12
YEARS A SLAVE
En
1841, Solomon Northup est un homme libre qui vit avec sa femme et leurs deux
enfants à Saratoga Springs, dans l'État de New York. Il gagne sa vie en tant
que charpentier et joueur de violon. Un jour, il est approché par deux hommes, de
prétendus artistes, qui le droguent et l'enchaînent avant de le vendre comme
esclave. Northup est envoyé par bateau à La Nouvelle-Orléans, où il est appelé « Platt » avant d'être acheté par le
propriétaire d'une plantation du nom de William Ford. Bien qu'étant son
esclave, Northup s'entend bien avec Ford, qui s'avère être un maître
relativement bienveillant. Lorsque Solomon propose une nouvelle technique de
transport des arbres à Ford, lui faisant économiser temps et moyens, ce dernier
lui offre de bon cœur son violon. Mais le charpentier raciste employé par Ford,
John Tibeats, est jaloux du succès de Northup et commence à lui mettre des
bâtons dans les roues, le menaçant verbalement puis physiquement. Les tensions
entre Tibeats et Northup atteignent leur paroxysme lorsque Tibeats le frappe et
qu'il se défend. Pour se venger, Tibeats et deux de ses amis tentent de le
lyncher. Pour le protéger du courroux de son charpentier, Ford est finalement
contraint de revendre Northup à Edwin Epps, un propriétaire cruel et impulsif,
convaincu que son droit de maltraiter ses esclaves est autorisé par la Bible.
12 Years a Slave
Réalisation
: Steve McQueen
Scénario : John Ridley, d'après l'autobiographie de Solomon
Northup
Musique : Hans Zimmer
Production : Regency Enterprises, Film4 Productions, River
Road Entertainment et Plan B
Entertainment
Genre : Drame
historique
Titre
en vo : 12 Years a Slave
Pays
d’origine : États-Unis et Royaume-Uni
Parution
: 8
novembre 2013
Langue
d'origine : anglais
Durée
: 133
min
Casting :
Chiwetel Ejiofor :
Solomon Northup
Michael Fassbender
: Edwin Epps
Lupita Nyong'o : Patsey
Benedict
Cumberbatch : William Ford
Paul Dano : John Tibeats
Paul Giamatti : Theophilus Freeman
Brad Pitt : Samuel Bass
Alfre Woodard : Harriet Shaw
Sarah Paulson : Mary Epps
Adepero Oduye : Eliza
Quvenzhané Wallis
: Margaret Northup
Dwight Henry : oncle Abram
Michael K.
Williams : Robert
Scoot McNairy : Brown
Garret Dillahunt :
Armsby
Ruth Negga : Celeste
Chris Chalk : Clemens Ray
Bryan Batt (VF :
Gabriel Le Doze) : le juge Turner
Mon avis :
Depuis fort longtemps, j’ai tendance à éprouver une certaine méfiance à l’encontre
des films dont les critiques à leurs sujets sont unanimes, particulièrement,
bien sûr, si celles-ci sont positives, ce qui, vous l’avez compris, est le cas
avec ce 12 Years a Slave (ou 12 années d’esclavage pour ceux qui ne
comprendraient pas l’anglais), long métrage sorti l’année dernière et qui reçut
bien des louanges de la part des médias dits spécialisés. Mais le problème qui
se pose, justement, avec ces fameux films qui semblent faire l’unanimité à
leurs sujets, c’est que l’on a parfois l’impression que certains voudraient
choisir pour nous ce qui est un chef d’œuvre ou ce qui est un étron, et cela –
est ce mon côté rebelle qui veut ça – je ne peux l’accepter. Car bon, comment
dire… disons le tout de suite, si bien évidement, 12 Years a Slave n’est pas une daube sans nom, bien au contraire,
ce n’est pas non plus le chef d’œuvre affirmer par certains. Alors bien sûr, c’est
un bon film, un très bon film même, sur ce point, il n’y a rien à redire :
l’histoire est touchante, le sieur Steve McQueen réalise la chose à merveille
et d’ailleurs, certaines scènes (je pense à celle de la pendaison qui s’éternise
ou celle, en plan séquence, où la jeune Patsey se fait fouetter) sont de purs
petits bijoux du septième art. Mais là où 12
Years a Slave échoue a être un chef d’œuvre, c’est qu’en dehors de quelques
moments forts, tout cela ne reste qu’une histoire qui nous narre les souvenirs
d’un esclave (dont on sait d’entrée de jeu qu’il s’en sortira) et que tout,
absolument tout du début à la fin, est fait pour que le spectateur soit ému par
son sort ; bref, un film à l’américaine sans surprises et parfaitement
calibré – j’ose – pour un public blanc qui aura le sentiment, en sortant de la
salle de cinéma, d’avoir fait son devoir de mémoire quant à la responsabilité
de ses ancêtres… J’exagère un peu ? Peut-être pas tant que cela en fait.
Dommage car en dehors de cela, 12 Years a
Slave reste un bon film, la chose est incontestable, mais pas un grand
film, et puis, si vraiment vous souhaitez découvrir une œuvre de fiction sur l’esclavage
et le sort des descendants de ces malheureux africains emmenés de force
outre-Atlantique, autant regarder Racines,
mini-série sortie dans les années 70 et qui fut diffusée pas mal de fois sous
nos vertes contrées depuis, voir même, encore mieux, lire le livre éponyme :
c’est certes moins tape a l’œil que 12
Years a Slave mais bigrement plus intéressant.
Points
Positifs :
-
Un fort bon film sur l’esclavage, je ne le nie pas, superbement mis en scène
par un réalisateur, Steve McQueen (rien à voir avec l’acteur) qui non seulement
connait son affaire mais qui se donne même le luxe de nous offrir quelques
scènes inoubliables.
-
Sur ces fameuses scènes, justement, comment ne pas frémir sur celle de la
pendaison du héros, qui s’éternise tandis que les autres esclaves reprennent
leur routine, sur celle, au début, où il est passé à tabac et sur celle, bien sûr,
où Patsey se fait fouetter encore et encore ; de purs bijoux malgré leur
dureté.
-
12 Years a Slave se regarde bien,
très bien même : sur ce point, c’est fou ce que les américains sont doués
pour nous pondre des longs métrages de qualité a la chaine…
-
Petite anecdote : aussi incongru que cela puisse paraitre, oui, le type
joué par Brad Pitt – un abolitionniste canadien qui se retrouve dans le sud
profond des USA – a bel et bien exister mais en plus, il s’investi encore
davantage pour sauver Solomon Northup que ce que l’on voit dans le film.
Points
Négatifs :
-
Non, et au risque d’en choquer voir d’en énerver plus d’un, si 12 Years a Slave est un bon film, ce n’est
pas un chef d’œuvre.
-
Trop d’émotions tuent l’émotion selon moi, et ici, de l’émotion, on en a encore
et encore…
-
Bien sûr, le film est tiré des mémoires d’un ancien esclave, Solomon Northup,
est donc, il est normal que l’intrigue soit centrée sur lui mais du coup, nous
avons là une œuvre sur un individu et non sur l’esclavage.
-
Pour la petite histoire, le premier maitre de Solomon Northup était bien moins
cynique que celui présenté dans le film et le second, si la chose est possible,
encore pire ; dommage d’avoir modifier un peu la réalité, surtout pour le
premier…
-
Ce qui fait la force du cinéma américain fait aussi sa faiblesse et, du coup, d’entrée
de jeu, on sait que le héros va s’en sortir, il y a peu de surprises et malgré
de fort belles images par moments, on a plus l’impression d’être devant un
produit calibré grand public qu’autre chose ; mais où est la prise de
risque bordel !?
Ma note : 7,5/10
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