lundi 3 septembre 2012

THE KILLING



THE KILLING

Alors que Sarah Lund s'apprête à quitter le service de police de Copenhague pour s'installer à Stockholm où elle suit son fiancé, une jeune fille de 19 ans, Nanna Birk Larsen, est retrouvée morte, elle aurait été violée et assassinée. Avec l'aide de son remplaçant, Jan Meyer, Sarah recherche le meurtrier. L'affaire se complique lorsque le principal candidat à l'élection du maire de Copenhague se retrouve mêlé à l'affaire.


Je le reconnais, je ne parle que trop rarement de séries sur ce blog, probablement en raison du fait que, au jour d’aujourd’hui, la plus part de celles-ci ne me passionnent guère. Pourtant, je ne nie pas que de temps en temps, certaines sortent du lot à mes yeux, et que j’arrive, d’une façon ou d’une autre, à y trouver mon compte ; ce n’est certes pas comme ce put l’etre autrefois, lorsque, bien plus jeune, je dévorais séries sur séries, mais même ainsi, tout n’est pas inintéressant de nos jours : les bonnes séries existent toujours, disons que, pour ce qui est de mes gouts personnels, je trouve qu’elles se font plutôt rares, malheureusement. C’est donc avec cet état d’esprit que, il y a quelques semaines, je suis un peu tombé complètement par hasard sur une série danoise, intitulé sous nos latitudes : The Killing.

Après coup, je ne remercierais jamais suffisamment ARTE pour cette rediffusion (apparemment, la chaine franco-allemande avait déjà diffusée cette série auparavant) de The Killing en pleine période estivale, car une fois de plus, celle qui est ma chaine préféré – n’en déplaise aux décérébrés de TF1 et aux bobos de Canal + – a sut me ravir en me faisant découvrir une série tout bonnement excellente, originale et que je considère, après avoir assister au dernier épisode, vendredi soir dernier, comme l’une des meilleures qu’il m’ai été donné de voir ces dernières années. Forbrydelsen, le titre original, est donc une série danoise composée de 20 épisodes qui se déroulent sur vingt jours – le temps nécessaire pour résoudre l’énigme d’un crime pour le moins abominable : le viol et le meurtre d’une jeune femme, Nanna Birk Larsen. Bien évidemment, dit comme cela, le néophyte qui ne connait pas The Killing (du moins la première saison puisqu’une seconde, composée de dix épisodes, existe également et l’on tournerait, apparemment, une troisième saison) pourrait se demander en quoi cette série est originale, et, quelque part, je ne saurais lui donner tort puisque, premièrement, ce ne sont pas les séries policières qui manquent (malheureusement pourrais-je ajouter, selon moi, il y en a beaucoup trop) et, qui plus est, des séries sensées se dérouler sur une période de temps donné, ce n’est pas nouveau. Pourtant, ici, en partant d’un postulat de base assez commun composé d’un crime, d’un duo d’inspecteurs, de divers suspects et de moult rebondissements au cours de l’enquête, The Killing réussis le tour de force de, quasiment, rénover le genre, tout d’abord, en allant beaucoup plus loin que la concurrence pour ce qui est du suspens et des fausses pistes qui sont légions, mais aussi, en modifiants nos habitudes – ici, c’est la femme flic, Sarah Lund, qui apparait comme névrosée, solitaire et prête a tous les sacrifices pour son enquête tandis que son coéquipier homme, lui, a une vie de famille, possède des sentiments et voit tout cela d’un air plus détacher – et en, grande force de la série, a n’en pas douter, s’intéresser à des personnages souvent dans l’ombre dans ce genre d’œuvres : les survivants d’un crime. En effet, dans The Killing, grande est la place accordée à la famille de la victime et, en parallèle de l’enquête, l’on suit également cette famille, obligée de survivre, de s’occuper de l’enterrement, d’avoir des discussions banales, de penser à leurs autres enfants, de s’occuper de leur futur déménagement tout en subissant les très nombreux errements d’une enquête qui les rendra quasiment fous de désespoir. Sur ce point, personnellement, c’est quasiment du jamais vu à mes yeux, et je peux vous garantir que cela m’a fortement marqué.


Bien évidemment, et avant toute chose, il y a l’enquête qui prime sur tout le reste dans The Killing, car bon, comment dire, ce qui intéresse surtout le spectateur, c’est de connaitre le fin mot de l’histoire, bref, découvrir une bonne fois pour toutes qui est l’assassin de l’infortunée Nanna Birk Larsen ? Et, sincèrement, sur ce point, la série fait très fort ! En effet, à chaque épisode, et pour rappel, il y en vingt en tout, on a quasiment un suspect différent que tout, je dis bien tout, semble bel et bien accusé ; certes, pour ce qui est de certains, ils peuvent revenir à plusieurs reprises mais il est tout de même notable de signaler l’une des grandes forces de cette série : à force de nous présenter des coupables potentiels, à force d’alterner les fausses pistes et de jouer de la sorte sur les rebondissements de l’enquête, on n’en finit presque par suspecter tout le monde ! Personnellement, en dehors de Sarah Lund, de la mère et des deux gamins, j’ai douté de tous les autres protagonistes de l’histoire, à un moment ou un autre. Bien évidemment, pour certains, je me disais bien que cela ne pouvait pas etre eux, que c’était encore trop tôt dans la série, par contre, pour d’autres, c’était moins évidant surtout que, j’en étais parfois venu à échafauder des hypothèses vraiment tordues. Mon seul fait de gloire, le coupable, dont je tairais le nom pour ne pas gâcher la surprise pour ceux qui n’auraient jamais vu cette série, fut l’un des premiers personnages que j’ai suspecter, mais bon, ais-ce vraiment un fait de gloire quand, à côté de ça, on a suspecter tant d’innocents ? Permettez-moi d’en douter.


Indéniablement, cette première saison de The Killing m’aura fortement marqué : de par son intrigue, son coté paranoïaque en diable où tout le monde est un suspect potentiel, pour le coté intimiste également montré à l’écran, souvent douloureux, cette série ne peut laisser indifférent. Et si l’on ajoute à cela ce petit plus qu’on ne peut pas lui enlever : son ambiance typiquement nordique, inimitable même si les américains, comme ce fut le cas pour Millénium, se sont empressés de nous pondre un remake. Ici, pas de stéréotypes US, pas de flics sur d’eux, de criminels mesquins et démoniaques, de grands sentiments, de scènes d’actions tout azimut ou de moments d’humour – vous imaginez Sarah Lund poussé la chansonnette ? Non mais sérieusement – mais tout juste une série sombre, parfois désespérée, bien plus crédible que ses congénères d’outre-Atlantique, où les fils commettent des erreurs de jugement et sont à mille lieux des super héros made in USA. Une série plus humaine, qui montre sans détour les travers (surtout) et les qualités (parfois) de chacun de ses protagonistes, policiers, politiques, médias, famille et proches de la victime, et qui, sans nul doute, vaut largement bien des séries du même genre autrement plus connues mais qui, pourtant, n’apportent strictement rien au genre.

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