MON
ROI
Tony
est admise dans un centre de rééducation après une grave chute de ski.
Dépendante du personnel médical et des antidouleurs, elle prend le temps de se
remémorer l’histoire tumultueuse qu’elle a vécue avec Georgio. Pourquoi se
sont-ils aimés ? Qui est réellement l’homme qu’elle a adoré ? Comment a-t-elle
pu se soumettre à cette passion étouffante et destructrice ? Pour Tony c’est
une difficile reconstruction qui commence désormais, un travail corporel qui
lui permettra peut-être de définitivement se libérer…
Mon roi
Réalisation : Maïwenn
Scénario : Étienne
Comar et Maïwenn
Musique : Stephen
Warbeck
Production : Les
Productions du Trésor, StudioCanal, France 2 Cinéma, Arches Films
Genre : Drame
Titre
en vo : Mon roi
Pays
d'origine : France
Langue
d'origine : français
Date
de sortie : 21 octobre 2015
Durée : 125
mn
Casting :
Vincent
Cassel : Georgio Milevski
Emmanuelle
Bercot : Marie-Antoinette Jézéquel,
dite Tony
Louis
Garrel : Solal
Isild
Le Besco : Babeth
Chrystèle
Saint Louis Augustin : Agnès
Patrick
Raynal : Denis Jézéquel
Yann
Goven : Jean
Paul
Hamy : Pascal
Djemel
Barek : Djemel
Slim
El Hedli : Slim
Lionnel
Desruelles : Lionel
Laetitia
Dosch : Lila
Félix
Bossuet : Simbad enfant
Giovanni
Pucci : Simbad 3 ans
Alain
Beigel : Christian, l'ami à la
pharmacie
Mon avis :
De Maïwenn, jusqu’à hier soir, je n’avais eu l’occasion de voir qu’un seul de
ses films, l’excellent Polisse,
formidable plongée dans le quotidien de la brigade des mineurs du 36 Quai des
Orfèvres, il y a de cela quatre ans. Ainsi, c’était avec un certain enthousiasme
que je comptais voir Mon roi, et ce,
pour de multiples raisons : pour sa réalisatrice, bien sur, pour son
postulat de départ, c’est-à-dire, la descente aux enfers d’une femme sous l’emprise
d’un pervers narcissique – Vincent Cassel, tout bonnement formidable dans ce rôle
d’individu détestable au possible – mais aussi en raison de l’opinion de mon
épouse qui avait vu ce film il y a quelques mois et qui avait été bouleversée
par celui-ci. Bref, tout un tas de bonnes raisons avec, en prime, la curiosité
de voir un long métrage soutenu par la critique publique mais pas vraiment par
les professionnels de la chose – où alors, ils se sont un peu trop reconnus
dans le personnage de Vincent Cassel, d’où, qui sait, un certain malaise ?
Quoi qu’il en soit, si mes espérances étaient élevées vis-à-vis de Mon roi, le résultat final fut à la
hauteur de celles-ci car, malgré un début peu engageant, dès la première
rencontre entre les deux protagonistes principaux de l’histoire, Emmanuelle
Bercot et Vincent Cassel, on plonge tout simplement dans ce que ma femme a si
bien nommé un cinéma qui prend aux tripes. Car oui, mille fois oui, Mon roi fait parti de ces rares œuvres qui
bouleversent, choquent et ne laissent pas indifférent le spectateur : le
postulat de départ est a la fois simple et compliqué, après tout, cela n’est qu’une
histoire d’amour qui finit mal comme une autre, cependant, au vu de la personnalité
perverse du personnage interprété par Vincent Cassel, nous atteignons ici le
comble des relations autodestructrices, ces histoires faites d’amour et de
haine où l’un des membres du couple, souvent l’homme d’ailleurs, prend le pas
sur l’autre tout en le dénigrant, lui faisant accepter tout et n’importe quoi
mais en maintenant une emprise néfaste qui fait que l’autre finit par devenir
son objet, sa chose, sans existence propre si ce n’est d’assouvir la volonté de
puissance de ces individus que l’on appelle, fort justement, les pervers
narcissique… Alors bien sur, dans Mon roi,
il y a beaucoup de cris, de pleurs, de conflits, sans que, au final, il n’y ait
de solutions a un problème insoluble, l’héroïne étant totalement sous la coupe
d’un individu brillant, manipulateur, charmeur et qui réussit a chaque fois a s’en
sortir par une pirouette, aussi improbable soit-elle… et justement, c’est là où
je dis, où j’affirme que Vincent Cassel livre une prestation exceptionnelle, c’est
qu’aussi détestable soit-il, il va si loin dans ses pseudos excuses et autres promesses,
il est tellement crédible dans ce rôle haïssable au possible que le spectateur,
par moments, on tomberait presque, lui aussi, sous sa coupe. Indéniablement, Mon roi est un très bon film qui réussit
a traiter d’un sujet a la fois grave et méconnu – car oui, ce genre de pervers
narcissiques, il en existe des tas – sans tomber dans le pathos de bas étage ;
terriblement prenant, bouleversant, il confirme, accessoirement, le talent d’une
réalisatrice, Maïwenn, qui avait déjà fait très fort en son temps avec Polisse. Un film donc, à voir et à
revoir, et qui, qu’il vous plaise ou pas, ne vous laissera pas indifférent.
Points
Positifs :
-
La thématique, bien entendu, a la fois simple et compliquée puisque oui, ce
genre d’individus, les pervers narcissiques, sont bien plus nombreux qu’on ne
le pense et commettent bien des ravages autour d’eux, chose qui est fort bien
retranscrite dans ce film.
-
La performance de Vincent Cassel, tout simplement éblouissante et qui, tout au
long du film, est tellement détestable, mesquin, manipulateur, qu’on finit par,
nous aussi adorer le détester.
-
Le personnage de Vincent Cassel va tellement loin, par moments, dans la
manipulation et les fausses excuses, tout cela avec le grand art de toujours
faire porter le chapeau a sa compagne, qu’on se dit que non, ce n’est pas
possible, il ose et ça marche… mais le pire, c’est que ce genre d’individus existent
réellement.
-
Mine de rien, Maïwenn est bougrement douée pour retranscrire toute la
souffrance du quotidien ; par moments, on se dit que ça sent le vécu ?!
-
Un film qui prend aux tripes et qui ne laisse pas indifférent.
-
La fin, pessimiste à souhait finalement…
Points
Négatifs :
-
Je n’ai pas accroché à tout le passage où Emmanuelle Bercot sympathise, lors de
son séjour en convalescence, avec les petites racailles, sympathiques certes,
de banlieue ; je trouve que cela n’apporte strictement rien à l’intrigue.
-
Peut-être un peu trop de cris par moments ; après, je ne suis pas fan de
ces grandes démonstrations qui tombent parfois à plat dans les films.
-
Si certaines scènes de nudité sont compréhensibles – les personnages ont un
rapport sexuel, par exemple – d’autres ne servent a rien et l’on est, par
moments, un peu dubitatif devant celles-ci.
Ma
note : 8/10
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