L'ÉTRANGE
HISTOIRE DE BENJAMIN BUTTON
Alors
que l'ouragan Katrina approche, la vieille Daisy est sur son lit de mort dans
un hôpital de La Nouvelle-Orléans ; elle demande à sa fille, Caroline, de lui
lire à haute voix le journal de Benjamin Button. Celui-ci raconte que, le soir
du 11 novembre 1918, il est né avec les caractéristiques physiques d'un vieil
homme. La mère de l'enfant décède après l'accouchement, et le père, Thomas
Button, décide d'abandonner l'enfant sous le porche d'une maison de soin.
Queenie et M. Tizzy Weathers, employés de la maison de retraite, trouvent le
bébé, et Queenie décide de s'occuper de lui comme s'il s'agissait de son propre
fils. Passant le début de sa vie en fauteuil roulant, Benjamin apprend à
marcher en 1925 et utilise désormais des béquilles. Le jour de Thanksgiving
1930, alors qu'il a douze ans mais qu'il a toujours l'apparence d'un vieillard,
Benjamin rencontre une petite fille de six ans, Daisy, dont la grand-mère vit
dans la maison de soins.
L'Étrange Histoire de Benjamin Button
Réalisation : David
Fincher
Scénario : Eric
Roth et Robin Swicord, d'après la nouvelle de F. Scott Fitzgerald
Musique : Alexandre
Desplat
Production : The
Kennedy/Marshall Company
Genre : Fantastique,
Drame, Romantique
Titre
en vo : The Curious Case of Benjamin
Button
Pays
d'origine : Etats-Unis
Langue
d'origine : anglais
Date
de sortie : 25 décembre 2008
Durée : 166
mn
Casting
:
Brad
Pitt : Benjamin Button
Cate
Blanchett : Daisy
Julia
Ormond : Caroline
Taraji
P. Henson : Queenie
Jason
Flemyng : Thomas Button, le père
Tilda
Swinton : Elizabeth Abbott
Rampai
Mohadi : Ngunda Oti, le pygmée
Elle
Fanning : Daisy, à 6 ans
Madisen
Beaty : Daisy, à 11 ans
Faune
A. Chambers : Dorothy Baker
Elias
Koteas : Monsieur Gateau
Josh
Stewart : Pleasant Curtis
Adrian
Armas : David
Mahershala
Ali : Tizzy
Tom
Everett : Benjamin (1935-37)
Spencer
Daniels : Benjamin, à 12 ans
physiquement
Joel
Bissonnette : David
Hernandez
Jared
Harris : Capitaine Mike
Phyllis
Somerville : la grand-mère
Fuller
Paula
Gray : Sybil Wagner
Danny
Nelson : le général Winson
Yasmine
Abriel : la prostituée
Fiona
Hale : Mrs Hollister
Chandler
Canterbury : Benjamin à 8
ans physiquement
Eve
Brent : une vieille femme
Mon
avis : L’affaire, ici, va être rapidement
entendue et je ne laisserai pas planer le suspens plus longtemps : après avoir
vu, pour la énième fois, L'Étrange
Histoire de Benjamin Button, je me demande franchement pourquoi les médias
ont tellement encensés ce film, chantant ses louanges et la performance de Brad
Pitt ? Cependant, je n’affirme pas que ce Benjamin
Button soit un quelconque étron inintéressant au possible, cela serait
faire preuve d’une mauvaise foi totale, mais que, indéniablement, il est très
loin de justifier tout le tapage médiatique qu’il connut lors de sa sortie, il
y a de cela une décennie. Pour commencer, le postulat de départ du film ne m’a
pas repoussé, ce qui serait un comble vu mes goûts en matière de fantastique et
de SF, où pullulent vaisseaux spatiaux, extraterrestres, dragons et créatures
cauchemardesques à la Lovecraft. Après tout, nous n’avons là que la simple
histoire d’un type né vieux et qui vit sa vie à l’envers, rien de bien
transcendant ni de choquant pour les habitués du genre. Curieusement, la
plupart de mes doutes à l’encontre de Benjamin
Button venaient précisément de ce qui aurait du le moins me gêner, le coté
fantastique du film, et c’est la que le bat blesse, et pas qu’un peu. Les
amateurs de science fiction connaissent probablement le légendaire Hypérion de Dan Simmons, œuvre
magistrale, indéniablement. Et, tous ceux qui ont eu le plaisir de le lire
auront compris de quoi je parle : en effet, l’un des personnages du roman, Sol
Weintraub vit un drame terrible puisque sa fille, Rachel, victime d’une curieuse
maladie, se met soudainement à rajeunir, années par années, revivant sa vie à
l’envers, jusqu’à redevenir un bébé, au moment où débute le récit. Et, malgré
les différences, il est impossible de ne pas faire de comparaisons entre Rachel
et ce brave Benjamin. Or, justement, c’est là le fond du problème : le drame de
la famille Weintraub est si bien écrit, qu’il en ressort une infinie tristesse
qui me bouleversa profondément à l’époque où je découvris Hypérion. Et, il faut bien le reconnaître, l’émotion est littéralement
absente de cette Étrange Histoire de
Benjamin Button, ce qui, mine de
rien, est problématique pour ce genre d’œuvres cinématographiques a grand
spectacle. Ainsi, autant le triste destin de Rachel me toucha, autant celui du
père Button me laissa froid, et pas qu’un peu. Pourtant, les deux histoires ne
sont pas si éloignées que ça l’une de l’autre. Mais là où dans Hypérion, donc, l’émotion était à son
comble, celle-ci est quasiment absente dans Benjamin
Button, sauf, vers la toute fin du film, quand, un Brad Pitt visiblement
peu concerné par la chose et étonnement terne, prend la décision de quitter sa
famille, ainsi que, lorsque dans les dernières minutes, il meurt dans les bras
de celle qu’il a toujours aimé. Et si ces deux scènes m’ont touchés, cela fait
bien peu vu la longueur du film – prêt de trois heures – et, personnellement,
cela ne rattrape en rien l’ensemble que j’ai trouvé tout juste sympathique à
regarder, mais sans plus : émotions absentes, personnages stéréotypés, scénario
sans grande surprise et sans prise de risque : on se croirait devant une espèce
Forrest Gump à la sauce fantastique où
des scènes sont ajoutées sans aucune autre justification que de nous montrer ce
que fut le vingtième siècle pour les américains : fin de 14/18, Seconde Guerre
Mondiale, moto et blousons en cuir, Beatles, conquête spatiale (hop, une fusée
décolle tandis que Brad Pitt et Cate Blanchett copulent) et, puisque l’histoire
se déroule à la Nouvelle Orléans, on finit avec Katrina. D’ailleurs, à ce propos,
j’ai trouvé cette inclusion littéralement inutile, voir limite ridicule, vu
qu’elle n’apporte rien au déroulement de l’intrigue, mais bon, on connaît nos
amis d’outre atlantique, la moindre petite catastrophe à la mode (locale, cela
va de sois, parce que, lorsqu’il y a 300000 morts en Asie du sud-est, tout le
monde s’en moque) se doit d’être montrée un peu partout. Dans le même ordre
d’idée, ce serait comme si un film français, se déroulant sur plusieurs
générations dans la ville de Toulouse, se ferait écho de l’explosion de l’usine
AZF, mais sans aucun lien avec les personnages et le scénario. Ridicule ? C’est
ce que je pense ! Mais bon, ce qui sauve un tout petit peu cette Étrange Histoire de Benjamin Button,
c’est peut être ce savoir faire hollywoodien, et l’habitude qu’ils ont de
réaliser ce genre de films à grands spectacles vu et revus depuis des lustres.
Et encore, dans le genre, personnellement, il y a bien mieux. Alors, que reste-t-il
au final ? Et bien, tout juste Cate Blanchett, qui, contrairement à un Brad
Pitt amorphe et méconnaissable (mais pas par les prouesses numériques mais par
son talent d’acteur visiblement en congés ce jour là), est crédible, du début à
la fin, qu’elle ait 18 ou 80 ans, on y croit dur comme fer. Et, finalement, de part
son talent et son implication, elle est l’une des rares à surnager dans ce
marasme peut être légèrement sympathique à regarder sur le coup, mais que l’on
oubliera bien vite, tout en se demandant, question oh combien cruciale,
pourquoi et comment les médias et les critiques ont pu le porter aux nues ?
Cela restera à mes yeux un mystère insondable et incompréhensible…
Points
Positifs :
-
Le postulat de départ, plutôt singulier – un homme nait vieux et rajeunit au
fil des ans – mais qui n’en reste pas moins intéressant. D’ailleurs, tout cela
est fort bien fait et l’on adhère rapidement à la chose.
-
Un film qui, malgré ses défauts – et ils sont nombreux – a tout de même le
mérite de se laisser regarder et que, curieusement, on ne déteste pas
totalement. Probablement le fameux savoir faire américain…
-
La performance de Cate Blanchett, impeccable et tout bonnement crédible tout au
long du film. Au moins, dans son cas, il n’y a rien à redire pour ce qui est de
son implication.
-
Les amateurs de films à la Forrest Gump
seront probablement aux anges.
Points
Négatifs :
-
Un sous Forrest Gump a la sauce
semi-fantastique mais sans l’émotion que l’on peut ressentir en regardant le
film avec Tom Hanks – et encore, c’est quelqu’un qui n’aime pas ce long métrage
qui dit cela, c’est pour dire. Une construction quasi-identique avec des
inspirations encore plus ridicules à chercher du coté de Titanic…
-
C’est tellement convenu, prévisible, sans émotions, et, en plus, cela dure des
plombes !
-
Un Brad Pitt absolument pas concerné par son rôle et qui a dut se contenter de
prendre son cachet.
-
Si vous souhaitez découvrir l’histoire d’une personne qui rajeunit au fil des
ans, lisez donc Hypérion, c’est d’un
tout autre niveau !
Ma
note : 5,5/10
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