LA
QUÊTE DE L'OISEAU DU TEMPS – L'ŒUF DES TÉNÈBRES
« Le
Temps... Akbar n'est rien !... Ni le Nid... Ni Ramor !... C'est le Temps qui
est tout ! Il est la cause, le principe originel... Et lorsque la tentation
s'empare du mythe... lorsque l'homme s'oppose à l'univers et le bouscule, c'est
au mythe de rétablir l'ordre ! » Ainsi s'exprime
le Gardien du Nid lorsque Bragon, Pélisse, Bulrog et messire l'Inconnu
s'enfuient du Doigt du Ciel, emportant avec eux l'Œuf des Ténèbres qui y était
caché. Ils sont accompagnés de Kiskill, servante des dieux qui a perdu son
immortalité et ses pouvoirs en même temps que sa virginité dans les bras d'un
Élu qui n'est autre que... messire l'Inconnu. C'est tous ensemble qu'ils
devront parcourir la dernière étape de la Quête. Et c'est bien contre le temps
que la course s'est engagée, car il ne reste plus que deux jours pour rejoindre
Mara avec l'Œuf. Ramor, bien que toujours enfermé dans la conque, devient de
plus en plus fort, et Mara ne saurait le contenir sans l'aide de l'Œuf.
La Quête de l'Oiseau du Temps – L'Œuf des Ténèbres
Scénario
: Serge Le Tendre
Dessins
: Régis Loisel
Couleurs : Régis
Loisel
Couverture : Régis
Loisel
Editeur
: Dargaud
Genre : Fantasy
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 12
janvier 1987
Nombre
de pages : 64
Mon
avis : Il est coutume de dire que toutes
les bonnes choses ont une fin, et dans le cas qui nous préoccupe aujourd’hui,
deux choses me paraissent évidentes : tout d’abord, avec L’Œuf des Ténèbres prend
fin le premier cycle de La
Quête de l’Oiseau du Temps accessoirement, le plus connu et celui qui
aura marquer toute une époque, mais aussi, que oui, mille fois oui, que cette
saga fut sublime, et je pèse mes mots ! Mais bon, après trois premiers
albums qui flirtaient allègrement avec la perfection, qui pouvait encore en
douter ? Les éternels pessimistes ? Certes, mais je vous rassure tout
de suite : ce dernier tome fut a la hauteur de nos espérances !
Ainsi, une fois de plus, nous retrouvons tout ce qui a fait la force de cette
œuvre, tout ce qui a fait que j’ai été captiver de bout en bout, quasiment de
la première page du premier tome a la dernière du quatrième, c’est-à-dire, un scénario
intéressant et parfaitement maitrisé, des personnages, de premier plan ou
secondaires tout simplement réussis et qui possèdent tous un petit quelque
chose qui fait qu’on s’y attache très facilement, un humour savamment dosé et
qui ne tombe pas dans l’excès comme ce pouvait être le cas dans d’autres œuvres
datant de la même époque, un certain érotisme dut au personnage de Pélisse mais
qui ne tombe jamais dans le vulgaire voir le pornographique, mais aussi et
surtout, car comment ne pas le citer, les somptueuses planches du sieur Loisel,
force est de constater que cet ultime tome qui clôt donc ce premier cycle est à
la fois prévisible et complètement inattendu ! Prévisible, dans le sens où
l’on se doute bien que nos héros finiront bien par le trouver ce fichue
volatile dont on nous rabat les oreilles depuis le début, mais inattendue de
part une fin tout simplement surprenante, qui prend le lecteur de court de par
les multiples rebondissements de celle-ci, la destinée de certains
protagonistes ainsi que ce côté doux-amer qui en aura fait pleurer plus d’un… Un
final bien moins joyeux que ce à quoi l’on aurait pu s’attendre mais qui n’en
clôt pas moins de superbe façon une saga qui aura donc été parfaite de bout en
bout. Bien évidemment, je n’en dirais pas davantage afin de ne pas gâcher
l’effet de surprise pour ceux et celles qui n’auraient pas encore lu cette
magnifique Quête de l’Oiseau du Temps,
disons juste que de nouveaux protagonistes feront leur apparition, que des
révélations seront faites et que tout le monde, bien au contraire, n’en sortira
pas indemne… mais aussi, attendez-vous a tout, surtout à l’inattendu ! Et
donc, vous l’avez compris, j’ai bien évidement été enchanté par cet Œuf
des Ténèbres, et d’ailleurs, je dois reconnaitre que j’ai rarement eu
l’occasion de lire une fin qui clôt d’aussi belle façon une saga en plusieurs
volumes – bien évidemment, ce n’est pas la première fois mais, mine de rien,
souvent, à force d’attendre monts et merveilles, on finit par être déçu devant
le résultat final, or, ici, ce n’est pas du tout le cas. D’ailleurs, puisque je
parle de bande dessinées en plusieurs tomes, comment ne pas souligner que dans
le cas présent, peut être que l’un des points forts de cette Quête de
l’Oiseau du Temps, justement, c’est d’être finalement assez courte en égard
des critères actuels ou maintes séries s’étalent en longueur, dépassant souvent
la dizaine de volumes voir davantage alors que cela ne se justifie nullement. Quatre
volumes uniquement peut-être, mais du bon, du très bon même, et franchement, je
pense que bien des auteurs devraient s’en inspirer. Quoi qu’il en soit, et
comme cela m’est déjà arrivé en d’autres occasions, il m’aura fallu bien du
temps pour me décider à découvrir cette saga, et après coup, je ne peux
m’empêcher de me dire : « mais comment ai-je fait pour passer
presque aussi longtemps à côté d’un tel chef d’œuvre !? » Mouais,
question plus que pertinente et d’ailleurs, j’encourage vivement tout bon
amateur de BD qui se respecte, s’il ne l’a jamais fait, à découvrir cette saga,
car franchement, elle est excellente. En tout cas, et en guise de conclusion,
je ne pouvais finir qu’en remerciant les auteurs, Le Tendre et Loisel, pour
cette quête tout simplement sublime et qui m’aura fait passer de fort bons
moments. Ce n’est pas tous les jours que je le fait, mais eux, ils le méritent
amplement !
Points
Positifs :
-
Une conclusion a la hauteur de nos espérances et dans la lignée de la saga
depuis ses débuts, c’est-à-dire qu’elle est excellente. Indéniablement, La Quête de l’Oiseau du Temps – du moins,
ce premier cycle – est parfait de bout en bout et fait partie de ces rares œuvres
que tout amateur de BD se doit d’avoir lu au moins une fois dans sa vie !
-
Ce final, si triste et qui en aura fait pleurer plus d’un… il faut dire –
attention aux spoilers – que lorsque le lecteur apprend ce qu’est vraiment
Pélisse, cela fait un sacré choc ! Sur ce point, Serge Le Tendre nous
offre un scénario d’une rare subtilité, à mille lieux des fades canons actuels –
voir aussi le sort de Bulrog, un personnage qui aura bien évolué au fil de la
saga.
-
Les dessins de Loisel, bien entendu. Certes, ce n’est pas une surprise mais il
faut rendre à César ce qui lui appartient, c’est-à-dire, reconnaitre que ceux-ci
sont pour beaucoup pour la réussite de La
Quête de l’Oiseau du Temps.
-
Un dernier tome plus sombre que les précédents mais qui n’en possède pas moins
quelques scènes plus légères, une des marques de fabrique de la saga tout au
long de celle-ci.
Points
Négatifs :
- Je
sais que c’est presque une hérésie, pour les puristes, que je dise une telle
chose mais comme je l’avais souligner lors de mes précédentes critiques, je
pense que les plus jeunes d’entre nous auront un peu de mal avec cette BD d’une
autre époque et cette Fantasy à la papa qui n’a plus vraiment court de nos
jours. Certes, ce n’est nullement un défaut, mais bon, pour certains, oui…
Ma
note : 8,5/10
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