vendredi 21 novembre 2014

PLUS GRANDS SONT LES HÉROS


PLUS GRANDS SONT LES HÉROS

Les Israélites ont un nouveau roi. Désigné par Samuel, Saül, un simple paysan, mène une armée de plusieurs milliers d’hommes contre les Philistins. Son fils, Jonathan, et sa reine, Achinoam, sont perçus avec un immense respect par son peuple. Originaires de Caphtor, on murmure qu’ils sont bien davantage que de simples mortels et qu’ils cachent leurs pouvoirs craignant la colère de Saül et de son Dieu, Yahvé. Alors que le champion des Philistins, Goliath, réapparaît parmi leurs rangs, un jeune berger nommé David vient rejoindre le camp des Israélites et s’attire l’attention du roi lui-même par son talent à la harpe. Mais une question se pose, qui pourra vaincre Goliath le cyclope ?


Plus grands sont les héros
Auteur : Thomas Burnett Swann
Type d'ouvrage : Fantasy, Mythologie
Première Parution : 19 mars 1974
Edition Poche : 4 septembre 2014
Titre en vo : How Are the Mighty Fallen
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Patrick Marcel
Editeur : Les Moutons Electriques
Nombre de pages : 224

Mon avis : De Thomas Burnett Swann, écrivain américain peu connu du grand public sous nos latitudes, jusqu’à peu, je n’avais lu qu’une seule de ses œuvres, La Trilogie du Minotaure, magnifique recueil où se mêlaient Fantasy et mythologie et dont je vous ai parlé en aout 2013. Il faut dire que bon nombre des ouvrages de cet auteur n’eurent pas la chance d’avoir droit a des traductions dans notre pays, ainsi, lorsque j’appris la sortie, il y a quelques temps, d’un certain Plus grands sont les héros, je n’ai pas hésité une seconde : si les aventures d’Eunostos, le dernier des Minotaures, m’avait enchanté, il n’y avait pas de raison que cette relecture du mythe biblique de David et Goliath ne me laisse les mêmes impressions. Bon, arriver a ce point de ma critique, certains pourront tiquer en entend les noms de David, Goliath ou de la Bible, et, d’ailleurs, ce ne fut pas sans une certaine méfiance que j’ai abordé cette œuvre ; après tout, qu’est ce que Thomas Burnett Swann pouvait apporter de neuf a un mythe archi connu ? Or, première surprise, et une bonne d’ailleurs, assez rapidement, je me suis rendu compte que je connaissais fort mal les a cotés du mythe de David et Goliath, car bon, comment dire, si je savais parfaitement que le premier, simple berger, tuait le second avec sa fronde et finissait roi d’Israël, non seulement je ne connaissais pas ses talents de poète mais en plus, des protagonistes comme Saül, Achinoam voir même Jonathan m’étaient parfaitement inconnus ! Et justement, on en vient au fond du problème et à l’intrigue principale de ce roman, je veux bien évidement parlé de la relation pour le moins ambigu entre David et le beau Jonathan. Ah, plus qu’une amitié virile entre deux hommes, il se pourrait fort bien que ses deux là se soient aimés d’un amour bien moins chaste – hein, quoi, comment, un couple homo dans la Bible, mais où va le monde – et si les spécialistes de l’Ancien Testament ne sont pas d’accords sur cette… euh, relation, Thomas Burnett Swann, lui, n’y va pas par quatre chemins et nous décris une relation amoureuse et charnelle entre les deux hommes, ce qui était pour le moins osé il y a quarante ans. Du coup, et avant toute chose, Plus grands sont les héros est plus une histoire d’amour, fort belle au demeurant, qu’une simple relecture biblique, et comme en plus, l’auteur, un peu dans la même veine que dans La Trilogie du Minotaure, use sans vergogne, de créatures mythiques comme les sirènes grecques, faisant même de la reine Achinoam l’une d’entre elles et de Goliath, un cyclope, on se retrouve au final avec une œuvre pour le moins singulière, plutôt osée, et qui sort des sentiers battus ; mais une œuvre d’une rare poésie et qui, malgré son coté par moments déstabilisants, n’en mérite pas moins d’être connue…


Points Positifs :
- Fort intéressante relecture du mythe de David et Goliath et plus particulièrement de la relation entre le premier cité et son grand ami Jonathan, fils du roi Saül.
- On sent que Thomas Burnett Swann a potassé son sujet et connait son Ancien Testament sur le bout des doigts ; partant de là, il brode, il s’éloigne de l’histoire originale, certes, mais avec succès.
- David et Jonathan homos ? Et pourquoi pas d’ailleurs !? Quoi qu’il en soit, en plus d’être plutôt osé pour une œuvre sortie dans les années 70, nous avons là une fort belle histoire d’amour.
- Sirènes, Cyclopes, magie : les choix de l’auteur peuvent choquer mais le tout se goupille plutôt bien au final.

Points Négatifs :
- Bien évidement, ce mélange de tradition biblique et de mythes grecs peut déstabiliser voir choquer pas mal de lecteurs.
- J’ai trouvé ce livre un peu trop court, surtout vers la fin un peu trop rapidement expédié a mon gout.
- Certes, c’est une histoire d’amour avant toute chose mais bon, certains passages sont un peu gnangnans par moments.

Ma note : 7,5/10

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