mardi 27 mai 2014

PLASTIC LETTERS


PLASTIC LETTERS

Blondie

1 - Fan Mail (James Destri) 2:38
2 - Denis (Neil Levenson) 2:19
3 - Bermuda Triangle Blues (Flight 45) (Chris Stein) 2:49
4 - Youth Nabbed as Sniper (Stein) 3:00
5 - Contact in Red Square (Destri) 2:01
6 - (I'm Always Touched by Your) Presence, Dear (Gary Valentine) 2:43
7 - I'm on E (Deborah Harry, Stein) 2:13
8 - I Didn't Have the Nerve to Say No (Destri, Harry) 2:51
9 - Love at the Pier (Harry) 2:27
10 - No Imagination (Destri) 2:56
11 - Kidnapper (Destri) 2:37
12 - Detroit 442 (Destri, Stein) 2:28
13 - Cautious Lip (Stein, Ronnie Toast) 4:24


Plastic Letters
Musicien : Blondie
Parution : Février 1978
Enregistré : juin, juillet 1977 à New York
Durée : 34:46
Genre : New wave, punk rock
Producteur : Richard Gottehrer
Label : Chrisalis

Musiciens :
Deborah Harry : chant
Chris Stein : guitare, basse guitare, E-bow dans Youth Nabbed as Sniper, vibraphone
James Destri : grand piano, Farfisa orgue, Polymoog synthétiseur et cordes, Roland synthétiseur, chœurs
Clem Burke : batterie, chœurs
Frank Infante : guitare, basse guitare
Dale Powers : chœurs dans Kidnapper

Mon avis : Avant que certains ou plutôt certaines ne me tombent dessus en hurlant que je ne suis qu’un imbécile misogyne, je tennais à nuancer l’affirmation suivante car si oui, je le reconnais, je n’aime pas trop les chanteuses, non seulement, au fil du temps, la chose est de moins en moins vrai, mais cette préférence pour les chanteurs n’a strictement rien à voir avec le fait que les hommes chanteraient mieux que les femmes ou d’autres absurdités du même genre ; non, si je n’éprouve que très rarement une grande passion pour les chanteuses, c’est plus une affaire de gouts personnels qu’autre chose, surtout qu’en plus, cela ne m’empêche pas d’en adorer, et je pèse mes mots, certaines, et justement, parmi mes préférées, il est indéniable qu’il y a une certaine… Deborah Harry ! Ah, Deborah, Deborah, Deborah, si ce n’est pas une vieille histoire d’amour que nous avons la (par contre, ma femme se prénomme… Deborah, mais c’est un hasard), force est de constater que cela n’en fait pas moins des lustres que j’éprouve une certaine passion pour celle-ci et, bien entendu, le groupe qui l’a rendue célèbre, je veux bien évidement parler de Blondie. Car Blondie, et donc, surtout, Deborah Harry, c’est avant toute chose une voix, celle de cette américaine blonde explosive mais tellement talentueuse et qui aura bercé une partie de mon enfance, car dans les années 70, à l’époque où les vieilles gloires commençaient à tourner en rond quand elles étaient encore de ce monde, arriva une nouvelle génération de musiciens ainsi qu’un nouveau genre, le punk-rock, ou plutôt deux, car tout cela se métissa avec de nouveaux sons (vive le synthé) afin d’accoucher de la new-wave… Et donc, parmi ces groupes, outre-Atlantique, il y avait cette bande de types affublés d’une chanteuse blonde et qui allaient bientôt nous pondre tout un tas de hits – hein, qui a dit Heart of Glass ? – mais qui ici, n’en étaient encore qu’à leur second album, ce Plastic Letters qui, trente-six ans après sa sortie (comme le temps passe vite) et surtout, après que je l’ai écouter un nombre tellement important de fois que j’en ai perdu le compte depuis longtemps, est toujours aussi explosif et clinquant. Sans véritables hits inoubliables – mais il y a (I’m Always Touched by Your) Presence, Dear et surtout Denis que j’adore – Plastic Letters, s’il n’est pas le plus grand album de Blondie, n’en reste pas moins mon préféré : véritable petit condensé de ce que la pop pouvait nous offrir de mieux à l’époque, avec une Deborah Harry au sommet de sa forme, je ne me lasse jamais de l’écouter, encore et encore… et j’ai beau ne pas etre un grand fan des chanteuses, ici, nous avons l’exception qui confirme la règle… mais quelle exception !


Points Positifs :
- Plastic Letters est le parfait petit résumé de ce qu’était la musique pop à la fin des années 70, une espèce de truc hybride entre le punk et la new-wave a des années lumières de la complexité pour ne pas dire d’un certain égocentrisme des vieilles gloires du rock. C’est simple, court et plaisant : que demander de plus !?
- Peu de véritables hits en dehors de (I’m Always Touched by Your) Presence, Dear et Denis cependant, la quasi-totalité des titres de cet album sont franchement bons et il n’y a pas le moindre temps mort, le tout s’écoutant d’une traite et avec un plaisir non dissimulé.
- Ah, Deborah Harry, ça c’est une chanteuse !
- Une jaquette qui ne paye pas de mine mais plutôt réussie finalement.

Points Négatifs :
- En toute objectivité, si l’on doit faire des comparaisons avec d’autres albums, d’autres groupes, d’autres chanteurs ou chanteuses, ce n’est pas non plus le nirvana et il existe bien mieux ailleurs. Mais bon, reconnaitre cela n’a rien de désobligeant pour Blondie et cela ne m’empêche pas d’apprécier cet album.

Ma note : 8/10

SUR LE CHEMIN DE L'ÉCOLE


SUR LE CHEMIN DE L'ÉCOLE

Ces enfants vivent aux quatre coins du globe mais partagent la même soif d’apprendre. Ils ont compris que seule l’instruction leur permettra d’améliorer leur vie, et c’est pour cela que chaque jour, dans des paysages incroyables, ils se lancent dans un périple à haut risque qui les conduira vers le savoir. Jackson, 11 ans, vit au Kenya et parcourt matin et soir quinze kilomètres avec sa petite sœur au milieu de la savane et des animaux sauvages… Zahira, 12 ans, habite dans les montagnes escarpées de l’Atlas marocain, et c’est une journée de marche exténuante qui l’attend pour rejoindre son internat avec ses deux amies... Samuel, 13 ans, vit en Inde et chaque jour, les quatre kilomètres qu’il doit accomplir sont une épreuve parce qu’il n’a pas l’usage de ses jambes. Ses deux jeunes frères poussent pendant plus d’une heure son fauteuil roulant bricolé jusqu’à l’école... C’est sur un cheval que Carlos, 11 ans, traverse les plaines de Patagonie sur plus de dix-huit kilomètres. Emmenant sa petite sœur avec lui, il accomplit cet exploit deux fois par jour, quel que soit le temps…


Sur le chemin de l'école
Réalisation : Pascal Plisson
Scénario : Marie-Claire Javoy et Pascal Plisson
Musique : Laurent Ferlet
Production : The Walt Disney Company France
Genre : Documentaire
Titre en vo : Sur le chemin de l'école
Pays d’origine : France
Parution : 25 septembre 2013
Langue d'origine : français
Durée : 77 min

Casting :
Noura Azzagagh : Elle-même
Zahira Badi : Elle-même
Carlito : Lui-même
Zineb Elkabi : Elle-même
Emmanuel J. Esther : Lui-même
Gabriel J. Esther : Lui-même
Micaela : Elle-même
Jackson Saikong : Lui-même
Salome Sailong : Elle-même

Mon avis : Lorsque ce documentaire (car il est bon de rappeler que c’en est un) est sorti, au début de l’automne 2013, je dois reconnaitre que j’en avais entendu le plus grand bien ; il faut dire que le sujet de celui-ci était pour le moins intéressant et avait su éveiller mon attention : en effet, dans quatre pays différents, le Kenya, le Maroc, l’Argentine et l’Inde, on nous invitait à suivre les pérégrinations d’une poignée d’enfants, pauvres bien entendus, vivant loin de tout et, vous l’avez compris, de l’école, celle-ci étant leur seule et unique chance de s’en sortir, malgré les difficultés, les dangers et les kilomètres, ces enfants n’hésitaient pas, eux, à braver tout cela afin de réussir leurs études et avoir une vie meilleure. Avec un synopsis comme celui-là, il était évidant que ce documentaire méritait le coup d’œil, ne serait-ce que pour effectuer quelques petites comparaisons avec nos sociétés occidentales, où tout est facile et où, bien entendu, l’école est le plus souvent méprisée par des enfants vivant dans le confort , bien tranquillement au chaud, à l’abri du besoin et surtout, au beau milieu de leur PS3, smartphones et autres gadgets modernes. Un coté moralisateur donc, pour ce documentaire, mais, pour une fois, plutôt juste car il faut bien admettre que pendant que par chez nous, aller à l’école est facile mais est souvent ressenti comme une punition, ailleurs, dans le vaste monde, c’est un petit peu plus compliqué voir parfois impossible… mais au moins, dans ces pays, ceux qui ont la chance de faire des études tiennent l’enseignement en haute estime. Et justement, ce documentaire retranscrit plutôt bien cette volonté de se rendre à l’école à tous prix, peut-être même un peu trop d’ailleurs et là, on aborde un peu les défauts de celui-ci : en effet, si l’on ne peut que tirer bien bas son chapeau devant le courage de ses enfants, devant leur enthousiasme, l’entraide entre frères et sœurs (ah, si c’était le cas ici et c’est un père de trois enfants qui parle) et surtout, etre ébahis par les kilomètres parcourus dans des conditions parfois dantesques, est ce que l’on avait besoin a quasiment chaque dialogue d’entendre le mot « école » ? École par ci, école par la, école machin, école truc, oui, on a compris que c’est important l’école mais bon, au bout d’un moment, ça soule un peu de l’entendre encore et encore… surtout que, histoire d’enfoncer le clou, le doublage est une véritable catastrophe, un truc ahurissant digne des novellas sud-américains diffusées sur la TNT et qui fait passer la plupart des protagonistes pour de parfaits neuneus, gâchant indéniablement la qualité de l’ensemble. Dommage, avec un tel sujet, il y avait vraiment de quoi se payer un doublage de qualité car là, franchement, c’est plus que catastrophique…


Points Positifs :
- L’idée de départ – montrer qu’un peu partout dans le monde, des enfants ont du mal à se rendre à l’école mais au moins, malgré les difficultés, ils connaissent l’importance de celle-ci et y vont avec le sourire – fera peut-être sourire les plus cyniques des occidentaux qui vivent dans un grand confort mais elle n’en reste pas moins, premièrement, véridique, deuxièmement, excellente.
- Un documentaire qui fait pas mal cogité sur le sort de ces enfants, enfin, en général, mais aussi sur nous-mêmes et nos sociétés occidentales où l’enseignement et la culture sont méprisés et où se lamente de ne pas pouvoir acheter le dernier téléphone à la mode tandis qu’ailleurs, d’autres n’ont même pas de quoi s’acheter à manger…
- Dans un cas comme celui-là, je n’ai rien contre une petite leçon de morale, surtout que c’est plus que justifié ici !

Points Négatifs :
- Le doublage, bien entendu : mais qui est responsable de ce monumental fiasco car, je suis désolé, c’en est un !? J’espère que ce dernier n’a pas été payé car il mérite franchement le goudron et les plumes pour une telle catastrophe.
- Tout le monde a compris que l’école est importante et ces enfants plus que quiconque, mais a un moment donné, avait-on besoin d’entendre le mot école répéter des milliers de fois jusqu’à ce que ça en donne la nausée ? Et comme en plus, tout le monde possède une voix ridicule…

Ma note : 7/10

samedi 24 mai 2014

ANNO DRACULA


ANNO DRACULA

Londres, 1888. L’obscur voile de la terreur est tombé sur la capitale depuis que la reine Victoria  s’est unie au sulfureux comte Dracula. Sous son influence, les citoyens sont de  plus en plus nombreux à rejoindre les rangs des vampires, toujours plus puissants. Mais la riposte ne se fait pas attendre. Dans les sinistres ruelles de Whitechapel, un assassin surnommé Scalpel d’Argent massacre les prostituées aux canines un peu trop aiguisées. Lancés dans la traque du tueur, Geneviève Dieudonné, une vampire à  la jeunesse éternelle, et Charles Beauregard, espion pour le Diogene’s Club, vont devoir gravir les échelons du pouvoir. Et s’approcher dangereusement du souverain le plus sanguinaire qu’a jamais connu le royaume.


Anno Dracula
Auteur : Kim Newman
Type d'ouvrage : Horreur, Fantastique, Uchronie
Première Parution : 1992
Edition Poche : 16 avril 2014
Titre en vo : Anno Dracula
Pays d’origine : Grande-Bretagne
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Thierry Arson
Editeur : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 648

Mon avis : Il est sans doute indéniable que depuis une centaine d’années, Dracula, dont le roman, écrit par Bram Stoker, où il fit son apparition fut publié à la fin du XIXème siècle, est devenu l’un des plus grand mythes du fantastique, celui-ci ayant été des centaines, que dis-je, des milliers de fois utilisé, parodié, copié par maints auteurs et dans tout un tas de genres différents : romans, bande dessinées, cinéma, séries, comédies musicales etc., sans oublier, bien entendu, le genre vampirique tellement à la mode depuis. Mais si par la force des choses, il est difficile aujourd’hui de trouver quelqu’un qui ne connaitrait pas le mythe et le personnage de Dracula ou du vampire en général, dans toutes les adaptations qui ont suivis l’opus original, il est indéniable que le meilleur côtoie bien souvent le pire et que, du coup, se lancer dans une énième réinterprétation du mythe n’est pas chose aisée : après tout, le risque d’etre déçu est toujours une possibilité à prendre en compte. Du coup, comme vous pouvez l’imaginer, ce fut avec une certaine méfiance que j’ai abordé ce cas Anno Dracula, œuvre de l’auteur britannique Kim Newman (pour ma part, inconnu au bataillon avant que je ne découvre ce roman) et paru au tout début des années 90. Pourtant, suite à quelques critiques positives de ce dernier trouvées sur le net, je me suis procurer cette magnifique réédition poche (avec tout un tas d’annexes fort intéressantes d’ailleurs) et me suis donc lancer, avec curiosité, dans cette uchronie où Dracula, contrairement au roman original, aurait vaincu Van Helsing et aurait ainsi put assoir son emprise sur la Grande Bretagne et son empire en épousant la Reine Victoria, devenant ainsi prince consort tandis qu’humains et vampires (anciens et nouveaux) cohabitaient désormais à Londres. Bon, je le reconnais, le postulat de départ peut paraitre un peu biscornu, surtout pour ce qu’il en est des épousailles entre Victoria et Dracula, mais en fait, une fois celui-ci accepter et une fois le lecteur habitué à voir ainsi cohabiter humains et vampires, force est de constater que Kim Newman nous livre un univers non seulement réussi mais qui plus est assez crédible, tout en étant proche de l’œuvre originale qui mêle habilement des personnages historiques et d’autres imaginaires – ainsi, dans ce roman, on retrouve le Dr Jekyll, le Dr Moreau,  Ruthven (l’un des tous premiers vampires littéraires) mais aussi Joseph Merrick, Oscar Wilde ou Victoria, bien entendu – a ses propres créations comme Charles Beauregard ou la charismatique Geneviève Dieudonné ainsi que celles de Bram Stoker (n’oublions pas qu’Anno Dracula est censé etre une suite a Dracula), ce melting-pot plutôt risqué fonctionnant à merveille, ce qui était loin d’etre évidant. Mais Kim Newman, grand spécialiste du mythe vampirique, s’en sort diablement bien et nous livre une prestation étonnante, tout en mêlant le mythe de Dracula à celui de Jack l’éventreur ; on sent ici le passionné, amoureux  et respectueux du matériel original, et qui plus est, talentueux, ce qui nous donne au final un roman qui n’est peut-être pas le bouquin de l’année, qui est d’ailleurs plutôt méconnu du grand public, mais qui n’en reste pas moins franchement réussi et captivant au possible. Alors, si vous êtes un inconditionnel du mythe du vampire et si Twilight, à vos yeux, est une hérésie, alors Anno Dracula est sans nul doute fait pour vous ! Comme quoi, on peut toujours etre original, même avec un mythe aussi connu que Dracula


Points Positifs :
- Un postulat de départ singulier mais qui s’avère assez rapidement comme étant une belle réussite : et si Dracula s’était débarrassé de Van Helsing et ses comparses ? Eh ben, il prenait le contrôle de la Grande Bretagne et on avait Anno Dracula !
- Ce n’est pas de la grande littérature, j’en conviens, mais c’est suffisamment bien écrit pour captiver le lecteur, surtout que Kim Newman maitrise à la perfection son sujet, du coup, l’habitué du genre s’amusera à trouver les multiples références (et elles sont légions) au mythe du vampire mais aussi à tout un tas d’autres œuvres de la fin du XIXème siècle, sans oublier une multitude de figures historiques en guest-stars.
- Un casting plutôt fournie et à la hauteur de l’intrigue, avec une mention spéciale pour Geneviève Dieudonné et, bien entendu, Jack l’éventreur (je ne vous donne pas son identité mais bon, Newman nous donne une version crédible ici) mais la majeur partie des protagonistes sont plutôt intéressants et bien utilisés.
- L’univers, l’intrigue, les personnages, les rapports entre humains et vampires voir même entre les différentes catégories de vampires : tout est intéressant et plutôt bien trouver.
- Les annexes en fin de roman, plus de cent pages, sont forts instructifs et apportent un autre éclairage à l’œuvre – ah, si tous les romans en possédaient…
- Une fort belle édition avec une couverture magnifique : c’est suffisamment rare pour ne pas le signaler !

Points Négatifs :
- On comprend à la fin comment a pu faire Dracula pour épouser la Reine Victoria mais c’est vrai qu’au début, on a un peu de mal à comprendre comment celui-ci a pu faire, surtout que cette dernière n’est plus très jeune à ce moment-là.
- La fin est franchement trop rapide et j’avoue que je ne m’attendais pas du tout à ce qu’elle soit aussi abrupte.
- Intéressant les annexes de fin de roman mais du coup, on regrette que certaines idées n’aient pas été utilisées dans l’intrigue.
- J’ai malheureusement trouvé que quelques passages auraient mérité d’etre davantage développés, idem pour certains protagonistes, sous exploités ; alors, un peu trop court Anno Dracula ? Hum, je le pense…

Ma note : 8/10

dimanche 18 mai 2014

QU'EST-CE QU'ON A FAIT AU BON DIEU ?


QU'EST-CE QU'ON A FAIT AU BON DIEU ?

Claude et Marie Verneuil, issus de la grande bourgeoisie catholique provinciale sont des parents plutôt « vieille France ». Mais ils se sont toujours obligés à faire preuve d'ouverture d'esprit... Les pilules furent cependant bien difficiles à avaler quand leur première fille épousa un musulman, leur seconde un juif et leur troisième un chinois. Leurs espoirs de voir enfin l'une d'elles se marier à l'église se cristallisent donc sur la cadette, qui, alléluia, vient de rencontrer un bon catholique.


Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?
Réalisation : Philippe de Chauveron
Scénario : Philippe de Chauveron et Guy Laurent
Musique : Marc Chouarain
Production : UGC Images, TF1 Droits Audiovisuels et TF1 Films Production
Genre : Comédie
Titre en vo : Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?
Pays d’origine : France
Parution : 16 avril 2014
Langue d'origine : français
Durée : 97 min

Casting :
Christian Clavier : Claude Verneuil
Chantal Lauby : Marie Verneuil
Émilie Caen : Ségolène Ling Verneuil
Frédéric Chau : Chao Ling
Frédérique Bel : Isabelle Ben Assem Verneuil
Medi Sadoun : Rachid Ben Assem
Julia Piaton : Odile Benichou Verneuil
Ary Abittan : David Benichou
Élodie Fontan : Laure Verneuil
Noom Diawara : Charles Koffi
Élie Semoun : le psychologue
Pascal N'Zonzi : André Koffi, le père de Charles
Salimata Kamate : Madeleine Koffi, la mère de Charles
Tatiana Rojo : Viviane Koffi, la sœur de Charles
Loïc Legendre : le curé de Chinon

Mon avis : C’est indéniablement le gros film de ce printemps en France, car bon, commet dire, lorsqu’un long métrage, en un mois d’exploitation, en est déjà à 6,7 millions de spectateurs, il est difficile de ne pas reconnaitre que celui-ci est un beau petit succès ; mais en dehors du nombre d’entrées, plutôt conséquents, et du fait qu’il s’agit d’une production française et d’une comédie, genre qui, finalement, marche le mieux sous nos latitudes – il suffit pour cela de constater que les films qui ont le mieux marché en France sont des comédies – ce qui ressort avant toute chose de ce long métrage, selon moi, c’est que oui, on peut bel et bien rire de tout et de tout le monde, et cela, sans tomber dans la vulgarité pour ne pas dire le racisme de bas étage d’un certain triste sire comme Mbala Mbala… Et pourtant, dans ce Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?, film au titre improbable et qui ne laissait pas entrevoir tout son potentiel, c’est fou ce que les juifs en prennent plein leur grade, comme quoi… mais pas qu’eux, les arabes, les asiatiques, les noirs et, bien entendus, les français – il ne manquait que les portugais maçons et femmes de ménages ainsi que les homosexuels – ici, nous avons droit à un beau petit florilège de racisme de bas-étage, de stéréotypes en tous genres et de lieux communs, mais tout cela amener sur le ton de l’humour, un humour, d’ailleurs, omniprésent de bout en bout et en aucune façon beauf, comme on pourrait le craindre. Non, dans Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?, ce qui ressort avant tout de ce film, c’est que, qu’on le veuille ou non, que cela ne soit pas politiquement correct de l’affirmer, oui, tout le monde est plus ou moins raciste et que ces fichus préjugés ont encore la vie belle devant eux. Alors certes, cela ne plaira pas à certains bobos parisiens qui trouveront la chose bien trop légère ou non conforme à leur vision des choses, de même, là aussi, un tel film ne plaira en aucune façon à un vrai raciste ou à tous ceux qui méprisent les comédies, genre jugé comme abrutissant. Malgré cela, et même si en soit, ce film n’a finalement rien de nouveau en soi – il suffit de se souvenir de Devine qui vient diner ce soir ou de Rabbi Jacob – force est de constater qu’en cette bien triste période où les gens ont de plus tendance à se replier sur eux-mêmes et où le communautarisme et l’intégrisme ont tendance à etre de plus en plus la norme, ce Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? fait un bien fou : c’est léger, sympathique, sans prétention et on rigole bien, et, quelque part, c’est le principal, non ?


Points Positifs :
- Un postulat de départ qui n’est pas original mais qui est plutôt bien traiter : le spectateur est bombardé de clichés racistes en tous genres, mais sans que l’on tombe dans le racisme de bas-étage et en aucune façon de façon grossière, l’humour étant ici omniprésent.
- Oui, on peut se moquer de l’autre, de ses habitudes, de ses coutumes, de sa religion, de la couleur de sa peau, et ce, sans tomber dans l’antisémitisme à la Dieudonné, ce dernier, d’ailleurs, n’étant même pas drôle.
- Un humour omniprésent du début à la fin du film : bien évidement, les nombreuses situations, qui rappellent parfois du vécu, y sont pour beaucoup.
- Un beau petit casting avec, en point d’orgue, bien entendu, Pascal N'Zonzi, tout bonnement excellent, mais curieusement, Christian Clavier, que je n’apprécie guère, est plutôt bon ici, étant plus sobre, et donc, plus drôle, que d’habitude.

Points Négatifs :
- Bon, je reconnais aussi que ce n’est pas le film de l’année et que cela reste avant toute chose une comédie populaire sans prétention, sans que cela soit une tare d’ailleurs.
- Mouais, certaines situations me semblent un peu trop simplistes et puis, tout finit pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais bon, c’est le genre qui vaut ca…

Ma note : 7,5/10

samedi 17 mai 2014

DIAMOND DOGS


DIAMOND DOGS

David Bowie

1 - Future Legend (Richard Rodgers) 1:05
2 - Diamond Dogs (David Bowie) 5:56
3 - Sweet Thing (David Bowie) 3:39
4 - Candidate (David Bowie) 2:40
5 - Sweet Thing (Reprise) (David Bowie) 2:31
6 - Rebel Rebel (David Bowie) 4:30
7 - Rock 'n' Roll With Me (David Bowie, Warren Peace) 4:00
8 - We Are the Dead (David Bowie) 4:58
9 - 1984 (David Bowie) 3:27
10 - Big Brother (David Bowie) 3:21
11 - Chant of the Ever Circling Skeletal Family (David Bowie) 2:00


Diamond Dogs
Musicien : David Bowie
Parution : 24 avril 1974
Enregistré : octobre 1973 – février 1974
Durée : 38:25
Genre : glam rock
Producteur : David Bowie
Label : RCA

Musiciens :
David Bowie : chant, guitares, saxophones, claviers
Mike Garson : claviers
Herbie Flowers : basse
Tony Newman : batterie
Aynsley Dunbar : batterie
Alan Parker : guitare sur 1984
Tony Visconti : violons

Mon avis : 1974 fut sans nul doute une grande année, ne serait-ce que pour la simple et bonne raison que, d’un point de vue personnel, ce fut celle de ma naissance, mais plaisanteries mises a part, 1974, ce fut également, dans la longue et fructueuse carrière de ce véritable monument de la musique populaire qu’est, encore de nos jours, David Bowie, l’année où sortit son tout premier album post période « Ziggy » et où ses anciens acolytes, Mick Ronson, Trevor Bolder et Mick Woodmansey furent abandonnés sur le bord du chemin, le sieur David Robert Jones ne conservant que Mike Garson, apparu pour la première fois dans l’exceptionnel Aladdin Sane, l’année précédente. Mais en dehors du côté plus ou moins historique de la chose, plus qu’un changement de casting, c’est vers une véritable évolution musicale que ce Diamond Dogs nous entraine puisque, avec cet opus, Bowie marque un tournant, son style ayant tendance à se métisser de plus en plus pour tendre vers la soul américaine, même si, ici, elle n’est présente que sur quelques titres, l’ensemble restant tout de même encore assez marquer glam rock… Un album, donc, à la frontière de deux styles bien différents, de deux périodes de la vie de Bowie, mais aussi et surtout, une espèce de concept album où le chanteur aux yeux vairons, n’ayant pas pu obtenir les droits de l’œuvre d’Orwell, 1984, nous livre sa propre vision d’un futur proche dominé par une dictature : s’inventant un nouveau avatar, Halloween Jack, Bowie nous livre une prestation bien plus glaciale et sombre que celle de ses albums précédents, où certes, les bonnes chansons ne sont pas absentes – Diamond Dogs, Rock 'n' Roll With Me, 1984, pour ne citer que quelques exemples – mais où les grands titres, se font plus rares – en fait, seul Rebel Rebel, avec son coté stonien, se démarque franchement du lot. Du coup, avec un disque qui tient davantage du concept album qu’autre chose, un disque au son plus brut – Bowie ayant repris la guitare – mais non dénué de charme, un disque où le glam rock cède peu à peu sa place à la soul – 1984 est l’exemple type – et où reprises et autres bruits bizarres se font entendre ici ou là, il apparait que Diamond Dogs, malgré ses qualités, me semble inférieur à ce que Bowie avait fait jusque-là et ce qu’il fera pas la suite, une suite qui, justement, le fera traverser l’Atlantique pour d’autres  aventures là où beaucoup ne l’auraient jamais attendus…


Points Positifs :
- C’est avant tout un album de transition, Bowie abandonnant petit à petit le glam rock qui avait fait sa gloire (avant qu’il ne devienne une parodie de lui-même) pour s’ouvrir à d’autres horizons, ici, la musique noire américaine qui accouchera, un an plus tard, de Young Americans, bien plus abouti.
- Attention, c’est un concept album avec tous les défauts que l’on peut trouver dans ceux-ci, mais aussi, ne le cachons pas, les qualités, comme une cohérence de son de bout en bout.
- Dans l’ensemble, la quasi-intégralité des titres de cet opus sont plutôt bons : Diamond Dogs, Rock 'n' Roll With Me, 1984, Sweet Thing et, bien entendu, le très stonien Rebel Rebel.
- Faut aimer le style de la jaquette mais bon, comment ne pas reconnaitre que ce Bowie en chien, il est devenu mythique 40 ans plus tard !?
- Sacré Bowie : il n’a pas le droit de reprendre 1984 de George Orwell mais il nous pond deux chansons intitulées 1984 et Big Brother !

Points Négatifs :
- Musicalement, même si le son reste franchement correct, il faut reconnaitre que cela reste inférieur aux disques précédents et même si certaines évolutions de style sont intéressantes, le coté concept album avec ses bruitages et ses chiens ne viennent pas arranger les choses.
- Si les titres de qualité ne manquent pas, il manque des grands titres, en dehors de Rebel Rebel.
- J’ai toujours trouvé qui manquait un petit je ne sais quoi qui aurait pu faire toute la différence : j’aime bien cet album, j’aime bien la plupart des chansons de celui-ci, mais…

Ma note : 7,5/10