dimanche 29 avril 2018

DE CAPE ET DE CROCS – LUNA INCOGNITA


DE CAPE ET DE CROCS – LUNA INCOGNITA

En garde ! Nos héros sont de retour pour la suite de leurs trépidantes aventures. Le renard Armand Raynal de Maupertuis et le loup Don Lope de Villalobos y Sangrin, accompagnés d’Eusèbe le lapin, de Raïs Kader le Janissaire, d’Hermine la bohémienne et de la mystérieuse et belle Séléné, s’embarquent sur un bateau volant vers la Lune, à la poursuite du sélénite Prince Jean qui a enlevé leurs compagnons. Le maléfique Mendoza entourés de ses sbires suivent de près grâce à une fusée construite par le savant fou Bombastus Johannes Theophrastus Alma Gestus Wernher Von Ulm. Il paraît que sur la Lune, l’or pousse sur les arbres ! En route donc, à la recherche du trésor ! Pendant que nos amis découvre l’alunissante terre Lunaire et font la connaissance avec les autochtones, le Prince Jean complote un coup d’état…


De Cape et de Crocs – Luna Incognita
Scénario : Alain Ayroles
Dessins : Jean-Luc Masbou
Couleurs : Jean-Luc Masbou
Couverture : Jean-Luc Masbou
Editeur : Delcourt
Genre : Cape et Épée, Aventure
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 21 avril 2004
Nombre de pages : 48

Mon avis : Plus de Terra Incognita mais une Luna Incognita pour ce sixième tome de cette sympathique bande dessinée du duo Ayroles et Masbou qu’est De Cape et de Crocs où nos héros, Don Lope de Villalobos Y Sangrin, Armand Raynal de Maupertuis, Eusèbe, Le Raïs Kader, Hermine et Séléné, parviennent enfin, après avoir traverser l’espace dans un curieux bateau (n’allez pas vous poser la question de comment ils peuvent respirer dans le vide spatial etc., après tout, ne sommes nous pas dans un monde merveilleux et ne croyait t’on pas, à l’époque, le XVIIème siècle, que l’on pouvait ainsi voyager entre les astres ?), a parvenir sur notre satellite. Ainsi, dans un alunissage qui m’a davantage plus fait penser à Tintin dans On a marché sur la Lune, qu’a Apollo 11, nos héros débarquent dans un paysage désolé, qui ne dénote pas avec la réalité et auquel le lecteur ne s’attendait, malgré tout, à ne pas trouver : après tout, s’il y a des Sélénites, la physionomie lunaire ne devrait elle pas être légèrement différente ? Question logique, mais rassurez vous, assez rapidement, et ce, de façon magistrale, nos héros vont être confronter aux habitants de notre satellite, même si le premier contact leur fait penser qu’ils sont arrivés aux portes de l’enfer : ainsi, l’arrivée au beau milieu d’une foule tout droit sortie d’un tableau de Bruegel l’ancien, l’un des grands moments de l’album, et situation cocasse s’il en est, car bien entendu, les Sélénites sont fort proches des Terriens, du moins physiquement, car pour ce qui est du reste, culture, architecture, mode de pensée, etc., même si les ressemblances sont légions, il existe tout de même quelques différences notables. Mais cela, le lecteur apprendra à les connaître au fil des pages d’un album où l’action prime moins que ces prédécesseurs, ce qui est normal puisqu’un nouvel univers nous est présenté et que l’on suit longuement nos protagonistes dans leurs premières approches de l’astre lunaire. Mais ils ne sont pas seuls, le Prince Jean et les pirates les ont précédés tandis que Mendoza les y rejoint assez rapidement, ce qui promet de sacrés ennuis pour la suite. Passez la phase découverte, y compris avec le souverain légitime de la Lune, quelques interrogations que l’on traîne depuis pas mal de tomes (La farouche et fière Hermine est elle la fille perdue du Raïs Kader, l’ingénue et romantique Séléné celle du couple royal comme tout le laisse supposer ou peut être pas finalement ?), une nouvelle quête s’offre pour nos deux compères, Don Lope et Armand, retrouver le Maître d’armes, personnage semi-légendaire et accessoirement seul homme capable de s’opposer avec efficacité aux ambitions retrouvées du Prince Jean. Et tandis que de nouveaux obstacles se mettent sur leur route, que cela soit à dos de chevaux ou de canards (sic !), nos deux héros partent pour un nouveau voyage, cette fois ci dans les merveilleux et mystérieux paysages lunaires. Bref, une fois de plus, l’intrigue sait se renouvelée et rester suffisamment captivante pour tenir en haleine le lecteur qui n’a qu’une seule hâte, découvrir la suite !


Points Positifs :
- Nos héros arrivent enfin sur la Lune après moult aventures et cette arrivée marque, naturellement, un tournant majeur dans la saga puisque, désormais, ils ne la quitteront plus. De plus, le lecteur, lui, va découvrir, au fil des pages, cette vision si spéciale de notre satellite, fortement inspirée de celle d’un certain… Cyrano de Bergerac.
- L’on retrouve avec plaisir des protagonistes qui nous sont familiers et que l’on ne peut qu’apprécier, mais aussi, un humour qui fait toujours aussi mouche, tout un tas de références culturelles mais aussi un scénario qui nous tient toujours autant en haleine.
- Pour ce qui est des dessins, c’est sans la moindre surprise que Jean-Luc Masbou nous livre une prestation a la hauteur de ce qu’il nous avait habituer jusqu’ici.
- Une couverture tout simplement excellente.

Points Négatifs :
- Hum, c’est moi où Mendoza, Bombastus et compagnie arrivent sur la Lune beaucoup trop rapidement ? Après tout, il aura fallut construire cette fameuse fusée lunaire, non ?!
- Même si cela est peut-être moins flagrant qu’auparavant, il est clair qu’il faut posséder un sacré bagage culturel pour pouvoir apprécier une œuvre comme celle-ci. Un exemple dans ce sixième volume : si vous ne connaissez pas les œuvres de Cyrano de Bergerac, vous ne comprendrez pas cette vision de la Lune et la manière dont on y accède…

Ma note : 8/10

L’ÂGE DE LA DÉRAISON – L’ALGÈBRE DES ANGES


L’ÂGE DE LA DÉRAISON – L’ALGÈBRE DES ANGES

1722 : deux ans ont passé depuis que les alchimistes de Louis XIV ont précipité une comète sur Londres, dévastant une grande partie de l'Europe. Les véritables instigateurs de cette catastrophe ne sont cependant pas les Français, mais de mystérieuses sortes d'anges dont le but est d'anéantir l'humanité. Dernier espoir pour l'Homme : mettre au point une algèbre angélique afin de lutter contre ses ennemis immatériels. C'est à cette tâche que vont s'atteler Isaac Newton et son apprenti, le jeune Benjamin Franklin, réfugiés à Prague à la cour du Saint-Empereur romain germanique. C'est aussi à quoi s'efforce l'ancienne favorite de Louis XIV, Adrienne de Montchevreuil, luttant pour sa survie dans une France livrée aux brigands, avec son nourrisson et son impénétrable protectrice, Véronique de Crécy. De même, bien que d'une manière moins « scientifique », Red Shoes, un chaman choctaw, tente d'apporter sa pierre à l'édifice en traversant l'Atlantique avec une délégation de colons américains, parmi lesquels le puritain Cotton Mather et le pirate Barbe-Noire, inquiets du sort de l'Ancien Monde. Leurs aventures respectives vont les rassembler à Venise, sous domination turque où doivent s'affronter les forces de Pierre le Grand de Russie et de Charles XII de Suède...


L’Âge de la Déraison – L’Algèbre des Anges
Auteur : Gregory Keyes
Type d'ouvrage : Fantasy, Uchronie
Première Parution : 30 mars 1999
Edition Française : 08 mars 2007
Titre en vo : The Age of Unreason – A Calculus of Angels
Pays d’origine : États-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Jacques Chambon
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 544

Mon avis : Nous voila donc avec le deuxième tome du cycle de Greg Keyes, L’Âge de la Déraison, cet Algèbre des Anges où le lecteur suit, une fois de plus, les péripéties du jeune Benjamin Franklin et de la belle Adrienne de Montchevreuil (chacun de son coté, cela va de soit) dans une Europe dévastée par la chute d’une comète sur Londres, provoquée par les alchimistes de Louis XIV, et littéralement en proie au chaos et a la guerre, tandis que de nouvelles menaces se font jour, du coté de la Russie plus précisément. Bien évidement, le lecteur qui aura aimé le premier tome retrouvera avec plaisir des personnages qu’il a appris a connaître et qui lui sont désormais familiers, de même qu’une intrigue qui, petit a petit, tout en se complexifiant, commence a dévoiler quelques réponses (oh, mais juste un chouïa, c’est qu’il y a quatre volumes en tout) aux questions que l’on pouvait se poser au sujet de ces mystérieux et inquiétants Malakims, dont on comprend bien qu’ils ne veulent pas le plus grand bien à l’espèce humaine. Mais pour ce qui est du lecteur, même s’il a aimé Les Démons du Roi-Soleil et que ce fut avec une impatience certaine qu’il attendait de se plonger dans sa suite, il faut qu’il sache que l’on lui souhaite bien du courage ; prenez les protagonistes par exemple, déjà, dans le premier tome, ceux-ci étaient fort nombreux, et si l’on pouvait s’attendre a que de nouvelles têtes viennent remplacer fort justement ceux qui sont tombés au champ d’honneur, il était difficile d’imaginer que celles-ci seraient aussi nombreuses, et pas des moindres d’ailleurs puisqu’un troisième personnage principal fait son apparition des les premières pages, Red Shoes, un indien un petit peu (beaucoup) sorcier sur les bords et qui prend rapidement une importance qui le place a égalité avec Franklin et Adrienne, rien que ca. Sur ce point, il est intéressant il me semble de revenir sur ce personnage. Personnellement, je n’ai jamais été attiré plus que cela par les indiens d’Amérique du nord et leur culture, certes, je ne suis pas novice sur celle-ci mais bon, disons que ce n’est pas véritablement ma tasse de thé. Par contre, ce Red Shoes donne immédiatement envie que l’on s’y intéresse (enfin, pour moi, c’est le cas), du moins autant aux légendes évoquées qu’a ces curieux « enfants de l’ombre ». Mais l’arrivée d’un indien, avec tout le folklore qui l’accompagne (dans le sens noble du terme) dans le récit est à mon avis une excellente trouvaille, ne serais ce que pour faire le parallèle entre les différentes façons dont les diverses cultures humaines « voient » les Malakims. Ceci étant dit, d’autres nouveaux font leur apparition, comme le Tsar Pierre bien évidement, Lenka qui aura un important rôle à jouer, Hercule d’Argenson et surtout le mystérieux Capitaine Frisk, personnage a la classe évidente et qui nous révélera bien des surprises. D’ailleurs, il est incroyable de voir a quel point l’auteur a sut créer ou utiliser des protagonistes hauts en couleurs pour la plupart, qu’il les aient inventer comme pour Crécy (quoi que, on devine les sources d’inspiration) ou qu’ils aient véritablement exister, au point que bien souvent, le lecteur ne peut que regretter que chacun n’ait pas la place qu’il mérite au vu de son charisme évidant et que d’autres soient a peine utiliser voir oublier. Surtout qu’entre les habituels, les nouveaux et les « revenants » qui viennent faire un petit coucou, il y a de quoi faire. Pour l’intrigue, ou plutôt devrais-je dire les intrigues, nous nous retrouvons dans la lignée du tome un et celle-ci (celles-ci) est (sont) toujours aussi passionnante (s) : que cela soit du point de vu de Franklin, d’Adrienne ou de Red Shoes, le lecteur a droit a un magnifique voyage, parcourant milles lieux, moult citées, allant de rebondissements en coups de théâtre (certes parfois un peu trop faciles voir tirer par les cheveux, hélas) et découvrant des cultures et des légendes aussi variées que celle du Golem a Prague, d’un certain voyage dans la Lune qui emprunte un peu à Cyrano de Bergerac mais qui pourra également, si l’on soit un temps soit peu curieux de nature, a s’intéresser a la rivalité entre Pierre et Charles XII de Suède (figure historique que je ne connaissais pas alors que celui-ci mérite le détour), aux Janissaires etc. Bref, c’est un univers riche, crédible que nous propose Greg Keyes, et ce, malgré le fait que l’on nage incontestablement en pleine Fantasy (sans oublier les petits cotés Steampunk et uchroniques, forcement) : croyez vous donc qu’il existe une si grande différence, de prime abord, entre une Adrienne de Montchevreuil et un magicien d’Heroic Fantasy (et je ne parle même pas de Red Shoes qui lui est ouvertement un sorcier) ? Apparemment, non, sauf que dans le premier cas, tout est explicable scientifiquement parlant (enfin, en fait… mais chut, les révélations, ce n’est pas pour tout de suite), dans l’autre, ce n’est que de la magie. Pour des raisons personnelles, L’Algèbre des Anges est probablement mon volume préféré de la saga, mais comment ne pouvait-il en être autrement lorsqu’une bonne part de l’action se déroule dans la magnifique ville de Prague, magnifique citée que j’ai eu le plaisir le visiter a deux reprises,  ainsi qu’a Venise, autre ville qui ne m’est pas inconnue, ce qui, bien entendu, n’aura fait que renforcer mon immersion lors de ma lecture…


Points Positifs :
- Le plaisir de retrouver la suite d’une saga qui avait brillé dans son premier tome par sa franche originalité de temps – le 18em siècle – mais aussi par son habile mélange entre uchronie et fantasy.
- Si l’on retrouve avec plaisir les têtes d’affiches du premier volume, comme Benjamin Franklin, Adrienne de Montchevreuil ou Crécy, de nouveaux personnages hauts en couleurs font leur apparition comme Red Shoes, Frisk, Lenka ou Pierre le Grand.
- L’amateur d’histoire sera ravi puisque Greg Keyes nous régale dans son utilisation de figures historiques, certaines connues, d’autres un peu moins. Ainsi, si Pierre le Grand n’était pas un illustre inconnu, loin de là, une figure flamboyante comme Charles XII de Suède fut une véritable révélation !
- L’arrivée de Red Shoes, jeune shaman indien et qui nous permet de découvrir une autre vision des Malakims.
- Prague, Venise, un Londres dévasté par un météore… on en voit du pays dans ce second volume.

Points Négatifs :
- Comme cela avait été le cas dans le premier tome, ce second volet de L’Âge de la Déraison n’échappe pas a quelques raccourcis un peu trop faciles, quelques personnages un peu stéréotypés, etc.
- Quelques coquilles parsèment la traduction par moments, ce qui gâche un peu le plaisir de la lecture.

Ma note : 8/10

samedi 28 avril 2018

BLACK MIRROR – SAISON 3


BLACK MIRROR – SAISON 3

Nosedive : Dans une société régie par la cote personnelle, Lacie veut tout faire pour obtenir l'appartement de ses rêves. Quand son amie d'enfance au statut irréprochable lui demande d'être sa demoiselle d'honneur, Lacie voit l'opportunité d'améliorer sa note et réaliser ses rêves.
Playtest : Pour financer la fin de son tour du monde, un jeune homme en quête d'aventure accepte de tester un système de jeu vidéo en réalité augmentée directement relié à son cerveau. Il va vivre une expérience plus intense que prévue.
Shut Up and Dance : Plusieurs personnes se font pirater et sous la menace de voir leurs vies ruinées par la mise en ligne d'informations compromettantes les concernant, se retrouvent à suivre les instructions absurdes et risquées des pirates.
San Junipero : En 1987, dans une ville de bord de mer, une jeune femme timide et une fêtarde extravertie nouent un lien puissant qui semble défier les lois de l'espace et du temps.
Men Against : Dans un monde après-guerre, une unité militaire d'élite est chargée de tuer les humains dégénérés qui se cachent. L'un des nouveaux membres va malgré lui découvrir la réalité cachée par son équipement de haute technologie.
Hated in the Nation : Une série de meurtres sanglants frappe les cibles au cœur de bad buzz dans les médias britanniques. Les policiers chargés de retrouver le coupable découvrent son arme inédite mais surtout ses motivations.


Black Mirror – Saison 3
Réalisation : Charlie Brooker
Scénario : Charlie Brooker
Musique : Tyler Ortega
Production : Zeppotron, Netflix
Genre : Anticipation
Titre en vo : Black Mirror – Season 3
Pays d’origine : Royaume-Uni
Chaîne d’origine : Netflix
Diffusion d’origine : 21 octobre 2016
Langue d'origine : anglais
Nombre d’épisodes : 6 x 60 minutes

Casting :
Bryce Dallas Howard : Lacie Pound
Alice Eve : Naomi Blestow
Cherry Jones : Susan
James Norton : Ryan
Alan Ritchson : Paul
Wyatt Russell : Cooper
Hannah John-Kamen : Sonja
Wunmi Mosaku : Katie
Ken Yamamura : Shou Saito
Alex Lawther : Kenny
Jerome Flynn : Hector
Gugu Mbatha-Raw : Kelly
Mackenzie Davis : Yorkie
Malachi Kirby : Stripe
Michael Kelly : Arquette
Madeline Brewer : Raiman ADR
Ariane Labed : Catarina
Sarah Snook : Medina
Kelly Macdonald : Karin Parke
Faye Marsay : Blue Corson
Benedict Wong : Shaun Li
Jonas Karlsson : Rasmus Sjoberg
Joe Armstrong : Nick Shelton

Mon avis : La première saison de Black Mirror m’était apparu comme une excellente surprise et j’avais été on ne peut plus emballer par cette série britannique d’anticipation qui, sous couvert d’histoires flirtant allègrement avec la science-fiction, était en fait une critique acerbe et en règle de nos sociétés occidentales ainsi que de leur dépendance au tout numérique, que ce soit les réseaux sociaux, les émissions de téléréalité débiles ou internet en règle générale. Du coup, j’attendais énormément de la seconde saison, un peu trop, sans nul doute, d’où, une certaine déception au final, ce, alors qu’en fait, celle-ci n’en restait pas moins assez bonne dans l’ensemble. Mais le mal – ah, beaucoup de séries aimeraient avoir des maux aussi bons que ceux de la seconde saison de Black Mirror – était fait et c’était donc avec une certaine méfiance que je me suis lancé dans le visionnage de la troisième saison. Une saison qui, au passage, bouleversait la donne, et ce, pour deux raisons : d’abord, par le fait que celle-ci était plus longue avec ses six épisodes, ensuite, par la production de Netflix, la plateforme de streaming sautant sur l’occasion et sur le succès de la série. Pourtant, d’entrée de jeu, mes craintes furent tout bonnement balayées dès le premier épisode de la saison, probablement un des tous meilleurs depuis que Black Mirror existe : il faut dire que celui-ci, franchement drôle mais terriblement juste puisque nous montrant une société dans laquelle l’homme vit sous la dictature des réseaux sociaux et de la manière dont les autres nous perçoivent, enfin, plus précisément, nos publications, est l’exemple parfait de ce qu’est un bon épisode de Black Mirror, c’est-à-dire, qu’en le regardant, on ne peut que craindre un futur qui n’est peut-être pas si éloigner que cela… Passer cette entrée en matière fort prometteuse, suivent deux épisodes sympathiques – Playtest et Shut Up and Dance – mais loin d’être du même niveau d’excellence. Le problème, c’est que la suite est encore moins réussie et qu’un épisode comme San Junipero, s’il nous propose une belle histoire d’amour, n’en reste pas moins terriblement poussif dans son déroulement. On passera rapidement sur le très moyen Men Against qui tombe un peu comme un cheveu dans la soupe pour conclure, en beauté – heureusement – avec Hated in the Nation, excellent thriller cyberpunk qui met, lui aussi, en accusation, l’une des faces noires d’internet, je veux bien évidement parler du déferlement de haine d’une bonne partie de ses utilisateurs dans les réseaux sociaux et autres forums. Bref, vous l’avez compris, cette troisième saison de Black Mirror alterne entre l’excellent et le franchement moyen mais réussi tout de même, dans l’ensemble, a nous proposer de très bonnes histoires qui, une fois de plus, nous donnent a réfléchir sur ce que pourrait être notre futur très proche voir, soyons réalistes, sur notre propre présent. Dommage tout de même que sur six épisodes, deux soient beaucoup trop moyens pour être honnêtes car, sinon, la série aurait flirté allègrement avec l’excellence des débuts…


Points Positifs :
- Même si tout n’est pas parfait dans cette troisième saison, il est clair que l’on retrouve avec plaisir toutes les recettes qui ont fait le succès de cette série depuis ses débuts, c’est-à-dire, une belle critique acerbe d’internet, des réseaux sociaux, etc.
- Le premier épisode, Nosedive est un des tous meilleurs de Black Mirror, toutes saisons confondues ! Il faut dire que cette belle critique des réseaux sociaux et de la manière dont on se met en scène afin d’avoir l’approbation de nos abonnés – les fameux pouces de Facebook, par exemple – est un pur bijou qui, au demeurant, fait un peu peur vue la tournure prise par les événements… mais, paradoxalement, cet épisode est très drôle également.
- Le dernier épisode, Hated in the Nation, qui est un bon thriller et, surtout, une critique en règle du déferlement de haine que l’on peut retrouver sur le net, que ce soit dans des forums de discussions ou sur les réseaux sociaux.
- Playtest et Shut Up and Dance sont deux épisodes inférieurs aux deux précédemment cités mais qui n’en restent pas moins réussis.
- Comme a chaque fois, nous avons droit à un fort bon casting.
- Six épisodes pour cette troisième saison, voilà une bonne nouvelle !

Points Négatifs :
- Nous avons droit a une fort belle histoire d’amour dans l’épisode San Junipero mais qu’est ce que c’était poussif, que de longueurs. Dommage…
- Un peu bof Men Against car si l’idée de critiquer la manipulation mentale des soldats était plutôt une bonne chose – surtout que ce n’est pas forcément de la SF, bien au contraire – le résultat final est loin d’être a la hauteur de nos espérances et cet épisode s’avère être le moins bon de la saison.

Ma note : 8/10

mercredi 25 avril 2018

DISQUE-MONDE – LE NOUVEAU VADE-MECUM


DISQUE-MONDE – LE NOUVEAU VADE-MECUM

Pieds tendres et vieux routards : oui, le Disque-Monde est une étrange planète. Peuplée d'étranges résidents. C'est un monde fascinant. Déconcertant. Dangereux aussi. C'est pourquoi Terry Pratchett, son chroniqueur, et Stephen Briggs, son géographe, ont concocté ce guide encyclopédique illustré, indispensable compagnon du voyageur et du curieux. Histoire et géographie, flore et faune, sociétés, us et coutumes, religions, gastronomie, personnalités remarquables (toutes espèces confondues) de la jette-sept, le Vade-Mecum aborde tout ce qu'il convient de savoir et comprendre avant de se risquer sur le Disque-monde. Ou de ne pas s'y risquer.


Disque-Monde – Le Nouveau Vade-Mecum
Auteur : Terry Pratchett
Illustrateur : Stephen Briggs
Type d'ouvrage : Encyclopédie
Première parution : 18 août 1994
Edition française : 28 septembre 2006
Titre en vo : The Discworld Companion
Pays d’origine : Grande-Bretagne
Langue d’origine : anglais
Traduction : Patrick Couton
Editeur : Atalante
Nombre de pages : 410

Mon avis : Après avoir achever ma lecture de l’intégralité des volumes des Annales du Disque-Monde – du moins, celles parues a ce jour en édition poche puisqu’il m’en manque un encore – œuvre culte du regretté Terry Pratchett, sans nul doute un des meilleurs auteurs britannique de ces quatre dernières décennies, aujourd’hui, c’est d’un ouvrage un peu particulier que je vais vous entretenir puisque ce Disque-Monde – Le Nouveau Vade-Mecum est une encyclopédie de la saga, bref, vous l’avez compris, un incontournable pour tous les fans de celle-ci. Et justement, il me semble inutile de signaler qu’il faut, bien entendu, être un inconditionnel de l’œuvre de l’auteur britannique pour apprécier à sa juste valeur cet ouvrage. Les autres n’y verront aucun intérêt où n’y comprendrons pas grand-chose. Mais reconnaissons que le Vade-Mecum est avant tout destiné à un public qui sait où il met les pieds et qui ne se contente pas uniquement des romans. Maintenant que les choses sont claires, le Vade-Mecum est il indispensable ? Objectivement, non. Ce n’est pas sa qualité que je mets en doute, après tout, il est plutôt agréable et complet, mais nul besoin de le posséder pour apprécier les romans du Disque-Monde qui se suffisent amplement en tant que tels. C’est juste un plus, pour les fans ultra, un peu comme moi, qui aiment de temps en temps le parcourir, au gré du hasard, pour se rappeler certains personnages, des lieux, dans quels livres ils apparaissent etc. Et encore, on ne peut pas dire que l’on obtiendra énormément d’informations, puisque souvent, ce sont des extraits déjà lus ici ou là que l’on nous propose. Et si les illustrations sont assez sympathiques, je trouve qu’elles ne sont pas nombreuses, ce qui en fait mon grief principal. Mais bon, malgré ce que j’ai écrit, j’ai apprécié ce Vade-Mecum, sachant pertinemment ce à quoi je m’attendais et je le recommanderais sans problème aux fans les plus atteints. Pour les autres, réfléchissez bien si vous souhaitez l’acquérir car il n’est pas vraiment indispensable.


Points Positifs :
- Une encyclopédie fort sympathique et qui ravira les fans les plus ultras des Annales du Disque-Monde qui trouveront dans les pages de cet ouvrage tout un tas d’informations intéressantes sur l’univers loufoque de Terry Pratchett.
- Les illustrations de Stephen Briggs.
- Un bien bel objet de la part des éditions Atalante et une illustration de couverture fort attirante.

Points Négatifs :
- Paru en 1994 dans sa version britannique et remis a jour pour sa présente édition dans nos vertes contrées, le Vade-Mecum fait tout de même l’impasse sur un bon tiers des ouvrages des Annales, du coup, il manque tout un tas de personnages, de lieux, etc.
- Malheureusement, il y a beaucoup trop de citations qui ne sont que de simples copiés/collés de dialogues ou de passages des romans.
- Si les illustrations de Stephen Briggs sont de qualité, force est de constater qu’elles ne sont pas nombreuses.
- Le genre d’ouvrage destiné, avant tout, aux fans les plus ultras d’une œuvre et qui se plaisent à collectionner tout ce qui a trait a celle-ci.

Ma note : 6,5/10

mardi 24 avril 2018

BLACK MIRROR – SAISON 2


BLACK MIRROR – SAISON 2

Be Right Back : Ash et Martha s'installent à la campagne, dans la maison où Ash a passé son enfance. Hélas, le lendemain, le jeune homme se tue sur la route. Aux funérailles, Martha apprend l'existence d'un service qui se sert de l'historique Internet des défunts pour simuler des conversations entre morts et vivants. Le soir même, la jeune femme reçoit un message électronique d'Ash... Martha s'habitue alors à vivre avec cette personnalité virtuelle animée par les nombreuses traces numériques qu'Ash a laissées sa vie durant.
White Bear : Une jeune femme presque totalement amnésique se réveille dans une chambre lugubre. Pour comprendre ce qui l'a menée là, elle explore d'abord la maison où elle se trouve, puis finit par sortir. Elle découvre un quartier froid et désolé : les habitants qu'elle aperçoit l'épient à l'aide de leurs smartphones, ignorent ses appels à l'aide, et s'enfuient quand elle se rapproche d'eux ; soudain un homme cagoulé descend d'une voiture, prend un fusil de chasse et commence à tirer sur elle...
The Waldo Moment : Jamie Salter est un comédien de seconde zone qui prête sa voix à Waldo, un ours bleu en images de synthèse. Après l'entrevue corsée d'un politicien du Parti conservateur qui pensait participer à une émission pour enfants, Waldo acquiert une popularité surprenante. De plus en plus impliqué dans la vie politique, Waldo en vient à se présenter aux élections locales ; mais Jamie ne se satisfait pas du succès de son personnage.
White Christmas : Joe se réveille dans une maison isolée où il côtoie Matt depuis cinq ans. Coincés par de fortes chutes de neige, ils s'apprêtent à célébrer Noël ensemble et Matt espère qu'ils vont enfin apprendre à se connaître. Matt commence donc par raconter son histoire et ce qui l'a mené dans ce trou perdu.


Black Mirror – Saison 2
Réalisation : Charlie Brooker
Scénario : Charlie Brooker
Musique : Tyler Ortega
Production : Zeppotron, Channel 4
Genre : Anticipation
Titre en vo : Black Mirror – Season 2
Pays d’origine : Royaume-Uni
Chaîne d’origine : Channel 4
Diffusion d’origine : 11 février 2013 – 16 décembre 2013
Langue d'origine : anglais
Nombre d’épisodes : 4 x 60 minutes

Casting :
Hayley Atwell : Martha Powell
Domhnall Gleeson : Ash Starmer
Lenora Crichlow : Victoria Skillane
Michael Smiley : Baxter
Tuppence Middleton : Jem
Daniel Rigby : James Salter, dit Jamie / Waldo
Chloe Pirrie : Gwendolyn Harris
Tobias Menzies : Liam Monroe
Jason Flemyng : Jack Napier
Christina Chong : Tamsin
Jon Hamm : Matt Trent
Oona Chaplin : Greta
Rafe Spall : Joe Potter
Janet Montgomery : Bethany
Natalia Tena : Jennifer

Mon avis : Grandement enthousiasmer par la première saison de Black Mirror, série britannique d’anticipation dont je devais être l’un des rares a ne pas avoir encore regardé, ce fut avec une certaine impatience que je suis plonger dans le visionnage de sa suite, cette fameuse seconde saison riche, cette fois ci, d’un épisode supplémentaire – eh oui, de trois on est passé a quatre ! Or, à mon grand désarroi, au bout de la moitié de la saison, j’étais, comment dire… un poil déçu. Ouh là, n’allez pas croire que cette seconde saison de Black Mirror n’ait pas été bonne, loin de là une telle idée même si ma phrase précédente peu le laisser supposer, non, disons que la première avait placée la barre tellement haut, avait tellement flirter avec la perfection que, du coup, j’avais un peu de mal a retrouver toutes les qualités de la série lors des deux premiers épisodes, bons, certes, mais loin d’être a la hauteur de ceux de la première saison. Fort heureusement, la suite, elle, sans atteindre elle aussi les sommets des débuts – il faut dire aussi que l’effet de surprise est passé et qu’il n’est pas facile de se renouveler a chaque fois – s’en sort bien mieux et entre l’excellent The Waldo Moment, qui donne a réfléchir mais dont le final, un peu débile, gâche un peu l’ensemble, et l’épisode « spécial noël », un peu plus long que d’habitude, s’avère être un sacré bon triller psychologique, il s’avère que Black Mirror, a défaut d’atteindre le même niveau d’excellence qu’était le sien lors de sa première saison n’en reste pas moins une bonne série qui, je n’en doute pas, ravira ses fans et les amateurs d’anticipation qui aiment réfléchir…


Points Positifs :
- Sans atteindre le niveau d’excellence proche de la perfection de la première saison, ces nouveaux épisodes de Black Mirror n’en restent pas moins assez bons dans l’ensemble voir très bons. Il faut dire que l’on retrouve avec plaisir des thématiques qui nous sont désormais familières et qui nous font réfléchir sur les défauts de notre société ainsi que sur la vacuité de notre dépendance a l’informatique, aux réseaux sociaux, etc.
- L’épisode The Waldo Moment est plutôt intéressant dans son propos pour ce qui est de l’engagement politique et de la manière dont on peu contrôler l’opinion.
- L’épisode White Christmas, bourré de surprises, s’avère être un bon petit thriller alors que l’on ne s’attendait absolument pas a cela au départ.
- Que de questions sur le deuil d’un être cher et sa « survivance » sur le net et par le biais de l’informatique dans l’épisode Be Right Back.
- Encore une fois, un casting excellent et varié.

Points Négatifs :
- L’effet de surprise des débuts est passé et, qui plus est, il faut reconnaitre qu’aucun de ces quatre nouveaux épisodes ne vaut ceux de la première saison.
- Quel dommage que The Waldo Moment s’achève par un final aussi exagérer, sans cela, il aurait frôlé la perfection.
- L’épisode White Bear est sympa, se laisse regarder et surprend le spectateur, cependant, il apparait un peu comme le moins réussi depuis le début de cette série.
- Une saison de quatre épisodes, c’est un de plus que dans la première mais toujours trop peu.

Ma note : 7,5/10