dimanche 26 août 2012

THORGAL – LA GALÈRE NOIRE


THORGAL – LA GALÈRE NOIRE

Thorgal et Aaricia se sont installés dans un village et comptent y rester quelques temps... car Aaricia attend un enfant ! Thorgal feint d'apprécier cette vie paisible pour le bonheur d'Aaricia, mais il part chaque soir sur son cheval, pour retrouver un peu d'espace et de liberté. Shaniah, la fille de Caleb, le chef du village, profite d'une de ses cavalcades nocturnes pour avouer sa flamme au viking. Celui-ci la repousse, évidemment. Pendant ce temps, un homme, échappé d'un grand bateau sombre, atteint la côte non loin de là...


Thorgal – La Galère noire
Scénario : Jean Van Hamme
Dessins : Grzegorz Rosinski
Couleurs : Grzegorz Rosinski
Couverture : Grzegorz Rosinski
Editeur : Le Lombard
Genre : Heroic Fantasy, Science-Fiction
Pays d’origine : Belgique
Langue d’origine : français
Parution : mai 1982
Nombre de pages : 46

Mon avis : Après un excellent troisième tome de Thorgal, Les trois vieillards du pays d’Aran, épisode indépendant de la saga,  nous abordons, avec La Galère noire, le premier volume de ce que les fans du héros nordique ont surnommés la trilogie de Brek Zarith, celle-ci étant encore considéré de nos jours comme étant l’un des meilleures de la série dans son ensemble, chose qui ne pouvait qu’éveiller ma curiosité. Ici, Thorgal et sa compagne, Aaricia, au demeurant enceinte jusqu’au cou, ont trouvé refuge dans un paisible village et se sont mêlés a la population locale, aidant aux travaux des champs ; cependant, si le couple semble baigner dans le bonheur, l’on sent bien que celui-ci est apparent : Thorgal, même heureux de partager une vie plus simple auprès de son aimée et dans l’attente d’être père, n’en éprouve pas moins le besoin, comme le dit son épouse, de « bouger » sans cesse. Un désir de partir à l’aventure refoulé ? Non, selon notre héros, mais une adolescente, Shaniah, amoureuse éconduit l’a bien compris. Le problème, c’est que par vengeance, Thorgal se retrouve bien malgré lui forcé de redevenir un homme d’action : fait prisonnier sous de fausses accusations, il se voit devenir galérien aux mains du fils sadique de Brek Zarith, un puissant roi local. Et les événements à venir seront assez violents – sur ce point, on ne rigole pas dans ce quatrième tome, et si ses prédécesseurs n’occultaient pas la mort et la violence, ici, l’on atteint des sommets – et même tragiques, jusqu’à un final inattendu, où notre héros va devoir se livrer à un duel digne d’un western face à l’un des protagonistes les plus charismatiques apparus jusque-là dans la série : Iarl Ewing, a la psychologie assez bien travaillée par ailleurs. Sans nul doute que La Galère noire est un bon tome de Thorgal et ce, même si, personnellement, j’ai une préférence pour son prédécesseur, Les trois vieillards du pays d'Aran. Par sa noirceur et son intensité dramatique, Jean Van Hamme nous offre là une histoire assez différente des précédentes mais toujours aussi captivante ; ici, l’on sent bien que la saga part dans d’autres directions et le côté « nouveau cycle » n’est pas pour me déplaire. Pour ce qui est des dessins, l’on sent une petite évolution chez Grzegorz Rosinski, cependant, tout cela fait toujours assez « old school » et pourra déplaire à une certaine partie du public actuel, plus habitué à un style plus tape a l’œil – mais que je peux parfaitement comprendre. Quoi qu’il en soit, par son intrigue, ses protagonistes et son coté très sombre, La Galère noire nous prouve une fois de plus que, décidément, les débuts de Thorgal sont de fort bonne qualité, mais aussi, justifie un peu le coté culte de la chose depuis trois décennies. Cependant, malgré cela, une petite incohérence scénaristique vers la fin a failli gâcher tout cela : le père Iarl Ewing à beau être balèze et charismatique en diable, ça prend quand même du temps de revenir à la nage jusqu'à la côte, d'engager des mercenaires et de massacrer tout un village. Thorgal a peut-être profité du drakkar de Jorund pour s'organiser une croisière festive ou quoi ?


Points Positifs :
- Avec La Galère noire, nous abordons en fait le début d’une trilogie, excellente au demeurant, celle de Brek Zarith. Bien évidement, du coup, celle-ci se doit d’être jugée dans son ensemble mais pour un début, c’est plus que prometteur.
- Nous avons là le tome le plus sombre depuis les débuts de la saga : les morts sont nombreux et, accessoirement, on a même droit à un massacre de masse. De plus, les sentiments humains détestables comme la jalousie, l’envie et la vengeance sont omniprésents.
- Thorgal lui-même n’échappe pas a un coté un peu plus sombre car malgré ses grands idéaux de liberté et de justice et son amour pour sa compagne, on le sent bien avoir la bougeotte et aspiré a l’aventure.
- Iarl Ewing est sans nul doute l’un des meilleurs personnages apparus depuis les débuts de la série, et, accessoirement, le plus marquant de cet album : charismatique en diable, cruel mais possédant des valeurs, on est à mille lieux du méchant de base sans personnalité.
- Le duel final entre Thorgal et Ewing avec son coté western assumé.
- Les dessins de Grzegorz Rosinski, bien entendus, désormais excellents.

Points Négatifs :
- Mais quelle énorme incohérence scénaristique a la fin : le temps que Thorgal regagne la cote et le village (qui ne devait pas être bien loin), Iarl Ewing a eu le temps de… rejoindre la cote a la nage (sic), trouver et engager une troupe de mercenaires, fondre sur le village et massacrer ses habitants puis, interroger la gamine amoureuse de Thorgal et patienter jusqu’à l’arrivée de ce dernier… Un peu tiré par les cheveux tout cela, n’est ce pas !?
- Que le monde est petit : même quand des vikings attaquent la galère où se trouve Thorgal, ce sont ceux de son village !

Ma note : 7,5/10

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