mardi 10 avril 2018

DE CAPE ET DE CROCS – LE MYSTÈRE DE L’ÎLE ÉTRANGE


DE CAPE ET DE CROCS – LE MYSTÈRE DE L’ÎLE ÉTRANGE

Deux fiers bretteurs – l'un loup, l'autre renard – découvrent, grâce à une carte cachée dans une bouteille, l'existence du fabuleux trésor des îles Tangerines. De geôles en galères, nos deux gentilshommes s'embarquent pour une incroyable aventure avec pour compagnon le terrible Eusèbe, lapin de son état... Autour des îles Tangerines, brume et mystère s'épaississent. Armand Raynal de Maupertuis et Don Lope de Villalobos y Sangrin échappent de justesse à l'appétit des féroces cannibales de l'archipel. Ils se lancent à la poursuite des pirates qui, entraînant avec eux la belle Hermine, marchent à grands pas vers le trésor. Mais la route est semée d'embûches : bêtes monstrueuses, chausse-trappes et ponts branlants mèneront nos héros jusqu'aux entrailles d'un volcan. Ces cavernes que hantent de bien étranges créatures leur révèleront les rouages d'une inquiétante machination...


De Cape et de Crocs – Le mystère de l’île étrange
Scénario : Alain Ayroles
Dessins : Jean-Luc Masbou
Couleurs : Jean-Luc Masbou
Couverture : Jean-Luc Masbou
Editeur : Delcourt
Genre : Cape et Épée, Aventure
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 17 mai 2000
Nombre de pages : 48

Mon avis : Le mystère de l’île étrange, quatrième tome de la série De Cape et de Crocs, marque un premier tournant de taille dans la saga : désormais, le lecteur, qui, depuis le premier volume, s’attendait à une quelconque intrigue axé sur une chasse au trésor comme il en existe tant (ce qui n’est pas forcement désobligeant) aura compris que ce cycle, bien au contraire, l’entraînera dans bien d’autres chemins, forts éloignés de ce que l’on aurait pu penser au départ. D’ailleurs, pour ce qui est de voyager, les protagonistes de l’histoire en auront pour leur argent, mais pour le moment, chut, il est encore trop tôt. Certains pourront être surpris par la tournure que les événements commencent à prendre mais je pense néanmoins que ceux-ci ne sont pas très nombreux, après tout, de multiples petits indices parsemaient l’intrigue depuis le départ et faisaient penser que le postula de base, la chasse au trésor, n’était qu’un prétexte, et que l’on passerait à un moment ou un autre aux véritables enjeux de la saga. De même, les lecteurs les plus attentifs auront, au fil des pages des quatre volumes, eu des doutes sur les liens entre certains personnages, ou sur leurs origines ; les indices, dans le cas présent, sont légions, même si, en toute objectivité, une relecture s’impose forcement pour en apprécier toute la saveur et tous les trouver. Quoi qu’il en soit, la révélation finale de Bombastus, à l’avant dernière page de l’album, éclairera probablement la lanterne des plus perspicaces, voir surprendra les autres, mais en tout cas, tout le monde aura plus ou moins compris quelle sera à coup sur la destination du prochain voyage. Mais avant d’arriver là, il s’est tout de même passer des choses dans ce quatrième tome, Le mystère de l’île étrange, et pas qu’un peu ! Tout d’abord, je tenais à saluer le coup de génie graphique et la mise en scène qui ouvre cet album, où l’on retrouve, des la page de garde, nos deux compères dans leurs marmites, à se lamenter, dans le noir (d’ailleurs, la scène fait suite au final du volume précédant), et ce n’est que, après avoir décider qu’il fallait revenir sur scène et quitter, de fait, les coulisses (symboliser par l’obscurité de l’intérieur de la marmite), que le quatrième tome peut véritablement débuter. Celui-ci, toujours aussi drôle, rassurez vous, est diviser en deux parties : la première voit les différents protagonistes, chacun de leur coté, partir à la recherche du fameux trésor et le lecteur suit ainsi les pérégrinations de chaque groupe dans l’île principale de l’archipel, affrontant pour certains quelques dangers qui n’auraient pas fait tache dans L’Ile Mystérieuse de Jules Vernes. La deuxième, les voit tous arriver, les uns après les autres, dans ce qui ressemble au premier abord à des ruines d’une antique civilisation, mais qui s’avère être encore habiter, et par de bien curieux personnages : des guerriers mimes (qui forcement, miment de façon théâtrale leur trépas lorsqu’ils meurent et appellent à l’aide en silence), et toute une foule de personnages, du simple quidam a ce qui semble être un souverain, portant des masques, dans une salle de… théâtre ! Et ces rebondissements et ces révélations ont lieu dans ce qui restera comme l’un des grands moments de la série, la fameuse représentation théâtrale (encore plus drôle que la course poursuite du second album) où tous les protagonistes, ou presque, de l’histoire, se retrouvent sur scène, bien malgré eux, dans ce qui restera comme un grand moment de burlesque rarement atteint. Puis, sous les applaudissements, Bombastus fait sa révélation et le rideau tombe sur un excellant album, dans la ligne droite de ces prédécesseurs, bref, toujours aussi excellant.


Points Positifs :
- Un album oh combien important que ce quatrième volume de De Cape et de Cros puisque celui-ci marque un tournant indéniable dans le déroulement de la saga : en effet, a l’issu de celui-ci, le lecteur comprend que la chasse au trésor des débuts n’était qu’un leurre et que tout cela risque d’entrainer nos héros vers des cieux insoupçonnés jusqu’alors…
- Le plaisir de retrouver un univers et des personnages qui nous sont désormais familiers mais qui n’en restent pas moins toujours aussi attachants et… drôles. Bien évidement, il ne faut pas oublier les nombreuses références culturelles qui parsèment ces pages sans oublier un scénario écrit d’une main de maitre.
- La scène finale, qui se déroule dans un théâtre et où la quasi-totalité des protagonistes finissent par se rejoindre dans un grand moment de burlesque est l’une des plus drôles de la saga dans son intégralité.
- Bien évidement, on ne peut que louer, une fois de plus, les magnifiques dessins de Jean-Luc Masbou.
- Les Mimes qu’affrontent nos héros.
- Première apparition des singuliers Sélénites.

Points Négatifs :
- Le premier tiers de ce tome est peut-être – je dis bien peut-être – un poil inférieur mais cette impression est surtout due au fait que plus on avance dans l’album, plus on atteint des sommets qualitatifs insoupçonnés, et ce, jusqu’à un final époustouflant !
- Une fois de plus, je me dois de souligner que sans un certain bagage culturel, le lecteur passera a coté de bien des références qui sont le plus indéniable a cette œuvre.

Ma note : 8,5/10

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