lundi 29 février 2016

IDA


IDA

Pologne, 1962, sœur Anna, orpheline très pieuse, s'apprête à prononcer ses vœux définitifs. La Mère supérieure l'incite à sortir quelques jours de l'austère couvent où elle vit une existence de silence depuis qu'elle y a été recueillie enfant. Elle retrouve une tante inconnue, ancienne procureure stalinienne tombée dans l'alcool, qui lui révèle ses origines juives. Toutes deux partent à travers la campagne afin de comprendre ce qui est advenu de ses parents sous l’occupation nazie. Au village où ils vivaient, l'omerta règne, nul n'avoue connaître les Lebenstein. À mesure que le mystère se lève, Ida découvre la vie hors du couvent, la faiblesse des hommes, la musique, grâce à un groupe de jazz qui fait sonner Coltrane au fin fond de la campagne.


Ida
Réalisation : Paweł Pawlikowski
Scénario : Paweł Pawlikowski et Rebecca Lenkiewicz
Musique : Kristian Eidnes Andersen (extraits d'un prélude de Bach, John Coltrane)
Production : Opus Film, Fandango Portobello, Phoenix Film Investments
Genre : Drame
Titre en vo : Ida
Pays d'origine : Pologne
Langue d'origine : polonais
Date de sortie : 11 septembre 2013
Durée : 80 mn

Casting :
Agata Trzebuchowska : Ida Lebenstein / sœur Anna
Agata Kulesza : Wanda Gruz, la tante d'Ida
Dawid Ogrodnik : le saxophoniste
Jerzy Trela : Szymon Skiba, le nouveau propriétaire de la maison des Lebenstein
Adam Szyszkowski : Feliks Skiba, le fils de Szymon Skiba
Halina Skoczyńska : la Mère supérieure
Dorota Kuduk : Kaśka
Natalia Łągiewczyk : Bronia
Afrodyta Weselak : Marysia
Mariusz Jakus : le barman
Izabela Dąbrowska : la serveuse
Artur Janusiak : le policier
Anna Grzeszczak : la voisine
Jan Wojciech Paradowski : le père Andrew
Konstanty Szwemberg : l'officier
Paweł Burczyk : le procureur
Artur Majewski : l'amant de Wanda
Krzysztof Brzeziński : le pianiste
Piotr Siadul : le bassiste
Lukasz Jerzykowski : le guitariste
Artur Mostowy : le percussionniste
Joanna Kulig : la chanteuse du groupe qui joue pour l'anniversaire de la ville de Szydłów

Mon avis : Merveilleusement bien filmé, esthétiquement très épuré et à magnifique à la fois, choix on ne peut plus judicieux du noir et blanc sans oublier, le format 4/3, comme si ce film avait été tourné en 1962, incontestablement, visuellement, Ida est un excellent film, de cela, on ne peut pas en discuter… sauf que… le soucis qui se pose, assez rapidement au visionnage de ce long métrage, c’est qu’aussi beau soit un film, cela ne suffit pas pour en faire un chef d’œuvre, loin de là. Alors bien sur, Ida, œuvre polonaise et dont la thématique avait de quoi allécher l’amateur du genre – dont je fais partie – a obtenu maintes récompenses depuis sa sortie en 2013 ; méritées ou pas ? Qui suis-je, après tout, pour discuter cela, cependant, permettez moi tout de même d’emmètre quelques doutes devant ce florilège de louanges qu’a reçu ce film ? Car bon, comment dire, enlevons donc tout le coté esthétique a cet Ida, que reste-t-il ? A mes yeux, franchement, pas grand-chose, pourtant, il y avait de quoi faire avec cette histoire d’une jeune orpheline élevée dans un convent dans la Pologne de l’après-guerre et qui, quelques jours avant de prononcer ses vœux, en faisant la connaissance de sa tante, une juge alcoolique un peu borderline sur les bords, apprend qu’en fait, elle est juive et que ses parents ont été tués, quelque part dans la campagne profonde pendant la guerre. Oh que oui que le sujet m’intéressait, oh que oui que tous les éléments étaient en place pour faire de cet Ida un grand film et… oh que oui que ce ne fut pas le cas ! Sincèrement, je n’ai rien contre le cinéma minimaliste, contre les œuvres qui sortent de la norme, contre ces films qui feraient mourir d’ennui le grand public, mais a un moment donné, il faut un minimum, et dans le cas de cet Ida, celui-ci est totalement absent : la religieuse apprend qu’elle est juive, que ses parents sont morts, assassinés, que la population est au courant mais ne s’en offusque pas, elle s’en fout, ou presque. On l’amène sur le lieu où les siens ont été enterrés, on lui montre les dépouilles, elle s’en fout, elle poursuit son petit bonhomme de chemin, hésite un peu puis non, finalement, et puis c’est tout ! Et là, le spectateur, ébahi et regrettant amèrement le personnage de la tante, autrement plus intéressant, voit le mot fin arriver et se demande si, quelque part, on ne s’est pas légèrement moquer de lui, mais bon, quelque part, lui aussi il s’en fout, après tout, pourquoi prendre fait et cause vu que la principale intéressée, elle, tout au long du film, n’a jamais vraiment paru concerné par les événements ?! Eh ben, c’est peut-être moi qui ne suis pas fait pour ce genre de cinéma, mais bon, tout de même, quand on se retrouve face a un film où il ne se passe pas grand-chose, prévisible et ennuyeux, comment voulez vous qu’on s’emballe, ne serais-ce qu’un instant ? Reste qu’Ida est un très beau film, visuellement parlant, mais bon, ça ne suffit pas…


Points Positifs :
- Esthétiquement, Ida est une pure merveille : choix du noir et blanc, cadrages judicieux avec des protagonistes souvent en partie hors-champ, décors d’une sobriété toute communiste et qui ajoutent un plus indéniable a l’ensemble.
- Un postulat de départ intéressant et qui revient sur le rôle de la Pologne quant au sort des populations juives pendant et après la seconde guerre mondiale.
- Le personnage de Wanda Gruz, la tante de l’héroïne, ravagée par l’alcool et la vie, est plutôt touchant.
- Par moments, on se croit vraiment dans la Pologne communiste de l’après-guerre…

Points Négatifs :
- Le film ne dure que 80 petites minutes mais, assez rapidement, on s’ennui ferme devant cette absence de rythme et cette intrigue qui ne décolle jamais.
- L’héroïne, Ida, est agaçante au possible : a aucun moment, elle ne semble vraiment concerné par les événements, se contentant d’errer, au fil des plans, d’une façon tellement détaché qu’a aucun moment, on ne prend fait et cause pour elle.
- Mine de rien, c’est fou ce que l’histoire est prévisible…
- Le format 4/3 apparait plus comme un gadget qu’autre chose.  

Ma note : 5/10

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