vendredi 25 septembre 2020

NEON GENESIS EVANGELION


NEON GENESIS EVANGELION
 
En 2000, une gigantesque explosion se produit en Antarctique, provoquant un cataclysme (raz-de-marée, fonte des calottes polaires) qui dévaste une grande partie de la planète. Les autorités déclarent que cette catastrophe était due à la chute d'un astéroïde sur la planète. Quinze ans plus tard, l'humanité a surmonté cet événement, appelé le Second Impact. Mais de mystérieuses créatures nommées Anges font leur apparition, et tentent de détruire Tokyo-3, la nouvelle capitale forteresse du Japon, construite après le Second Impact. Pour les combattre, l'organisation secrète NERV a mis au point une arme ultime, l'Evangelion ou l'Eva, robot géant anthropoïde piloté. Shinji Ikari, quatorze ans, se rend à Tokyo-3 sur invitation de son père, qu'il n'a pas revu depuis dix ans. Il est loin de se douter qu'il sera impliqué dans un conflit qui pourrait bien signifier la fin de l'humanité quoi qu'il arrive...
 

Neon Genesis Evangelion
Réalisation : Hideaki Anno
Scénario : Hideaki Anno
Musique : Shirō Sagisu
Générique : Shirō Sagisu
Production : Gainax
Genre : Mecha, Post-Apocalyptique, Psychologie
Titre en vo : Shin Seiki Evangerion
Pays d’origine : Japon
Chaîne d’origine : TV Tokyo
Diffusion d’origine : 04 octobre 1995 – 27 mars 1996
Langue d'origine : japonais
Nombre d’épisodes : 26 x 25 minutes
 
Casting :
Kotono Mitsuishi : Misato Katsuragi
Megumi Hayashibara : Rei Ayanami
Megumi Ogata : Shinji Ikari
Yuko Miyamura : Asuka Soryu Langley
Akira Ishida : Kaworu Nagisa
Fumihiko Tachiki : Gendō Ikari
Yuriko Yamaguchi : Ritsuko Akagi
Hiro Yūki : Makoto Hyûga
Junko Iwao : Hikari Horaki
Kōichi Yamadera : Ryôji Kaji
Megumi Hayashibara : Pen-Pen
Megumi Hayashibara : Yui Ikari
Miki Nagasawa : Maya Ibuki
Motomu Kiyokawa : Kōzō Fuyutsuki
Mugihito : Kiele Lorentz
Takehito Koyasu : Shigeru Aoba
Tetsuya Iwanaga : Kensuke Aida
Tomokazu Seki : Tôji Suzuhara
 
Mon avis :
 S’il y a bien un constat que l’on peut faire au sujet du contenu du Journal de Feanor, c’est que les séries animées sont plutôt rarissimes dans celui-ci, ce qui, après réflexion, est plutôt dommage tant, jadis, celles-ci occupèrent une place pour le moins importante dans ma vie. Bien évidement, le temps ayant passé, j’ai nettement moins l’occasion de le lancer, de nos jours, dans le visionnage de dessins animés nippons qui s’étalent sur 30, 40 voir davantage d’épisodes, mais bon, dans le cas présent, je ne pouvais pas passer outre, ce, pour deux raisons : premièrement, parce que Neon Genesis Evangelion, œuvre du sieur Hideaki Anno – auteur également du cultissime Nadia, le Secret de l’Eau Bleu – est, tout simplement, une des meilleures et des plus légendaires séries animées japonaises, mais aussi pour la simple et bonne raison que si, a la fin des années 90, lors de sa diffusion en France, j’avais eu l’occasion d’en regarder une partie, jamais je n’avais vu sa conclusion, une conclusion, au demeurant, fort décriée mais nous en reparlerons plus tard. Bref, ni une, ni deux, en découvrant que Netflix proposait Neon Genesis Evangelion, je n’ai guère hésité et me suis finalement lancer dans le visionnage complet de ce petit chef d’œuvre et, ma foi, je ne l’ai nullement regretté, bien au contraire ! Mais pour cela, il faut bien comprendre ce qu’est Neon Genesis Evangelion et, cela, je pense que la plupart des gens n’ont pas bien compris où Hideaki Anno a voulu en venir en créant cette série… Les Anges ? Lilith ? Adam ? Toutes ces références Bibliques ne riment en réalité à rien : les gars de la Gainax trouvaient, de leur propre aveu, tout simplement ça cool, spirituel et exotique. L'objectif d'Evangelion n'est pas de créer une histoire compliquée en usant et abusant du principe de rétention d'information, quand bien même cela alimente aujourd'hui encore largement l'adoration des fans. Non, l'objectif d'Evangelion réside en réalité ailleurs. Il faut en savoir un peu plus sur Anno pour le comprendre. Il fut pendant deux ans, avant de créer Evangelion, un otaku de la pire espèce, collectionnant par exemple des centaines de parodies hentaï de Sailor Moon... La phrase de Shinji, « je ne dois pas fuir », c'est celle qu'il a eu besoin de se répéter quatre jours durant pour trouver le courage de quitter son appartement pour rejoindre la Gainax. Le résultat ? Une série pensée comme un piège à otakus, tâchant de leur faire comprendre tant bien que mal qu'il vaut mieux qu'ils sortent de chez eux et qu'ils découvrent un peu le monde. Ainsi, la première moitié des 26 épisodes rassemble ainsi tous les éléments à même de séduire ce public : harem de bombes sexuelles, combats de méchas, humour, peluches à merchandising (le pingouin), et ainsi de suite. Les derniers épisodes, ensuite, inversent brutalement la donne en déconstruisant la totalité des symboles des otakus pour les mettre face à leur propre réalité. Les pilotes sont alors montrés sous leur véritable jour : ils sont lâches, faibles, introvertis, pervers, bref ils sont à l'image du public auquel Anno veut s'adresser ! La série met ainsi en scène l'évolution de Shinji, l'antihéros, qui, du premier au dernier épisode, parvient à sortir de sa misère pour retrouver la réalité : il quitte la fiction, le cocon maternel que représentent les Eva pour retrouver le monde réel au cours des deux derniers épisodes. C'est d'ailleurs pourquoi ceux-ci sont aussi abstraits. Outre les lourdes difficultés financières rencontrées par le studio – qui sont la véritable raison des interminables plans fixes – la manière dont est conçue la série fait progressivement passer l'histoire au second plan pour ramener les personnages, et surtout, à travers eux, les spectateurs, vers la vie réelle. Neon Genesis Evangelion est une série importante car elle a l'audace unique de scier la branche sur laquelle elle est assise, car elle a l'audace de s'en prendre à son public en dénonçant sa perversité et ses excès et, plus encore, car elle essaye tant bien que mal de le soigner. Naturellement, elle n'aurait jamais pu devenir aussi culte sans d'autres qualités. Ainsi, elle reste aujourd'hui encore une référence à de multiples égards. Sa mise en scène, par exemple, est complètement hallucinante et bizarre, alternant plans fixes, morts, avec en arrière plan le bruit obsédant des cigales ou encore sur fond de Bach, avec d'autres plans d'une violence inouïe qui, deux décennies plus tard, me donne encore des frissons et qui, d'ailleurs, fut à l'origine d'une guerre ouverte entre Tokyo TV et la Gainax… Maintenant, en raison de toutes ces qualités, en raison de sa manière de laisser l'histoire s'écrire et se construire dans la tête du spectateur, sans jamais trop en dire, Evangelion a réussi à devenir la pire drogue dure de toute l'histoire de la japanimation, devenant dans la foulée un business hallucinant. Triste ironie du sort, pour une série qui prétendait soigner les excès de son public...
 

Points Positifs
 :
- Sans aucune discussion possible, Neon Genesis Evangelion est une des plus grandes séries animées de tous les temps, rien que ça ! Bien évidement, on pourrait me contredire, pester contre cette conclusion particulière qui en aura traumatiser plus d’un et peu compréhensible à première vue, cependant, rarement une œuvre n’aura été aussi parfaitement maitrisée par son auteur et aura marquer toute une génération de fans, en bien comme en mal…
- Les thématiques présentes dans Evangelion sont tellement nombreuses qu’il est difficile d’en faire une liste sans en oublier certaines : difficultés de communication avec les autres, impossibilité de montrer ses sentiments, rapports aux parents pour le moins difficiles, volonté de plaire, repli sur sois même, désir de suicide, image que l’on fabrique afin de se protéger de la société et du regard que celle-ci nous porte, sens de la vie, etc.
- Bien évidement, Neon Genesis Evangelion est une série de méchas, bien évidement, il y a des affrontements entre robots géants que l’on peut qualifier de dantesques, bien évidement, on a droit a tout un tas de références Bibliques et Kabbalistiques, bien évidement, les petits gars de chez Gainax nous bombardent de fan service avec des héroïnes dévêtues, des petites culotes et autres joyeusetés du même genre, cependant, Evangelion, c’est aussi et surtout, une série destinée avant toute chose aux otakus et qui n’est guère tendre avec eux, les invitants a quitter leur monde imaginaire pour s’ouvrir aux autres !
- Des personnages tout bonnement exceptionnels ! Certes, Shinji peut en agacer plus d’un a force de geindre et de pleurnicher tout au long de la série, mais il s’avère être, finalement, peut-être le personnage le plus crédible qu’il m’a été donné de voir dans une série d’animation. Quand aux autres, Misato, Rei, Asuka, principalement, voir Gendō Ikari et quelques autres, c’est un pur régal tant le caractère de tout ce petit monde a été travailler avec minutie et marque les esprits.
- Coté animation, bien entendu, Evangelion accuse un petit peu son âge, cependant, en se remettant dans le contexte de l’époque, la fin des années 90, force est de constater que nous avons affaire a un pur régal et que celle-ci est parfaite !
- Le design des Anges, variés, originaux, surprenants, sont tout simplement magnifiques.
- Les affrontements, dantesques et brutaux, ne sont, finalement, pas très longs et, ma foi, c’est plutôt une bonne chose.
- Une bande originale excellente et un générique qui l’est tout autant.
 
Points Négatifs :
- Si je comprends ce que Hideaki Anno a voulut nous démontrer avec cette conclusion, force est de constater qu’elle est spéciale, très spéciale même et que, ma foi, j’aurai nettement préférée une fin moins conceptuelle que celle-ci.
- Privé de budget, en conflit ouvert avec TV Tokyo, les petits gars de chez Gainax ont eu quelques difficultés pour les derniers épisodes de la série et, ma foi, cela se remarque grandement, surtout dans les deux derniers épisodes, avec cette succession de plans fixes et de scènes tirées des épisodes précédents.
- Bien entendu, Neon Genesis Evangelion est une œuvre très particulière qui, en fait, n’est pas une série de méchas. Du coup, une très grosse partie du public amateur du genre se sera littéralement tromper sur cette dernière et aura finit par prendre la fuite, surtout au vu des ultimes épisodes de la saga…
 
Ma note : 9/10

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