IDA
Pologne,
1962, sœur Anna, orpheline très pieuse, s'apprête à prononcer ses vœux
définitifs. La Mère supérieure l'incite à sortir quelques jours de l'austère
couvent où elle vit une existence de silence depuis qu'elle y a été recueillie
enfant. Elle retrouve une tante inconnue, ancienne procureure stalinienne
tombée dans l'alcool, qui lui révèle ses origines juives. Toutes deux partent à
travers la campagne afin de comprendre ce qui est advenu de ses parents sous
l’occupation nazie. Au village où ils vivaient, l'omerta règne, nul n'avoue
connaître les Lebenstein. À mesure que le mystère se lève, Ida découvre la vie
hors du couvent, la faiblesse des hommes, la musique, grâce à un groupe de jazz
qui fait sonner Coltrane au fin fond de la campagne.
Ida
Réalisation : Paweł
Pawlikowski
Scénario : Paweł
Pawlikowski et Rebecca Lenkiewicz
Musique : Kristian
Eidnes Andersen (extraits d'un prélude
de Bach, John Coltrane)
Production : Opus
Film, Fandango Portobello, Phoenix Film Investments
Genre : Drame
Titre
en vo : Ida
Pays
d'origine : Pologne
Langue
d'origine : polonais
Date
de sortie : 11 septembre 2013
Durée : 80
mn
Casting :
Agata
Trzebuchowska : Ida Lebenstein
/ sœur Anna
Agata
Kulesza : Wanda Gruz, la tante d'Ida
Dawid
Ogrodnik : le
saxophoniste
Jerzy
Trela : Szymon Skiba, le nouveau
propriétaire de la maison des Lebenstein
Adam
Szyszkowski : Feliks Skiba,
le fils de Szymon Skiba
Halina
Skoczyńska : la Mère
supérieure
Dorota
Kuduk : Kaśka
Natalia
Łągiewczyk : Bronia
Afrodyta
Weselak : Marysia
Mariusz
Jakus : le barman
Izabela
Dąbrowska : la serveuse
Artur
Janusiak : le policier
Anna
Grzeszczak : la voisine
Jan
Wojciech Paradowski : le père
Andrew
Konstanty
Szwemberg : l'officier
Paweł
Burczyk : le procureur
Artur
Majewski : l'amant de
Wanda
Krzysztof
Brzeziński : le pianiste
Piotr
Siadul : le bassiste
Lukasz
Jerzykowski : le guitariste
Artur
Mostowy : le percussionniste
Joanna
Kulig : la chanteuse du groupe qui
joue pour l'anniversaire de la ville de Szydłów
Mon avis :
Merveilleusement bien filmé, esthétiquement très épuré et à magnifique à la
fois, choix on ne peut plus judicieux du noir et blanc sans oublier, le format
4/3, comme si ce film avait été tourné en 1962, incontestablement, visuellement,
Ida est un excellent film, de cela,
on ne peut pas en discuter… sauf que… le soucis qui se pose, assez rapidement
au visionnage de ce long métrage, c’est qu’aussi beau soit un film, cela ne
suffit pas pour en faire un chef d’œuvre, loin de là. Alors bien sur, Ida, œuvre polonaise et dont la
thématique avait de quoi allécher l’amateur du genre – dont je fais partie – a obtenu
maintes récompenses depuis sa sortie en 2013 ; méritées ou pas ? Qui
suis-je, après tout, pour discuter cela, cependant, permettez moi tout de même
d’emmètre quelques doutes devant ce florilège de louanges qu’a reçu ce film ?
Car bon, comment dire, enlevons donc tout le coté esthétique a cet Ida, que reste-t-il ? A mes yeux,
franchement, pas grand-chose, pourtant, il y avait de quoi faire avec cette
histoire d’une jeune orpheline élevée dans un convent dans la Pologne de l’après-guerre
et qui, quelques jours avant de prononcer ses vœux, en faisant la connaissance
de sa tante, une juge alcoolique un peu borderline sur les bords, apprend qu’en
fait, elle est juive et que ses parents ont été tués, quelque part dans la
campagne profonde pendant la guerre. Oh que oui que le sujet m’intéressait, oh
que oui que tous les éléments étaient en place pour faire de cet Ida un grand
film et… oh que oui que ce ne fut pas le cas ! Sincèrement, je n’ai rien
contre le cinéma minimaliste, contre les œuvres qui sortent de la norme, contre
ces films qui feraient mourir d’ennui le grand public, mais a un moment donné,
il faut un minimum, et dans le cas de cet Ida,
celui-ci est totalement absent : la religieuse apprend qu’elle est juive,
que ses parents sont morts, assassinés, que la population est au courant mais
ne s’en offusque pas, elle s’en fout, ou presque. On l’amène sur le lieu où les
siens ont été enterrés, on lui montre les dépouilles, elle s’en fout, elle
poursuit son petit bonhomme de chemin, hésite un peu puis non, finalement, et
puis c’est tout ! Et là, le spectateur, ébahi et regrettant amèrement le
personnage de la tante, autrement plus intéressant, voit le mot fin arriver et
se demande si, quelque part, on ne s’est pas légèrement moquer de lui, mais
bon, quelque part, lui aussi il s’en fout, après tout, pourquoi prendre fait et
cause vu que la principale intéressée, elle, tout au long du film, n’a jamais
vraiment paru concerné par les événements ?! Eh ben, c’est peut-être moi
qui ne suis pas fait pour ce genre de cinéma, mais bon, tout de même, quand on
se retrouve face a un film où il ne se passe pas grand-chose, prévisible et
ennuyeux, comment voulez vous qu’on s’emballe, ne serais-ce qu’un instant ?
Reste qu’Ida est un très beau film, visuellement
parlant, mais bon, ça ne suffit pas…
Points
Positifs :
-
Esthétiquement, Ida est une pure
merveille : choix du noir et blanc, cadrages judicieux avec des
protagonistes souvent en partie hors-champ, décors d’une sobriété toute
communiste et qui ajoutent un plus indéniable a l’ensemble.
-
Un postulat de départ intéressant et qui revient sur le rôle de la Pologne
quant au sort des populations juives pendant et après la seconde guerre
mondiale.
-
Le personnage de Wanda Gruz, la tante de l’héroïne, ravagée par l’alcool et la
vie, est plutôt touchant.
-
Par moments, on se croit vraiment dans la Pologne communiste de l’après-guerre…
Points
Négatifs :
-
Le film ne dure que 80 petites minutes mais, assez rapidement, on s’ennui ferme
devant cette absence de rythme et cette intrigue qui ne décolle jamais.
-
L’héroïne, Ida, est agaçante au possible : a aucun moment, elle ne semble
vraiment concerné par les événements, se contentant d’errer, au fil des plans,
d’une façon tellement détaché qu’a aucun moment, on ne prend fait et cause pour
elle.
-
Mine de rien, c’est fou ce que l’histoire est prévisible…
-
Le format 4/3 apparait plus comme un gadget qu’autre chose.
Ma
note : 5/10
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