jeudi 31 décembre 2020

Bilan de l’année 2020


Bon bah voilà, comme chacun sait, nous sommes le 31 décembre 2020, à quelques heures à peine des douze coups de minuits qui annonceront la toute nouvelle année, 2021 ! Bien évidement, à cette période de l’année, il est de coutume de revenir sur les principaux événements qui auront marqué celle-ci et, pour une fois, je pense ne pas me tromper en affirmant que si l’on ne devait retenir qu’une seule chose de cette année 2020, ce serait l’épidémie de Covid-19. Je ne vais pas rentrer dans une quelconque polémique qui n’a pas sa place ici sur ce que les divers gouvernements mondiaux auraient dut faire ou ne pas faire afin de mieux contrer le Covid, de même, aux oubliettes le complotisme de bas-étage et place, uniquement, aux faits : quelques millions de morts de par le monde, nettement plus d’infectés, une épidémie pas encore achevée, deux confinements dont un, au printemps dernier, assez important, un bouleversement de nos vies, de nos habitudes, l’arrivée des masques, des attestations pour sortir, du couvre-feu, oui, il y aurait beaucoup de choses à dire au sujet de cette année 2020… Pour ma part, je suis suffisamment agé – 46 ans – pour avoir connu quelques événements marquants au cours de ma vie – la Chute du Mur de Berlin, la fin du Communisme, le passage à l’an 2000, le 11 Septembre, la montée en puissance de l’islamisme et du risque de conflit majeur a venir avec celui-ci, sans oublier, voir même, sous un angle nettement plus léger l’arrivée d’internet, des téléphones portables et les consoles de jeux, choses complètement nouvelles pour celles et ceux de ma génération – cependant, une année comme celle-ci, non, jamais ! Un tel bouleversement de nos habitudes, une maladie nouvelle sur lequel on ne savait pas grand-chose et que j’ai probablement choppé mi-mars, un confinement où l’on nous demandait de rester chez nous pendant des mois… non, c’est du jamais vu et même si le Covid-19 n’est pas comparable aux Guerres Mondiales ou à la Grippe Espagnole, nos générations sont trop jeunes pour avoir connu ces dramatiques événements et garderont donc ces derniers mois dans leurs souvenirs… Bien entendu, on espère tous que, l’année prochaine, une solution soit trouvée, peut-être par le biais des vaccins et que, au fil du temps, la vie reprenne son court normal, mais bon, il est, naturellement, bien trop tôt pour le savoir et, pour le moment, je vais enfin aborder le gros de ce billet et, donc, me contenter de revenir sur les œuvres qui m’ont le plus marqués au cours de ces douze derniers mois. Après tout, un peu de légèreté ne fait pas de mal :
 

Livre de l’année
 : Légende
 
Ici, mon choix s’est porté le plus naturellement du monde sur premier et plus connu roman de l’écrivain britannique David Gemmell, Légende. Il faut dire que cet auteur, oh combien prolifique et qui nous a quitter il y a quelques années déjà, fut très présent en cette année 2020 pour ce qui fut de mes lectures et, d’ailleurs, ce n’est pas finis puisque j’ai encore quelque uns de ces ouvrages sous le coude pour les semaines a venir, du coup, voir l’un de ses titres remporter la palme de Livre de l’Année 2020 est tout sauf une surprise. Quant au choix de Légende, plutôt qu’un autre, alors que, en toute sincérité, David Gemmell nous a offert des œuvres nettement plus abouties ? Disons que j’ai souhaité, un peu par nostalgie, mettre en avant ce Fort Alamo médiéval fantastique et ce formidable baroudeur qu’est Druss la Légende, incontestablement, le héros Gemmellien par excellence !
 
 

Film de l’année
 : Parasite
 
Je dois reconnaitre que, dans le cas présent, c’est-à-dire, mon choix quand au film de cette année 2020, je n’ai pas vraiment hésité et, d’ailleurs, le lauréat était choisis depuis bien longtemps… Ainsi, dès la fin du mois de mars, alors que nous étions au début du Confinement, j’ai enfin eu l’opportunité de voir ce fameux Parasite, œuvre du coréen Bong Joon-Ho, un long métrage qui avait énormément fait parler de lui l’année précédente et, ma foi, non seulement j’ai été complètement conquis par ce véritable ovni du Septième Art, ce truc à la fois loufoque et tragique complètement inclassable, mais aussi, je m’étais dit que, à moins d’une monumentale surprise totalement innatendu, Parasite serait le film de l’année. Comme vous l’avez compris, malgré quelques bonnes choses, il n’y eut pas de surprises et, ma foi, c’est on ne peut plus mériter…
 

Comics de l’année
 : La Ligue des Gentlemen Extraordinaires – La Tempête
 
On ne va pas se mentir, cette année fut un peu moins bonne, pour ma part, coté comics. Il faut dire que, depuis que ce blog existe, j’ai eu l’opportunité de découvrir moult œuvres cultes, moult chef d’œuvres incontestables, moult sagas qui auront marqué le médium ces vingt dernières années et qui, surtout, nous auront prouvé, définitivement, que les comics, ce n’est pas seulement des super-héros, bien au contraire. Du coup, après une telle avalanche de merveilles incontestables, 2020 est apparu bien fade à coté des années précédentes où, parfois, deux, trois voir quatre titres auraient parfaitement mérité de remporter le titre de comics de l’année. Pourtant, à bien y regarder, au beau milieu du lot, il y avait un vainqueur évidant, une œuvre paru en France cette année et qui, ma foi, ne pouvait qu’être le lauréat de ces douze derniers mois… Ainsi, La Tempête, œuvre du génial Alan Moore, méritait amplement cette distinction, ce, pour deux raisons : pour ses immenses qualités, bien entendu, même si, Moore oblige, il faut apprécier le genre et s’accrocher, mais aussi parce que celle-ci conclut formidablement bien une saga nettement plus ancienne, La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, sans aucun doute, une des créations les plus époustouflantes de l’auteur britannique et qui, pour la petite histoire, en son temps, sur ce blog, n’avait pas put remporter le titre de comics de l’année – un concurrence trop rude l’expliquant. Bref, avec du retard, c’est également sa victoire qui, au demeurant, est amplement méritée…
 

BD de l’année
 : Servitude
 
Une évidence, bien sur… Il faut dire que, enfin, lorsque j’ai appris que Servitude, œuvre du duo composé de Fabrice David et d’Eric Bourgier allait enfin connaitre sa conclusion en cette fin d’année, il était on ne peut plus logique que mon choix de BD de l’année se porte sur elle. Il faut dire que Servitude m’accompagne depuis bien longtemps – le premier volet est paru en 2006 et j’ai découvert cette BD il y a neuf ans, en 2011 – et que l’attente fut, à chaque fois, très longue, trop longue entre chaque tome. Cependant, au vu de la qualité de l’ensemble, confirmer, de fort belle manière, par cet ultime volet tout bonnement exceptionnel, le jeu en aura valut la chandelle. Quand au titre de BD de l’année 2020, que dire de plus si ce n’est que cela est non seulement complètement mérité mais que, surtout, c’est on ne peut plus normal.
 

Manga de l’année
 : Vinland Saga
 
En quelque sorte, cette année 2020, en dehors de la crise sanitaire dut au Covid-19 et aux deux confinements aurait put être une sacrée année vikings vu que ces derniers, par le biais de multiples œuvres, ont été plutôt présents ces derniers mois. Cependant, la concurrence étant ce qu’elle est et, ma foi, celle-ci ayant été pour le moins implacable, une seule œuvre consacrée aux vikings aura remporter un titre cette année : Vinland Saga ! Débuter en juillet dernier, le manga du sieur Makoto Yukimura m’aura accompagné, tout au long de sa vingtaine de tomes, jusqu’à novembre dernier et m’aura fait passer de très bons moments même si je lui reconnais quelques faiblesses mineures. Bref, vous l’avez compris, avec Vinland Saga, les vikings sauvent un peu leur honneur, mais bon, qui sait, ils n’ont peut-être pas dit leur dernier mot !?
 

Série de l’année
 : This Is Us
 
Bon, ce fut, incontestablement, dans la rubrique séries que j’aurais connu une de mes plus grandes surprises de cette année 2020, en tous cas, la plus étonnante, la moins attendue et, quelque part, la plus stupéfiante. Premièrement, histoire de faire le lien avec le paragraphe précédent, pendant longtemps, j’avais un choix plutôt évidant en tête, cependant, en novembre dernier, je me suis lancer, finalement conquis et convaincu par un premier visionnage de mon épouse, quelques semaines auparavant, dans This Is Us et, là, ce fut comme une évidence : cela ne pouvait qu’être la série de cette année 2020 ! Pourtant, à priori, celle-ci n’avait rien pour elle, du moins, à mes yeux… un drama américain, des bons sentiments, etc. Mouais, bof, pourtant, cette série dramatique qui nous montre, fort habilement, à l’écran, la vie d’une famille sur deux générations et qui ne cesse d’alterner entre scènes se déroulant dans le passé, au présent voir au futur m’aura rapidement conquis surtout que, au vu de ses problématiques, ses secrets, ses problèmes et ses drames, j’ai été davantage touché que je ne l’escomptais. Bref, vous l’avez compris, l’évidence était là et This Is Us ne pouvait qu’être la série de cette année 2020 !
 

Jeux Vidéo de l’année
 : Dark Souls
 
Bon, ici, les choses furent simples, très simples même et même si cette année 2020 restera, indéniablement, comme l’année où j’ai le plus jouer à des jeux vidéos depuis… oh, une éternité… eh bien, parmi tous les titres découverts, toutes les sages et tous les très bons jeux, mon choix, tout naturellement, ne pouvait que se porter que sur l’œuvre, en général, du sieur Hidetaka Miyazaki, je veux, bien entendu, parler de Dark Souls et, comme il me fallait faire un choix dans le lot, disons que le premier volet le méritait bien ! Certes, le second se sera avéré être nettement meilleur que ce que la critique en dit, de même, le troisième volet est, incontestablement, le plus aboutit et le plus grandiose, cependant, pour son histoires, ses personnages, ses boss et ses niveaux exceptionnels, mon choix c’est porter sur ce premier épisode. Mais bon, vous l’avez compris, si le premier Dark Souls est le vainqueur de cette année, disons que, en réalité, c’est l’ensemble de la saga qui est récompensée dans son ensemble tant elle le mérite !
 

Disque de l’année
 : A Christmas Cornucopia
 
2020 ne fut pas une grande année pour ce qui est de la musique, ce, même si moult albums ont connus les honneurs sur ce blog au cours des douze derniers mois, cependant, il faut le reconnaitre, pour bon nombre d’entre eux, ils ne méritaient pas le titre de Disque de l’année, quand aux meilleurs du lot, disons que certains étaient un peu juste et que, si j’ai eu quelques doutes vis-à-vis d’un album dont je ne parlerais pas ici, un autre, découvert il y a quelques jours à peine, m’aura finalement fait changer d’avis… Pourtant, c’est là une belle surprise : un disque de chants de Noël, voilà donc une chose bien incongrue, a priori, surtout qu’il ne faut pas se faire d’illusions, ce genre d’albums ne vaut pas vraiment le détour, surtout lorsqu’un artiste célèbre s’y essaye. Pourtant, dans le cas présent, force est de constater que A Christmas Cornucopia est un bon disque de chants de Noël mais aussi et surtout, un très bon album tout court ! Il faut dire qu’Annie Lennox qui n’est pas, comme chacun sait, n’importe qui, nous démontre ici, de la plus belle des manières, que lorsque l’on possède un talent fou, que l’on est intègre et appliqué, tout est possible, y compris de faire d’un disque de reprises de chants de Noël une véritable réussite !
 

Film d’Animation de l’année
 : Neon Genesis Evangelion
 
Même s’il n’y a pas eu une grande concurrence cette année, pour ce qui est de cette catégorie, peu présente sur ce blog ces derniers mois, au moins, le choix du lauréat aura été, non seulement plutôt évidant mais aussi et, surtout, logique. Il faut dire que Neon Genesis Evangelion est, sans aucune discussion possible, une des plus grandes séries d’animation nippone de tous les temps, une des plus fascinantes mais aussi, une des plus décriées en raison de sa conclusion pour le moins singulière. Et comme, alors que je l’avais découverte a la fin des années 90, je n’avais jamais eu l’occasion de voir sa fin, je n’ai guère hésité de me replonger dans cette série en septembre dernier et de, enfin, connaitre cette dernière. Alors oui, mille fois oui, elle est particulière et je comprends parfaitement qu’elle puisse en dérouter plus d’un – quand au film, The End of Evangelion, si le délire n’est pas le même, délire il y a tout de même ! Mais bon, peu importe ses deux conclusions franchement spéciales car Neon Genesis Evangelion est et restera une superbe série d’animation et puis, rien que pour le plaisir d’avoir enfin put voir celle-ci dans son intégralité, je pense que le jeu en valait la chandelle…
 

Documentaire de l’année
 : La Disparition de Maddie McCann
 
Pour être tout a fait franc, jamais une année, depuis que ce blog existe – et cela remonte tout de même à 2014 – n’aura connue autant de critiques de documentaires que celle-ci et si, pendant bien longtemps, cette catégorie fut le parent pauvre du Journal de Feanor, au moins, en 2020, j’en aurai vu des documentaires. Certains excellents, d’autres beaucoup moins, il faut le reconnaitre, quand a mon choix final, il était assez évidant et c’est porter sur La Disparition de Maddie McCann, documentaire de Netflix en huit parties que j’ai regardé en juin dernier et qui, bien entendu, revenait sur l’une des plus célèbres histoires de disparitions d’enfants, celle de la petite Maddie McCann qui eut lieu le 3 mai 2007, dans un hôtel en Algarve, au Portugal. Une affaire qui fit et qui fait couler beaucoup d’encre et dont je doute, qu’un jour, on finisse par connaitre toutes les réponses, hélas…
 

Livre Divers de l’année
 : Bowie
 
Comme ce fut le cas dans la catégorie précédente, celle des documentaires, en temps normal, la concurrence n’est pas très rude ici, mes lectures se portant davantage sur de véritables romans que sur des essais ou des beaux livres. Pourtant, cette année – probablement, là aussi, un des effets secondaires du Confinement – moult ouvrages eurent droit à leurs critiques et, par ailleurs, pas des moindres. Ainsi, je me suis retrouvé devant quelques beaux candidats qui auraient parfaitement mérité de remporter le titre de Livre Divers de l’année 2020. Pourtant, début novembre, une évidence s’imposa lorsque j’ai lu Bowie, œuvre du génialissime dessinateur de comics qu’est Mike Allred et qui s’intéressait, ici, aux premières années de Ziggy. Une pure réussite pour cet album, des dessins magnifiques et un Bowie magistral, bref, cela ne pouvait que plaire aux fans dont je fais, bien naturellement, parti…
 

Revue de l’année
 : Les Cahiers de Science & Vie 193 – Les Fins du Monde
 
On ne va pas se mentir, j’ai déjà connu des années nettement plus époustouflantes pour ce qui est de ma catégorie presse. Peu de revues véritablement marquantes, un manque de temps assez important – en fait, j’en ai eu nettement plus cette année mais je l’ai occupé à d’autres choses – aura fait que le vainqueur de cette année 2020 ne sera peut-être pas le plus éblouissant que ce blog a connu depuis 2014. Pourtant, a bien y regarder, il sera le plus logique ! Ainsi, au vu de la crise épidémique dut au Covid-19, les 2 millions et quelques de morts, les confinements, comment une revue comme le 193eme numéro des Cahiers de Science & Vie et qui était consacré aux Fins du Monde ne pouvait pas être la revue de l’année ?! C’était impossible, bien entendu !
 
Bon bah voilà, il me semble que c’est tout pour cette année, il est donc temps pour moi de vous souhaiter de passer un excellent réveillon, de fêter comme il se doit et comme vous le pouvez cette année 2021 qui arrive dans quelques heures et de saluer, une dernière fois, 2020, une année oh combien particulière, dramatique pour beaucoup de personnes et qui restera dans l’Histoire en raison de l’épidémie de Covid-19. Alors, en espérant que dans douze mois, je puisse vous retrouvez avec en usant d’un ton plus léger et en espérant que le pire soit dernière nous, je vous quitte, comme il se doit, avec la traditionnelle salutation d’usage : bonne année a tout le monde !

mardi 29 décembre 2020

L'HOMME QUI DÉFIAIT L'INFINI


L'HOMME QUI DÉFIAIT L'INFINI
 
Srinivasa Ramanujan est l'un des plus grands mathématiciens de notre temps. Élevé à Madras en Inde, il intègre la prestigieuse université de Cambridge en Angleterre pendant la Première Guerre mondiale et y développe de nombreuses théories mathématiques sous l'égide de son professeur G.H. Hardy.
 

L'Homme qui défiait l'Infini
Réalisation : Matthew Brown
Scénario : Matthew Brown
Musique : Coby Brown
Production : Pressman Film, Xeitgeist Entertainment Group, Cayenne Pepper Productions, American Entertainment Investors
Genre : Biographie
Titre en vo : The Man Who Knew Infinity
Pays d'origine : Etats-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 08 avril 2016
Durée : 108 mn
 
Casting :
Dev Patel : Srinivasa Ramanujan
Jeremy Irons : G.H. Hardy
Toby Jones : John Edensor Littlewood
Devika Bhise : Janaki
Stephen Fry : Francis Spring
Jeremy Northam : Bertrand Russell
Kevin McNally : Percy Alexander MacMahon
Enzo Cilenti : un médecin
Arundhati Nag : la mère de Srinivasa
Anthony Calf : Howard
Dhritiman Chatterjee : Narayana
 
Mon avis :
 Avant de rentrer dans le vif du sujet, c’est-à-dire, la critique à proprement parler de L’Homme qui défiait l’Infini, long métrage biographique qui narrait la vie du célèbre – dans les cercles concernés, bien entendu – mathématicien indien Srinivasa Ramanujan, je dois vous avouer que, depuis tout petit, j’éprouve une haine féconde envers les mathématiques. Ainsi, pendant mes années de scolarité, j’ai détester cordialement ces heures de cours où se bousculaient moult calculs et autres formules qui m’apparaissaient abscons alors que je ne rêvais que d’histoire, de rédactions et autres études de textes, sans oublier le dessin, le tout, en attendant les vacances. Et donc, après bien des années écoulées depuis mon départ d’un système scolaire qui, décidément, n’était pas ma tasse de thé, alors que j’ai 46 ans, je déteste toujours les maths et je dois avouer que jamais, au cours de ma vie, je n’ai eu besoin d’utiliser la moindre formule apprise au collège – Pythagore, Thalès et autres joyeusetés du même genre… Mais pourquoi je vous raconte tout cela me direz-vous ? Eh bien, tout simplement pour que vous saisissiez bien a quel point, a priori, la biographie d’un mathématicien, ce n’était pas fait pour moi. Et pourtant… et pourtant, poussé par une certaine curiosité – un film avec Jeremy Irons et Dev Patel sur un mathématicien indien qui m’était inconnu, ma foi, qui ne tente rien n’a rien – je dois reconnaitre que non seulement j’ai passé un bon moment mais que, surtout, au final, selon moi, j’ai fortement apprécié cet Homme qui défiait l’Infini. Certes, dans l’ensemble, ce long métrage est assez classique dans sa mise en scène et ne vous surprendra guère dans son traitement efficace mais sans génie, pourtant, pour peu que vous possédiez une certaine ouverture d’esprit – et dans mon cas, il en fallait une sacrée dose vu ma haine pour les mathématiques – et que vous n’ayez pas peur de sortir de vos habitudes et de voir des films qui traitent de sujets qui vous sont peu habituels, alors, ce film pourrait vous plaire et pas qu’un peu : après tout, il y eut même des passages où j’étais captiver, ce qui veut tout dire… Bref, même si vous détestez les maths, donnez donc une chance à cet Homme qui défiait l’Infini qui, j’en suis persuader, pourrait vous plaire, d’ailleurs, j’irais même plus loin, dans son genre, c’est-à-dire, les biopics, il est largement au dessus de la moyenne, et là aussi, vu mon peu d’intérêt pour ce genres de films, je pense que la aussi, ce n’est pas un détail anodin…
 

Points Positifs
 :
- Un excellent biopic qui vous permettra de découvrir un des mathématiciens les plus talentueux et imaginatif du début du vingtième siècle : Srinivasa Ramanujan. Franchement intéressant, il ravira les amateurs du genre comme les néophytes qui, en temps normal, n’ont pas un grand intérêt pour les mathématiques…
- Un long métrage nettement plus plaisant à regarder que ce que le genre nous habitue en temps normal. Il faut dire que le fait que le sieur Srinivasa Ramanujan soit un parfait inconnu pour la plupart des gens y est pour quelque chose : après tout, c’est toujours préférable de découvrir quelqu’un que de se coltiner pour la énième fois des figures historiques archi-connues.
- Pour ce qui est des acteurs, il n’y a rien à redire, nous avons droit a un bon casting, quand a Dev Patel et Jeremy Irons, ils sont égaux à eux-mêmes, c’est-à-dire, très bons.
- Si vous êtes un amoureux fou des équations et des formules mathématiques, L’Homme qui défiait l’Infini ne peut que vous plaire !
 
Points Négatifs :
- Le traitement de ce film reste assez classique et sans grande surprise, il faut le reconnaitre.
- Curieusement, j’ai trouvé ce film un poil trop court et je n’aurai pas été contre vingt bonnes minutes supplémentaires, histoire de mieux expliquer certaines scènes.
- Si vraiment vous détestez les mathématiques et que vous ne pouvez pas en entendre parler, alors, vous risquerez de vous ennuyer ferme devant de long métrage.
 
Ma note : 7,5/10

lundi 28 décembre 2020

LES PIERRES DE POUVOIR – LA DERNIÈRE ÉPÉE DE POUVOIR


LES PIERRES DE POUVOIR – LA DERNIÈRE ÉPÉE DE POUVOIR

Le terrible Wotan continue d’envahir l’Europe. Assoiffé de sang, il puise ses pouvoirs immortels dans la magie noire. Il chevauche un destrier aux ailes de cuir tandis que ses armées se fraient un chemin vers le nord. Aucune épée ne peut l’atteindre. Seul Uther Pendragon peut sauver la Bretagne. Il doit apprendre à manier l’arme dont il a hérité : la légendaire Épée de pouvoir. Mais Wotan s’est emparé de lui et le retient prisonnier dans le royaume des morts. L’épée est perdue… Loin de tous ces événements, un mystérieux guerrier du nom de Révélation croise le chemin de Cormac Filsdudémon, un adolescent aux origines énigmatiques. Avec Anduine, une jeune aveugle aux pouvoirs étranges, traquée par les sbires de Wotan, ils représentent peut-être le dernier espoir de ce monde…
 

Les Pierres de Pouvoir – La Dernière Épée de Pouvoir
Auteur : David Gemmell
Type d'ouvrage : Heroic Fantasy
Première Parution : 1988
Edition Française : 10 avril 2019
Titre en vo : Last Sword of Power
Pays d’origine : Grande-Bretagne
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Leslie Damant-Jeandel
Editeur : Bragelonne
Nombre de pages : 370
Nombre de pages : 370
 
Mon avis :
 Il y a de cela sensiblement deux semaines, je vous avais parlé du Fantôme du Roi, premier volet des Pierres de Pouvoir, nouveau cycle de l’inimitable et regretté David Gemmell, un auteur décidément omniprésent sur ce blog cette année et, si vous aviez lu cette critique, vous vous souvenez peut-être que je n’avais pas trop été emballer par cet hommage de l’auteur britannique au Cycle Arthurien, sans nul doute une des sagas les plus connues de l’histoire humaine. Certes, l’idée de départ semblait pour le moins prometteuse, surtout que Gemmell, en d’autres temps, nous avait offert quelques cycles eux aussi à l’inspiration historique et qui, il faut le reconnaitre, étaient franchement bons : ainsi, entre Le Lion de Macédoine et Rigante, nous touchions ici, surtout pour ce qui est du second, a ce que l’auteur avait fait de mieux. Cependant, comme chacun sait, toutes les meilleures attentions du monde ne suffisent pas toujours et, dans le cas de ces Pierres de Pouvoir, force est de constater que, qualitativement parlant, nous sommes très loin de ce que David Gemmell a put nous offrir au long de sa prolifique carrière… Il faut dire, et cela explique peut-être beaucoup de choses, que Les Pierres de Pouvoir est une œuvre nettement plus ancienne que peut l’être Le Lion de Macédoine ou Rigante, d’où un manque de maitrise narrative flagrant en comparaison des romans ultérieurs proposés par l’auteur. De même, que ce soit Le Fantôme du Roi ou La Dernière Épée du Pouvoir, on a l’impression, à la lecture, de se retrouver devant des brouillons d’œuvres plus tardives : Rigante, bien entendu, mais aussi Loup BlancCycle Drenaï – pour la fameuse Reine Sorcière. Cela est franchement dommage car ce second volet des Pierres de Pouvoir possède bien des qualités qui font que, malgré tout, on s’y attache un peu : il y a, bien entendu, le talent indéniable de David Gemmell pour nous tenir en haleine par des récits toujours aussi captivants et qu’il est difficile de lâcher, une fois qu’on a mis le nez dedans, de même, le casting, ici, en partie renouvelé, nous offre son lot de figures marquantes comme seul le britannique savait nous en offrir. Finalement, le principal problème de ce cycle, c’est que j’ai probablement trop lut d’ouvrages de l’auteur pour ne pas finir par ressentir une certaine lassitude devant certaines thématiques abordées, certains protagonistes qui ont leur pendant dans quasiment tous les ouvrages ainsi que le fait, incontestable, que Les Pierres de Pouvoir aura été, principalement, un formidable brouillon pour d’autres ouvrages, nettement plus réussis, que le maitre nous proposa par la suite. Finalement, si vous n’avez jamais lu du Gemmell, essayez plutôt de lire ses ouvrages dans l’ordre de parution de ces derniers et je pense, que dis-je, je suis persuader que vous verrez ces Pierres de Pouvoir d’un autre œil…
 

Points Positifs
 :
- La suite de la relecture du Cycle Arthurien par Gemmell reste, dans l’ensemble, plutôt réussie et si vous êtes fans de l’auteur et du Roi Arthur, de Merlin et d’Excalibur, il est évidant que vous prendrez du plaisir à faire le lien entre les deux œuvres et a reconnaitre toutes ces figures mythiques, ici, dans un format a la fois proche et différent.
- Dans l’ensemble, La Dernière Épée du Pouvoir est une suite plus qu’acceptable au Fantôme du Roi : on retrouve avec plaisir les protagonistes du premier tome, quelques petits nouveaux qui prennent de l’importance et le récit en lui-même, à défaut d’être génial, reste suffisamment captivant pour ravir les fans de l’auteur.
- Comme à son habitude – mais ce n’est plus vraiment une surprise – l’auteur nous propose son lot de protagonistes franchement charismatiques.
- Si vous lisez les romans de Gemmell dans leur ordre de parution, je suis persuadé que vous trouverez bien des qualités à ce cycle.

Points Négatifs :
- Dans la lignée de son prédécesseur, La Dernière Épée du Pouvoir est un ouvrage sympathique, plaisant dans son ensemble mais loin, très loin même des meilleures productions de Gemmell, son ancienneté, finalement, y étant pour beaucoup.
- L’impression, que dis-je, la certitude que Les Pierres de Pouvoir n’est qu’un brouillon de cycles plus récents et nettement plus aboutis comme peuvent l’être Le Lion de Macédoine ou Rigante.
- La Source, le Vide, des hommes bêtes, des dimensions parallèles, des affrontements apparemment perdus d’avance à un contre dix, des Reines Sorcières, de vieux guerriers bourrus, une conclusion qui tient en quelques lignes et autres joyeusetés du même genre sont déjà au rendez vous et conforteront les habituels détracteurs de Gemmell…

Ma note : 6,5/10

samedi 26 décembre 2020

LES CAHIERS DE SCIENCE & VIE 195 – JEANNE D’ARC


LES CAHIERS DE SCIENCE & VIE 195 – JEANNE D’ARC
Novembre/Décembre 2020
 
Au sommaire :
Édito : Destin unique, portraits pluriels
Actualités
- Les Hyksôs n’ont pas envahi l’Egypte antique car ils y étaient déjà
- Le Royaume de Judas avait son Bercy
- Des Saints Japonais oubliés reviennent à la lumière
- On exploitait des mines il y a dix mille ans au Mexique
- Le mystère multimillénaire des mustatils d’Arabie
- Des flèches empoisonnées auraient 70000 ans
- Ballade dans une cité enfouie
- L’âme Cherokee retrouvée à Manitou Cave
Dossier : Jeanne d’Arc, l’Invention d’une Icône
- Cadrage
- Vie de lumière
- Tous les visages de Jeanne
- La Pucelle prophétesse
- La ribaude hérétique
- La chef de guerre bénie de Dieu
- La double héroïne nationale
- Sainte et Patronne de France
- Vers une Jeanne historique
- Le portrait – Un invraisemblable charisme
- L’enfance – « On m’appelait Jeannette »
- L’épopée – « Je suis ici envoyée pour vous bouter hors de France »
- Le procès – « Dieu me parle, à vous il ne parle pas »
- Le bucher – « Evêque, je meurs par vous »
- Un héritage pour tous
Interview « Jeanne d’Arc reste l’archétype du sauveur en version féminine » de Yann Rigolet
Muséologies
- Les Olmèques, une culture encore trop méconnue
Livres & Idées
- Kaspar, l’obscur ou l’enfant de la nuit
- Funèbres ! Tour du monde des rites qui mènent vers l’autre monde
 
Mon avis :
 Après avoir fait un petit tour du coté de la Vallée des Rois dans le numéro précédant, Les Cahiers de Science & Vie reviennent faire un petit tour sur ce blog, en fin d’année, avec un numéro un poil plus original – il faut tout de même reconnaitre que l’Égypte antique, cela sent le réchauffé – tout en ne l’étant pas totalement puisqu’il traite de l’une des figures les plus célèbres et les plus controversées, surtout à notre époque, de l’Histoire de France : Jeanne d’Arc ! Bon, il faut dire que cela fait des siècles que la jeune femme qui connu une carrière pour le moins stupéfiante et météorique – sensiblement une année et quelques entre sa rencontre avec le roi de France, Charles VII et sa mort sur le bucher alors qu’elle était tombée au mains des bourguignons qui l’avaient vendu aux anglais – alimente les historiens de tout poil, les politiques et les auteurs en mal de sensations, sans oublier celles et ceux qui, au fil du temps, se sont fabriquées de fausses généalogies afin de prétendre descendre de la famille de la Pucelle d’Orléans. Qui plus, depuis que Jean-Marie Le Pen s’est emparer, il y a quatre décennies, de la figure de Jeanna d’Arc, celle-ci est vu avec méfiance par une partie de la population, des médias mais aussi des politiques, ces derniers oubliant, au passage, que pendant bien longtemps, Droite et Gauche se livraient une bataille sans merci en prétendant que la Pucelle était la leur… Bref, Jeanne d’Arc, ce n’est pas n’importe qui et sur elle, on a entendu un peu tout et son contraire : de véritable sainte a fille a soldats, de schizophrène qui entendait des voix à porte parole d’un peuple opprimée, de sauveuse de la France à figure de proue de multiples courants politiques, encore aujourd’hui, donc, on n’a pas finit de discuter au sujet d’un personnage étonnant et qui fascine toujours autant… Pourtant, pour ce qui est du personnage historique en lui-même, la véritable Jeanne, force est de constater que l’on connait mal celui-ci et, justement, cela tombe bien, tout l’intérêt de ce numéro des Cahiers de Science & Vie est de, justement, essayer, au mieux et avec nos maigres connaissances, de s’en rapprocher au mieux. Ainsi, tout au long de ce très bon dossier, toutes les figures de Jeanne d’Arc seront abordées, des plus improbables aux plus plausibles et même si, comme il fallait s’en douter, on ne saura jamais tout a fait qui fut véritablement Jeanne d’Arc, le portrait qui nous est proposé ici est, sans nul doute, le plus correct, à défaut, bien entendu, d’être parfait. De quoi remettre en question bon nombre de nos certitudes sur cette jeune et étonnante jeune femme tout en lui rendant une place importante au sein de notre histoire, place qui, malheureusement, a pas mal souffert ces dernières décennies. Bref, vous l’avez compris, pour ce dernier numéro de 2020, Les Cahiers de Science & Vie nous proposent un excellent dossier qui plaira à la fois aux amateurs de Jeanne d’Arc comme aux néophytes. Fort complet, instructif et passionnant par moments, il nous rappelle, aussi, a quel point cette revue est, sans aucun doute possible, le maitre étalon du genre dans nos vertes contrées, mais ceci, bien entendu, est une autre histoire…
 

Points Positifs
 :
- Vous pensiez tout connaitre au sujet de Jeanne d’Arc, vous êtes convaincu que celle-ci est ringarde et ne représente plus qu’une vieille passion des vieux compagnons de Le Pen père, vous vous moquez allègrement de cette bergère qui entendait des voix et qui s’en alla combattre les anglais avant de mourir sur le bucher ? Et bien, vous vous trompez lourdement et il suffit de lire ce très bon dossier qui lui est consacré pour s’en convaincre !
- Un excellent dossier qui revient à la fois sur la vie de Jeanne d’Arc, sur les multiples hypothèses qui gravitent autour de la jeune femme depuis des siècles et qui essaie, au mieux, de nous présenter cette dernière au mieux, historiquement parlant. Bref, c’est terriblement intéressant et instructif.
- La partie consacrée a la manière dont différents courants politiques se sont servis, au fil des siècles, de la figure de Jeanne d’Arc, est plutôt bienvenu.
- De nombreuses illustrations de qualité et une couverture plutôt réussie.
 
Points Négatifs :
- Bien entendu, on ne pas dire qu’avec Jeanne d’Arc, on nage en pleine originalité, il faut le reconnaitre.
- Si vous vouez une haine tenace envers la Pucelle d’Orléans ou si vous êtes un fils à papa qui s’encanaille à jouer les révolutionnaires en herbe tous les samedis, alors, vous détesterez cordialement ce numéro des Cahiers.
- Comme d’habitude, je pesterais contre la partie actualité qui occupe toujours une place trop importante à mon gout.
 
Ma note : 8/10

vendredi 25 décembre 2020

MURKY WORLD


MURKY WORLD
 
Tugat, sorte de guerrier chauve et barbu, est trouvé inconscient par la vieille Mag. Elle lui indique la direction d'une forêt aux branches enchevêtrées, qui une fois traversée, doit l'amener vers le monde trouble où se dressent deux tours. L'une d'elle doit lui révéler le secret de son destin, l'autre doit être évitée à tout prix. Courageux mais un peu naïf et idiot, Tugat va bien sûr pénétrer dans la seconde, et tomber sur un sorcier puissant qui va le maudire. L'effet sera immédiat : rajeuni de plusieurs années et amnésique, celui-ci va rencontrer Moja, une belle esclave, rescapée des griffes du seigneur Lod Phatuus et de son sbire Thur Lon, dont les zombies guerriers sont désormais à ses trousses. Tous deux, malgré leur combativité, vont être amenés à la cité de Falmot, où l'arène des gladiateurs et la mort les attendent. Si Tugat parvient à faire évader la belle Mojat, dont il tombe amoureux, lui va devoir subir bien des déboires avant de trouver une sorte de paix, toute relative…
 

Murky World
Scénario : Richard Corben
Dessins : Richard Corben
Encrage : Richard Corben
Couleurs : Beth Corben Reed, Richard Corben
Couverture : Richard Corben
Genre : Fantasy
Editeur : Dark Horse
Titre en vo : Murky World
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Parution : 06 novembre 2020
Editeur français : Délirium
Date de parution : 06 novembre 2020
Nombre de pages : 136
 
Liste des épisodes
Murky World
 
Mon avis :
 Il y a de cela quelques semaines, le 2 décembre dernier, pour être plus précis, disparaissais un des plus grands noms de la bande dessinée nord-américaine, je veux, bien évidement, parler de l’inimitable Richard Corben. Une annonce qui prit un peu les fans par surprise car si l’on met de coté l’âge vénérable de l’artiste, 80 ans tout de même, celui-ci venait tout juste de faire parler de lui, quelques temps auparavant, avec la sortie d’une version colorisée de Murky World, ce comics, devenant donc son chant du cygne… Du coup, je ne sais pas vraiment si c’est vraiment correct de dire que le hasard fait bien les choses – je n’oserais pas aller jusque là – mais comme je souhaitais me procurer cet album, la critique de celui-ci, en ce jours de Noël, sera donc mon petit hommage a ce grand maitre de la BD américaine… Bon, premièrement, il faut reconnaitre que celles et ceux qui avaient apprécié certaines des productions récentes de Richard Corben comme Rat God ou Ragemoor seront aux anges : l’artiste aura livrer, lors de ses dernières années, des œuvres d’une maturité rare et, surtout, artistiquement parfaites – pour peu, bien entendu, que l’on adhère au style très particulier du maitre qui, comme chacun sait, n’est absolument pas grand public pour un sou. Et donc, ce Murky World, sans être un incontournable absolu, est une œuvre sans grande surprise pour les amateurs de Corben qui, de toutes façons, ne chercheront probablement pas une quelconque originalité si ce n’est lire une bonne histoire, agréable, qui leur fera passer un bon moment. Ainsi, l’on retrouve les traditionnels personnages aux musculatures impressionnantes – hommes comme femmes – un coté bestial parfaitement assumé, des femmes fort dévêtues et riches en formes, sans oublier, bien entendu, quelques créatures monstrueuses qui viennent pimenter l’ensemble. A cela, dans le cas de Murky World, on rajoute le coté humour pour ne pas dire ubuesque, notre brave Tugat ressemblant davantage à Pierre Richard qui se serait paumé dans l’univers de Conan le Barbare ! Certains pourraient trouver ce choix humoristique pour le moins singulier, cependant, cela fonctionne franchement bien et il est difficile de ne pas prendre en sympathie ce pauvre Tugat qui, décidément, connaitra bien des déboires avec une gente féminine qui lui en fera voir de toutes les couleurs. Bref, Murky World n’est peut-être pas un chef d’œuvre ni même la plus belle création de Richard Corben mais, en tant que dernier album qui nous permet de faire nos adieux au maitre, il est parfait : les fans seront aux anges et, entre deux crises de fou rire, passeront un bon moment avec cette dernière œuvre originale de l’artiste, ma foi, c’est le principal…
 

Points Positifs
 :
- Bien évidement, par la force des choses, Murky World étant le dernier album de Richard Corben, celui-ci est, à leurs yeux, tout bonnement indispensable !
- Artistiquement, Murky World est une pure merveille et on retrouve donc un Richard Corben en grande forme, ce qui ravira ses fans, bien entendu. Bien évidement, il faut apprécier son style tellement particulier, mais bon, si c’est le cas, parcourir ces pages sera un pur bonheur.
- Le coté humoristique d’une histoire qui ne se prend absolument pas au sérieux : il faut dire que ce pauvre Tugat tient davantage de Pierre Richard que de Conan le Barbare, le problème, bien entendu, c’est que c’était comme si le premier se baladait dans l’univers du second.
- Comment ne pas sourire aux très nombreux déboires de Tugat avec la gente féminine !?
- La colorisation de Beth Corben Reed – et un peu de Richard Corben – est une pure réussite.
 
Points Négatifs :
- Même les fans reconnaitront que Murky World n’est pas la meilleure création du maitre, mais bon, l’important est ailleurs, bien entendu.
- Richard Corben possède un style franchement particulier qui ne plaira peut-être pas à tout le monde. Bien évidement, tout cela est une affaire de gouts mais on peut comprendre que le grand public ait du mal avec ce coté caricatural.
- Franchement, la couverture est très moche !
 
Ma note : 7/10