ROXY MUSIC
Roxy Music
1 -
Re-Make/Re-Model (Bryan
Ferry) 5:14
2 - Ladytron (Bryan Ferry) 4:26
3 - If There Is
Something (Bryan
Ferry) 6:34
4 - Virginia Plain (Bryan Ferry) 2:58
5 - 2HB (Bryan Ferry) 4:30
6 - The Bob
(Medley) (Bryan
Ferry) 5:48
7 - Chance
Meeting (Bryan
Ferry) 3:08
8 - Would You
Believe? (Bryan
Ferry) 3:53
9 - Sea Breezes (Bryan Ferry) 7:03
10 - Bitters End (Bryan Ferry) 2:03
Roxy Music
Musicien : Roxy Music
Parution
: 16 juin 1972
Enregistré : 14
mars – 29 mars 1972
Durée : 45:37
Genre
: Glam Rock, Art Rock
Producteur : Peter Sinfield
Label : Island
Musiciens :
Bryan
Ferry : chant, piano
Brian
Eno : synthétiseur, bandes, chœurs
Andrew
Mackay : saxophone, hautbois
Phil
Manzanera : guitares
Graham
Simpson : basse
Paul
Thompson : batterie
Mon
avis : Jeudi dernier, je vous parlais de
l’excellent Rust
Never Sleeps, album de Neil Young, musicien qui a souvent été mis à
l’honneur sur ce blog depuis que celui-ci existe. Et donc, aujourd’hui, je
reste dans la même thématique mais dans un tout autre genre puisque je vais
m’intéresser au premier album d’un groupe dont je n’ai jamais eu l’occasion de
parler sur Le Journal de Feanor, ce qui est presque incroyable,
d’ailleurs, vu que je l’apprécie énormément depuis des années, je veux bien
évidement parler de Roxy Music. Enfin, quand je dis que je n’en ai jamais
parler, pas de façon directe, bien entendu, puisque, probablement l’avez-vous
remarquer si jamais il vous arrive de suivre ce blog de temps en temps, l’un de
ses membres fondateurs, Brian Eno, n’est pas un inconnu, bien au contraire, par
ici : ainsi, que ce soit pour ses albums ou ses nombreuses collaborations
avec divers musiciens et groupes (dont, principalement, David Bowie), le sieur
Brian Peter George St. John le Baptiste de la Salle Eno est un habitué du Journal
de Feanor, mais avant de devenir le producteur et le visionnaire de génie
qu’il est encore aujourd’hui, Brian Eno se fit connaître en tant que
bidouilleur improbable d’un groupe complètement improbable et qui devint l’un
des plus marquants des années 70, Roxy Music. Et Roxy Music, comme vous vous en
doutez, ce n’était pas que Brian Eno, loin de là, même si sa patte le marque
énormément tant qu’il en fit parti – deux albums, celui-ci et For Your
Pleasure. Non, Roxy Music, c’était avant tout la chose de Bryan Ferry,
crooner a la voix de velours et figure marquante du Glam Rock comme put l’être,
pour un temps, David Bowie, mais aussi, Marc Bolan. Un groupe incroyable,
capable de bien des excentricités musicales mais terriblement efficace et
talentueux, car si Roxy Music fut la chose de Ferry, si ce dernier menait
allègrement la barque, ce groupe n’aurait pas été ce qu’il fut sans la présence
des autres musiciens, Eno bien sur, pour les débuts, ainsi qu’Andrew Mackay et
Phil Manzanera. Et ces diverses personnalités, ces musiciens à la fois si
différents et si semblables dans leurs délires parvinrent alors à une alchimie
musicale incroyable qui fit que ce groupe décidément pas comme les autres
accoucha, au cours des années 70, de tout un tas d’albums tout simplement
excellents. Et pourtant, ce n’était pas gagner d’avance car si l’on pouvait
faire l’impasse sur leur look complètement déjanté – c’était la mode du Glam et
il y eut pire – il fallait tout de même accepter leur musique qui l’était tout
autant. Ainsi, prenons ce premier album sobrement (c’est la seule chose qui
l’est) nommé Roxy Music et qui est le parfait exemple de ce
que fut ce groupe, surtout lors de ses débuts avec ces longs passages
instrumentaux, ces solos de tous les instruments, ces bidouillages de Brian Eno
avec ses synthés et ses bandes musicales, la voix de Ferry, un instrument a
part entière, et, ne l’oublions pas, ces chansons incroyables qui tiennent
davantage de l’art-rock qu’autre chose. Novateurs, bidouilleurs, planants par
moments, mélangeant allègrement tous les genres, les sieurs Ferry, Mackay, Eno,
Manzanera et consorts s’en donnent a cœur joie tout en stupéfiant le simple
quidam qui écoute cet opus pour la première fois : flirtant allègrement
entre le génial et le grand n’importe quoi, Roxy Music réussit parfaitement son
coup et nous prouve, une fois de plus, que la prise de risque finit toujours
pas accoucher des meilleurs albums. Alors bien sur, Roxy Music (l’album,
pas le groupe) n’est pas un opus à mettre entre toutes les oreilles et oui,
mille fois oui, il ne peut pas plaire a tout le monde, mais sincèrement, quelle
belle réussite pour une première que cet album d’un groupe comme on n’en fait
plus…
Points
Positifs :
- Incroyable,
c’est le terme qui vient a l’esprit immédiatement dès que l’on écoute pour la
toute première fois cet album : mais où donc ont-ils été cherché tout ça,
comment ont-ils osés faire ça, qu’elle idée saugrenue leur est passée par la
tête… et le pire, comme souvent avec les fous qui sont parfois des génies,
c’est que non seulement ça marche mais en plus, c’est génial !
-
Prétendre qu’on n’avait jamais entendu de telles chansons serait exagéré mais
par moments, on n’en est pas loin tellement les membres du groupes poussent
l’innovation et les bidouillages pour accoucher d’un résultat à la fois
déstabilisant, osé, mais oh combien efficace.
-
Bryan Ferry au chant, Brian Eno aux synthés et aux bidouillages, Andrew Mackay
au saxo et la flute, Phil Manzanera aux guitares : ces quatre là semblent
venir d’une autre planète (et je ne parle même pas de leur look) mais non
seulement l’alchimie prend mais en plus, le résultat, alors, est une véritable
bouffée d’air frais dans le paysage musical de l’époque.
-
Entrées en matières planantes, accélération subite, longs passages
instrumentaux, solo de tous les instruments avec, toujours en prime, la voix de
Ferry qui devient un instrument a part entière… et pendant ce temps là, dans
son coin, Eno bidouille l’ensemble. Mouais, ces types étaient fous !
-
Si l’intégralité de l’album est excellent, la face A (je parle toujours en 33
tours) est tout simplement exceptionnelle !
-
La pochette, culte bien entendu, annonce la marque de fabrique du groupe pour
la suite.
Points
Négatifs :
-
Je ne dirais pas que ce disque accuse son âge, non, le problème c’est que si on
le compare avec son successeur, For Your Pleasure, on s’aperçoit
que la production, ici, n’est pas encore parfaitement au top et que le son
sonne bizarrement par moments.
-
La face A est tellement bonne que, du coup, l’autre apparaît un peu en retrait
alors qu’il n’en est rien.
- Quelque
soit le genre, tout est une affaire de gouts, bien sur, mais dans un cas aussi
extrême que Roxy Music, il est évidant que cela reste tout de même très
spécial, surtout avec ce premier album particulièrement déjanté – les choses se
calmeront légèrement avec le départ de Brian Eno – et qui n’est pas d’une
écoute facile pour beaucoup. Bref, le genre de disque, de genre musical où soit
on adore, soit on déteste, il ne peut y avoir de demi-mesure.
Ma
note : 8,5/10
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