vide uniquement dessiné par ses arêtes, découvert lors d'un chantier à la périphérie de Von Hardenberg. Thomas Broch, son meilleur ami, en jouant avec, le pose en biais sur le bureau d’Eugen. Cela déstabilisera ce cube qui se mettra à croître, ignorant la matière l'environnant, traversant les murs, tout en se démultipliant, formant un véritable réseau cubique, dont la maison d'Eugen est le centre. Cela provoque un vrai choc visuel et esthétique pour cette ville dont la symétrie et l'ordre font loi. Cette structure va peu à peu englober toute la ville, tissant un réseau dense et indestructible que même des canons de grande taille ne pourront ébranler – les vibrations provoquant tout au plus l'effondrement des bâtiments investis par les montants du réseau. Dans le même temps, Eugen va s'éprendre d'une dénommée Sophie, sa voisine.


Les Cités Obscures – La Fièvre d'Urbicande
Scénario : Benoît Peeters
Dessins : François Schuiten
Couleurs : François Schuiten
Couverture : François Schuiten
Éditeur : Casterman
Genre : Fantastique
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 22 janvier 1985
Nombre de pages : 94

Mon avis : Il y a de cela quelques jours, j’avais eu l’immense plaisir de vous parler des Murailles de Samaris, premier volet de ce qui est, sans aucune contestation possible, une des œuvres de bande dessinées parmi les plus originales de ces quarante dernières années, je veux, bien évidemment, parler des Cités Obscures, un cycle totalement inclassable et qui ne se contente pas du simple médium de la BD, l’œuvre, dans son ensemble, ayant même été, par moments, déclinée sur d’autres supports aussi incongrus que les documentaires, les guides touristiques, la musique ou les émissions de radio. Bref, un monument absolument pas grand public pour un sou mais qui aura émerveillé bien des générations d’amateurs d’imaginaire… Et donc, après un premier volet qui annonçait de fort belle manière la couleur mais qui était peut-être un peu perfectible, peut-être en raison d’un final un peu trop rapidement expédié à mon gout, La Fièvre d’Urbicande, second tome des Cités Obscures, confirme non seulement tout le bien que l’on pouvait penser de l’œuvre de Benoît Peeters et de François Schuiten, mais aussi, que si l’on pouvait encore en douter, ce cycle serait incontestablement un chef d’œuvre ! Ainsi, qualitativement parlant, ce second volet est nettement supérieur à son prédécesseur et nous entraine, cette fois ci, dans la cité d’Urbicande, cité parmi les cités – mais je pense que chacune d’entre elle se voit ainsi – où un cube pour le moins singulier va la transformer a tout jamais une fois que celui-ci vas, mystérieusement, commencer à grandir jusqu’à recouvrir l’intégralité de la ville, apportant avec lui bouleversements architecturaux mais, également, changements sociaux pour le moins importants. Le lecteur, stupéfait par l’audace narrative des auteurs, suivra donc, par le biais du protagoniste principal de l’histoire, l'Urbatecte Eugen Robick, véritable génie dans sa partie et qui devient rapidement obnubilé par le cube, ce, tout au long d’une intrigue fort étonnante, bourré de bonnes idées et qui tiendra en haleine les lecteurs, ou, plus précisément, ceux qui sont capables de savourer une œuvre aussi singulière et qui est tellement originale qu’elle en fera fuir plus d’un… Pour finir, que dire des dessins du sieur François Schuiten ? Ici, nous avons droit au noir et blanc mais n’allez pas croire que l’absence de couleur soit un défaut, je peux vous assurez que ce n’est absolument pas le cas et que, graphiquement, La Fièvre d’Urbicande est un pur régal. Bref, si Les Murailles de Samaris vous avait plu, n’hésitez pas une seconde et jetez-vous sur cette Fièvre d’Urbicande, vous ne serez pas déçu le moins du monde, si cela n’avait pas été le cas – c’est possible, après tout, Les Cités Obscures sont une œuvre complexe – vous pouvez passer votre chemin même si je trouve cela fort dommage…


Points Positifs :
- La confirmation, incontestable, que Les Cités Obscures sont un incontournable de la bande dessinée. Il faut dire que La Fièvre d’Urbicande réussi la gageure d’être supérieure à son prédécesseur et que, tout en nous proposant un scénario de folie et original, réussit à captiver l’intérêt du lecteur de la première à la dernière page…
- Une histoire bien étrange de cube qui se met à grandir jusqu’à recouvrir l’ensemble de la ville tout en entrainant moult changements architecturaux mais aussi sociaux. Certes, au final, on n’en saura pas plus au sujet de ce cube mais là n’est pas le principal.
- La partie graphique est, bien évidemment, une des grandes forces de cette saga et si, dans ce second volet, les dessins sont en noir et blanc, ce n’est nullement un défaut, bien au contraire. Bref, François Schuiten fait étalage de tout son talent et nous livre des planches pour le moins magnifiques et bourrées de petits détails architecturaux fort inventifs que l’on retrouva tout au long de la série.
- Eugen Robick, malgré son apparence et son côté un peu misanthrope s’avère être, finalement, un protagoniste plutôt charismatique au final et j’ai même finit par éprouver un peu de compassion pour lui à la fin…
- Les amateurs d’architecture seront, bien entendu, aux anges en découvrant l’architecture d’Urbicande et, bien entendu, des divers changements apportés par le cube.

Points Négatifs :
- Il faut reconnaitre que Les Cités Obscures ne sont pas une œuvre à mettre entre toutes les mains, bien au contraire : ainsi, sans certaines connaissances culturelles, on passera à côté de la plupart des références, de plus, il faut apprécier cette histoire où l’ambiance prime sur l’action et qui fait la part belle à l’architecture d’une cité plutôt que de développer des protagonistes qui, accessoirement, sont peu charismatiques.

Ma note : 8,5/10

dimanche 23 août 2020

VINLAND SAGA – TOME 8


VINLAND SAGA – TOME 8

Le prince Knut et la troupe d’Askeladd sont en train de festoyer mais une rumeur commence à monter dans les rangs : et si l’attentat contre le prince avait été fomenté par le roi Sven ? Askeladd confirme à ses hommes que cela est bien la vérité mais il ne souhaite pas faire taire cette rumeur, bien au contraire : si tout le monde en vient à suspecter la tentative d’infanticide, le roi Sven ne pourra se permettre d’agir de manière néfaste envers Knut sans que cela renforce la rumeur et fasse baisser sa popularité. Une fois la conversation terminée, Gunnar en profite pour s’éclipser et confier ce qu’il a entendu à un espion chargé de rapporter cela au roi. Il ne sait pas que, au même instant, Thorfinn est en train de le suivre et qu’Askeladd fait part de ses soupçons sur lui au prince Knut. Le lendemain, un repas est organisé pour fêter le retour de Knut mais les festivités ne vont pas durer longtemps...


Vinland Saga – Tome 8
Scénariste : Makoto Yukimura
Dessinateur : Makoto Yukimura
Genre : Seinen
Type d'ouvrage : Aventure, Historique
Titre en vo : Vinland Saga vol.8
Parution en vo : 23 septembre 2009
Parution en vf : 14 octobre 2010
Langue d'origine : Japonais
Éditeur : Kurokawa
Nombre de pages : 213

Mon avis : Que dire de plus au sujet de Vinland Saga si ce n’est que, tome après tome, je suis happer, littéralement, par ce manga dont j’avais entendu le plus grand bien, certes, mais qui me surprend néanmoins de par sa qualité, nettement supérieure a ce que j’en attendais. Il faut dire que, entre une partie graphique de folie – c’est un constat évidant et je ne m’attarderais pas là-dessus – et un scénario toujours aussi captivant et qui fourmille de retournements de situations pour le moins inattendues, le lecteur ne peut pas s’ennuyer, c’est tout bonnement impossible et, ma foi, ce huitième volume de la saga est, sans aucune contestation possible, le plus bel exemple de mes dires… Il faut dire que celui-ci marque, incontestablement, le premier grand tournant de la série avec la disparition de celui qui était, sans aucun doute possible, le personnage le plus marquant et le plus charismatique du manga depuis ses débuts, je veux, bien entendu, parler de Askeladd. En effet, si le héros est Thorfinn, comment ne pas reconnaitre que, jusqu’alors, ce dernier apparaissait comme étant bien fade auprès de l’homme qui a tué son père. Il faut dire que, sur ce point, Makoto Yukimura, dans la grande tradition des meilleurs mangas, a sut nous inventer un protagoniste haut en couleur, classieux au possible, fort bien travaillé et qui, de par son passé, ses buts personnels et sa relation presque filiale avec Thorfinn, avait de quoi marquer les esprits. Indéniablement, Askeladd va nous manquer par la suite, mais si l’on peut être curieux de voir ce que donnera la série sans lui – et donc, avec un Thorfinn qui, privé de vengeance, n’a plus aucun but dans sa vie – force est de constater qu’il aura eu droit a une mort oh combien marquante et digne d’un tel personnage. Bref, adieu à Askeladd et, comme je le dis à chaque fois, vivement la suite !


Points Positifs :
- La mort d’Askeladd, bien entendu ! Il faut dire que celle-ci, totalement inattendue, a de quoi marquer les esprits et apparait comme étant le premier grand tournant de la saga de par ses implications. Qui plus est, celui-ci a eu droit a un final à sa hauteur qui alterne entre ultimes révélations, démonstration de son immense talent de combattant mais aussi, de son esprit de sacrifice dont on ne le pensait pas capable puisqu’il sauve a la fois Knut et son pays, Galles.
- On s’en doutait depuis longtemps mais comment reconnaitre que, malgré se désir de vengeance de la part de Thorfinn, il y avait une relation quasi filiale entre celui-ci et Askeladd !?
- Une fois de plus, comment ne pas louer ce scénario de folie, terriblement captivant et qui est bourré de coups de théâtres inattendus…
- Comme je l’ai déjà souligné lors de mes critiques précédentes, une des grandes forces de Vinland Saga, c’est, bien entendu, sa partie graphique : Makoto Yukimura est un dessinateur fort talentueux qui nous livre ici des planches fort détaillées pour ne pas dire magnifiques pour certaines.
- On sent le travail en amont de la part de l’auteur, ce qui renforce la crédibilité de l’ensemble, ce, même si, bien entendu, Vinland Saga reste une œuvre de fiction.

Points Négatifs :
- Vu l’importance prise par Askeladd depuis le début de la saga, on peut se demander si la suite sera aussi passionnante ? Difficile, en effet, de se dire qu’on ne le verra plus…
- Le dernier quart de cet album est nettement moins enthousiasmant, mais bon, c’est normal, c’est un nouveau cycle qui débute.

Ma note : 8,5/10

mercredi 19 août 2020

VINLAND SAGA – TOME 7


VINLAND SAGA – TOME 7

Lorsque le prince Knut arrive dans la périphérie de Gainsborough avec Askeladd et l’armée de Thorkell, c’est la grosse surprise pour Floki et ses hommes. Pourtant, le prince agit comme si de rien n’était et somme Floki de partir annoncer au roi le retour de son fils avant la tombée de la nuit. Flanqué d’Askeladd, Thorkell et Thorfinn, le prince Knut déambule dans le campement de l’armée royale et leur explique son plan à l’abri des oreilles indiscrètes qui pourraient l’espionner dans sa chambre : il compte bien tuer son père mais il a d’abord besoin d’avoir de nombreux alliés au sein de l’armée sous peine d’être considéré comme un rebelle. Aussi, le prince leur confie à chacun une mission : Thorkell va devoir restaurer ses liens avec les commandants des clans vassaux, Askeladd va l’accompagner pour lui donner son avis sur le roi et Thorfinn va se charger de sa protection. Une fois tous ces points établis, le prince Knut se rend auprès de son père en compagnie d’Askeladd et de Thorfinn...


Vinland Saga – Tome 7
Scénariste : Makoto Yukimura
Dessinateur : Makoto Yukimura
Genre : Seinen
Type d'ouvrage : Aventure, Historique
Titre en vo : Vinland Saga vol.7
Parution en vo : 23 février 2009
Parution en vf : 10 juin 2010
Langue d'origine : Japonais
Éditeur : Kurokawa
Nombre de pages : 213

Mon avis : Septième volume de Vinland Saga et, ma foi, que dire de plus au sujet du manga du sieur Makoto Yukimura si ce n’est que, dans les premiers tomes, je trouvais celui-ci plutôt bon mais sans plus, depuis quelques temps, je commence à comprendre pourquoi tant de critiques ont été on ne peut plus positives à l’égard de cette œuvre. Car bon, comment dire… après un sixième volet spectaculaire, riche en révélations et qui en avait surpris plus d’un avec le changement radical de comportement du Prince Knut – mais alors, quand je dis radical, c’est vraiment radical – on peut affirmer que ce septième tome est tout aussi bon, voir, même par moments, supérieur… Ainsi, ici, nous pouvons diviser cet album en deux parties tout aussi réussies l’une que l’autre : une première, davantage centrée sur Knut et qui voit ce dernier rentrer, saint et sauf donc, en compagnie de ses hommes, auprès de son père qui ne lui voulait pas du bien, une seconde qui nous présente un nouvel affrontement entre Thorfinn et Askeladd, combat très rapidement remporter, une fois de plus, par ce dernier qui, au passage, en profite pour nous faire quelques révélations pour le moins importantes sur son passé. Bref, vous l’avez compris, une fois de plus, Vinland Saga alterne entre scènes spectaculaires, dialogues plutôt intéressants et révélations plutôt inattendues, le tout, magnifiées par les dessins de Makoto Yukimura qui, en toute franchise, s’avère être un des meilleurs mangakas actuels. L’ensemble reste toujours aussi captivant et comme on connait mieux les protagonistes, désormais, comme on ne cesse d’être surpris par les révélations sur leur passé, il est évident que plus les tomes défilent, plus le plaisir de la lecture se fait grand. Bref, une fois de plus, un excellent tome que ce septième volet de Vinland Saga, sans nul doute un des meilleurs jusqu’à maintenant, alors, ne perdons pas de temps et, comme il est de coutume de le dire : vivement la suite !


Points Positifs :
- On a l’impression, à chaque lecture d’un tome de Vinland Saga, que l’auteur ne réussira pas à faire mieux par la suite et, aussi incroyable que cela puisse paraitre, c’est le cas ! Ainsi, ce septième volet est l’un des tous meilleurs de la saga et, tout en maintenant la qualité générale de l’ensemble, réussi la gageure de nous tenir toujours autant en haleine !
- L’opposition pour le moins tendue entre le Prince Knut et son père, la transformation du jeune homme, de plus en plus spectaculaire, l’affrontement entre Thorfinn et Askeladd, les nouvelles révélations au sujet de ce dernier, sans oublier, la mort d’un personnage secondaire et quelques scènes plutôt marquantes : bref, pas de quoi s’ennuyer, bien au contraire…
- Comme je l’ai déjà souligné lors de mes critiques précédentes, une des grandes forces de Vinland Saga, c’est, bien entendu, sa partie graphique : Makoto Yukimura est un dessinateur fort talentueux qui nous livre ici des planches fort détaillées pour ne pas dire magnifiques pour certaines.
- On sent le travail en amont de la part de l’auteur, ce qui renforce la crédibilité de l’ensemble, ce, même si, bien entendu, Vinland Saga reste une œuvre de fiction.

Points Négatifs :
- J’ai rarement vu un manga où le héros est aussi insignifiant. En tout cas, au bout de sept volumes, Thorfinn ne m’intéresse toujours pas plus que cela alors que, à côté de lui, des personnages comme Askeladd – surtout lui – ou Knut – qui a bien évolué – brillent de mille feux.
- Manga oblige, on n’échappe pas à quelques tics d’écriture ou visuels propres au genre, surtout moderne, ce qui déplaira, je n’en doute pas, à certains… Ainsi, on peut déplorer un certain humour un peu trop poussé et quelques exagérations dans les combats qui risquent de ne pas réconcilier les allergiques aux mangas avec le genre…

Ma note : 8/10