LE
SORCIER DE LA MONTAGNE DE FEU
C’est
au plus profond des labyrinthes de l’inquiétante Montagne de Feu, que se cache
un redoutable Sorcier, gardien d’immenses trésors… si toutefois on en croit la
rumeur, car de nombreux aventuriers ont pénétré dans les grottes de la
Montagne, et nul n’en est jamais revenu. VOUS avez décidé, à votre tour, de
tenter l’aventure. Mais êtes-vous bien conscient des périls qui vous guettent ?
Deux dés, un crayon et une gomme sont les seuls accessoires dont vous aurez
besoin pour vivre cette aventure. VOUS seul déciderez de la route à suivre, des
risques à courir et des créatures à combattre. Bonne chance…
Le Sorcier de la Montagne de Feu
Série
: Défis
Fantastiques n°1
Auteur : Steve Jackson et Ian Livingstone
Illustration
de la couverture : Peter Jones
Illustrations
intérieures : Russ Nicholson
Titre original : The Warlock of the Firetop Mountain
Traduction : Camille
Fabien
Année
de l’édition Anglaise : 1982
Sortie
de l'édition Française : janvier 1985
Edition
Française : Editions
Gallimard (Folio Junior)
Nombre
de paragraphes : 400
Mon avis : Si
Le Seigneur des Anneaux fut
incontestablement le roman qui me fit découvrir la littérature de l’imaginaire,
a la même époque, c’est-à-dire, dans les années 80, un autre média, aujourd’hui
tomber en désuétude, fit pour beaucoup pour mon gout pour la Fantasy ;
celui-ci, les livres-jeux ou livres dont
vous êtes les héros, connaissait alors un immense succès et nombreux furent
ceux de ma génération qui, avant de passer aux jeux de rôles puis aux jeux
vidéos, débutèrent par ces fameux LDVELH comme ils étaient alors connus. Et
parmi ceux-ci, autant commencer par le commencement, qui n’a jamais entendu
parler du célèbre Sorcier de la Montagne
de Feu ? Devenu culte depuis bientôt trente ans, ce livre-jeu doit sa
célébrité au fait qu’il s’agit tout bonnement du tout premier Livre dont vous êtes le héros, enfin,
pas tout a fait exactement puisque le genre existait déjà auparavant, mais le
premier, a coup sur, de la série qui fit la gloire de ceux-ci par la suite, les
Défis Fantastiques. Novateur par sa
taille – 400 paragraphes, jamais un livre-jeu n’avait été aussi long – par le
fait qu’il ait été écrit à quatre mains – les fondateurs Steve Jackson et Ian
Livingstone – mais aussi par son concept, fortement inspiré du jeu de rôle en
beaucoup plus simple et où il fallait déterminer trois caractéristiques pour
son personnage par le biais de lancés de dés, ceux-ci étant utiles tout au long
de la partie a venir. Forcement, ce fut un coup de tonnerre en cette belle
année 1982 et assez rapidement, d’abord en Grande Bretagne puis dans bien
d’autres pays, Le Sorcier de la Montagne
de feu explosa des records de vente et lança un genre, les LDVELH, qui
marqua toute une génération. Ainsi, pour son coté historique indéniable, je ne
pouvais pas, après vous avoir proposé quelques critiques des œuvres de Tolkien,
aborder à présent un genre qui m’aura indéniablement marqué. Cependant, si l’on
met de coté le coté historique du Sorcier
de la montagne de feu, que peut on dire, en 2015, de celui-ci ? Car bon,
comment dire, disons que des Livres dont
vous êtes le héros, il y en a eu des tonnes après lui, et des excellents
par-dessus le marché ; et puis, il y a aussi le facteur temps, non négligeable
qui fait que, du haut de mes quarante ans, je n’ai plus le même regard envers
ce livre qu’a quatorze ans. Tout d’abord, je dois reconnaître que j’ai été
agréablement surpris en le refaisant et que j’y aie même pris un plaisir
certain, car, sans être un chef d’œuvre absolu, loin de la, Le Sorcier de la Montagne de feu n’en
est pas moins un bon Défis Fantastique,
même si certains ont put le dénigrer avec le temps. Premier du genre, il était
évidant que l’habitué des LDVELH, qui en a connu d’autres, repère immédiatement
les défauts et les imperfections propices, et normales finalement, de ce qui
est, il faut l’admettre, un coup d’essai. Mais pour une première, disons que
les compères Jackson et Livingstone s’en sortent plutôt bien dans l’exercice
toujours périlleux de l’écriture a deux mains. Bien évidement, les deux auteurs
feront beaucoup mieux par la suite, mais tout de même, si Le Sorcier de la Montagne de feu a, encore aujourd’hui, garder son
coté culte, ce n’est pas uniquement du a son coté historique… même si celui-ci
y est aussi pour quelque chose. La première partie est l’œuvre d’Ian
Livingstone, et, contrairement à ce que celui-ci nous offrira par la suite, ce
n’est pas un one-true-path, ce qui signifie que l’on n’est pas obliger de se
taper trente six essais pour trouver le seul et unique chemin possible pour
finir le bouquin ; certains en sont friands, d’autres non, personnellement, je
ne suis pas contre mais a petites doses seulement. Cependant, même ainsi, il ne
faut pas se leurrer, tout cela reste bien linéaire et après une courte et pas
franchement originale introduction, le héros, bref, nous, sorti de nulle part,
s’en part pour la fameuse Montagne de feu afin de se taper le fabuleux trésor
du maitre des lieux, un certain Zagor, apparemment un sorcier aux pouvoirs
incommensurables. Rien de bien enthousiasmant, surtout que d’autres LDVELH, par
la suite, proposeront des scénarios bien plus originaux et novateurs, mais bon,
n’oublions pas qu’il s’agit du tout premier d’un genre qui évoluera par la
suite. Autre chose, et petit détail à signaler, Zagor n’est absolument pas
présenter comme étant un adepte absolu du mal (comme cela sera bien trop
souvent le cas par la suite), c’est juste un sorcier qui vit dans sa montagne.
Bref, on part a l’aventure et cette première partie, donc, est loin d’être
difficile, les ennemis sont assez faibles, il n’y a pas a ma connaissance de
risque de mort subite et l’aventure se déroule a un rythme tranquille, sans
grand danger. Sur ce point, aussi, Livingstone rectifiera vite le tir par la
suite. Et puis, finalement, on franchit une rivière… Une fois arriver de
l’autre coté, c’est autour de Steve Jackson de prendre le relais, et la,
franchement, la difficulté monte d’un ton. Oh, rien de bien exceptionnel en
soit mais force est de constater que les ennemis rencontrés sont bien plus
dangereux mais ce qui marquera surtout les esprits, c’est le fameux labyrinthe
de Zagor, dédalle inextricable qui posera bien des problèmes, et ce, même avec
une carte. A ce propos, une petite anecdote : étant un peu réfractaire a
l’utilisation de plans (par flemme), j’étais littéralement paumé hier soir,
tournant en rond pendant je ne sais combien de temps avant de me décider de
faire un plan ; franchement, sans lui, j’y serais encore. Mais une fois le
labyrinthe franchis, le lecteur est quasiment arrivé au bout de son périple et
la encore, malgré la puissance des derniers adversaires proposés – le dragon et
Zagor – si l’on possède les bons objets, on peut carrément éviter les combats
et terrasser ceux-ci d’un coup, ce qui facilite encore l’aventure en elle-même.
Mais alors, a nous les richesses de Zagor ? En fait, pas tout a fait car une
fois arrivé devant le coffre au trésor, on s’aperçoit qu’il nous faut trois
clefs, et que l’on peut en trouver six tout au long de notre parcours dans la
montagne… sauf que trois sont un leurre. Alors, gare si l’on n’a pas les bonnes
car du coup, on ne peut terminer l’aventure. Finalement, ca serait peut être
bien un one-true-path alors ? Pas un de la mort qui tue mais tout de même… Quoi
qu’il en soit, je me suis pointer avec quatre clefs et au bout de trois essais,
a moi les richesses de Zagor et la curieuse possibilité offerte par les auteurs
que l’on puisse choisir de demeurer dans la montagne et de devenir le nouveau
maitre de celle-ci. Finalement, pour un coup d’essai, Le Sorcier de la Montagne de feu s’en sort plutôt bien selon moi.
Ce n’est bien évidement pas un chef d’œuvre équivalent a son importance
historique, d’ailleurs, ce n’est pas un chef d’œuvre tout court, cependant,
force est de constater que malgré tout, Steve Jackson et Ian Livingstone,
malgré quelques imperfections, s’en sortent assez bien et ont sut nous proposer
une aventure, certes pas très difficile, certes pas franchement originale, mais
assez agréable en soit. La suite des LDVELH sera bien évidement d’une toute
autre qualité mais quoi qu’il en soit, pour son coté historique mais aussi
parce que, après tout, ce n’est pas un mauvais livre, comme ont put le dire un
peu hâtivement certains, Le Sorcier de la
Montagne de feu, mérite que tout amateur du genre s’y attarde.
Points
Positifs :
- Indéniablement,
il y a le coté historique de la chose puisque Le Sorcier de la Montagne de Feu est bien entendu le tout premier Livre dont vous êtes le héros. Ajoutons
a cela le coté nostalgique pour les vieux de la vieille.
-
Un concept génial pour l’époque et qui accouchera de véritables chef d’œuvres
par la suite.
-
Pour un coup d’essai, force est de constater que les deux auteurs, Steve
Jackson et Ian Livingston se débrouillent fort bien : le premier offre une
seconde partie tout simplement diabolique (le labyrinthe) tandis que le second
n’est pas encore tombé dans ses travers.
-
Les illustrations de Russ Nicholson.
Points
Négatifs :
- Bien
évidement, pour les amateurs du genre, force est de constater que le genre
offrira des titres de bien meilleure qualité et plus originaux par la suite.
-
Le scénario est d’une simplicité affligeante : un sorcier vit dans une
montagne, on décide d’aller le tuer afin de voler son trésor et, au passage, on
butte quelques monstres en avançant dans des couloirs et en ouvrant des portes.
-
Dès ce premier volet, les défauts des Défis
Fantastiques se font jour et oui, mieux vaut partir avec des
caractéristiques assez élevées pour parvenir au but ; de plus, pourquoi ne
peut-on jamais faire demi-tour ?
-
Mouais, le coup des clefs à trouver a la fin, c’est un peu frustrant si on n’a
pas trouver les bonnes en chemin.
-
En faisant un plan, la partie du labyrinthe peut être intéressante mais si vous
ne le faites pas, vous allez tourner en rond pendant des heures ; vous
voilà prévenus…
Ma
note : 7,5/10
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