LES
CHRONIQUES DE CORUM – LE CHEVALIER DES ÉPÉES
En
ces temps-là, il y avait des océans de lumière, des cités dans le ciel, et des
bêtes volantes de bronze. C'était une époque riche et sombre, celle des
Seigneurs des Épées. L'époque où se mourraient des ennemis héréditaires,
Vadhaghs et Nhadraghs. L'époque où se levait l'Homme, esclave de la peur. Ces
nouvelles créatures, en opposition aux deux anciennes races, s’appelaient
elles-mêmes Mabdens. Leur vie était brève mais ils se reproduisaient à un
rythme prodigieux. Jaloux des anciennes races, la malice s'empara de leurs
cœurs. Vadhaghs et Nhadraghs en ignoraient tout et à vrai dire, cela faisait
des siècles que les deux clans rivaux avaient cessé toute guerre, oubliant même
jusqu'à ce que c'était que de tuer. Ils ne communiquaient pas et ne pouvaient
donc pas deviner qu'ils deviendraient les proies d'impitoyables guerriers
Mabdens. En créant l'Homme, l'Univers avait trahi les anciennes races. Le
Prince Corum à la Robe Écarlate allait en faire la douloureuse expérience mais
il n'était pas créature à accepter un funeste destin sans s'y opposer de toutes
ses forces...
Les Chroniques de Corum – Le Chevalier des Épées
Scénario
: Mike Baron
Dessins
: Mike Mignola
Encrage : Kelley
Jones, Rick Burchett
Couleurs : L
Lessman, Ripley Thornhill
Couverture : Mike
Mignola
Genre : Heroic-Fantasy
Editeur
: Titan Comics
Titre
en vo : The Chronicles of Corum – The Knight of
Swords
Pays
d’origine : Etats-Unis
Parution
: 13
février 2018
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Delcourt
Date
de parution : 23 janvier 2019
Nombre
de pages : 128
Liste des
épisodes
The
Chronicles of Corum – The Knight of Swords 1-4
Mon
avis : Après Le
Cycle des Epées, adaptation en
BD de la saga littéraire du sieur Fritz Leiber, les éditions Delcourt continuent à nous proposer du
matériel inédit en français du célèbre Mike Mignola, auteur qui, bien
évidement, gagna une place importante dans le petit monde des comics par le
biais de son œuvre maitresse : Hellboy.
Et donc, aujourd’hui, c’est une autre saga majeure de l’Heroic-Fantasy, Corum,
qui a droit, enfin, en français, à une adaptation digne de son nom ! Œuvre
du grand et de l’inimitable Michael Moorcock, Corum est, comme les fans de l’auteur
britannique le savent bien, un des avatars du Champion Eternel – comme Elric,
Hawkmoon,
Erekosë,
Ulrich
von Bek et beaucoup d’autres. Moins flamboyant qu’un Elric, le Prince
Albinos étant, bien entendu, hors-concours pour ce qui est du charisme, Corum n’en
reste pas moins un personnage majeur de l’univers de Moorcock et, sans nul
doute, un des plus réussis de ce dernier et, pour ma part, un de mes préférés. Forcément,
en apprenant que Delcourt allait nous
proposer de publier l’adaptation par Mignola des Chroniques de Corum, vous pouvez imaginer ma joie et mon impatience :
non seulement j’allais enfin pourvoir découvrir cette dernière, tant d’années
après sa parution, mais en plus, le plaisir de redécouvrir les aventures du
dernier des Vadhaghs, mises en images par Mignola, s’annonçaient comme étant un
véritable régal. Et, ma foi, sur ce point, je n’ai nullement été déçu… alors
bien entendu, pour ce qui est des dessins, nous retrouvons, comme cela avait
été le cas pour Le Cycle des Epées,
du Mignola pré-Hellboy : artistiquement, le dessinateur est encore loin
de ce qu’il fera dans son œuvre phare, cependant, même si les traits ne sont
pas encore aussi précis, même si le style n’est pas encore assumé, les prémices
de celui-ci sont déjà visibles et, ma foi, tout cela est fort plaisant, surtout
si vous êtes fans de Mignola. Ensuite, il y a la problématique qui se pose pour
toute adaptation d’une œuvre littéraire a succès, chose qui, ma foi, n’est
jamais évidente… Dans le cas présent, le lecteur de Moorcock sera en terrain
familier et reconnaitra que l’adaptation du premier volume du cycle de Corum est assez bien respecté :
Mike Baron ne s’éloigne absolument pas du texte original et nous livre une
adaptation conforme a l’œuvre originale, sans surprises, certes, mais ce n’est
pas non plus un défaut en soit. Le problème qui se pose, par contre, c’est que
ce premier volume des Chroniques de Corum
semble avant toute chose destiné a la fois aux fans de Moorcock qu’a ceux de
Mignola, du moins, les plus ultras de ces derniers qui souhaiteraient découvrir
les anciens travaux de l’artiste : ainsi, je vois mal des lecteurs qui ne
connaitraient nullement le Cycle du
Champion Eternel ou qui ne s’intéresseraient pas plus que cela a Mignola,
éprouver un quelconque intérêt pour ce comics. C’est fort dommage, certes, mais
il faut tout de même reconnaitre que tout cela est davantage destiné aux fans
qu’au grand public…
Points
Positifs :
-
Le plaisir, indéniable, d’avoir droit en français a cette adaptation légendaire
– et auquel on ne croyait plus – des Chroniques
de Corum, sans nul doute une des sagas les plus abouties du grand Michael
Moorcock.
-
Le plaisir, également, de découvrir une nouvelle production de Mike Mignola
pré-Hellboy, surtout que, si dans celle-ci,
le style de l’auteur n’était pas encore aussi aboutit qu’il le sera par la
suite, force est de constater qu’il est déjà fort plaisant et, ma foi,
reconnaissable !
-
Corum étant un de mes avatars du Champion Eternel préférés et, dans un sens
plus large, le meilleur après Elric, je vous laisse imaginer a quel point le redécouvrir
en BD est un pur régal.
-
Mike Baron adapte fort bien l’œuvre de Moorcock et même si tout cela est assez
conforme et sans surprises, l’ensemble reste de qualité.
-
Une édition tout simplement parfaite et, ma foi, fort belle – cette couverture !
Points
Négatifs :
-
Il faut reconnaitre que, aussi bon soit ces Chroniques
de Corum, tout cela est avant tout destiné aux fans de Moorcock ainsi qu’a
ceux de Mike Mignola qui souhaiteraient découvrir d’anciens travaux de l’artiste.
Ainsi, je ne pense pas que les autres, eux, soient attirés par cette saga d’un
autre âge et, il faut le reconnaitre, un peu spéciale.
-
Les habitués de Mignola qui connaissent de ce dernier par Hellboy, uniquement, risquent de tiquer un peu devant cette BD plus
ancienne, le style de l’artiste n’étant pas encore totalement aboutit à l’époque.
Ma
note : 7,5/10
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