lundi 5 février 2018

L’ARMÉE DES 12 SINGES


L’ARMÉE DES 12 SINGES

En 2035, l'humanité vit rejetée dans des souterrains suite à la propagation d'un virus mortel et à l'extermination de la majeure partie de la population en 1996. Le seul espoir des survivants est de retrouver la piste du virus dans le passé afin de l'identifier et de soigner la population. La technique du voyage dans le temps est alors balbutiante et seuls des prisonniers sont déclarés volontaires pour cette dangereuse exploration. James Cole, hanté par une image d'enfance, une image violente et douce qui revient comme un leitmotiv, est ainsi envoyé dans le temps à la recherche de cette fameuse Armée des 12 Singes qui a apparemment libéré le virus. Cole parviendra-t-il à obtenir ces précieux renseignements ? Qui est-il vraiment ? Que sont ces flashbacks qui le hantent ?


L’Armée des 12 Singes
Réalisation : Terry Gilliam
Scénario : David Webb Peoples et Janet Peoples, d'après La Jetée de Chris Marker
Musique : Paul Buckmaster
Production : Atlas Entertainment, Classico, Universal Pictures
Genre : Science-Fiction
Titre en vo : 12 Monkeys
Pays d'origine : États-Unis
Langue d'origine : Anglais
Date de sortie : 29 décembre 1995
Durée : 129 mn

Casting :
Bruce Willis : James Cole
Madeleine Stowe : le docteur Kathryn Railly
Brad Pitt : Jeffrey Goines
Christopher Plummer : le docteur Leland Goines
David Morse : le docteur Peters
Jon Seda : José
Christopher Meloni : le lieutenant Halperin
Frank Gorshin : le docteur Owen Fletcher

Mon avis : Avant d’aller plus loin, une petite précision s’impose : oui, je suis parfaitement au courant que L’Armée des 12 Singes est une adaptation du court métrage La jetée de Chris Marker et datant de 1962. Mais comme, malgré mes propres promesses de m’être jurer de le voir, je ne l’ai jamais fait (du moins, pour le moment quoi que cela fait juste une bonne dizaine d’années d’attente), je ferais l’impasse, dans cette critique, de La jetée. Du coup, et tout en sachant pertinemment ce que l’œuvre qui nous préoccupe aujourd’hui doit à celle de Chris Marker, cette critique sera uniquement considérer a L’Armée des 12 Singes. Que l’on me pardonne donc par avance si je n’en ferais plus mention par la suite. Ceci étant dit, attaquons le problème à bras raccourcis, c’est-à-dire, cette fameuse L’Armée des 12 Singes, qui, en son temps, les années 90, marqua bien des cinéphiles et des amoureux de fantastiques. Œuvre du fantasque et génial Terry Gilliam que l’on ne présente plus, ce film est l’aboutissement, selon moi, de ce que doit être une œuvre fantastique comme je les aime : en effet, dans celle-ci, tous les éléments dont je ne me lasse pas sont présents. Ainsi, dès les premiers instants et une musique de générique inoubliable, le ton est donné ; s’ensuit, tout au long du film, des allés retours incessants entre passé/présent et futur au point où le spectateur ne sait plus où donner de la tête, et surtout, si tout cela est bel et bien réel. Et c’est surtout ce futur qui marque les esprits : dans une planète dévastée par un virus mortel qui décima la quasi-totalité de la population mondiale, des prisonniers de droit commun, volontaires d’office, sont envoyés dans le passé afin de trouver des indices sur cette fameuse Armée des 12 Singes, organisation suspectée d’avoir provoqué l’apocalypse. Et ce futur, forcement peu rassurant, est encore plus effrayant quand on voit ce que l’espèce humaine – ou ce qu’il en reste – est devenu, ne serais ce que ces scientifiques en blouse blanche, véritables archétypes du savant fou qui, dans des décors improbables, envoie donc de simples quidam vers, apparemment, une mort certaine. Et parmi ces« volontaires », il y a donc la grande star hollywoodienne de l’époque, le symbole même des films d’actions des années 90, Bruce Willis en personne dans ce qui, à mes yeux, restera comme son meilleur rôle au cinéma. Car ici, si, pour la énième fois dans sa carrière, Bruce Willis essaye de sauver le monde, c’est d’une façon bien plus subtile et intéressante que d’habitude car plutôt que l’habituel bourrin qui castagne tout ce qui bouge, dans L’Armée des 12 Singes, s’il ne joue pas un enfant de cœur, c’est un personnage hautement plus attachant que d’habitude qu’il joue : paumé, souvent – par la force des choses – défoncé par les médicaments et baveux, Bruce Willis fait des allers retours entre passé et futur sans savoir si, finalement, tout cela n’est pas qu’une simple illusion de son esprit et qu’en fait, il ne soit complètement fou. Bien évidemment, on se doute bien que ce n’est pas le cas mais quoi qu’il en soit, le tout est si bien tourné que l’on peut avoir des doutes. Autre rôle marquant de ce film, un Brad Pitt complètement halluciné qui nous sort toute la panoplie du parfait amateur de camisole de force. Sincèrement, l’on peut aimer ou détester cet acteur mais ici, il est tout bonnement parfait et ce, même s’il pousse tellement à fond son rôle que parfois, on a l’impression qu’il surjoue un peu trop, allant toujours plus loin dans les profondeurs de la folie. Folie, le mot est lancée : folie des hommes qui ont provoqué un tel drame, folie des hommes, dénoncé tout le long du film, qui n’ont pas respecté la nature, folie de la plus part des protagonistes – Brad Pitt, assumé, Bruce Willis, qui pense l’être, Madeleine Stowe, elle, jouant une… psychiatre – et puis, ces savants, pas très net, ces décors, faits de bric et de brocs, et cette musique, ah, cette musique, oppressante et qui reviens sans cesse. Mais le pire, du moins, ce que l’on retient avant tout de cette œuvre, c’est que, quel que soit nos connaissances du futur (ou du passé), quel que soit nos efforts afin d’essayer de le modifier, cela est tout bonnement impossible : chaque acte, chaque décision, chaque parole ne tendra que vers l’inéluctable vérité : ce qui doit arriver arrivera. Bien évidemment, un film comme L’Armée des 12 Singes ne laisse pas indifférent, ne serais ce que par son propos et son esthétisme, peu commun, il faut l’avouer. Peut-être un peu oublier, de nos jours, il n’en reste pas moins comme étant ce qu’il faut bien appeler, sans exagération aucune, un pur chef d’œuvre. Et que je vous dise cela alors que le rôle principal est tenu par Bruce Willis, ce n’est pas rien, je peux vous l’assurer. Quoi qu’il en soit, avec ce film, Terry Gillian signe là l’une de ses plus belles œuvres, certes dérangeante par moments, peu commune, originale et qui, sans nul doute, mérite le détour. A voir ou à revoir… 


Points Positifs :
- Peut-être l’œuvre la plus aboutie de Terry Gillian tant ce film est quasiment parfait de bout en bout : baignant dans une certaine mélancolie devant le fait que, quoi les protagonistes fassent, le sort de l’humanité est scellé, traitant fort bien de la problématique du voyage dans le temps mais aussi de la folie, L’Armée des 12 Singes fait parti de ces incontournables qu’il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie.
- Un Bruce Willis plutôt bon – et c’est quelqu’un qui ne l’aime pas qui le dit – mais surtout, un Brad Pitt tout simplement génial dans son rôle de sympathique détraqué ami de la nature. Quelle performance de ce dernier !
- Le choix des couleurs – tant a notre époque que dans le futur – l’ambiance, particulièrement malsaine où évoluent les personnages, la folie ambiante.
- L’intrigue est tellement bien tournée qu’à un moment donné, on se demande si toutes ces histoires de voyages dans le temps et de virus mortel ne sont pas une invention de Bruce Willis ?
- Une bande originale d’anthologie, tout bonnement.

Points Négatifs :
- Le déguisement ridicule de Bruce Willis a la fin et sa moustache pathétique…
- Hum, la science permet de voyager dans le temps mais pas de vaincre un virus ? Peut-être la grosse incohérence du film.

Ma note : 8,5/10

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