vendredi 19 février 2016

TREPALIUM


TREPALIUM

Dans un proche futur, la population est séparée en deux par un mur. D’un côté, la « Zone », avec les 80 % de chômeurs, de l’autre, la « Ville » hébergeant les 20 % d’actifs. Izia Katell vit dans la Zone où elle élève seule son fils. Elle est sélectionnée par le gouvernement pour devenir une « employée solidaire » à Aquaville, du côté des actifs. Elle va travailler chez Ruben Garcia, ingénieur en dépollution dévoué à son travail, qui vit avec sa femme Thaïs et sa fille devenue mutique.


Trepalium
Réalisation : Vincent Lannoo
Scénario : Antarès Bassis, Thomas Cailley, Sophie Hiet et Sébastien Mounier
Musique : Thierry Westermeyer
Production : Kelija, Arte France
Genre : Historique
Titre en vo : Trepalium
Pays d’origine : France
Chaîne d’origine : Arte
Diffusion d’origine : 11 février 2016 – 18 février 2016
Langue d'origine : français
Nombre d’épisodes : 6 x 52 minutes

Casting :
Léonie Simaga : Izia Katell et Thaïs Garcia
Pierre Deladonchamps : Ruben Garcia
Ronit Elkabetz : Nadia Passeron
Sarah Stern : Zoé Passeron
Grégoire Monsaingeon : Monroe Moretti
Aurélien Recoing : Silas Garcia
Charles Berling : Bartholomé
Lubna Azabal : Lisbeth Richard
Olivier Rabourdin : Robinson et Sol
Achille Ridolfi : Jeff
Nemo Schiffman : Noah

Mon avis : Au risque d’en choquer certains, je pense ne pas me tromper en affirmant que la France ne brille pas spécialement pour ses séries car bon, comment dire, si du coté des Etats-Unis, il y a un savoir faire certain depuis des lustres, si nos amis britanniques sont plutôt doués également, si les nordiques ont un petit quelque chose qui font que leurs séries sont souvent des réussites, si allemands, israéliens, australiens ont été capables de nous offrir d’excellentes œuvres, pour ce qui est de la France, la chose est bien plus rare… et encore, par charité, j’éviterai de parler des étrons diffusés sur TF1 et qui sont aux séries de qualité ce que Staline fut a la démocratie. Mais bon, de temps en temps, il y a quelques bonnes surprises, quelques œuvres qui sortent du lot et qui prouvent que lorsque les créateurs s’en donnent les moyens, la France aussi peut pondre des séries qui valent le coup d’œil ; et, ma fois, dans le cas présent, Trepalium est la preuve évidente que la chose est possible ! Alors bien sur, il fallait qu’il y ait une chaine sérieuse derrière le projet (un peu comme Canal + avec Les Revenants il y a quelques années) et, dans le cas présent, c’était ma chaine préférée, Arte, qui nous a offert cette série d’anticipation qui, si elle n’est pas exempt de défauts n’en resta pas moins une réussite. Déjà, il y a le terme anticipation qui dénote énormément dans le paysage audiovisuel hexagonal : après tout, la France et la SF, cela fait des lustres que l’un ne rime plus avec l’autre. Ensuite, il y a le synopsis de départ, ma foi intéressant, et qui vaut que, dans un futur plus ou moins proche, suite a une montée importante du chômage de masse, la société se trouve divisée en deux : d’un coté, les actifs, représentants une minorité de la population, de l’autre, les plus nombreux, les chômeurs ou, dans le cas présent, les zonards. Au milieu, un mur qui protège les actifs du reste de la population et une société où le régime est un apartheid de fait. Bref, un postulat de départ attractif et plutôt bien trouvé surtout que l’on se rend compte très rapidement que si les zonards vivent dans des conditions misérables, de l’autre coté du mur, la pression est si forte pour conserver son emploi que les conditions de vies des actifs ne sont guère plus reluisantes. Ajoutons bien entendu a cela un gouvernement répressif, une multinationale qui tire les ficelles et des révolutionnaires qui souhaitent abattre le mur et l’on obtient un savant cocktail certes peu original mais assez efficace pour intéresser, le long de six épisodes, le simple quidam qui, dans une série, souhaite quelque chose au scénario plus fouiller que celui de Camping Paradis. Alors bien sur, on note tout de même, malgré une esthétique réussie, un certain manque de moyens au niveau de la production, particulièrement dans le dernier épisode où, comme les concepteurs ne pouvaient pas mettre en scène de véritables scènes de révoltes, celles-ci sont remplacées par des personnages qui racontent ce qui se passe. Mais bon, l’histoire est intéressante, le contexte de celle-ci est franchement bien trouvé et comme les acteurs principaux sont plutôt bons, pourquoi bouder son plaisir ? Trepalium ne sera pas la série de l’année, mais bon, pour une œuvre française et pour sa société inégalitaire qu’elle dépeint, j’ai été loin d’être déçu, bien au contraire.


Points Positifs :
- La société dépeinte dans Trepalium fait froid dans le dos mais, et c’est là l’une des grandes forces de cette série, n’est pas impossible a plus ou moins longue échéance : chômeurs d’un coté, actifs de l’autre, un mur au milieu pour séparer ce jolie monde et un bon petit apartheid des familles où le bonheur est totalement exclu des deux cotés.
- L’esthétique générale de l’ensemble : que ce soit au niveau des tenues des actifs, de leurs coiffures, de leurs demeures, force est de constater que c’est plutôt bien trouvé, cette société froide et sans âme étant, au demeurant, une évolution probable de la notre si les choses tournent aussi mal.
- J’aime bien les œuvres d’anticipation et, dans le cas présent, reconnaissons que si tout cela fait froid dans le dos, ce n’est pas de la science-fiction, loin de là.
- Le duo d’acteurs principaux, Léonie Simaga et Pierre Deladonchamps, est plutôt bon. Petite mention également pour Ronit Elkabetz dans le rôle de la première ministre.

Points Négatifs :
- Un manque de moyens flagrants par moments, surtout dans le dernier épisode où l’on ne voit strictement rien de la fameuse révolution en cours : cela aurait-il couté trop cher de filmer des gens en train de se battre dans les rues ? Il faut croire que oui et, du coup, a la place, les événements nous sont racontés par les personnages… mouais, on fait comme on peut.
- La révélation finale tombe un peu comme un cheveu dans la soupe.
- Les deux adolescents, surtout la fille, m’ont énervé tout au long des six épisodes !

Ma note : 7/10

2 commentaires:

Les tests de Gridou a dit…

Mais... Mais ! MAIS !!
C'est l'(histoire de la Belgique ça !
Les chiffres sont tombés il y a peu, 83% des exclus du chômage sont wallons ou bruxellois...
Je vis dans un pays bien compliqué, manque plus que le mur ;-)

Feanor a dit…

Un pays bien compliquer mais que j'aime bien même si je le connais surtout par le biais de Center Parc. Mais bon, j'avais visiter Bruges il y a quelques années et, ma foi, j'avais fort bien apprécier cette belle cité...
Pour ce qui est des soucis politiques et les difficultés entre wallons et flamands, je suis la chose de loin mais bon, vu d'ici, cela a l'air hallucinant par moments.
Quand au mur, l'Histoire nous a prouver qu'il n'a pas besoin d'être physique pour exister...