dimanche 24 mars 2013

HARVEST



HARVEST

Neil Young – 1972

1. Out on the Weekend – 4:35
2. Harvest – 3:03
3. A Man Needs a Maid – 4:00
4. Heart of Gold – 3:05
5. Are You Ready for the Country ? – 3:21
6. Old Man – 3:22
7. There's a World – 3:00
8. Alabama – 4:02
9. The Needle and the Damage Done – 2:00
10. Words (Between the Lines of Age) – 6:42

Ecoutant moins de musique ces dernières années qu’auparavant, il m’arrive bien souvent de ne plus écouter certains albums pendant un laps de temps tout bonnement phénoménal, et ce, alors qu’autrefois, ceux-ci l’étaient, dans les meilleurs des cas, écoutés religieusement tous les jours, dans les pires, au bas mot, une fois par semaine. Mais comme chacun sait, les années passent, les temps changent et les habitudes encore plus, pourtant, et même si je regrette ne plus avoir autant de temps libre à consacrer à l’intégralité de mes loisirs, force est de constater que je n’oublie pas tous ces albums mythiques qui ont, à un moment ou un autre de mon existence, et plus particulièrement, l’époque bénie où je n’étais qu’un jeune insouciant d’une vingtaine d’années, marquer ma vie. Et, parmi ces très nombreux opus, je reconnais que ceux de Neil Young occupent une place particulière pour moi : il faut dire que le canadien, depuis presque vingt ans, est, avec Bowie, les Beatles ou les Stones, pour ne citer que les plus connus, ce que l’on peut appeler mon idole. Et les raisons de ce statut ne sont pas que musicales mais doivent énormément a sa personnalité dans laquelle je me retrouve : solitaire dans l’âme, amoureux des grands espaces, le « loner », comme on le surnomme (et qui renvoi a l’une de ses toutes premières chansons) est en plus épileptique, ce qui est également mon cas – le hasard faisant parfois bien les choses. Mais si ces points communs sont amusants a constater, ce qui compte avant toute chose, c’est la musique, est, justement, de ce point de vue-là, le sieur Young se pose en excellent auteur-compositeur diablement doué et possédant derrière lui une longue, très longue carrière qui ne peut etre pas composée que de hits absolus, j’en conviens, mais qui fera sans nul doute de  lui comme l’un des musiciens parmi les plus importants de la seconde moitié du vingtième siècle.


Sur ce blog, j’avais déjà eu l’occasion de vous parler de quelques-uns de ses albums : ainsi, que ce soit son premier, sobrement intitulé Neil Young, puis les excellents Everybody Knows this is Nowhere ou After the Gold Rush ainsi que, pour finir, l’aérien Zuma, en 2009, j’écoutais pas mal le canadien ; à quoi il faut ajouter ses collaborations avec les Buffalo Springfield et Crosby, Stills & Nash dans Déjà Vu. Puis, ce fut le néant : d’autres disques et d’autres artistes à écouter, et encore, de moins en moins, et ce, jusqu’à ces jours ci où, après quelques années (sic, un record !), j’ai enfin remis un album du maitre dans mon vieux, très vieux lecteur CD de Sony (je suis moi-même un vieux dinosaure, en plus, ce truc tombe en morceaux !) et suis partit pour… oh, très très loin, de l’autre côté de l’Atlantique, dans la campagne et le sud profond tout en me demandant pourquoi, décidément, l’Alabama ne s’en sortait pas, et cherchant, tout en me trouvant trop vieux, un cœur d’or… bref, les amateurs savent fort bien de quel album je parle (et puis, ce n’est pas bien difficile puisqu’il suffit de lire le titre de ce billet), du légendaire et inoubliable Harvest !


Paru en février 1972, Harvest est le quatrième album solo de Neil Young et, sans nul doute, l’un de ses plus connus si ce n’est le plus célèbre de sa fort longue discographie ; ce qui est sûr, c’est que ce fut avec cet opus que le canadien connu ses plus grands succès et, accessoirement, son seul numéro un de sa carrière : l’excellent Heart of Gold. Du coup, cet état de fait aura fait dire à certains que ce disque est trop commercial, que Young aura accepté de se renier pour une musique plus commerciale, plus consensuel, ce qui est, de mon point de vu, un peu idiot : ainsi donc, pour etre crédible, un artiste se devrait d’etre maudit tout le temps, de ne connaitre que des échecs ou, du moins, que de piètres succès d’estimes ? Que je sache, je pense que les membres du Velvet Underground auraient préféré en vendre davantage des albums, non ? Et puis, si c’est pour mettre en avant des musiciens obscurs, que personne ne connait et qui n’ont jamais fait grand-chose d’important, au temps pour moi… et puis, ces mêmes personnes ont tendance à oublier que Neil Young, à l’époque, ce n’était pas non plus n’importe qui et que, s’il n’atteint jamais l’aura des Beatles ou des Stones, le bonhomme, de par son appartenance a Crosby, Stills, Nash & Young était lui aussi une star… certes, dans une époque où il y en avait beaucoup mais une star quand même. De plus, le canadien a souvent, au gré de ses albums et de ses collaborations, souvent alternés les genres, passant des disques plus calmes a d’autres, autrement plus violents, plus rocks, alors, qu’Harvest ne le soit pas, c’est un fait, mais prétendre qu’il soit commercial, ca, franchement, non.

Victime à l’époque de grave problèmes de dos qui l’empêchaient de trop forcé et donc, de ne presque pouvoir pas utiliser sa guitare électrique, Neil Young, que l’on connaissait donc bien plus violent, nous offre donc avec Harvest ce que l’on peut appeler sans problèmes une véritable petite perle musicale, un classique du genre, un chef d’œuvre absolu comme on en avait pas mal à l’époque, et quasiment plus désormais. Disque campagnard s’il en est, Harvest fait partie de ses rares albums que l’on peut écouter tranquillement chez soi, la nuit – il ne réveillera pas les voisins – ou au bord d’une voiture, traversant les grands espaces américains avec une clope au bec et l’autre sur le volant. Un disque calme, ou prédomine la guitare acoustique, et où la majeure partie des titres sentent bon la country, genre souvent tourner en dérision de nos jours, mais dont l’importance dans l’histoire de la musique est indéniable – après tout, le rock, c’est le mélange du blues et de la country. Un disque d’où sortent des titres tout bonnement prodigieux, comme, pour ne citer que mes préférés, Heart of Gold, bien entendu, mais aussi Harvest, le sublime Old Man que je ne me lasse jamais d’écouter et, comment ne pas le citer, l’excellent Alabama – bien plus électrique – chanson musicalement parfaite en soi, mais avant tout, joli petit brulot contre le sud profond raciste qui nous rappelle le déjà sublime Southern Man paru dans l’album précédant, After the Gold Rush, et qui valut a Neil Young la non moins célèbre réplique de la part du groupe de rock sudiste Lynyrd Skynyrd : Sweet Home Alabama – probablement à prendre moins au premier degré que la légende ne le laissait sous-entendre, Young et Ronnie Van Zant s’appréciant davantage qu’on aurait pu le croire.


Harvest est sorti il y a quarante et un ans déjà, et, malgré les décennies, il n’a rien perdu de son charme, de son intensité et de son intrinsèque valeur musicale. Probablement curieux pour une oreille jeune, de nos jours, il ne s’en avère pas moins comme étant un véritable petit bijou et peut etre, comme je vous l’ai déjà dit, considéré comme étant un pur chef d’œuvre. Bien évidemment, Neil Young ne se limita pas à Harvest et sa longue et éclectique carrière est là pour nous le prouver, mais bon, ceci est déjà une autre histoire – déjà racontée pour partie sur ce blog – et je pense que je reviendrais bientôt, ici même, pour vous en raconter la suite. 

jeudi 21 mars 2013

BLAKE ET MORTIMER – LE PIÈGE DIABOLIQUE



LES AVENTURES DE BLAKE ET MORTIMER – LE PIÈGE DIABOLIQUE

Mortimer est à Paris, appelé par un notaire, dans le cadre d'une succession. Or, la personne dont vient l'héritage n'est autre que Miloch, mort quelques mois après avoir échappé à la destruction du château de Troussalet et qui lui lègue une vieille maison sise à La Roche-Guyon, village situé à 72 km de Paris, où Mortimer pourra trouver une invention extraordinaire. Miloch dit considérer Mortimer comme la seule personne ayant compris son génie et qui pourrait apprécier véritablement sa découverte. Malgré les avertissements de Blake, Mortimer part découvrir son héritage. Arrivé au village, il entre dans le château par une crypte. Il y trouve l'invention de Miloch : le « Chronoscaphe », une machine à remonter le temps.


Comme je vous le disais en début de semaine, lundi dernier, lors de ma critique de La marque jaune, j’avais emprunter, pour ces deux semaines de congés qui me laissaient amplement le temps d’avancer dans la saga, quatre tomes des célèbres Aventures de Blake et Mortimer, et donc, après avoir passé pas mal de temps du côté de l’œuvre de Jacobs, à lire ces volumes puis, bien entendu, à écrire les critiques sur ce blog, j’arrive finalement au dernier titre, Le piège diabolique, pour le moment, j’entends bien puisque la saga est loin d’etre finis et que, dans les semaines et mois à venir, je pense ne pas me tromper en affirmant que vous retrouverez encore d’autres aventures du duo britannique, le sanguin Mortimer et le flegmatique Blake. Et si cela peut paraitre beaucoup, en regard des autres titres que je propose sur ce blog, disons que je profite pas mal du fait que je puisse me procurer l’intégralité de cette série gratuitement, ce qui n’est pas plus mal, et puis, finalement, au vu de la qualité qui se dégage de cette série – que je n’ai découvert que sur le tard, comme vous le constatez – disons que celle-ci mérite amplement la place que je lui accorde depuis le début de l’année, surtout suite a quelques déceptions que j’ai pu avoir vis-à-vis d’autres titres plus modernes et sur lesquels j’avais placé énormément d’espoirs.

Mais trêve de bavardages et intéressons-nous donc maintenant à ce sixième volume des Aventures de Blake et Mortimer : Le piège diabolique. Bon, tout d’abord, et contrairement à son prédécesseur, SOS Météores dont la couverture était franchement moche (mais le contenu, bien meilleur fort heureusement), ici, celle-ci est, ma foi, bien plus réussie et ce, même si l’on a déjà connu Jacobs plus inspiré. Là où le bât blesse surtout, c’est le titre que je n’aime pas trop, mais bon, tout d’abord, il faut relativiser les choses en se souvenant que ces bande dessinées sont tout de mêmes anciennes désormais et que, surtout, elles étaient destinées à un jeune public (quoi que, quand je vois le contenu et les textes, cette jeunesse ne me semble pas la même que celle de nos jours), d’où, je pense, des titres qui flirtent un peu avec le nanard. Mais peu importe, il est inutile de chipoter sur des détails car ce qui compte avant toute autre chose, c’est le contenu de cet album et là, force est de constater qu’une fois de plus, alors que je partais sur un a priori défavorable, j’eu l’agréable surprise de me retrouver, au final, devant une fort bonne histoire, bien plus intéressante pour ne pas dire captivante que ce à quoi je m’attendais. Il faut dire qu’avant de la lire, en la feuilletant, j’avais trouvé que les planches n’étaient pas du même niveau que ses prédécesseurs ; oh, certes, Jacobs n’avait pas subitement perdu son tallent, les dessins restaient de bonne qualité, mais usant et abusent de cases un peu plus grandes qu’a l’accoutumé et de, par moments, de couleurs que je trouvais fade, je trouvais qu’il y avait là une certaine baisse de niveau. Or, au bout de quelques pages de lecture, j’oubliais mon impression première et ce, grâce a un scénario qui certes, a la base, est loin d’etre transcendant – un ancien ennemi de Mortimer piège celui-ci par le biais d’une machine à voyager dans le temps afin de l’empêcher de revenir à notre époque – mais qui, petit à petit, et surtout, à partir du moment ou Mortimer débarque dans le futur, prend toute son ampleur ! Car justement, si le voyage dans le temps est un thème maintes et maintes fois usés jusqu’à n’en plus soif dans la science-fiction, force est de constater que, bien écrit, celui-ci a souvent tendance à fonctionner, et qu’ici, c’est bel et bien le cas. Alors oui, le passage chez les dinosaures est anecdotique et celui au moyen-âge plus amusant qu’autre chose, mais le dernier séjour de Mortimer, dans le futur, est une vrai petite réussite comme je les aime : monde dévasté suite à une apocalypse nucléaire, survivants humains asservis par un dictateur tout puissant, vestiges de notre civilisation, armes futuristes surpuissantes comme ma préférée, la chose, une espèce d’amibe géante invulnérable, tout un tas d’éléments sont en place pour que l’on ait droit, une fois de plus, a un excellent album de nos compères… enfin, surtout de Mortimer d’ailleurs puisque Blake, dans cette aventure, n’apparait que dans les deux premières et deux dernières pages de l’album.


Ajoutons à cela le coté visionnaire de Jacobs qui nous sort une fort crédible réforme de l’orthographe qui devient phonétique (accessoirement, moi qui suit une bille en orthographe et en grammaire, cela m’aiderait bien) et nous avons, au final, un album bien plus intéressant qu’on pourrait le croire de prime abord : là où d’autres auteurs se seraient contentés de nous présenter le monde dans le futur, Jacobs, lui, va plus loin et fait tout pour le rendre crédible. Cette volonté de bien faire, d’aller au bout des choses peut paraitre banale mais de nos jours, mais ayons conscience que ce n’était pas forcément le cas il y a cinquante ans, bien au contraire. Bref, vous l’avez compris, une fois de plus, j’ai été conquis par un nouvel album des Aventures de Blake et Mortimer, et à juste titre car ce Piège diabolique le mérite amplement. Bien évidemment, je n’en ai pas encore finis avec nos deux compères, mais bon, pour cela, il va falloir patienter un peu, le temps que j’aille emprunter la suite de la collection bien sûr !

mercredi 20 mars 2013

Les Cahiers de Science & Vie 121 : Naissance de la Médecine



Nombreux furent les numéros des Cahiers de Science & Vie à avoir été lus puis critiquer sur ce blog depuis la fin de l’année dernière, et donc, après avoir voyagé du côté du Japon et de sa longue et riche histoire, dans le premier numéro de cette année 2013 (depuis, un autre est paru en kiosques, consacré à la vie au temps de la Rome antique, mais je ne l’ai pas encore), et après avoir passé un peu de temps sur d’autres revues, je reviens aujourd’hui avec un ancien numéro, vieux de deux ans déjà, et qui a, pour sujet principal, la médecine, et plus précisément, sa naissance comme on peut le constater ci-dessous :

Les Cahiers de Science & Vie n°121 : Naissance de la Médecine
Février/Mars 2011

Naissance de la Médecine
- Edito : D’une naissance à l’autre
- Cadrage : Préhistoire : Ouvert, tatoué, marqué... le corps investi
- Mythes et légendes : des dieux et des malades
- Interview : « Dans toute société, un prêtre ou un magicien faisait office de médecin » de Bruno Halioua
I - Médecine des premières civilisations
- Egypte : Souffles de vie, souffles de mort
- Mésopotamie : De l'incantation à la prescription
- Hébreux : le corps sous contrôle divin
- Indus : Âyurvéda, la science de la vie
- Chine : une médecine au long souffle
- Précolombiens : le corps humain miroir de l'Univers
II - Naissance de la médecine moderne
- Monde grec : Hippocrate, le père de la médecine
- Rome : Galien ou l'avènement d'un règne
- Médecine militaire : A la pointe de l'art
III - Autour de la médecine
- Les chemins étroits de la formation
- Du cercle sacré au domaine public : la profession évolue
- Soin, prévention, contamination : le paradoxe d'Hygie
- Les animaux se soignent eux aussi
IV - D'hier à aujourd'hui
- La médecine contemporaine redécouvre ses classiques
- Interview : « Il faut aborder les problèmes éthiques avec une sagesse pratique » de Lazare Benaroyo

A la base, je ne suis pas un grand amateur de médecine, c’est un sujet qui ne m’intéresse pas plus que cela (d’ailleurs, c’est du pareil au même pour les séries médicales, en dehors de Dr House, qui, pour la petite histoire, s’est achevé hier soir, et dont il va falloir que je vous parle, pour le reste, je passe mon chemin), loin de là, pourtant, quand l’occasion s’est présentée, en début d’année, de me procurer cet ancien numéro, je n’ai pas vraiment hésité. La raison ? En fait, elle est toute simple : en effet, si autant la médecine est loin d’etre ma tasse de thé, je n’avais rien contre le fait d’en apprendre davantage au sujet de son histoire, bien plus longue qu’on ne pourrait le croire de prime abord, et justement, comme son nom l’indique, ici, plus qu’une histoire de la médecine au fil des siècles ou plutôt des millénaires, c’est à ses origines que s’intéresse ce numéro des Cahiers de Science & Vie, et là, oublions les médecins du moyen-âge et de la renaissance, comme l’on pourrait s’y attendre, pour faire un véritable saut dans le temps et retrouver leurs ancêtres, ceux de la Mésopotamie, de l’Egypte, de la civilisation de l’Indus puis, ceux de la Grèce et de Rome, sans oublier, petit détail intéressant, un petit passage du coté de nos plus anciens ancêtres mais aussi des… animaux, eux aussi capables de se soigner, aussi incroyable que cela puisse paraitre. Du coup, une fois de plus, par le biais d’une qualité générale d’une revue qui ne se démord jamais, c’est une fois de plus un excellent numéro que nous avons là, instructif au possible, et qui fourmille de détails sur les pratiques et usages des tous premiers médecins. Alors, comme quoi, même avec un sujet qui ne me dit rien en temps normal, les Cahiers réussissent à m’intéresser… voilà bien encore pourquoi je considère cette revue comme étant ma préférée !

mardi 19 mars 2013

BLAKE ET MORTIMER – SOS MÉTÉORES



LES AVENTURES DE BLAKE ET MORTIMER – SOS MÉTÉORES

Des phénomènes météorologiques d’une alarmante ampleur sévissent sur toute l’Europe occidentale, bouleversant la vie de millions d’hommes… À un hiver long et meurtrier a succédé un dégel propice aux inondations. Ces calamités n’ont pas épargné la France, et c’est dans un Paris que les affres du temps ne laissent pas d’inquiéter la population que débarque le professeur Mortimer. Préoccupé par ces fluctuations météorologiques et ses désastreuses conséquences, son gouvernement l’a chargé d’en déterminer les causes, et c’est avec cet objectif en tête qu’il se rend à Jouy, chez son vieil ami le professeur Labrousse, directeur de la météo.


Sous le constat plus qu’évidant que cette couverture est décidément bien moche, nous avons là la cinquième des aventures du duo de choc britannique, j’ai nommé Blake et Mortimer qui, après avoir pris une part active pendant la troisième guerre mondiale dans Le secret de l’Espadon, explorer les énigmes de l’Egypte ancienne dans Le mystère de la grande pyramide, déjoué les plans diaboliques de La marque jaune avant de, finalement, découvrir L’énigme de l’Atlantide, se retrouvent cette fois ci aux prises avec des phénomènes météorologiques d’une grande ampleur et qui dévastent l’Europe occidentale, causant d’importants dégâts et de nombreuses victimes. Un synopsis de départ plutôt intéressant et qui laisse sous-entendre, bien évidemment, que, derrière ce dérèglement climatique, se cache la main de l’Homme, mais pas, bien entendu, dans le sens où on l’entend de nos jours : ici, une volonté de nuire est au cœur de l’intrigue, ce qui, ma foi, la rend diablement plus intéressante que si nos deux compères allaient passer tout un album à jouer les écologistes avant l’heure et a constater les méfaits de l’espèce humaine sur la nature. Mais trêve de tergiversation, puisqu’il est grand temps de s’attaquer au nœud du problème, bref, de savoir ce que vaut véritablement ce SOS Météores ?

Eh bien, ma foi, s’il me parait évidant, après coup, que cet album ne fera pas parti de mes préférés de la saga, je ne peux que m’incliner devant le fait que s’il n’atteint pas les sommets qu’on put représenter à mes yeux des titres comme Le mystère de la grande pyramide ou L’énigme de l’Atlantide, ce SOS météores, dans un autre genre, n’en reste pas moins un fort bon album, et ce, pour de nombreuses raisons. Tout d’abord, comme je vous l’ai déjà dit, le synopsis de départ est pour le moins intéressant – mais parfois, cela ne suffit pas, malheureusement. Ensuite, vient le lieu où se déroule l’action : Paris et la région parisienne et plus particulièrement l’ouest de celle-ci, fort bien retranscrite par ailleurs, et une fois de plus, l’on sent l’immense (et je pèse mes mots) travail de recherche de Jacobs pour nous rendre, dans cet album, des décors nets, précis et fidèles à la réalité et ce, jusqu’à l’obsession, au point même que, parfois, cela n’en devienne fascinant ; sincèrement, au cours de ma vie, des bande dessinées, j’ai pu en lire des tas, mais des décors aussi crédibles que ceux-là, force est de constater que cela ne court pas les rues, bien au contraire. Et si, d’un point de vue graphique, il n’y a rien à redire, bien au contraire, le scénario, lui, est tout aussi bon ; oh certes, nous ne retrouvons pas ici les envolées rencontrées dans d’autres albums, ici, l’action est plus, comment dire, terre à terre, mais qu’elle finesse dans les (très nombreux) dialogues, quel justesse dans son avancée, ne serais ce quelques petits défauts que sont certaines scènes un peu simplistes (mais c’est l’époque qui voulait cela) et l’on tiendrait presque un album parfait, c’est pour dire à quel point la lecture de ce SOS Météores m’a enthousiasmer alors que, au départ, je n’en attendais pas spécialement grand-chose.


Bien entendu, je n’en dirais pas davantage, après tout, il est inutile de trop dévoiler une intrigue qui vous tiendra probablement en haleine, mais je pense ne pas trop me tromper en affirmant que la présence, une fois de plus, d’Olrik, dans ces pages est tout sauf un spoiler, et que, pour la petite histoire, vous retrouverez quelques vieilles connaissances. Quoi qu’il en soit, un très bon album de Blake et Mortimer, probablement pas le meilleur, j’en conviens, mais qui vous tiendra suffisamment en haleine de la première a la dernière page et où, une fois de plus, transparait l’immense travail en amont de Jacobs – ce qui nous explique également pourquoi celui-ci ne sortit pas davantage d’albums de la série. Pour la petite histoire, et en guise de conclusion, l’on remarquera que les forces étrangères ne sont jamais nommées en tant que telles mais que, entre le fait que cela soit l’Europe occidentale qui est touchée et que quelques noms soient à consonance… hum russes, celui-ci soit, comment dire, un petit peu soviétique, non ? 

lundi 18 mars 2013

BLAKE ET MORTIMER – L'ÉNIGME DE L'ATLANTIDE



LES AVENTURES DE BLAKE ET MORTIMER – L'ÉNIGME DE L'ATLANTIDE

Mortimer profite de ses vacances à Sao Miguel, une île des Açores, pour faire un peu de spéléologie. En explorant un trou nommé par les autochtones O foro del Diablo, Mortimer trouve un rocher radioactif et ne peut s'empêcher de faire un rapprochement avec l'orichalque mentionné par Platon, le métal précieux des Atlantes, les habitants de l'Atlantide, cette civilisation légendaire que l'on dit engloutie par les flots. Il fait alors appel à l'aide de Blake, pour approfondir avec lui l'exploration de cette grotte. Mais nos deux amis découvrent rapidement qu'ils ne sont pas les seuls à s'intéresser à cette affaire. En effet, une puissance étrangère, ayant intercepté la lettre à l'adresse de Blake de Mortimer, se trouve intéressée par cette source potentielle d'énergie nucléaire et a engagé Olrik pour récupérer la roche. Ce dernier se déguise en natif du pays et réussit à accompagner Blake et Mortimer dans leur exploration. Bien qu'Olrik ne réussisse à récupérer l'orichalque, il réussit à condamner Blake et Mortimer à rester prisonniers dans la grotte. Nos deux amis commencent alors à avancer au hasard dans la grotte en espérant trouver une autre sortie. Après avoir découvert une mine d'orichalque, ils finissent par s'évanouir, irradiés. Quand ils se réveillent, non seulement Blake et Mortimer sont parfaitement guéris mais de plus, ils ont quitté la caverne, se retrouvant dans un monde bizarre et futuriste. Ils sont conduits devant le chef de l'endroit qui se fait appeler Basileus. Celui-ci les condamne à rester jusqu'à la fin de leurs jours dans cet endroit. Blake et Mortimer sont mis sous la protection d'un certain prince Icare, qui leur explique leur situation : ils sont en Atlantide.

Indéniablement, depuis que je me suis lancé dans la lecture des Aventures de Blake et Mortimer, il y a delà environ deux mois, avec Le secret de l’Espadon, s’il y avait bel et bien un album que j’étais pressé de lire, c’était indubitablement L’Énigme de l’Atlantide. La raison, en fait, est toute simple, surtout pour ceux qui me connaissent personnellement, mais comme pour la plus part des gens qui viennent sur ce blog, ce n’est pas le cas, je vais tacher de vous expliquer le pourquoi du comment avant de me lancer dans la critique a proprement parlé de cet album. Depuis bien des années, probablement depuis ma plus tendre enfance, j’ai été fasciné par ce continent mythique qu’est l’Atlantide, ainsi, il m’est arrivé, a moult reprises, de lire maints livres sur le sujet, de me procurer tout un tas de magazines, plus ou moins sérieux, qui abordaient ce thème, mais aussi, de ne jamais dire non quand l’opportunité de regarder un reportage consacré à l’Atlantide se présentait. Bien entendu, la plus part du temps, c’était un peu tout et n’importe quoi et, d’ailleurs, avec du recul, je dois reconnaitre que j’ai lu, bien trop souvent à mon gout, bien des foutaises au sujet de ce continent perdu dont a parlé, en son temps, un certain Platon. Pourtant, et même si avec l’âge, je suis bien moins crédule qu’auparavant et que mon scepticisme s’est forgé – fut un temps, a la question, « croyez-vous à l’Atlantide ? », j’aurais répondu oui sans hésiter, désormais, je suis plus prudent mais n’ai pas perdu la foi – je n’ai pas perdu l’espoir qu’un jour, qui sait, soit trouver trace d’une ou plusieurs anciennes civilisations qui auraient pu, d’une façon ou d’une autre, inspirer Platon pour son Atlantide. Du coup, ceci étant dit, vous comprenez pour quelle raison j’avais grande hâte de découvrir qu’elle était la vision qu’Edgar P. Jacobs, dans son œuvre, nous avait donné de son Atlantide, et sur ce point, je n’ai pas été déçu, bien au contraire.

Perplexe suite au Secret de l’Espadon, enthousiasmer par Le mystère de la grande pyramide et n’ayant pas sauté au plafond par la lecture de La marque jaune, je n’en étais pas moins confiant avant de me plonger dans cette fameuse et tant attendue Énigme de l’Atlantide, quatrième opus des Aventures de Blake et Mortimer. Il faut dire que, outre le sujet de cet album, celui débute décidément plutôt bien, et ce, dès la première page, ce qui est notable pour un vieux spécialiste de la question atlante comme moi : en effet, dans la première case nous est présenté une ile de l’archipel des Açores, l’un des lieux que l’on prétend etre parmi les tous derniers vestiges de l’Atlantide. D’ailleurs, immédiatement, je me suis souvenu ce que me racontait mon père (lui originaire d’une autre ile portugaise, Madère) au sujet du lien entre Açores et Atlantide : en effet, depuis longtemps, il est dit que l’archipel ne serait, en fait, que les sommets les plus élevés de l’ile-continent atlante. Et donc, sur ce point, je ne peux que louer Jacobs pour avoir crédibilisé son récit plutôt que de s’etre perdu en divagations au sujet de la localisation de l’Atlantide ; après tout, pourquoi faire compliquer lorsque l’on peut faire simple ? Et d’ailleurs, l’on sent, comme à son habitude, que l’auteur sait pertinemment de quoi il parle car, toute légende qu’elle soit, nous avons là, non seulement, droit à une localisation crédible de l’ile, mais aussi, a une Atlantide type telle qu’on la voyait dans les années 50/60 : prenant le récit de Platon a la lettre, l’Atlantide de Jacobs, pour l’habitué, est fidèle à la vision coutumière que l’on peut avoir d’elle, et qui plus est, l’auteur a pris un malin plaisir à lier celle-ci a un autre phénomène très en vogue à l’époque, celui des soucoupes volantes, qui, ici, sont liées aux atlantes. Du coup, le lecteur se retrouve avec une Atlantide futuriste, qui vit dissimulée du reste de l’humanité, mais qui n’en continue pas moins à nous observer par le biais des ovnis ; bref, de la SF pure et dure bien dans l’ère du temps, certes pas vraiment originale, mais qui n’en est pas moins bigrement efficace.


Alors bien sûr, les puristes pourront justement trouver à redire sur un scénario de base qui n’est pas franchement original, mais si l’on remet les choses dans leurs contextes, c’est on ne peut plus normal : après tout, dans les années 50, bien rares auraient été les auteurs qui nous auraient présenté une Atlantide aux antipodes de celle connu par le grand public ; et puis, n’oublions pas qu’à la base, et quoi qu’on en pense désormais, Blake et Mortimer était destiné aux jeunes enfants, d’où, l’inutilité de se lancer dans une complexification de la chose qui aurait été inutile, et, quelque part, anachronique. Mais alors, c’est bien beau de m’attarder sur la toile de fond de cet album mais quid du scénario de celui-ci ? Avons-nous là droit à un bon opus de Blake et Mortimer ? Indéniablement, à mes yeux, c’est le cas. En effet, pour ce que j’ai lu jusque-là de l’œuvre de Jacobs, Blake et Mortimer, pour moi, c’est ce genre d’aventures que je préfère avant tout, de l’action, du suspens, un peu de science-fiction voir beaucoup, des coups de théâtre à n’en plus finir et une toile de fond qui me fait dire : ça c’est de l’aventure comme je les aime ! Un peu simpliste, de nos jours ? Probablement, en effet, mais qu’importe finalement : cette Atlantide, elle est peut-être absolument sans aucune surprise, mais comme toile de fond pour un album de Blake et Mortimer, elle était tout simplement parfaite !

BLAKE ET MORTIMER – LA MARQUE JAUNE



LES AVENTURES DE BLAKE ET MORTIMER – LA MARQUE JAUNE

Dans la nuit pluvieuse londonienne un mystérieux criminel commet une série de cambriolages spectaculaires signés avec la lettre grecque μ entourée d'un cercle dessiné à la craie jaune. Cette série culmine par le vol de la couronne royale dans la Tour de Londres. Nul ne peut arrêter ce personnage insaisissable, capable d'assommer les gens sans les toucher. Blake est alors chargé par le MI5 d'aider l'inspecteur-chef Glenn Kendall de Scotland Yard à résoudre cette affaire, ce qui ne l'empêche pas de passer une agréable soirée avec ses amis (Mortimer, Leslie Macomber, rédacteur en chef du Daily Mail, Sir Hugh Calvin, juge, le Professeur Raymond Vernay, médecin et le Professeur Jonathan Septimus, psychiatre) au Centaur Club. Le soir même, Vernay est enlevé, puis c'est au tour de Macomber. Il ne fait alors aucun doute que Calvin et Septimus sont les prochaines cibles ; ils disparaissent eux aussi malgré la protection de la police.

Depuis le début de cette année, j’ai décidé de me lancer dans la découverte de l’une des bande dessinées de l’univers dit franco-belge, parmi les plus célèbres, je veux bien évidement parler de l’œuvre cultissime du regretté Edgar P. Jacobs, Les aventures de Blake et Mortimer. Ainsi, en février dernier, je vous avais proposé sur ce même blog les critiques des deux premières aventures du duo britannique, Le secret de l’Espadon (en trois tomes) et Le mystère de la grande pyramide (celui-ci, en deux tomes). Etant alors un parfait néophyte en la matière, c’était donc, de fait, tout un univers que je découvrais, au fil de la lecture de ces premiers tomes de cette grande saga, et si, je dois avouer que j’ai eu bien du mal avec les deux tiers du Secret de l’Espadon, qui avaient, de mon point de vu, plutôt mal vieillis, la suite m’était apparue bien plus enthousiasmante et même si tout n’était peut etre pas parfait, je ne pouvais que m’incliner devant une qualité qui elle, était indubitablement au rendez-vous, surtout pour ce qui est du Mystère de la grande pyramide, que je n’hésitais pas à comparer aux meilleurs Tintin, tout bonnement ! Et donc, comme j’avais débuté la lecture de cette œuvre, je ne pouvais pas m’arrêter en si bon chemin puisque, empruntant les albums à ma médiathèque, je n’avais pas, ici, l’excuse d’etre en manque de liquidités pour parfaire mon avancée dans la saga – hum, qui a dit Thorgal ou quelques autres ? Alors, cette fois ci, et comme je disposais de deux semaines de congés devant moi, ce ne fut pas trois ou deux albums que j’ai emprunter, mais tout bonnement quatre, dont deux, dont je vais vous parler aujourd’hui, m’ont accompagner pendant mon séjour de la semaine passée à Rome.


Tout néophyte que j’étais, il est indéniable que si, avant de me plonger dans la lecture des Aventures de Blake et Mortimer, il y avait un album que je connaissais déjà, c’était bel et bien cette Marque jaune ; oh, bien entendu, pas par son contenu, mais sa couverture, son titre m’étaient tout aussi familiers, voire plus, que bon nombre d’autres œuvres, et ce, depuis toujours ou presque. Il faut dire, pour expliquer cela, que pour bon nombre de fans du duo britannique, La marque jaune est souvent considérée comme étant le tout meilleur album de la saga, du moins, c’est l’avis qui revient le plus souvent, alors, forcément, même si vous n’y connaissez rien, comme c’était mon cas il n’y a pas si longtemps encore, celui-ci, tellement mis en avant sur le net, la presse ou les rayons, ne pouvait que vous etre familier. Mais alors, et tandis que j’étais encore plus qu’enthousiasmer par la lecture du Mystère de la grande pyramide, la lecture de cet album est-il venu confirmer tout le bien que l’on dit de lui depuis plus d’un demi-siècle ? Hum, disons que je suis un peu mitigé…

Je ne vais pas vous mentir, La marque jaune est un très bon album, sur ce point, il n’y a strictement rien à dire : tant graphiquement que scénaristiquement, la patte de Jacobs se fait sentir et force est de constater que la qualité est bel et bien au rendez-vous, du coup, vous redire tout le bien de ce que je pense de la saga en général me semble superflu. Non, pour moi, le problème est tout autre, et d’ailleurs, c’est davantage une affaire de gouts qu’autre chose : en effet, si j’avais autant apprécié Le mystère de la grande pyramide, c’était avant toute chose pour son dépaysement, son exotisme, son coté mystérieux où l’on sentait planer la marque de l’ancienne Egypte. Or, dans la Marque jaune, l’aventure, pour la première fois condensée en un seul album, ce qui est une première, le scénario est, finalement, beaucoup plus terre à terre ; oh, je sais, j’entends déjà les spécialistes de Jacobs hurler aux loups en m’affirmant que nous avons tout de même là du contrôle mental, mais bon, franchement, pour moi, les choses ne sont pas comparables. Du coup, d’un album que j’ai trouvé tout bonnement génial, je suis passé à un fort bon album, je ne le nie pas, mais qui est avant toute chose une enquête policière dont l’action se déroule a… Londres. Oh, certes, je n’ai rien contre la capitale britannique et puis, comment ne pas reconnaitre que celle-ci est superbement retranscrite dans les planches de cet album. Mais bon, pour moi, le Londres des années 50, ce n’est pas l’Egypte, et puis bon, je suis désolé mais entre des pyramides, d’anciens secrets égyptiens et des trésors cachés et un savant fou qui, pour se venger, en manipule un autre, bah, il n’y a pas photo. Jugement injuste et partisan ? J’en conviens, mais, comme je vous le disais, ici, c’est une affaire de gouts qui priment avant toute autre considération.


Mais alors, je ne l’ai pas apprécié cette Marque jaune ? Eh bien, disons que malgré le fait que je reconnaisse que l’histoire se tient, que les dessins soient de fort bonne qualité et que souvent, l’action est au rendez-vous, je m’étais fait, avant coup, une telle montagne de cet album qu’au final, il n’a peut-être pas accouché d’une sourie, mais bon, il n’en était pas loin. Alors oui, je sais qu’en affirmant cela, je ne me ferais probablement pas des amis, mais bon, que voulez-vous, déjà, je pense que je survivrais a cet état de fait, ensuite, ce n’est qu’un avis personnel et celui-ci ne prime aucunement sur les autres et est encore moins parole d’évangile, et puis… oh bah vous savez, les gouts et les couleurs… Par contre, si dans le fond, il n’y a rien à redire sur le travail minutieux et précis du sieur Jacobs, comment celui-ci a-t-il été capable de laisser passer une aussi grosse boulette : à la fin de l'album, le vilain de l’histoire explique à Mortimer qu'il a rencontré celui qu'il ne sait pas être le colonel Olrik errant dans le désert et l'a ramené à Londres « avant la guerre ». Or les événements qui ont conduit Olrik à perdre la raison, racontés dans Le Mystère de la grande pyramide, sont postérieurs à la guerre en question, racontée dans Le Secret de l'Espadon. Notre vilain précise pourtant avoir eu Olrik comme serviteur durant ce conflit mondial, dont le colonel était un des principaux protagonistes !? Franchement, tout bonnement inimaginable pour ne pas dire impardonnable !

dimanche 3 mars 2013

PROMÉTHÉE – EXOGÉNÈSE



PROMÉTHÉE – EXOGÉNÈSE

13 h 13 min – 21 Septembre 2019 : La navette Atlantis disparaît mystérieusement des écrans de contrôle lors de son dernier vol.
13 h 13 min – 22 Septembre 2019 : Toutes les montres et les horloges de la planète s’arrêtent. Au même moment, le mécanisme d’Anticythère, un étrange astrolabe datant de la Grèce Antique, se met en marche alors qu’aucun scientifique n’était parvenu à le déclencher jusqu’à présent.
13 h 13 min – 23 Septembre 2019 : La navette Atlantis réapparaît et atterrit à Cap Canaveral, un survivant est à bord : le commandant de la mission, en état de choc au milieu des cadavres déchiquetés du reste de l’équipage.
13 h 13 min – 24 Septembre 2019 : Un sous-marin nucléaire américain capte l’écho sonar d’un U-boat de l’armée allemande disparu soixante-huit ans plus tôt...Un chalutier voit apparaître devant lui la monumentale coque du Titanic, disparu au même endroit, à 650 km au Sud-Est de Terre-Neuve.
13h13 est devenue, en cette fin septembre 2019, une heure fatidique pour l’humanité. En effet, depuis 6 jours, une série de phénomènes inexpliqués – allant de l’arrêt de toutes les horloges, aux crashs simultanés de tous les avions, le retour à la surface de plusieurs épaves à jamais disparues, en passant par la disparition de la navette Atlantis – semble mener la Terre au chaos. Plusieurs théories s’échafaudent, en particulier celle d’une conspiration américaine très ancienne, le « Blue Beam Project ». Selon certains, en effet, les USA auraient imaginé dans les années 70 un vaste projet visant à instaurer un nouvel ordre religieux. Cette série de catastrophe en serait l’une des phases. Le Président américain Donald Clarence Jr oppose évidemment un démenti : tout en reconnaissant l’existence d’une telle entreprise, il précise son abandon dès la fin des années 80. Pour autant, les catastrophes perdurent : les satellites orbitaux retombent sur terre, la station orbitale internationale disparait, un sous-marin nucléaire ne donne plus aucun signe de vie… Pour Colin, Commandant et unique rescapé de la navette Atlantis réapparue aussi mystérieusement qu’elle avait disparue, il n’y a aucun doute : c’est une présence extérieure matérialisée par une lumière étrange qui est responsable de tout. Une lumière et un drôle de bonhomme au crâne lisse, aperçu dans un miroir, avant qu’il ne perde connaissance. Réalité ou folie ?

Après avoir laissé de côté pendant quelques mois cette intéressante bande dessinée qu’est Prométhée, œuvre apocalyptique de Christophe Bec qui s’inspire fortement d’auteurs cultes dans le domaine du paranormal comme Robert Charroux, Eric von Däniken ou Jimmy Guieu, pour n’en citer que quelques-uns, il y a de cela quelques jours, je m’étais procurer le second volume de la saga et vous avais proposer sa critique lundi dernier, comme on peut le voir ici même. Toujours aussi enthousiaste après la lecture de ces deux volumes, je m’étais dit que je ne pouvais décidément pas passer à côté de cette œuvre et que, dans la mesure de mes moyens, j’essaierai de me procurer les tomes restants et parus à ce jour – il en reste encore quatre si l’on ne compte pas celui-ci – le plus rapidement possible, cela, avant que ne paraisse chez nos libraires préférés d’autres œuvres tout aussi intéressantes – et je pense particulièrement aux suites des innombrables bandes dessinées que je suis avec attention, certaines depuis quelques années. Et donc, hier après-midi, j’ai profité d’une petite sortie familiale pour me procurer ce troisième tome de Prométhée, dont le titre, Exogénèse, est à lui seul tout un programme comme vous pourrez le voir ci-dessous.

Exogénèse, pour ceux qui ne le sauraient pas, est en fait une théorie scientifique qui voudrait que la vie se soit d'abord formée hors de la Terre, dans les profondeurs de l’espace, et que celle-ci, ou plus précisément, ses composés organiques, soient arrivées sur notre planète par le biais de comètes. Bien évidemment, ce n’est qu’une hypothèse sur l’apparition de la vie sur notre planète, mais tout autant plausible que les autres ; et, accessoirement, une hypothèse qui tendrait à démontrer que la vie, finalement, n’est qu’une chose banale dans l’immensité de l’univers – chose désormais plus ou mains acquise pour les scientifiques. Et bien évidement, cette vie « extraterrestre » est en rapport avec le synopsis de Prométhée puisque, abordé franchement dans le précédant volume, ici, Christophe Bec va encore plus loin dans ses propos et il semble désormais évidant pour le lecteur que les extraterrestres sont derrière tous ces intriguant événements qui se déroulent quotidiennement depuis une bonne semaine à 13 heures 13 précisément. D’ailleurs, dans ce troisième tome, nous avons droit à un long dialogue entre l’un des protagonistes principaux de l’intrigue et une ufologue où celle-ci expose toutes les « preuves » de contacts avec les extraterrestres au cours de l’Histoire humaine : Pilier de Delhi, Carte de Piris Reis, Porte du Soleil et j’en passe et des meilleurs, tout amateur de paranormal ou qui s’est intéresser, un tant soit peu, au phénomène, sera en terrain familier, ce qui, pour la petite histoire, fut mon cas. Christophe Bec pousse peut etre le bouchon un peu loin avec ces fameuses soit disant « preuves », surtout que certaines sont franchement hautement improbables, mais bon, après tout, Prométhée est avant toute chose une fiction et ce n’est pas très gênant en soit.

Mais le plus intéressant, en dehors de ce côté explicatif du tout extraterrestre, ce sont ces multiples destins croisés apparemment sans grand rapports les uns avec les autres mais qui n’en restent pas moins passionnants : ainsi, l’on bascule allègrement, au fil des pages, d’une bande de conquistadors qui tombent sur un vaisseau alien en pleine jungle amazonienne a un sous-marin américain qui se retrouve subitement, sans explication, au sommet d’un arbre dans une jungle, cela, en passant par des néandertaliens qui subissent les foudres de l’éruption volcanique de Toba, celle qui aurait dut devoir détruire l’espèce humaine il y a des dizaines de milliers d’années, une mission secrète russo-américaine qui tombe, elle aussi, sur un vaisseau extraterrestre (un cigare) sur la face cachée de la Lune, et, bien entendu, l’on retrouve également les quelques protagonistes que l’on suit depuis le premier tome : la journaliste, le directeur de la NASA, le golfeur, l’amoureux transit et le scientifique turque qui va de découvertes en découvertes. Et tous ces destins, ces événements, se côtoient et s’alternent en complexifiant de plus en plus l’intrigue car oui, effectivement, si l’on a désormais un suspect idéal a ces évènements, les Aliens, et ben, l’on n’en sait pas davantage, d’ailleurs, l’on s’aperçoit lorsque surgit le final, au demeurant, qui s’achève sur un insoutenable cliffhanger, que l’on est toujours aussi paumés devant cette avalanche d’énigmes qui nous tombent dessus.


Vous l’avez compris, une fois de plus, j’ai été captivé par ce nouveau tome de Prométhée. Christophe Bec, partant d’un synopsis de départ pas forcément original – les extraterrestres, la théorie du grand complot etc. – réussi la gageure de nous offrir une œuvre pour le moins de fort bonne qualité et qui mérite que l’on s’y attarde. Bien évidemment, les vieux amateurs de X-Files et autres passionnés de paranormal y trouveront leurs comptes, mais les autres, plus cartésiens feraient bien d’y jeter un coup d’œil tant cette bande dessinée, de par son scénario, sa structure, son intrigue et ses dessins mérite le coup ; ah, au fait, ici, visiblement débordé, le sieur Bec se fait aider pour la première fois aux dessins par Alessandro Bocci, sans que cela ne dénote pas trop, mais le principal, c’est que cette BD, Prométhée, est, au bout de trois albums, toujours aussi bonne, et franchement, c’est le principal… et vivement la suite !