LA
FORÊT DES MYTHAGOS – LA PORTE D’IVOIRE
George
Huxley avait passé presque toute son existence à étudier l'antique et
mystérieuse forêt de Ryhope, avant de s'y perdre à jamais, envoûté par le chant
des Mythagos. Puis son fils Steven, aidé de l'aviateur Harry Keeton, avait
tenté à son tour de percer les secrets de ce bois fabuleux, qui lui avait volé
son père puis Christian, son frère aîné. Telle est la légende de La forêt des
Mythagos. Mais qu'en fut-il du destin de Christian, lui qui avait pénétré Ryhope
pour retrouver sa Guiwenneth, le mythago d'une antique chasseresse celtique ?
Que découvrit-il au cœur de ces lieux fantastiques et dangereux, où chacun doit
faire face à ses propres rêves - et ses propres démons ?
La Forêt des Mythagos – La Porte d’Ivoire
Auteur
: Robert Holdstock
Type
d'ouvrage : Fantasy, Mythologie
Première
Parution : 17 mai 1997
Edition
Poche : 05 novembre 2004
Titre
en vo : Mythago Wood – Gate of Ivory, Gate of
Horn
Pays
d’origine : Grande-Bretagne
Langue
d’origine : anglais
Traduction : Patrick
Marcel
Editeur : Folio
SF
Nombre
de pages : 576
Mon
avis : A la base, je le reconnais, je
n’étais pas forcement contre le fait que dans cet avant dernier tome de La
Forêt des Mythagos, œuvre géniale du sieur Robert Holdstock, l’intrigue
soit consacrée a l’autre frère Huxley, l’impitoyable Christian. Ainsi, même si
j’étais un peu dubitatif quand a cela – je ne suis pas vraiment fan des
préquelles – j’ai néanmoins débuté la lecture de cette énième aventure se
déroulant dans le bois de Ryhope de façon optimiste. Pourtant, dès le départ,
je m’étais tromper : imaginant que l’on suivrait les péripéties de Christian
après le retour de son frère dans la demeure familiale (et donc, après la mort
de la belle Guiwenneth, enfin, de sa propre version de celle-ci) et que, du
coup, on découvrirait comment celui-ci était devenu le meurtrier implacable qui
avait donner bien du fil a retorde a Steven dans le premier roman de la saga,
telle ne fut pas ma stupéfaction en découvrant qu’en fait, le récit de La
Porte d’Ivoire nous narrerait une aventure totalement inédite et,
accessoirement, inconnue, de Christian, avant même que son frère ne rentre de
son exil en France a l’issu du conflit mondial de 39/45. Du coup, le problème
qui c’est alors posé a moi, c’est qu’a la base, toutes ces péripéties (et elles
sont nombreuses) n’existaient absolument pas lors de la parution, bien des
années auparavant, du premier tome de La Forêt des Mythagos et que,
du coup, tout cela me semble un peu trop tiré par les cheveux, ce qui a nuit a
mon intérêt lors de la lecture du récit. Bien sur, l’on me rétorquera que
Christian aurait put cacher tous ces événements a son frère et que tout cela
peut se tenir ; je suis plus ou moins d’accord avec cela mais bon, tout en
reconnaissant que, dans le fond, ce récit de La Porte d’Ivoire est
tout de même assez bon en soit, mon plaisir en a tout de même été gâcher, ce,
au vu des incohérences narratives vis-à-vis du premier volume de la saga. Et
puis, devoir se taper encore une énième version de Guiwenneth, ca commence à
faire beaucoup ! Ainsi, entre une sur pour le père, deux apparemment pour
Christian plus celle de Steven, décidément, les Huxley ne peuvent pas se passer
de la rousse celtique incendiaire… Enfin bon, quoi qu’il en soit, La
Porte d’Ivoire nous propose tout de même un bon récit, l’intrigue est
pas mal, les protagonistes également de même que les nouvelles idées proposées
et quelques révélations sur la mort de l’épouse de George Huxley mais aussi et
surtout, sur les responsabilités de celui-ci, mais aussi, qui sait, ses
erreurs, dans pas mal d’événements a venir. A cela, entre l’ajout de nouveaux
mythes assez intéressants et une certaine mélancolie qui se dégage tout au long
du récit, au final, il me semble que, malgré mes réticences sur certains
points, La Porte d’Ivoire mérite que l’on s’y attarde… Mais ce
n’est pas tout puisque dans l’édition Folio, un second texte vient
conclure définitivement le cycle : La Femme des Neiges. Ici, Robert
Holdstock nous entraine encore plus loin dans le passé du clan Huxley puisque
cette fois ci, le protagoniste principal est le père, du temps où ses fils
étaient tout jeunes. Le récit est intéressant, se lit plutôt bien mais il est
tout de même curieux, surtout après s’être taper le papa Huxley limite sadique
sur les bords juste avant, d’avoir ici une version presque édulcorée vis-à-vis
de ce que l’on sait de lui. Bien évidement, il changea par la suite, et en mal,
mais bon, cette différence de caractère me perturba grandement lors la lecture.
Mais là où cela pouvait s’expliquer d’un point de vu narratif, je n’en dirais
pas autant de son épouse, qui en sait beaucoup sur les travaux de son mari dans
ce texte, chose qui, il me semble, n’était pas vraiment le cas jusque la. Bon,
bien entendu, le tout dernier paragraphe pourrait nous éclaircir sur ce point
mais bon, j’ai trouvé cela curieux pour ne pas dire un peu trop tirer par les
cheveux… Du coup, ce quatrième tome de La Forêt des Mythagos apparait
comme étant nettement inférieur a ses prédécesseurs, même si les deux textes
qui le composent, La Porte d’Ivoire et La Femme des Neiges,
bien que de qualité et d’intérêt inégal selon moi, possèdent suffisamment de
qualités pour ravir les amoureux du cycle. Forcement, on est bien loin du
souffle épique du tout premier tome, de même, nous sommes à milles lieux de
l’excellence d’un Lavondyss,
cependant, dans un tout autre genre, j’ai parfois retrouver, par moments,
certaines situations, personnages etc. qui sentaient bon les senteurs des
premiers volumes du cycle. Attendons maintenant de voir ce que donnera Avilion, ultime incursion de Robert
Holdstock dans son œuvre majeure, en espérant, pour ma part, retrouver un peu
de ce souffle épique que j’avais ressentit lors des débuts de ce cycle de
Fantasy décidément pas comme les autres…
Points
Positifs :
-
L’intrigue de La Porte d’Ivoire est suffisamment
réussie pour ne pas dire captivante par moments : Holdstock nous propose
de nouveaux mythes, tout un tas de protagonistes plutôt charismatiques et l’on
prend un plaisir certain a suivre la quête de Christian et de ses compagnons au
cœur de la Forêt de Ryhope.
-
Revenir sur une partie du passé de Christian, personnage oh combien important
du premier tome de la saga, ce, en tant qu’opposant principal de son frère
Steven, était un pari assez risqué, or, dans l’ensemble, l’auteur s’en sort
bien même si je pense qu’il y avait moyen de faire mieux.
-
Le plaisir habituel de retrouver ce fameux Bois de Ryhope, surtout que le
talent narratif d’Holdstock sait toujours aussi bien nous émerveiller.
-
La mélancolie qui transparait tout au long de La Porte d’Ivoire.
Points
Négatifs :
-
Si l’intrigue de cette préquelle est assez plaisante a lire, force est de
constater que tout cela est en contradiction avec les événements du premier
tome de la saga : il faut dire que lancer Christian dans une quête aussi
importante et longue avant même le retour de son frère, ce n’est pas très
logique. De même, combien de versions de Guiwenneth a-t-il connu – pour rappel,
la sienne était morte tuée par le Capuchard.
-
Je pense que Robert Holdstock aurait mieux fait de nous proposer le récit de la
transformation de Christian en brute assoiffée de sang et totalement obnubilée
par Guiwenneth.
-
Un nombre trop important se versions de Guiwenneth, au bout d’un moment, on
finit par s’y perdre !
-
La longue nouvelle, La Femme des Neiges,
que l’on trouve dans cette édition, est nettement inférieure au reste de la saga,
surtout que celle-ci nous propose une version du père Huxley aux antipodes de
celle que l’on connaissait jusque là – d’ailleurs, elle ne semble franchement
pas crédible…
Ma
note : 7/10
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