dimanche 8 août 2010

L’IMAGINARIUM DU DOCTEUR PARNASSUS


L’IMAGINARIUM DU DOCTEUR PARNASSUS

Avec sa troupe de théâtre ambulant, « l'Imaginarium », le Docteur Parnassus offre au public l'opportunité unique d'entrer dans leur univers d'imaginations et de merveilles en passant à travers un miroir magique. Mais le Dr Parnassus cache un terrible secret. Mille ans plus tôt, ne résistant pas à son penchant pour le jeu, il parie avec le diable, Mr Nick, et gagne l'immortalité. Plus tard, rencontrant enfin l'amour, le Docteur Parnassus traite de nouveau avec le diable et échange son immortalité contre la jeunesse. A une condition : le jour où sa fille aura seize ans, elle deviendra la propriété de Mr Nick. Maintenant, il est l'heure de payer le prix... Pour sauver sa fille, il se lance dans une course contre le temps, entraînant avec lui une ribambelle de personnages extraordinaires, avec la ferme intention de réparer ses erreurs du passé une bonne fois pour toutes...

Je suis perplexe. Même quatre jours après avoir vu ce film, l’Imaginarium du Docteur Parnassus, je ne sais toujours pas si je l’ai aimé ou non, ce qui, en toute franchise, ne m’arrive pas tous les jours. Bon, prenez une œuvre, n’importe laquelle, que cela soit un film, un roman, un disque, n’importe quoi pourra parfaitement faire l’affaire, même un obscur épisode de Louis la brocante : on peut aimer, détester, adorer, trouver cela génial, a gerber, moyen, passable, avec des qualités et des défauts, mais au final, ce qui est sur, c’est que l’on a une opinion sur celle-ci ; cette évidence, a ma grande stupéfaction, n’a pas fonctionner avec le dernier long métrage en date de Terry Gilliam. Cela avait commencé lors du générique de fin, mais a ce moment là, je m’étais dit qu’avec une nuit de sommeil et un peu de recul, j’allais y voir plus clair. Allons bon, ce ne fut pas le cas, et nous en sommes maintenant a quatre jours passés, et je ne suis pas encore arrivé à me faire une opinion précise sur cet étrange Imaginarium du Docteur Parnassus. Alors, que faire ? Le revoir rapidement, afin de m’en faire une idée précise ? Franchement, cela ne me tentes guère, ce qui pourrait signifier que celui-ci ne m’a pas vraiment plut. Bon, ce n’est pas une bonne nouvelle pour le film, mais au moins, c’est déjà un début d’opinion : voilà, je ne l’ai pas aimé. Et bien non, en fait, je ne peux même pas affirmer cela. Là, franchement, cela devient inquiétant. Oui, je suis perplexe, très perplexe même.

Alors oui, l’Imaginarium du Docteur Parnassus est un film maudit, des le départ ; a des problèmes financiers importants, Terry Gilliam dut faire face a un autre impondérable, la mort de l’un de ses acteurs principaux, Heath Ledger, décédé début 2008, ce qui, dans de nombreux cas, aurait ni plus ni moins été fatal quand au sort de ceux-ci, c'est-à-dire, que tout aurait été annulé. Contre vents et marrés, pourtant, l’ex-Monty Python alla jusqu’au bout afin de conclure son long métrage, bénéficiant de l’aide (car oui, dans ce cas là, on peut dire que ce fut le cas) de Johnny Depp, Colin Farrell et Jude Law, remplaçants chacun le personnage joué par Ledger en certains moments de l’intrigue, permettant ainsi de conclure, par une pirouette scénaristique, de conclure les scènes non tournées jusque là. Bref, vous l’avez compris, on ne peut pas dire qu’à la base, l’Imaginarium du Docteur Parnassus fut vraiment aidé par le sort, et que rien ne s’annonça aussi facile que prévu. Or, soyons franc car tout ceci sert un peu, pour certains, d’excuse quant a la relative déception finale quant à cette œuvre, et remettons les choses en place : les problèmes d’argent, soit, cela n’aide pas, mais quand au voit certains chef d’œuvres réalisés avec peu de moyens, cela relativise un peu les choses ; la mort de Ledger, oui, sacré coup, mais son remplacement fonctionne plus ou moins bien d’un point de vu scénaristique (même s’il aurait mérité d’être un peu plus expliqué, cela n’aurait pas fait de mal d’ailleurs). Bref, oui, tout cela n’a pas aidé, mais le problème principal est probablement ailleurs, et quelque part, il est d’ordre différent : regarder un peu les derniers films de Gilliam, Les frères Grimms par exemple…hum, rien de bien transcendant en comparaison avec Brazil, forcement, voir même L’armée des 12 singes. Voudrais-je dire par la que Terry Gilliam a perdu le feu sacré, qu’il n’est plus capable de nous sortir un grand film ? Pas forcement, mais disons que depuis quelques années, il a du mal, indéniablement, et cet Imaginarium du Docteur Parnassus en est évidement la preuve éclatante.

Car malgré une intrigue plutôt accrocheuse, du moins suffisamment mystérieuse pour que l’on plonge dedans, malgré des acteurs inspirés, certains effets ma foi assez réussis, et quelques moments de folie et autres bizarreries bienvenus, l’ensemble ne fonctionne pas, ou très peu, que par moments même. On est là à des années lumières de Brazil et de L’armée des 12 singes, les deux références pour moi de Gilliam, et cela se voit, se sent, et franchement, déçoit. Car la qualité, que l’on espérait au rendez vous, n’est pas là, ou pas toujours, et c’est tellement dommage au vu du potentiel que je ne peux me dire qu’il y en ressort indéniablement un certain gâchis, une impression de « peut mieux faire ». Gilliam aurait peut être dut aller beaucoup plus loin dans la loufoquerie, éviter les simplistes clichés de la fille qui rêve d’une simple petite vie normale avec un mari, des enfants et des meubles IKEA dans un pavillon de banlieue, il aurait dut, également, pousser plus loin la rivalité entre ce bon docteur et le Diable, ces paris sans fin etc. Bref, quelque part, le potentiel était là, on sentait qu’il y avait de quoi faire un bon film, d’où une relative déception.

L’Imaginarium du Docteur Parnassus, pourtant, se regarde facilement du moins, si l’on n’est un habitué du réalisateur, car pour les autres, c’est une autre affaire, forcement. Et malgré la déception, qui tient plus au fait que l’on était en droit d’attendre bien plus au vu du potentiel initial de l’œuvre, au final, il est difficile de se faire une véritable opinion : bien, pas bien, moyen ? Impression curieuse en tout cas que fut la mienne : j’ai accroché a l’intrigue mais pas tant que cela, j’ai aimé les protagonistes mais les ait parfois trouvé creux voir stéréotypés, la loufoquerie était la mais pas tant que ca finalement, le visuel de l’univers proposé m’attirait, indéniablement, mais il manquait un petit quelque chose pour que cela soit parfait. Oui, probablement le problème de ce film : il manquait le petit plus qui aurait fait que cet Imaginarium du Docteur Parnassus aurait été, tout simplement, un bon film.