mardi 27 décembre 2011

LA PIEL QUE HABITO



LA PIEL QUE HABITO

Depuis que sa femme a été victime de brûlures dans un accident de voiture, le docteur Robert Ledgard, éminent chirurgien esthétique, se consacre à la création d’une nouvelle peau, grâce à laquelle il aurait pu sauver son épouse. Douze ans après le drame, il réussit dans son laboratoire privé à cultiver cette peau : sensible aux caresses, elle constitue néanmoins une véritable cuirasse contre toute agression, tant externe qu’interne, dont est victime l’organe le plus étendu de notre corps. Pour y parvenir, le chirurgien a recours aux possibilités qu’offre la thérapie cellulaire. Outre les années de recherche et d’expérimentation, il faut aussi à Robert une femme cobaye, un complice et une absence totale de scrupules. Les scrupules ne l’ont jamais étouffé, il en est tout simplement dénué. Marilia, la femme qui s’est occupée de Robert depuis le jour où il est né, est la plus fidèle des complices. Quant à la femme cobaye…

Ce n’est certes pas la première fois que je vous le dit en écrivant une critique (qu’elle soit d’un film, d’un roman ou d’une BD) mais je vais le refaire car cela me semble nécessaire de me répéter : il m’est décidément bien plus difficile d’écrire une critique positive d’une œuvre qu’une négative. Pour quelle raison ? Peut-être tout simplement parce que pointer les doigts les défauts d’une œuvre, en dire du mal, la descendre allègrement est chose aisée, surtout quand cela est fort méritée. Cependant, et je regrette de ne pas avoir le talent pour, louer les qualités comme, dans le cas présent, d’un film réussi, m’est bien plus difficile. Peut-être qu’avec le temps, j’y parviendrais plus facilement, du moins, je le souhaite, mais quoi qu’il en soit, pour le moment, je tiens à m’excuser par avance si la critique suivante n’est pas à la hauteur de ce que j’aurais souhaité, surtout qu’elle méritait bien mieux.

Ceci étant dit, il est temps de s’attaquer au nœud du problème, je veux bien évidement parler de la dernière œuvre de l’inimitable réalisateur espagnol, le célèbre Pedro Almodovar, La piel que habito. J’ai eu l’occasion, au cours de ma vie, de voir bon nombre de films de celui-ci mais assez curieusement, sur ce blog, je ne vous avais proposé jusqu’à maintenant qu’une seule et unique critique de l’une de ses œuvres, Etreintes brisées il y a de cela près de deux ans déjà. Pourtant, j’aime bien les films d’Almodovar, et ce, même si comme cela m’arrive souvent, il m’aura fallu bien des années pour savoir en apprécier toute les subtilités de ceux-ci. Mais désormais, je suis toujours partant pour voir, ou revoir, n’importe laquelle de ses œuvres et, accessoirement, il faudra bien qu’un de ces quatre matins, je me retape La mauvaise éducation, acheté il y a déjà quelques mois et que j’avais particulièrement bien apprécié lorsque je l’avais vu la première fois. Mais là n’est pas la question puisqu’il est temps de découvrir ce que vaut vraiment ce fameux La piel que habito.

La peau que j’habite, traduction en français du titre de ce film (d’où l’intérêt de le garder en version originale) est probablement l’une des œuvres d’Almodovar qui aura fait couler le plus d’encre parmi ses nombreux fans : en effet, depuis sa sortie, c’est fou le nombre d’avis contraires que j’ai pu lire à son sujet entre ceux qui adorent, le portant aux nues, et les autres que le descendent allègrement – et je ne prends pas en compte les avis des non connaisseurs du maitre, sinon, on n’en sort pas. Bref, cela pour vous dire que La piel que habito est tout sauf une œuvre consensuelle. Pourtant, de prime abord, l’on retrouve dans ce film tout ce que j’appellerais être le « folklore » ou plus exactement la matière commune au réalisateur espagnol : rapport compliquer a la mère, sexualité ambivalente, personnages tourmentés au possible et brisés par le destin, ce qui fait qu’immédiatement, l’on se trouve en territoire connu. De même, comme à chaque nouveau film, il faut un certain temps pour rentrer véritablement dans l’histoire car tout, bien évidemment, n’est pas simple, les situations croisées, les divers allers retours dans le temps ne sont pas évidentes à comprendre tant que l’intrigue n’avance pas. Mais là aussi, l’on se trouve en territoire connu. Mais dans La piel que habito, tout cela, tous ces éléments sont poussés à leur paroxysme et l’on atteint assez rapidement des sommets insoupçonnés et rarement atteints dans le cinéma au point que certaines scènes soient tout bonnement indicibles et puissent en choquer plus d’un. D’ailleurs, est cela qui aura déplu à plus d’un spectateur ? Cette montée en avant dans l’horreur tant psychologique et physique par un Almodovar qui repousse encore plus loin ses propres frontières ? Probablement est-ce une explication ; personnellement, j’ai adoré, mais je peux concevoir parfaitement que ce parti pris assez dur ait put déplaire a pas mal de monde.

Mais arrivé à ce point de ma critique, je me retrouve devant un problème cornélien : aller plus loin dans celle-ci signifierait dévoiler une bonne partie de l’intrigue et, du coup, enlever tous les éléments de surprise qui font toute la force de cette œuvre. Or, cela, je ne m’y résous pas car si quelqu’un lirais ce billet sans avoir vu le film, tout le plaisir de la découverte serait irrémédiablement gâché. La seule chose que je peux vous dire, c’est que sous une esthétique d’une précision chirurgicale, Almodovar nous entraine très loin dans la folie des hommes dans ce Piel que habito : avec un scénario diabolique au possible, des personnages forts et sublimés par les prestations extraordinaires des acteurs – Antonio Banderas, que l’on ne voyait plus aussi bon depuis des siècles, Marisa Paredes, probablement la plus grande actrice ibérique et l’étonnante Elena Anaya qui vous en fera voir de toutes les couleurs – et certaines scènes insoutenables au possible, il me parait indéniable que La piel que habito est l’un des grands films de cette année 2011 et qu’une fois de plus, Almodovar nous prouve à nous autres cinéphiles sont incomparable talent. 

mardi 13 décembre 2011

LE NOM DE LA ROSE



LE NOM DE LA ROSE

En 1327, alors que la chrétienté est divisée entre l'autorité du pape Jean XXII et celle de l'Empereur Louis IV du Saint-Empire, l'ex-inquisiteur Guillaume de Baskerville se rend dans une abbaye bénédictine, située entre la Provence et la Ligurie, accompagné par son novice Adso qui est le narrateur de l'intrigue. Dans un climat de conflit théologique entre les franciscains et l'autorité pontificale au sujet de la pauvreté du Christ – servant avant tout de façade au conflit politique entre le pape et l'empereur – l'ancien inquisiteur doit reprendre sa charge à la demande de l'abbé, à la suite de la mort suspecte d'un des moines. Rapidement, ce que beaucoup semblaient considérer comme un suicide prend des allures de plus en plus inquiétantes. Lorsque l'inquisiteur dominicain Bernardo Gui se rend à l'abbaye à la demande du pape, et commence à se mêler à l'enquête, cela est loin d'arranger les choses. Le Nom de la rose est une histoire en sept chapitres, chiffre symbolique qui représente le nombre de jours et d'étapes de l'enquête ainsi que le nombre approximatif de morts. L'histoire est bornée par le récit de la découverte du manuscrit que l'auteur prétend traduire, et par les conclusions du narrateur devenu vieillard.

Il y a de cela presque un an, a quelques semaines près (c’était le 28 décembre 2010 pour être exact), je vous proposais sur ce blog la critique de ce que je considère comme étant l’un des tous meilleurs films des années 80, et, accessoirement, le meilleur rôle de ce très grand acteur qu’est Sean Connery, je veux bien évidement parler du Nom de la rose. Réussite absolue selon moi, œuvre que je ne me lasse pas de voir et de revoir, je vous avais dit à l’époque que je n’avais jamais eu l’occasion de lire le roman original, considéré par beaucoup comme un chef d’œuvre absolu et écrit par Umberto Eco. Et donc, il y a un an, je faisais part de mon envie de m’y attaquer « un de ces jours » comme il me plait tellement à le dire, histoire de voir ce que ce roman, dont tellement de personnes louaient les mérites depuis tant d’années, avait dans le ventre (comme on dit) ; ainsi, quelques mois plus tard (un de ces jours en gros), et après avoir dévorer un autre chef d’œuvre dont l’intrigue se déroule au Moyen-âge – Les piliers de la terre de Ken Follet – je me suis finalement lancer dans le célèbre Le nom de la rose.

Il n’est décidément pas facile de lire un livre après avoir vu son adaptation à l’écran car, forcément, on ne peut s’empêcher de faire des comparaisons ; certes, le contraire est valable également, cependant, avec un film, on sait par avance que ça sera plus simple, que bon nombre d’éléments seront abandonnées et que le mot d’ordre principal sera « raccourcis, raccourcis et… raccourcis ! ». Mais quand on passe d’une adaptation cinématographique au roman dont celle-ci est originaire, et qu’en plus, le film est excellent et le livre, lui, encore meilleure, force est d’admettre que c’est une toute autre paire de manches. Mais bon, je savais à l’avance qu’elles montagne je m’apprêtais à escalader, qu’elles difficultés allaient m’attendre et que, forcément, j’allais en baver. Mais à ce point, franchement, non. Heureusement, le résultat final fut à la hauteur de mes espérances et sur ce point, inutile de le cacher plus loin, oui, Le nom de la rose, le roman, est un véritable chef d’œuvre ! Mais que ce fut dur !

Pour être tout à fait franc, je n’ai jamais, au cours de ma vie, lu un roman aussi complexe si je mets de côté Les frères Karamazov de Fiodor Dostoïevski (commencer il y a près de quinze ans et jamais achever), ou, du moins donc, lu un livre jusqu’au bout aussi dur. Car oui, Umberto Eco n’y est pas allé de main morte dans Le nom de la rose : ceux qui ont vu le film et qui ne se doutaient pas à quel point le roman pouvait être aussi ardu ont dû ressentir un sacré choc dès les premières pages, et d’ailleurs, je ne m’en cache pas, ce fut mon cas. Car ici, que l’on ne s’y trompe pas : tout est complexe ! Que ce soit le style de l’auteur, assez lourd parfois et qui n’hésite pas à s’attarder sur je ne sais combien de pages sur mains sujets annexes (ou, du moins, le crois t’on car tout a son importance) ou bien ces dialogues qui n’en finissent jamais, et là aussi, toujours sur des sujets parfois éloignés de l’intrigue principale (l’enquête sur les meurtres dans l’abbaye) et qui pourtant, n’en sont pas moins nécessaires pour que le lecteur comprenne la toile de fond de l’histoire mais aussi et surtout, le parti pris d’avoir parsemer le livre de phrases en latin, et non traduites, peut indéniablement en rebuter plus d’un. D’ailleurs, un petit mot, justement, sur ce latin utiliser à chaque page du roman, que ce soit par de simples phrases voir même sur des paragraphes : qu’aurait dut faire Umberto Eco ? Le traduire ? Personnellement, et au risque d’alourdir encore plus le texte, je pense que oui – du genre, la phrase en latin puis sa traduction entre parenthèses – car du coup, la majeure partie des lecteurs du Nom de la rose, qui ne comprennent rien au latin, se trouvent privés d’une bonne partie des dialogues, chose que je trouve hautement dommageable, bien entendu et qui a dut en faire abandonner plus d’un, s’en suis sûr. Mais si l’utilisation du latin était nécessaire pour le coté immersion dans l’histoire et si sa non traduction est, selon moi, un point faible (et pas un petit) de cette œuvre, force est d’admettre qu’il s’agit du seul.

Car pour le reste, tout le reste, Le nom de la rose est un pur chef d’œuvre, comme je m’y attendais. Je ne reviendrais pas sur l’histoire, connu de tous, que ce soit par le biais du roman ou du film (il suffit de relire ma critique de celui-ci où je m’attarde davantage sur l’intrigue), tout au plus, et comme il fallait s’y attendre, je me contenterais de vous dire que celle-ci est bien plus complexe ; car si dans le film, le choix spectaculaire de l’enquête était poussé à son paroxysme (ce qui n’avait pas empêcher pas mal de gens d’affirmer qu’il ne se passait rien, honte sur eux), dans le roman, place est donnée aux dialogues, aux descriptions, aux questionnement intérieurs du narrateur, le jeune Adso, mais aussi, comme je vous l’ai dit précédemment, ici, l’on s’attarde sur l’histoire politique de l’époque, la rivalité entre le Pape et l’Empereur, pour le pouvoir, bien évidemment, mais opposition également entre les tenants d’une Eglise pauvre et partisans d’une Eglise riche, et si l’on ajoute à cela en toile de fond les diverses hérésies, l’inquisition (mais aussi les diverses façons de chercher la vérité ou un coupable, ce qui n’est pas la même chose), la place du rire dans le monde, celle des lettrés (les gens d’Eglise) des princes et des autres (bah, tout le reste) ainsi que le rôle d’une bibliothèque, de la transmission du savoir et du danger, aux yeux de certains, que celui-ci pourrait représenter si celui-ci tombait dans les mains des gens « vulgaires » (nous), au final, bien plus qu’une simple enquête policière au Moyen-âge, le lecteur se retrouve avec un époustouflant récit qui le pousse très loin dans ses retranchements et bien plus complexe qu’il ne se serait douter ; surtout après le film.

Ainsi donc, dans un genre complétement différent que son adaptation cinématographique, pourtant excellente (alors que dans les grandes lignes, c’est la même histoire), Le nom de la rose (le roman), véritable chef d’œuvre de la littérature de la fin du vingtième siècle comblera d’aise le lecteur qui aura su s’accrocher pour venir à bout d’un tel monument de complexité. Hélas, reste le problème de la non compréhension (pour beaucoups) du latin qui gâche un peu forcement l’ensemble ; sans cela (ou bien, si je comprenais le latin), je pense que j’aurais considéré ce roman comme l’un des tous meilleurs qu’il m’ait été donné de lire. Mais bon, malgré ce défaut, j’ai pris, malgré un début difficile, a tant de plaisir lors de la lecture du Nom de la rose que je ne peux que, moi aussi, désormais, porter aux nues ce chef d’œuvre.

Et pour finir, et tout en restant sur, justement, la complexité de cet ouvrage, Umberto Eco a annoncé il y a quelques mois qu’il souhaiterait réécrire Le nom de la rose sous un style plus simple, plus adapter à la génération actuelle (oui, celle qui lit sur une tablette numérique) ; si c’était uniquement pour traduite les fameuses phrases en latin, pourquoi pas, mais comme il parait que c’est tout le texte qui va y avoir droit, et donc, les discussions théologiques qui passeront à la casserole, on peut se demander si Umberto Eco ne prend pas les jeunes pour des… hum, comment dire… oui, le mot en trois lettres, vous voyez ce que je veux dire n’est-ce pas !? Remarquer, quand je lis certaines critiques de cette œuvre par certains « jeunes » (comme on peut en voir ici mais aussi sur d’autres sites), je pense que le mot con (oups, je l’ai dit) est parfaitement adapté à la situation. 

LE CHAT POTTE



LE CHAT POTTE

C’était bien avant que notre mythique Chat Potté ne croise la route de Shrek… Le légendaire félin, et non moins redoutable amant, s’était alors embarqué dans un périple riche en rebondissements, avec la ravissante et rusée Kitty Pattes de Velours et Humpty Alexandre Dumpty, véritable « cerveau » de l’opération. Leur objectif : s’emparer de la fameuse Oie aux Œufs d’Or pour sauver la ville où le Chat Potté a grandi. Voici l’histoire véridique du Chat, du Mythe, de la Légende et… des Bottes !

Il était apparu, en la lointaine déjà année de 2004 (comme le temps passe vite) en tant que nouveau protagoniste de la franchise Shrek, qui en était alors à son deuxième épisode, et qui, pour la petite histoire et selon moi, aurait dû en rester là. Et immédiatement, malgré la présence de l’ogre le plus connu au monde depuis une décennie ainsi que celle de son fidèle compagnon, l’âne, notre Chat Potté, latin lover par excellence – doublé en VO par le ténébreux Antonio Banderas himself – et grand bretteur devant l’éternel avait acquis une notoriété certaine pour ce qui est des personnages les plus charismatiques des dessins animés en image de synthèses, apparus a la toute fin des années 90 et depuis longtemps entrés dans les mœurs. Ainsi, depuis lors, l’on annonçait qu’à terme, le Chat Potté aurait droit a son propre film d’animation, qu’il tiendrait la place qu’il mérite : celle en tout en haut de l’affiche et pourtant, les années passèrent et ce fameux film ne vint pas ; quant à notre Chat préféré, il se contenta de jouer les seconds rôles pour ne pas dire les utilités, dans les très médiocres suites de Shrek (surtout le troisième, mais quelle bouse infâme !). Et puis, il y a quelques mois, par le biais d’une bande annonce au cinéma, ce fut le bonheur : Le Chat Potté (le film, pas l’animal quoi que lui aussi… enfin, vous m’avez compris) allait enfin sortir sur nos écrans et ni une, ni deux, rendez-vous fut pris pour cette fin d’année afin de retrouver mon personnage préféré des films Shrek.

Bien évidemment, au vu de ce qu’avaient pu être comme énorme déception les Shrek 3 et 4, j’avais quelques doutes vis-à-vis de ce qu’allait donner ce long métrage d’animation consacré à l’un des protagonistes principaux d’une franchise depuis trop longtemps en perte de vitesse. Craintes plus que justifiées, forcement. Pourtant, d’un autre côté, j’avais bon espoir que, sans que ce Chat Potté soit un chef d’œuvre absolu – cela, je ne l’attendais pas le moins du monde, je ne suis pas fou, ou naïf, c’est selon – il n’en possède pas moins suffisamment de qualités et de punch pour en faire un agréable divertissement. Pourtant, l’affaire était loin d’être si simple : tout d’abord, comme je vous l’ai déjà dit, le fait que les deux derniers films de Shrek aient été tout bonnement mauvais (enfin, je suis dur pour le dernier dans un sens, on dira moyen pour celui-ci), ensuite, le simple constat que, quand on possède une franchise et que l’on fait ensuite une histoire avec l’un des personnages secondaires de celle-ci, le résultat final est bien souvent loin d’être à la hauteur de nos espérances. Bien heureusement, comme le choix des têtes pensantes de Dreamworks s’était porté sur le Chat Potté et non sur l’Âne (vous imaginez un film avec cette chose en héros ?!), c’est-à-dire, sur un personnage charismatique en diable, l’espoir, du moins pour moi, l’emportait sur les craintes. Et alors, avais-je raison d’espérer ?

Et ben oui ! Certes, Le Chat Potté n’est pas un incontournable du genre, certes, j’aime tellement ce personnage que du coup je ne suis pas forcement aussi objectif que je devrais l’être, certes, il serait osé de prétendre que le synopsis de ce film est d’une originalité a toutes épreuves car ce n’est tout simplement pas le cas, certes, tous ces bons sentiments « made in USA » ont souvent tendance à me taper sur le système, certes, certaines situations sont tellement convenues que, du coup, on connait par avance la suite, pourtant, ça marche, bien plus que le fameux et si décrié Tintin par exemple. Pourquoi ? Et ben, tout simplement parce que avec Le Chat Potté, on sait par avance où on va mettre les pieds : un film d’animation sympathique, qui nous fera bien rire et surtout, passer un agréable moment (si, dans cette critique, je ne vous parle pas de la 3D, c’est que je l’ai vu en version dite « normale »). Le reste, tout le reste, et ben on s’en moque un peu, tout bonnement ! Et quand en plus, on compare ce film aux deux derniers Shrek, et ben, il n’y a pas photo, tout simplement : d’un côté, nous avons une œuvre sans prétention et calibrée comme tant d’autres – mais qui marche – tandis que de l’autre, il faut admettre que nous nous trouvons devant une œuvre en fin de souffle. Du coup, caramba comme dirait l’autre et vive Le Chat Potté ! Par contre, messieurs de Dreamworks, si vous pouviez en rester là et ne pas nous sortir une suite, ça serait sympa car je serais beaucoup moins gentil la prochaine fois. 

vendredi 2 décembre 2011

SERVITUDE – L’ADIEU AUX ROIS


SERVITUDE – L’ADIEU AUX ROIS

À Sa demande, le mystérieux Aïon a parfaitement intrigué : les Fils de la Terre se déchirent pour le Royaume et tandis que la société Drekkars implose, les Dragons se meurent. Mais Son œuvre n’est pas encore achevée et aux portes d’Al Astan, la Cité des Brumes, tous les acteurs de Son projet sont réunis… Dix jours auparavant, à la demande d’Aïon, les Drekkars ont anéanti Sardane, laissant la flotte de l’Amiral Koreil Vanarek exsangue. Et privant le Roi Garantiel d’un précieux soutien. Car devant l’ancestrale Cité franche, le Roi, qui vient la défendre, est bien décidé à faire payer à son cousin Othar de Vériel le prix de sa trahison. Il lui a pris fils et fille. Il doit payer… Kiriel son gendre, après que Filène d’Anar qui l’accompagne l’ait débarrassé de quelques imprudents soudards, s’apprête également à gagner la ville. Il est lui aussi décidé à faire mordre la poussière à l’ennemi. Mais il s’est également promis de permettre à celle qui vient de le tirer d’un mauvais pas de plaider sa cause : unir Fils de la Terre et même Drekkars pour lutter contre un tout autre ennemi… Devant la Cité, cependant, Garantiel a, pour l’heure, bien d’autres chats à fouetter : Césir, le gouverneur de la ville, son vassal, lui refuse l’entrée. Et pour cause : Fader, un des plus puissants seigneurs Drekkars, lui en a intimé l’ordre. Il tient Al Astan de sa propre initiative, dans l’unique but d’y trouver du Tirinka, une substance rare et mystérieuse dont son Empereur ne peut se passer…


Servitude – L’adieu aux Rois
Editeur : Soleil
Scénario : Fabrice David, Eric Bourgier
Dessins : Eric Bourgier
Couleurs : Eric Bourgier
Genre : Heroic Fantasy
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 09 novembre 2011
Nombre de pages : 68

Mon avis : Choses promises, choses dues, voici enfin ma critique du troisième tome de cette monumentale bande dessinée qu’est Servitude et qui, pourquoi tourner autour du pot plus longtemps, fut au-delà de mes espérances car après avoir mis en place cet univers bien plus original qu’on pouvait le penser – vous savez, la Fantasy, à force, c’est souvent la même chose – et y avoir placé des personnages bien plus ambigus voir amoraux pour certains que la moyenne et lancer l’histoire dans Le Chant d’Anorœr, puis, après nous avoir entrainé au sein de la civilisation des Drekkars, ces descendants d’humains et de dragons (apparemment), nous avoir dévoiler leurs coutumes, leurs histoire et surtout, lancer l’intrigue dans des querelles de palais assorties de trahisons et de manipulations en tout genre dans, justement, Drekkars, voilà que cette fois, dans L’adieu aux Rois, les deux auteurs haussent le coté épique de leur histoire en nous plongeant au sein d’une bataille, mais pas n’importe laquelle : celle qui va voir les armées du Roi Garantiel, prises en tenailles entre la Citée franche d’Al Astan – a l’architecture monumentale – et les forces du renégat Duc d’Omel. Et franchement, celle-ci va valoir le détour. Car après avoir eu la joie de retrouver certains des protagonistes (enfin, ceux qui avaient survécus) du premier tome, comme le Roi Garantiel, bien évidemment, mais aussi et surtout, le Maitre d’armer Kiriel qui nous revient donc dans le rôle du « héros », mais aussi – maintenant que l’on en sait plus sur eux – les Drekkars du second volume, le lecteur est tout de suite plongé dans les préparatifs d’un affrontement qui va s’avérer bien plus compliquer que prévu, et ce que l’on pouvait supposer, à la base, comme un simple combat entre deux armées – comme on a l’habitude de voir dans moult bande dessinées – de s’avérer être tout bonnement une bataille épique, avec des moments de gloires et de bravoure, des retournements de situations en tous genres, des combats rudement bien menés mais aussi, une tactique militaire – cette idée de placer l’armée royale en tenailles est une excellente idée – rudement bien trouvée ainsi que, des moments d’émotions que ne renierai pas un certain troisième tome du Seigneur des Anneaux (oui, la charge de Rohan, vous comprendrez en lisant). Et une fois de plus, Bourgier et David, histoire d’enfoncer le clou, nous offrent, en fin d’ouvrage, comme ce fut le cas pour le tome précédant, un annexe entièrement dédié à cette bataille et qui nous la décrit – tactique utilisée, avancée des troupes, faits marquants, principaux protagonistes – dans les moindres détails ; chose rare dans une BD quand on y pense. Donc, une fois de plus, comme pour ses prédécesseurs, ce troisième tome de Servitude vient confirmer toute la force de cette œuvre qui, jusque-là, n’a commis aucune faute et peut être qualifiée, tout bonnement, de parfaite. D’ailleurs, cela en est même étonnant pour ne pas dire troublant après coup : des bandes dessinées de qualité, j’en lis régulièrement, mais là, c’est encore le niveau supérieur et sincèrement, ça fait plaisir ! Quoi qu’il en soit, il n’y a pas grand-chose d’autre à dire au sujet de cet Adieu aux Rois si ce n’est qu’il est excellentissime, mais ce serait me répéter, mais que surtout, désormais, il va falloir patienter longtemps avant de connaitre la suite, et la, sincèrement, ça va être difficile…


Points Positifs :
- Encore une fois, je vais me répéter mais comment ne pas faire autrement puisque l’on retrouve tout ce qui fait la force de cette œuvre depuis ses débuts : ainsi, entre un scénario plus mur qu’a l’accoutumé et qui prend même des tournures épiques, une histoire d’une complexité incroyable mais qui possède le don indéniable de ne pas perdre le lecteur, des protagonistes hautement charismatiques et des dessins tout bonnement divins, comment ne pas reconnaitre que Servitude est sans nul doute le maitre étalon de la BD de Fantasy actuelle ?
- Jusqu’à alors, je signalais à chaque fois qu’Éric Bourgier avait un peu de mal avec les visages de certains protagonistes qui se ressemblaient un peu trop, or, ici, ce n’est plus le cas ou alors, j’ai tellement pris l’habitude que ce détail ne me gêne plus.
- Le parti pris du choix des couleurs a tendance sépia : une idée de génie qui apporte un plus à l’ensemble.
- Des scènes fortes et inoubliables avec, en point d’orgue, la mort du Roi Garantiel et le début de la bataille d’Al Astan.
- Les annexes à la fin : 18 pages qui nous permettent de tout savoir sur la bataille d’Al Astan ; ici, on est plus dans le roman que dans la BD a proprement parlé mais qu’elle bonne idée au final !

Points Négatifs :
- Il se pourrait que certains lecteurs aient du mal avec le fait que l’on ne voit quasiment rien de la bataille d’Al Astan et qu’il faille se taper les longues annexes pour savoir ce qui s’est passé…

Ma note : 9,5/10

SERVITUDE – DREKKARS


SERVITUDE – DREKKARS

Au commencement et pour guider la destinée de tous les hommes, les Géants choisirent Afenor. Ils lui transmirent sagesse, lui apprirent à construire et à cultiver, pour permettre à son peuple de régner sur l’immensité des Terres. Brégor son frère cadet, jaloux de ce choix, se met sous la protection des Dragons et s’installe dans l’antique Farkas. Mais bien vite tout lui échappe. Les Dragons initient un régime politique asservissant, structuré par une société codifiée et organisée en castes. Ils se séparent de Brégor et de tous leurs opposants, installent un Empereur, seul capable de communiquer avec eux, qui devient le guide des Drekkars, le peuple de la Passe de Farkas. Aujourd’hui pourtant, ce solide édifice est sur le point de chanceler : un souffle de révolte initié par les plus hauts dignitaires eux-mêmes fait trembler la cité. Sékal d’Aegor, l’Hégémon, le Grand Maître de la caste des Écuyers, le chef des armées en personne, souhaite fonder une nouvelle Passe. Il pousse les esclaves de la ville basse à se révolter et rallie chaque jour à sa cause de puissants seigneurs du Haut-Château. L’Empereur, quant à lui, laisse faire, bien trop occupé par les nombreux raids vers l’en-dehors, comme celui qu’il vient d’organiser sous le commandement de Farder, contre Garantiel, pour d’obscures raisons. Il semble que le souverain soit manipulé. Par qui ?… Il ne fait pas de doute, en tout cas, qu’on le tienne et l’oblige au moyen d’un produit rare dont il est dépendant et que l’on nomme Tirinka. Une drogue qu’une mystérieuse jeune femme vient, justement, de lui dérober…


Servitude – Drekkars
Editeur : Soleil
Scénario : Fabrice David
Dessins : Eric Bourgier
Couleurs : Eric Bourgier
Genre : Heroic Fantasy
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 01 décembre 2008
Nombre de pages : 48

Mon avis : Il y a de cela une quinzaine de jours environ, je m’extasiais sur ce blog au sujet du premier tome d’une bande dessinée, Servitude, qui m’avait laissé pour le moins pantois devant tant de qualités, et comme je le promettais alors, je me suis empressé de me procurer la suite avec l’immense espoir, bien entendu, que celle-ci soit à la hauteur des débuts en fanfare de la saga… Et oui, Drekkars, nom du second volet de Servitude, est tout aussi bon que son prédécesseur, voir même, par certains côtés, le dépasse ; non pas qu’il lui soit véritablement supérieur – le premier avait mis la barre très haut – mais disons plutôt qu’il le sublime, et ce, par la plus étonnante des façons comme je vais tacher de vous l’expliquer : en effet, Drekkars, comme son nom l’indique, est consacré aux… Drekkars, cet étrange peuple lié aux anciens Dragons et dont on avait pu apercevoir quelques représentants dans le premier tome ; les guerriers masqués et assez balèzes au combat. Mais quand je dis « consacré », cela signifie que ce deuxième opus de la série s’en tient uniquement à ceux-ci ; ainsi, exit les personnages du Chant d’Anorœr, comme dans un deuxième prologue, les seuls protagonistes que l’on suivra tout au long de ce deuxième tome – exception d’un curieux personnage qui semblent manipuler tout ce jolie monde, et de ceux de la dernière page, qui n’a rien à voir et qui annonce le troisième tome de la saga – seront ces fameux Drekkars, ces descendants des premiers hommes et des Dragons, qui vivent au sein d’une citée souterraine et dont on va tout apprendre, justement, sur leur culture, leur histoire et leur coutumes. Car, autre force de ce deuxième tome de Servitude et fort agréable surprise : la présence d’un annexe en fin d’album et qui, assez complet, nous apprend tout ce qu’il faut savoir sur cette fameuse société Drekkars. Mais ne vous attendez pas à une courte description faite à la va vite ; non, ici, vous pourrez connaitre le nom de chaque caste, leur utilité mais aussi, selon leur appartenance a tel caste, à quel endroit du corps les habitants du monde souterrain se font tatouer. Mais le meilleur, c’est que des petits détails dans le genre, il y en a des tas. Bien évidemment, cela peut paraitre inutile, mais justement, c’est ce genre de détails – s’il est tatouer sur le nombril, c’est un machin, sur les bras, un truc, s’il dit tel expression, cela signifie que l’on peut discuter sans prendre en compte tout le protocole habituel, librement quoi, etc. – qui font la force et la richesse d’un univers, que dis-je, qui le rendent crédible. Ainsi donc, Drekkars peut en étonner plus d’un puisque, tout en restant dans le même univers, les auteurs ont fait le choix – excellent de mon point de vu – de mettre de côté les protagonistes apparus dans Le Chant d’Anorœr, pour nous en présenter de nouveaux, mais pas forcément toutes les intrigues (vous comprendrez en lisant) qui elles, vont bien évidement se complexifier. Pour ce qui est de la qualité narrative, la profondeur du scénario et les dessins, il n’y a rien à dire, c’est toujours aussi bon, mais le principal atout de ce second tome de Servitude, comme je vous l’ai déjà dit, c’est justement cette volonté des auteurs de crédibiliser au maximum leur univers ; un univers que l’on pourrait presque croire, par moments, réel, ce qui, franchement, est une gageure. Quoi qu’il en soit, Drekkars vient confirmer tout le bien que je pouvais penser de cette série, que je ne peux, forcément, que conseiller a ceux qui ne la connaissent pas encore.


Points Positifs :
- Tout ce que j’avais déjà pu dire de positif lors de ma critique du premier tome est une fois de plus au rendez-vous : une histoire adulte, des personnages complexes, un univers crédible et fouillé et, bien entendu, une partie graphique de haut niveau qui sublime le tout.
- L’idée d’oublier les protagonistes du premier volet et de s’intéresser, ici, sur le camp d’en face avec tout un tas de nouvelles têtes pouvait paraitre casse gueule de prime abord mais se révèle etre génial après coup.
- De nouveaux héros, donc, une nouvelle intrigue (quoi qu’on devine fort bien qu’elle est liée à la trame principale de la saga), mais c’est toujours aussi passionnant surtout que certains des petits nouveaux sont hautement charismatiques.
- Enfin une BD où on sent que les auteurs ne se moquent pas de leur public : ainsi, j’ai fortement apprécié les annexes qui nous en apprennent long sur la société de ces fameux Drekkars.

Points Négatifs :
- Toujours le même petit souci pour ce qui est des dessins de Eric Bourgier : par moments, on a du mal à deviner qui est qui vu que certains protagonistes possèdent des visages un peu trop semblables.
- Il manque une carte comme dans le premier tome afin qu’on ne se perde pas au milieu de cet univers et de tous ces noms.  

Ma note : 8,5/10

jeudi 1 décembre 2011

Les Cahiers de Science & Vie n°125 : Les Gaulois, qui étaient-ils vraiment ?


En rentrant de mes dernières vacances, enfin, de celles où je suis parti car actuellement, vous l’avez compris, je suis – encore – en vacances, bref, en rentrant de Belgique, il y a environ un mois, je me suis procurer, sur une aire d’autoroute (bah quoi, c’est un endroit comme un autre pour faire ses emplettes, non ?), le dernier numéro en date de l’excellente revue bimensuelle qu’est Les Cahiers de Science & vie, revue qui, comme les habitués l’auront probablement remarquer, a souvent droit à ses critiques – positives au demeurant – sur ce blog. Pourtant, à première vue, le sujet de ce nouveau numéro n’était pas du genre à m’emballer vu qu’il traitait des Gaulois, peuple qui, en toute franchise, ne m’a jamais véritablement intéresser jusqu’à ce jour. Mais bon, comme on dit par ailleurs, place au sommaire :

Les Cahiers de Science & Vie n°125 : Les Gaulois, qui étaient-ils vraiment ?

Octobre/Novembre 2011

Au sommaire :

  • Les Gaulois, qui étaient-ils vraiment ?
  • - Nos ancêtres les Gaulois
  • - « Peuple rural, les Gaulois ont aussi cultivé la ville » Interview de Matthieu Poux
  • L'identité gauloise
  • - Mondes celtes
  • - La véritable histoire des Gaulois
  • - De la ferme au village l'espace s'organise
  • - Le Gaulois constructeur
  • - L'oppidum, une invention urbaine
  • La société gauloise
  • - Etat Gaulois : Un régime de classes et de factions
  • - Religion : Les promesses de l'au-delà
  • - Agriculture : Ils ont modelé nos campagnes
  • - L'art de la guerre : La culture du héros
  • - Carnet d'un voyageur : Le retour d'un enfant de Bibracte
  • Culture et savoir-faire
  • - Ces mots qui sonnent gaulois
  • - Les druides, têtes pensantes
  • - Le temps des maîtres artisans
  • - Romains avant l'heure
  • - « Les Celtes sont plus à l'heure de l'Europe que les Gaulois » Interview de Michael Dietler

Est-ce part le fait que je ne suis pas d’origine française, est-ce par le fait qu’entre les Romains, classieux, a la puissance inégalée à l’époque et à la civilisation raffinée, et des barbares hirsutes et moustachus, j’ai toujours eu une préférence pour les premiers, ou est-ce aussi en raison d’Astérix qui me gonfle un peu, depuis tout petit, avec sa potion magique a deux balles et l’autre gros balourd d’Obélix, voir même, qui sait, parce que cette fichue expression « nos ancêtres les Gaulois » m’a souler étant petit, force est de constater que les Gaulois, franchement, n’ont jamais été ma tasse de thé. Du coup, forcément, ce numéro des Cahiers de Science & Vie qui leur est consacré ne partait pas sous les meilleurs auspices. Pourtant, j’ai fait des efforts depuis quelques années et ai commencé, petit à petit, à regarder d’un œil nouveau et bien plus intéresser la civilisation Celtique ; cela, je l’avoue, je le dois aux œuvres de Robert Holdstock, principalement, mais aussi à quelques bande dessinées, comme par exemple Keltos (dont au passage, on attend toujours le troisième tome) ainsi qu’à pas mal de reportages – ARTE mon ami – qui m’ont appris pas mal de choses sur un peuple finalement encore bien méconnu de nos jours. Car après tout, que furent les Gaulois si ce n’est des Celtes vivant dans l’actuelle France ? Et si, descendant de Celte-Ibère que je suis, ces dernières années ont vu une modification radicale et un intérêt renouveler pour le peuple Celte, pourquoi est-ce que cela aurait dut en être autrement pour les Gaulois ? Ne pouvais-je ne pas leur laisser une seconde chance ?

Eh bien, comment dire, disons que je ne suis pas aussi radicale que j’ai pu l’être pendant longtemps à l’encontre des Gaulois mais que, même ainsi, et malgré toutes les qualités de ce numéro des Cahiers de Science & Vie qui leur est consacré – qualité de la revue en règle général, des dossiers etc. – ce n’est pas encore cette fois ci que je pourrais dire : « oui, les Gaulois m’intéressent ! ». C’est un peu dommage, je le reconnais, surtout que ce numéro est assez intéressant et surtout, nous montre que bien des idées reçues à l’encontre de ce peuple sont à revoir, cependant, j’ai beau eu faire, j’ai eu beau le lire jusqu’au bout, j’ai eu parfois du mal à accrocher. Cela n’a strictement rien à voir avec la revue en elle-même, rien à redire à son sujet, mais bon, quand je n’aime pas, je n’aime pas, et la, franchement, et malgré quelques articles intéressants (en particulier sur les villes gauloises), je me suis un peu ennuyer ; et oui, je crois que les Gaulois ne serons jamais ma tasse de thé.

mardi 29 novembre 2011

PORTUGAL


PORTUGAL

« J'avais une furieuse envie d'acheter du tabac. Après deux ans sans fumer une seule clope... Le pire, c'est que je m'en foutais copieusement. En fait, j'étais vraiment ravi d'avoir été invité par ce festival. Plus de vingt ans que je n'étais pas venu. Mes premiers pas d'adulte dans ce pays. J'étais fasciné et heureux. Un vrai crétin. Et je me demandais bien d'où venaient cette étrange colère puis cette douce mélancolie qui m'étaient tombées dessus sans crier gare en moins de 24 heures ». La vie est grise. Simon Muchat, auteur de bandes dessinées, est en panne d'inspiration et son existence est en perte de sens. Invité à passer quelques jours au Portugal, il retrouve par hasard ce qu'il n'était pas venu chercher : les odeurs de l'enfance, le chant des rires de vacances, la chaleur lumineuse d'une famille oubliée - peut-être abandonnée. Quel est le mystère des Muchat ? Pourquoi Simon se sent-il de nulle part ? Et pourquoi, sans rien comprendre de cette langue étrangère, vibre-t-il à ses accents ? Des réponses et d'autres questions l'attendent au cours de ce voyage régénérateur. Ancré dans son passé gommé, Simon pourra enfin retracer sa propre trajectoire. Et la vie retrouver ses arcs-en-ciel. Aux frontières de l'autofiction, avec humour et vivacité, Cyril Pedrosa signe- en couleurs directes et émotions immédiates - un récit essentiel sur la quête d'identité.

En septembre dernier, sortait chez nos libraires un véritable pavé – 264 pages – signé d’un certain Pedrosa et qui s’intitulait sobrement Portugal. Forcément, de par mes origines, une telle œuvre ne pouvait qu’éveiller ma curiosité, ne serais ce qu’en raison de son nom, et celle-ci fut assez vite assouvie puisque j’eu la chance de tomber sur de nombreux articles, assez enthousiastes, dans la presse ; cela commence par un vulgaire 20 Minutes et alla jusqu’à Zoo. Et, bien évidemment, au vu du sujet et surtout des critiques positives (y compris sur le net, sur les sites spécialisés) vis-à-vis de ce Portugal, l’envie me prit de me procurer cette bande dessinée. Certes, le prix pourrait sembler prohibitif de prime abord puisque celui-ci dépassait allègrement les trente euros, cependant, je n’ai pas hésité bien longtemps et ce, même si pour le même tarif, j’aurais presque put me permettre d’acheter trois albums normaux. Mais, quand je vois les déceptions sur lesquelles je tombe régulièrement, autant mettre le prix sur une valeur qui me semblait sure.

Et puis, n’oublions pas le sujet car je l’avoue franchement, si je n’étais pas moi aussi un portugais né en France, je ne me serais jamais intéresser à cette œuvre ; certes, en disant cela, l’on pourrait croire que ce Portugal est réservé aux luso descendants qui vivent en France, ce qui serait bien réducteur pour l’auteur et son travail, car après tout, quelque part, cette histoire pourrait parfaitement convenir à tous les déracinés, tous les enfants – depuis devenus adultes – dont les parents venaient d’ailleurs, tous ces fils et filles d’immigrés, qui ont pu, a un moment ou un autre de leur existence, ressentir cette curieuse et si désagréable impression de ne finalement, n’être jamais chez soit nulle part ; portugais en France, français au Portugal, c’est bien évidement mon histoire comme celle de tant d’autres, et, bien entendu, pas forcements d’origines portugaises. Mais l’on peut également apprécier à sa juste valeur ce Portugal tout en étant un véritable français de souche depuis x générations ; il suffit pour cela de s’intéresser au monde qui nous entoure, de vouloir comprendre ce que peuvent ressentir ces enfants de l’immigration, voir même, tout simplement, de vouloir se satisfaire de découvrir une excellente bande dessinée, plus intimiste et réfléchie que ce que la production de masse nous propose en temps normal. Quoi que, malgré tout, nous autres luso descendants ne partons nous pas avec un avantage certain ?

Je m’attendais à une œuvre de qualité, qui pourrait même me marquer, ainsi, j’ai pris mon temps pour m’y attaquer ; ces dernières semaines, je n’avais pas forcement le courage et l’envie, en raison du travail, de lire ces deux cent pages et quelques qui composent ce Portugal. Ainsi, j’ai attendu une période de congés, et d’être seul à la maison pour le faire, afin de prendre mon temps et de bien analyser l’œuvre. Si l’on ajoute à cela le fait que depuis quelques mois, j’ai un sacré coup de nostalgie envers tout ce qui touche à mon enfance et mes origines et vous comprendrez à quel point la lecture de cette bande dessinée tombait bien, mais aussi et surtout, comment elle pouvait me toucher. Et bien évidement, ce fut le cas.

Certes, contrairement à Pedrosa – l’auteur de ce Portugal pour ceux qui ne suivent pas – mes parents sont à cent pour cent portugais, de même, je maitrise (enfin, moins qu’avant car ça fait longtemps que je n’y vais pas) parfaitement la langue et mon rapport au pays de mes ancêtres et bien plus fort et n’a jamais été entièrement coupé, ne serais ce qu’en raison du football ; comme quoi, ça peut aider parfois. Mais malgré nos différences, combien de fois, en lisant le récit, je ne me suis reconnu dans certaines situations vécues ou ressenties par le narrateur : que ce soit cet accent tellement particulier, ce sentiment, comme il est dit vis-à-vis de la famille, d’amour et de honte, mais aussi – le hasard faisant décidément bien les choses – le fait que, comme dans la mienne, dans la famille du narrateur, on ne se parle pas ; du moins, pas des choses qui comptent vraiment. De même, cette quête d’identité, ces questions vis-à-vis de nos origines, je me les suis posés également. Et ce personnage – Pedrosa – tellement paumé et qui ne sait pas ce qu’il veut, comment, là aussi, ne pas me reconnaitre un peu dans ce qu’il est ?! Personnellement, en lisant ce Portugal, je me suis dit que probablement que moi aussi, je devrais aller voir un psy, que mon rapport au pays, celui a la famille mériterait d’être analyser un de ces jours, mais bon, nous sommes ici pour parler d’une bande dessinée, pas de ce qui se passe dans ma tête… non ?

Mais au fait, cette BD, que vaut-elle véritablement ? Et ben, en toute franchise, je dois reconnaitre que je me suis trop identifié au personnage principal pour être parfaitement objectif et que, du coup, je ne saurais pas trop quoi dire. Certes, la qualité est présente, certes, tant d’un point de vu narratif que pour ce qui est des dessins, le style plaira a ceux qui aiment réfléchir, qui aiment prendre leur temps, et surtout, qui n’ont pas peur du particularisme des planches, de ce style le plus souvent esquissé, de ces tons de couleurs qui varient suivant les pages, les situations et qui ne plairont pas forcement a tout le monde. De même, l’utilisation quasi permanente en fond sonore de la langue portugaise en déroutera plus d’un et si pour moi, ce ne fut jamais un problème, je serais curieux d’avoir l’avis d’un lecteur ne maitrisant pas la langue de Camoes sur ce point. Ce qui me fait me dire, une fois de plus, qu’il vaut probablement mieux être d’origine portugaise pour apprécier à juste titre cette œuvre ?!

Mais quoi qu’il en soit, si vous aimez les récits intimistes, si vous aimez ce qui sort des sentiers battus, tant d’un point de vu de l’originalité du synopsis que pour ce qui est du style graphique, si vous êtes de ceux qui pensent que la BD, ce n’est pas seulement que de l’esbroufe, alors, ce Portugal vous conviendra peut être. Si vous êtes d’origine étrangère, si depuis toujours, vous vous sentez entre deux mondes, alors, ce Portugal vous conviendra probablement. Mais si, surtout, vous êtes d’origine portugaise, alors, à coup sûr (sauf si vous n’aimez pas ce genre), Portugal sera indéniablement fait pour vous et cette œuvre vous prendra à la gorge, vous entrainant dans un tourbillon de souvenirs qui remonteront a la surface, sans crier gare.

lundi 28 novembre 2011

LES PILIERS DE LA TERRE


LES PILIERS DE LA TERRE

Dans l'Angleterre du XIIème siècle ravagée par la guerre et la famine, des êtres luttent pour s'assurer le pouvoir, la gloire, la sainteté, l'amour, ou simplement de quoi survivre. Les batailles sont féroces, les hasards prodigieux, la nature cruelle. La haine règne, mais l'amour aussi, malmené constamment, blessé parfois, mais vainqueur enfin quand un Dieu, à la vérité souvent trop distrait, consent à se laisser toucher par la foi des hommes. Abandonnant le monde de l'espionnage, Ken Follett, le maître du suspense, nous livre avec Les Piliers de la Terre une œuvre monumentale dont l'intrigue, aux rebonds incessants, s'appuie sur un extraordinaire travail d'historien. Promené de pendaisons en meurtres, des forêts anglaises au cœur de l'Andalousie, de Tours à Saint-Denis, le lecteur se trouve irrésistiblement happé dans le tourbillon d'une superbe épopée romanesque.

Cela faisait presque deux bonnes années que l’on m’avait prêté un roman intitulé Les piliers de la terre, une œuvre que je n’avais jamais lu, mais que je connaissais néanmoins depuis près de deux décennies pour voir le livre, régulièrement, en bonne place au rayon librairie depuis lors, mais aussi et surtout, pour tout le bien que j’avais entendu dire à son sujet. D’ailleurs, la personne qui m’avait prêté ce roman (accessoirement, la même qui est venu s’occuper de mon ordi hier, comme je vous le disais tout à l’heure, dans un précédant article), en me le passant, ne tarissait pas d’éloges à son sujet. Du coup, je m’étais alors dit qu’en le lisant, je m’attaquerais et découvrirais l’un des romans majeurs de la fin du vingtième siècle ; du moins, de par son succès commercial. Cependant, comme je vous l’ai dit, c’était il y a deux ans, et depuis, des livres, j’en ai lu, énormément même comme vous pouvez le constater avec mes nombreuses critiques et si j’avais toujours sous le coude ce précieux livre de poche légèrement vieilli par ses nombreuses lectures, je ne me décidais jamais a le commencer ; trop long, il me faudra du temps, j’ai trop de trucs à lire avant etc. bref, j’avais toujours de bonnes excuses pour ne pas le commencer, pour repousser la lecture de ces fameux Piliers de la terre a plus tard – aux prochaines vacances, quand j’aurais le temps, après la fin d’un cycle en x volumes etc. – et ce, jusqu’au jour, en octobre dernier, où enfin, je me suis enfin lancé dans la lecture de cette œuvre monumentale – par son nombre de pages déjà, plus de mille – du sieur Ken Follet.

Oui, le terme me semble plus qu’exact d’ailleurs : monumental. Comme cette fameuse cathédrale que l’on battit, tout au long de l’intrigue, et qui jaillit de la terre pour se perdre dans le ciel, Les piliers de la terre sont bel et bien une œuvre monumentale comme il m’est rarement arrivé d’en lire. Pourtant, arrivé à ce point de ma critique, un point se doit d’être souligner au sujet de celle-ci : quoi que l’on pense de cette œuvre, quoi qu’on puisse l’aimer – et franchement, je ne m’en cache pas, je l’ai tout bonnement adoré – la grande force de ce livre, Les piliers de la terre, est indéniablement son côté captivant ; ainsi, de la première a la toute dernière page (mille et quelque les amis, ne l’oublions pas), il est quasiment impossible au lecteur de poser ce livre et de faire autre chose tant l’immersion dans l’histoire est d’une intensité rarement atteinte. Pourtant, des livres, j’en ai lu au cours de ma vie, et si Les piliers de la terre n’est pas le roman le plus captivant que j’ai pu découvrir (mais à ce niveau-là de qualité, cela se joue a presque rien), force est de constater qu’il est indubitablement l’un des plus passionnants. Car oui, je n’ai pas exagéré en disant qu’il est très difficile de lâcher ce livre et si je ne devais pas dormir, travailler etc. (ce genre de choses quoi) et ben, je pense que je l’aurais probablement lu, peut-être pas d’une traite, mais presque ; et pour rappel, mille pages ! Mais si Les piliers de la terre est une œuvre indéniablement captivante au possible, reconnaissons tout de même – et ce sera là son seul et unique petit défaut – que le style, lui, ne vaut pas, par exemple, celui du Nom de la Rose (que je suis en train de lire), autre œuvre qui, par l’époque où se déroule le récit, se rapproche de celle de Ken Follet, mais assez différente avec un style d’écriture bien plus recherché et complexe ; trop comme certains l’ont dit ? Mais non, il suffit de s’accrocher, mais je reviendrais en temps utile sur le chef d’œuvre d’Umberto Eco.

Mais, comme je vous le disais, cela importe peu et quelque part, ce style, plus accessible – plus grand public ? – fait aussi la force du roman de Ken Follet. Alors bien sûr, je pourrais vous parler pendant des heures de ces fameux Piliers de la terre, vous proposer un long résumé de l’intrigue, vous raconter avec passion de tout ce qui m’a plu dans ce roman, de ces protagonistes divers et nombreux, auquel l’on s’attache immédiatement, à la fois charismatiques pour certains – comme le prieur Phillip et bien évidement, le sombre et machiavélique Waleran Bigod – mais aussi stéréotypés mais dans le bon sens du terme (si, si, c’est possible), de tous ces bouleversements qui parsèment le récit, de ces innombrables coups de théâtre qui, à chaque fois que l’on pense que tout va aller mieux, surgissent encore et encore, pimentant encore plus une intrigue déjà forte en émotions ; je pourrais aussi vous parler de ces moments forts qui parsèment Les piliers de la terre, que ce soit de cet accouchement en pleine forêt, de nuit, de ce personnage important qui, à un moment donné, perd la vie tellement subitement, que l’on en ressort presque choqué, voir aussi, car il y en a tant, que je ne peux pas – et ne veux pas – tous les citer, de l’une des scènes finale, celle de la pendaison, à la fois attendu, cruelle et terrible à la fois (mais bon, euh, méritée tout de même). Oui, je pourrais vous parler de cette œuvre encore et encore et il y aurait matière à dire, mais à quoi bon ? Il n’y aurait plus de suspens puisque, forcément, je révèlerais des choses, et puis, le meilleur, quelque part, n’est-il pas finalement de se faire sa propre opinion par soit même, de plonger dans ce moyen-âge finalement tellement méconnus, d’avoir l’impression d’y vivre, de découvrir tant de choses sur la façon de penser des gens d’alors, sur leurs espérances, leurs doutes, mais aussi, leurs nombreux malheurs. Et puis, que l’on n’oublie pas le protagoniste principal du roman – car il n’est pas vivant – la fameuse cathédrale, omniprésente du début à la fin et qui, l’on s’en doute bien, finira bien par être achevée.

Les piliers de la terre est donc l’un des tous meilleurs romans que j’ai pu lire depuis que j’ai commencé Le journal de Feanor il y a de cela presque quatre ans, que dis-je, presque l’un des tous meilleurs qu’il m’ait été donné de lire, tout bonnement. Bien évidemment, tout cela est une question de gout personnel mais en toute sincérité, non seulement j’ai été plus que conquis par ce roman, mais en plus, je ne peux que le conseilleur, comme on le fit avec moi. De temps en temps, c’est bien de sortir de ses lectures habituelles – dans mon cas, la Fantasy et la SF – et alors, si en plus, c’est pour se taper un chef d’œuvre – ca y est, je l’ai dit – que demander de plus ? Voir l’adaptation en série qui apparemment, est pas mal ? Ouais, ça serait une bonne idée !

mardi 15 novembre 2011

SERVITUDE : LE CHANT D’ANORŒR



SERVITUDE – LE CHANT D'ANORŒR

Au royaume des fils de la terre, le chevalier Kiriel fait route vers la capitale pour y être marié à Lérine, la fille du roi Garantiel d’Anorœr. Sur le chemin, il passe prendre son ami vigneron Delorn, sur lequel il compte pour être témoin de la cérémonie. Cette alliance est critiquée, car Kiriel n’est pas de sang noble. Mais le roi, qui a toute confiance en lui, veut faire évoluer la lignée qui ne s’est que trop perpétrée à travers des mariages consanguins. D’ailleurs Tarquain, le propre frère de Lérine, tente encore d’influer sur la décision de leur père, car il est l’amant de sa sœur. Parmi les invités de la famille royale accueillant avec des sentiments mitigés ce roturier dans leur généalogie, se trouve une déléguée du prince de Vériel qui n’a pas daigné venir en personne. Outre ce mariage controversé, un vent de renversement souffle sur le royaume. Les vieilles querelles semblent refaire surface et des mercenaires sont mystérieusement recrutés à l’est. Le soir même de la noce, une légion entière est décimée à proximité du château. Dès le lendemain, le roi demande à Kiriel de lui servir d’ambassadeur auprès du prince de Vériel…


Servitude – Le Chant d'Anorœr
Editeur : Soleil
Scénario : Fabrice David
Dessins : Eric Bourgier
Couleurs : Eric Bourgier
Genre : Heroic Fantasy
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 01 mai 2006
Nombre de pages : 60

Mon avis : Ce fut par le plus grand des hasards (mais celui-ci ne fait décidément pas bien les choses ?) que j’ai découvert Servitude, en lisant un numéro du magazine Zoo, et, immédiatement, j’eu comme un coup de cœur : ni une, ni deux, je me suis renseigner sur cette BD et, sans plus perde de temps, me la suis procurer, tout cela, en moins de deux semaines. Mais malgré ce coup de cœur, la grande question était : est-ce que cela allait me plaire ? Et ben franchement, oui, sans nul doute et je m’en réjouie ! J’ai lu ce premier tome de Servitude, ce Chant d’Anorœr dans la soirée d’hier, d’une seule traite, et sincèrement, j’ai été conquis par celui-ci. Déjà, la couverture : à la fois sobre car pas vraiment tape a l’œil mais franchement belle avec ses tons sépias, l’on y découvre le protagoniste principal du récit, le maitre d’armes Kiriel. Et là, tout de suite, on se dit : « bigre, ce dessinateur a un talent fou pour les détails ! ». L’on tourne les pages, on découvre un long poème qui résume le passé de ce monde imaginaire puis la carte, comme il se doit, de celui-ci, mais aussi, toujours ce ton de couleur particulier qui d’ailleurs, sera présent de la première a la dernière page de cet album : car oui, le lecteur se doit d’être prévenu, dans Servitude, il ne faut pas s’attendre à des explosions de couleurs en tous sens puisque l’on en aura que trois : blanc, noir et marron, enfin, tout un tas de marrons, clairs, foncés etc. Bref, une ambiance sépia qui peut déconcerter de prime abord mais qui va à merveille dans le cas présent. Et comme en plus, personnellement, j’adore le sépia, vous imaginez bien à quel point une telle prise de risque (car s’en est une) pouvait me plaire. Ajoutez à cela des dessins tout bonnement excellents (je ne connaissais pas Eric Bourgier mais le bougre est franchement bon), que ce soit par les détails des décors (villes, paysages, architecture cyclopéenne) et des diverses tenues des nombreux protagonistes, je ne déplorerai qu’un seul petit bémol : le fait que bien souvent, l’on ait du mal à reconnaître qui est qui, la faute à une trop grande ressemblance des visages. Mais hormis ce détail – je le reconnais, gênant – pour le reste, il n’y a rien à dire, c’est du grand art. Mais le nerf de la guerre, ne l’oublions pas, plus encore que les dessins, c’est la qualité scénaristique d’une œuvre, et la, quand on s’attaque à un énième récit de Fantasy, l’on peut, a raisons, éprouver quelques craintes parfois compréhensibles. Bien heureusement, il n’en est rien, au contraire même ! Certes, dans ce premier tome de Servitude, l’auteur, Fabrice David, met tranquillement – mais surement car l’on ne s’ennuie pas une seconde – en place son univers, le passé de celui-ci, les forces en présence et nous présente, bien entendu, les protagonistes qui nous accompagnerons dans ce cycle. Mais immédiatement, toutes les craintes que l’on pouvait avoir quant au risque de se retrouver, pour la énième fois, devant un vulgaire copié/collé du Seigneur des anneaux comme la production de masse grand public de Fantasy a l’habitude de nous abreuver, toutes ces craintes donc, s’envolent aussitôt : ici, et c’est tant mieux, pas de nains et d’elfes (merci, oh merci !), du moins, pour le moment, mais des hommes dans un monde où d’autres créatures ont pu exister, certes, dans le passé, mais qui, désormais, ont, soit disparu – les géants – soit sont en sommeil – les dragons – et du coup, plutôt que de se taper pour la millième fois un truc avec des orcs, des elfes et des magiciens au chapeau pointu, Fabrice David nous propose un magnifique monde entré en décadence depuis longtemps, où subsiste encore quelques traces d’un passé bien plus glorieux, mais où l’homme (qu’il soit du commun ou descendant des géants) est la figure intelligente principal de celui-ci. Certes, on a compris qu’il y a encore des dragons et l’on se demande même qui peut être ces fameux anges dont on aperçoit, dans une case, l’un de leurs vaisseaux volants, mais pour le moment, tenons-nous aux hommes ; hommes et femmes dont les comportements – trahison, ambition, un certain racisme envers les classes inférieures, inceste caractérisé et assumé (rare en Fantasy) – nous donnent au final une œuvre adulte, assez éloignée des canons de la Fantasy de supermarché, ce qui, selon moi, n’en est pas plus mal. Bref, vous l’avez compris, j’ai été conquis par Le chant d’Anorœr, premier volume de Servitude, que dis-je, j’ai même été emballé par celui-ci et j’ai vraiment hâte de découvrir la suite, c'est-à-dire, de voir ce que les deux autres volumes parus jusqu'à maintenant ont dans le ventre, ce qui, d’ailleurs, ne devrait pas trop tarder.


Points Positifs :
- De la Fantasy adulte pour un publique adulte : c’est suffisamment rare pour ne pas le signaler et le mettre en avant. Complots, inceste, ambitions humaines, voilà ce qui prime dans ce premier volume ou le fantastique est quasiment absent pour le moment.
- Qui dit Fantasy adulte dit forcément protagonistes plus complexes qu’en temps normal et même si pour le moment, les auteurs nous les présentent, il y a de quoi commencer à se faire quelques idées sur ceux-ci.
- Graphiquement, c’est une pure merveille : Eric Bourgier maitrise le crayon d’une main de maitre et nous livre une prestation exceptionnelle, que ce soit au niveau des décors, souvent magnifiques, que des personnages.
- Le ton sépia de l’ensemble : de prime abord, ce choix artistique peut dérouter, pourtant, il s’avère etre un coup de génie et est un plus indéniable a l’ensemble.
- Un poème au début pour présenter l’univers, une carte pour que l’on s’y retrouve ; rien à dire, c’est parfait !

Points Négatifs :
- Eric Bourgier dessine merveilleusement bien, je ne le nie pas, mais par moments, il est difficile de reconnaitre certains protagonistes au look un peu trop semblable.

Ma note : 9/10