SERVITUDE – DREKKARS
Au commencement et pour guider la
destinée de tous les hommes, les Géants choisirent Afenor. Ils lui transmirent
sagesse, lui apprirent à construire et à cultiver, pour permettre à son peuple
de régner sur l’immensité des Terres. Brégor son frère cadet, jaloux de ce
choix, se met sous la protection des Dragons et s’installe dans l’antique
Farkas. Mais bien vite tout lui échappe. Les Dragons initient un régime
politique asservissant, structuré par une société codifiée et organisée en
castes. Ils se séparent de Brégor et de tous leurs opposants, installent un
Empereur, seul capable de communiquer avec eux, qui devient le guide des
Drekkars, le peuple de la Passe de Farkas. Aujourd’hui pourtant, ce solide
édifice est sur le point de chanceler : un souffle de révolte initié par les
plus hauts dignitaires eux-mêmes fait trembler la cité. Sékal d’Aegor,
l’Hégémon, le Grand Maître de la caste des Écuyers, le chef des armées en
personne, souhaite fonder une nouvelle Passe. Il pousse les esclaves de la
ville basse à se révolter et rallie chaque jour à sa cause de puissants
seigneurs du Haut-Château. L’Empereur, quant à lui, laisse faire, bien trop
occupé par les nombreux raids vers l’en-dehors, comme celui qu’il vient
d’organiser sous le commandement de Farder, contre Garantiel, pour d’obscures
raisons. Il semble que le souverain soit manipulé. Par qui ?… Il ne fait pas de
doute, en tout cas, qu’on le tienne et l’oblige au moyen d’un produit rare dont
il est dépendant et que l’on nomme Tirinka. Une drogue qu’une mystérieuse jeune
femme vient, justement, de lui dérober…
Servitude – Drekkars
Editeur : Soleil
Scénario : Fabrice
David
Dessins : Eric
Bourgier
Couleurs : Eric
Bourgier
Genre : Heroic
Fantasy
Pays d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 01
décembre 2008
Nombre de pages : 48
Mon
avis : Il y a de cela une quinzaine de jours
environ, je m’extasiais sur ce blog au sujet du premier tome d’une bande
dessinée, Servitude,
qui m’avait laissé pour le moins pantois devant tant de qualités, et comme je
le promettais alors, je me suis empressé de me procurer la suite avec l’immense
espoir, bien entendu, que celle-ci soit à la hauteur des débuts en fanfare de
la saga… Et oui, Drekkars, nom du
second volet de Servitude, est tout
aussi bon que son prédécesseur, voir même, par certains côtés, le dépasse ; non
pas qu’il lui soit véritablement supérieur – le premier avait mis la barre très
haut – mais disons plutôt qu’il le sublime, et ce, par la plus étonnante des
façons comme je vais tacher de vous l’expliquer : en effet, Drekkars, comme son nom l’indique, est
consacré aux… Drekkars, cet étrange peuple lié aux anciens Dragons et dont on
avait pu apercevoir quelques représentants dans le premier tome ; les guerriers
masqués et assez balèzes au combat. Mais quand je dis « consacré », cela signifie que ce deuxième opus de la série s’en
tient uniquement à ceux-ci ; ainsi, exit les personnages du Chant d’Anorœr, comme dans un deuxième
prologue, les seuls protagonistes que l’on suivra tout au long de ce deuxième
tome – exception d’un curieux personnage qui semblent manipuler tout ce jolie
monde, et de ceux de la dernière page, qui n’a rien à voir et qui annonce le
troisième tome de la saga – seront ces fameux Drekkars, ces descendants des
premiers hommes et des Dragons, qui vivent au sein d’une citée souterraine et
dont on va tout apprendre, justement, sur leur culture, leur histoire et leur
coutumes. Car, autre force de ce deuxième tome de Servitude et fort agréable surprise : la présence d’un annexe en
fin d’album et qui, assez complet, nous apprend tout ce qu’il faut savoir sur
cette fameuse société Drekkars. Mais ne vous attendez pas à une courte
description faite à la va vite ; non, ici, vous pourrez connaitre le nom de
chaque caste, leur utilité mais aussi, selon leur appartenance a tel caste, à
quel endroit du corps les habitants du monde souterrain se font tatouer. Mais
le meilleur, c’est que des petits détails dans le genre, il y en a des tas.
Bien évidemment, cela peut paraitre inutile, mais justement, c’est ce genre de
détails – s’il est tatouer sur le nombril, c’est un machin, sur les bras, un
truc, s’il dit tel expression, cela signifie que l’on peut discuter sans
prendre en compte tout le protocole habituel, librement quoi, etc. – qui font
la force et la richesse d’un univers, que dis-je, qui le rendent crédible. Ainsi
donc, Drekkars peut en étonner plus
d’un puisque, tout en restant dans le même univers, les auteurs ont fait le
choix – excellent de mon point de vu – de mettre de côté les protagonistes
apparus dans Le Chant d’Anorœr, pour
nous en présenter de nouveaux, mais pas forcément toutes les intrigues (vous
comprendrez en lisant) qui elles, vont bien évidement se complexifier. Pour ce
qui est de la qualité narrative, la profondeur du scénario et les dessins, il
n’y a rien à dire, c’est toujours aussi bon, mais le principal atout de ce
second tome de Servitude, comme je
vous l’ai déjà dit, c’est justement cette volonté des auteurs de crédibiliser
au maximum leur univers ; un univers que l’on pourrait presque croire, par
moments, réel, ce qui, franchement, est une gageure. Quoi qu’il en soit, Drekkars vient confirmer tout le bien
que je pouvais penser de cette série, que je ne peux, forcément, que conseiller
a ceux qui ne la connaissent pas encore.
Points Positifs :
- Tout ce que j’avais déjà pu dire
de positif lors de ma critique du premier tome est une fois de plus au rendez-vous :
une histoire adulte, des personnages complexes, un univers crédible et fouillé
et, bien entendu, une partie graphique de haut niveau qui sublime le tout.
- L’idée d’oublier les
protagonistes du premier volet et de s’intéresser, ici, sur le camp d’en face
avec tout un tas de nouvelles têtes pouvait paraitre casse gueule de prime
abord mais se révèle etre génial après coup.
- De nouveaux héros, donc, une
nouvelle intrigue (quoi qu’on devine fort bien qu’elle est liée à la trame
principale de la saga), mais c’est toujours aussi passionnant surtout que
certains des petits nouveaux sont hautement charismatiques.
- Enfin une BD où on sent que les
auteurs ne se moquent pas de leur public : ainsi, j’ai fortement apprécié
les annexes qui nous en apprennent long sur la société de ces fameux Drekkars.
Points Négatifs :
- Toujours le même petit souci pour
ce qui est des dessins de Eric Bourgier : par moments, on a du mal à
deviner qui est qui vu que certains protagonistes possèdent des visages un peu
trop semblables.
- Il manque une carte comme dans le
premier tome afin qu’on ne se perde pas au milieu de cet univers et de tous ces
noms.
Ma note : 8,5/10
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