lundi 28 septembre 2020

DETROIT


DETROIT
 
En juillet 1967, d'importantes émeutes ont lieu à Détroit dans le Michigan, pour protester contre la ségrégation raciale aux États-Unis et la guerre du Viêt Nam. La police de Détroit reçoit des plaintes à propos de pillages, d'incendies et de tirs d'armes à feu pendant plusieurs jours. Les forces de l'ordre et la population afro-américaine sont sous pression et chaque situation est susceptible de dégénérer dangereusement. C'est dans ce contexte que les forces de l’ordre encerclent l’Algiers Motel d’où semblent provenir des détonations, et où va se dérouler l'affaire du motel Algiers. Dans ce chaos, Melvin Dismukes, un agent de sécurité privé afro-américain, tente de survivre tout en protégeant — bien mal — ses semblables. Persuadés d'avoir été visés, mus par le racisme, le sadisme et un sentiment d'impunité les policiers vont terroriser, frapper violemment, injurier les clients de l'hôtel pendant une grande partie de la nuit…
 

Detroit
Réalisation : Kathryn Bigelow
Scénario : Mark Boal
Musique : William Goldenberg
Production : Annapurna Pictures, First Light Productions, Page 1
Genre : Drame Historique
Titre en vo : Detroit
Pays d'origine : Etats-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 25 juillet 2017
Durée : 143 mn
 
Casting :
John Boyega : Melvin Dismukes
Will Poulter : Philip Krauss
Algee Smith : Larry Reed
Jacob Latimore : Fred Temple
Jason Mitchell : Carl Cooper
Hannah Murray : Julie Ann
Kaitlyn Dever : Karen
Jack Reynor : Demens
Ben O'Toole : Flynn
John Krasinski : l'avocat Auerbach
Anthony Mackie : Carl Greene
Joseph David-Jones : Morris
Ephraim Sykes : Jimmy
Leon Thomas III : Darryl
Nathan Davis Jr. : Aubrey
Peyton Alex Smith : Lee
Malcolm David Kelley : Michael Clark
Gbenga Akinnagbe : Aubrey Pollard Sr.
Chris Chalk : officier Frank
Frank Wood : juge Demascio
Jeremy Strong : l'avocat Lang
Laz Alonso : John Conyers
Austin Hébert : officier Roberts
Miguel Pimentel : Malcolm
Samira Wiley : Vanessa
Tyler James Williams : Leon
Glenn Fitzgerald : inspecteur Anderson
Dennis Staroselsky : inspecteur Jones
Darren Goldstein : inspecteur Tanchuck
Henry Frost III : George
Chris Coy : inspecteur Thomas
Timothy John Smith : Pete
Kris Sidberry : Roberta Pollard
Alexander Cook : le juré principal
Jennifer Ehle : le médecin-légiste
 
Mon avis :
 Les films sur la problématique raciale aux Etats-Unis sont tellement nombreux, y compris sur ce blog, que vous en faire une liste serait chose bien trop fastidieuse, d’ailleurs, ma toute dernière critique cinéma, remontant a quelques jours à peine, aborde le sujet par le biais de Crown Heights, long métrage intéressant mais loin d’être inoubliable, il faut le reconnaitre. Du coup, ce n’est pas vraiment une surprise que, une fois de plus, dans Le Journal de Feanor, j’ai l’opportunité de vous parler d’un film du genre et je dois admettre que dans le cas de ce Detroit, nous avons affaire à une œuvre bien plus aboutie que Crown Heights. Abordant, là aussi, un fait réel – les émeutes de Detroit, en 1967, qui ont été marquées par le triple meurtre de jeunes hommes noirs dans un hôtel de la ville, assassinat commis par la police locale – le traitement de ce film, œuvre de Kathryn Bigelow, est franchement bien maitrisée, du moins, si l’on fait l’impasse sur le final sur lequel je reviendrais… Ainsi, un premier tiers nous montre le déclanchement des émeutes en elle mêmes et nous fait découvrir les différents protagonistes qui finiront, vous l’avez compris, par se rejoindre dans ce fameux hôtel où aura lieu le drame. Cette première partie, si elle peut apparaitre un poil brouillonne au départ – on ne comprend pas trop quels sont les personnages principaux et ce qui nous attend – s’avère, après coup, plutôt réussie mais le meilleur est nettement à venir avec un deuxième tiers qui met l’accent sur cette fameuse nuit qui va s’avérée interminable pour les protagonistes. Ici, Detroit flirte allègrement avec la perfection devant l’intensité des scènes présentées et la brutalité de ces dernières et là, on se dit que l’on tient un grand film, sauf que… sauf que, il y a ce fameux final… Et là, comment dire, il manque une demi-heure ou quoi à celui-ci ?! Car bon, il faut reconnaitre que, grosso modo, en un quart d’heure, on nous expédie l’accusation des policiers, le procès et le verdict, tout cela nous laissant pour le moins dubitatif quand a cette conclusion à la va vite digne des ouvrages de David Gemmell ! Cela est tout de même dommage car Detroit n’était pas loin d’être un superbe film, hélas, avec un final aussi bancal, ce n’est pas possible de la considérer ainsi ; vraiment dommage car ce film méritait bien mieux…
 

Points Positifs
 :
- Malgré un postulat de départ loin d’être original – il faut reconnaitre que la problématique raciale aux Etats-Unis, c’est une thématique souvent traitée que ce soit sur le grand comme sur le petit écran – il faut reconnaitre que Detroit sort nettement de la masse, ce, par une réalisation qui flirte allègrement avec la perfection pendant les trois quarts du film et qui nous retransmet fort bien la violence de l’époque et des fameuses émeutes de Detroit qui eurent lieu en 1967.
- La première partie est franchement réussie et annonce la couleur, quand a la seconde, elle, qui s’intéresse a la fameuse nuit qui eut lieue dans l’Algiers Motel, force est de constater que celle-ci flirte allègrement avec la perfection et que la violence et la brutalité des scènes montrées à l’écran font froid dans le dos.
- Un casting plutôt bon dans l’ensemble mais si je ne devais en retenir qu’un seul, ce serait, bien évidement, Will Poulter dans un rôle à contre-emploi de ceux auquel il nous avait habitués et qui est parfait en flic raciste et sadique !
- Photographie, décors, bande originale, Detroit est irréprochable sur tous ces points.
 
Points Négatifs :
- Mais qu’est ce que c’est que ce final expédiée en quelques minutes et beaucoup trop court !? En toute sincérité, il manque facile vingt bonnes minutes à ce long métrage et, avec une conclusion digne de ce nom, Detroit aurait été un très bon film !
- Si la première partie apparait, après coup, comme bonne, elle peut paraitre pour le moins nébuleuse au début tellement elle semble partir dans tous les sens…
- Un peu pénible toutes les fois où Algee Smith pousse la chansonnette.
 
Ma note : 7,5/10

dimanche 27 septembre 2020

MULTIVERSITY – TERRE X


MULTIVERSITY – TERRE X
 
Depuis la dévastatrice victoire du Reich d'Adolf Hitler, les États-Unis vivent sous le joug de la terrible occupation nazie. Mais dans l'ombre, la résistance s'organise en coulisse et un groupe d'individus se réunit dans la pénombre d'un bâtiment désaffecté lorsque soudain, trois hommes viennent frapper à la porte. L'assemblée pousse un ouf de soulagement lorsqu'ils prononcent avec justesse le mot de passe et qu'ils se découvrent de leurs chapeaux. Ce sont les membres des combattants de la liberté regroupés autour de Jesse Owens, le célèbre héros des jeux de Berlin. Il est accompagné du condor noir, de la bombe humaine et du minuscule Doll man. Face à la bannière étoilée américaine, ils préparent l'attaque d'une usine de fabrication de robots de guerre quand soudain les fanatiques plassticmen nazis surgissent dans la pièce. Le chaos est total et les individus qui ne sont pas tués sont alors faits prisonniers. Quelques jours plus tard, les trois héros sont exécutés sauvagement et les images sont diffusées en boucle sur l'ensemble des téléviseurs des foyers américains. Oncle Sam, l'esprit de l'Amérique, découvre les terribles images quand un petit groupe de plassticmen s'en prend soudain à lui. Il disparaît aussitôt, ne laissant derrière lui que son célèbre chapeau haut de forme et son costume aux couleurs du drapeau. Cinquante ans plus tard, les envahisseurs pensent la résistance totalement éradiquée mais lorsque le musée à la gloire du Reich est soufflé par une explosion, l'étincelle de l'espoir renaît chez les patriotes US.
 

Multiversity – Terre X
Scénario : Robert Venditti
Dessins : Eddy Barrows, Bruno Redondo
Encrage : Eber Ferreira, Bruno Redondo, Jack Herbert, Scott Hanna
Couleurs : Adriano Lucas, Bruno Redondo, Jack Herbert
Couverture : Mick Hawthorne
Genre : Super-Héros
Editeur : DC
Titre en vo : Freedom Fighters
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 07 avril 2020
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 03 juillet 2020
Nombre de pages : 272
 
Liste des épisodes
Freedom Fighters 1-12
 
Mon avis :
 L’année passée, j’avais eu l’occasion de vous parler de Multiversity, ambitieux récit de l’inimitable Grant Morrison qui souhaitait, par le biais de cette mini-série, remettre sur le devant de la scène le multivers chez DC. Bien évidement, comme c’est souvent le cas chez l’auteur écossais, trop de complexité dans son synopsis avait fait que bon nombre de lecteurs s’étaient perdus en court de route tandis que d’autres, plus enthousiastes vis-à-vis de certains épisodes franchement excellents, en avaient néanmoins gardé un sentiment mi-figue, mi-raisin, en se disant qu’avec davantage de simplicité, Multiversity aurait put atteindre son but… Une année et quelques s’est écoulée – avec, au passage, le Covid-19 et un certain confinement quasi-mondial – et apparaissait, début juillet dernier, ce Multiversity – Terre X, une suite de l’œuvre de Morrison sans que ce dernier ne soit aux commandes – désormais, c’est Robert Venditti qui est aux commandes du projet – et qui met l’accent sur l’une des Terres parallèles du Multivers de chez DC, la fameuse Terre X, sans nul doute, une des plus intéressantes puisque, dans cette dernière, les nazis avaient gagner la Seconde Guerre Mondiale et un certain Superman s’était avérer être leur plus grand champion ! Bref, cette Terre parallèle uchronique digne du Maître du Haut-Château avait de quoi faire saliver le lecteur, sauf que, comme c’est souvent le cas avec les trucs un peu trop alléchants, le résultat fut loin, mais alors très loin, d’être à la hauteur de nos espérances… Pourtant, tout n’étais pas à jeter dans ce Multiversity – Terre X : un postulat de base intéressant, des protagonistes plutôt réussis et une partie graphique – c’est principalement Eddy Barrows qui est aux crayons – qui, sans être éblouissante, était plutôt bonne. Hélas, si la forme fonctionnait plus ou moins bien, pour ce qui est du fond lui-même, ce fut un tout autre problème et il faut tout de même reconnaitre que, scénaristiquement parlant, Multiversity – Terre X est franchement faiblard et que, plus on avance dans les épisodes qui composent cette mini-série, au nombre de douze, on ne peut s’empêcher de se dire que tout cela est moyen, trop moyen. De plus, il y le coté patriotique que l’on se coltiner tout au long de cet album : bien évidement, avec un personnage comme Oncle Sam, il fallait s’en douter, le symbole du patriotisme américain étant, forcément, porteur de toutes les valeurs des USA, on ne s’attendait nullement a ce qu’il possède une personnalité complexe et poussée à la réflexion. Cependant, le voir cogner des nazis tout au long des pages en se moquant d’eux et en l’entendant louer les vertus de l’Amérique, cela va cinq minutes, pas plus, et, ma foi, plus binaire que lui, il n’y a pas ! Autre problème, Oncle Sam n’est pas le seul personnage qui agace le lecteur dans cette mini-série, le reste des Freedom Fighters ne valant guère mieux… Bref, vous l’avez compris, trop de propagande tuant la propagande, on est rapidement lasser par la lecture de cette mini-série surtout que, bon, comment dire, scénaristiquement parlant, tout cela est loin d’être folichon, bien au contraire. Du coup, au final, Multiversity – Terre X apparait comme étant bien trop bourré de défauts pour, véritablement, marquer les esprits : largement inférieur au Multiversity de Morrison dont le principal défaut, finalement, était sa complexité – mais au moins, l’auteur écossais nous proposais une œuvre digne de ce nom – cette pseudo suite rate franchement le coche et ne ravira que les amateurs de DC les moins exigeants. Pour ma part, désolé mais ce n’est pas mon cas et je serais ressortit de la lecture de cet album avec l’impression, finalement, d’avoir perdu mon temps…
 

Points Positifs
 :
- Celles et ceux qui avaient apprécié Multiversity apprécieront le fait que l’on puisse se replonger à nouveau dans l’une des Terres parallèles que Grant Morrison nous avait proposé dans sa mini-série, surtout que celle-ci, Terre X, est sans nul doute une des plus réussies du lot, son coté uchronique fonctionnant parfaitement.
- Pour ce qui est des dessins, Eddy Barrows réalise la quasi-totalité des douze épisodes et si, ma foi, son style est loin d’être époustouflant, il n’en reste pas moins que ses planches, dans l’ensemble, sont plutôt réussies et ont de quoi satisfaire les amateurs de dessins certes conventionnels mais terriblement efficace.
- Et si les nazis avaient gagné la Seconde Guerre Mondiale ? Bon, cette uchronie n’est pas originale pour un sou mais elle reste tout de même la plus appréciée du genre.
 
Points Négatifs :
- Une mini-série beaucoup trop conventionnelle et prévisible pour être honnête. Il faut dire que ce Multiversity – Terre X, s’il possède un postulat de départ intéressant, tombe très rapidement dans des travers propres au genre superhéroique dont on se serait bien passer : manichéisme à la limite de la débilité, personnages qui ne peuvent pas s’empêcher de discourir pendant qu’ils se battent et qui prennent la pose sans aucune raison, avalanche de grands sentiments patriotiques, mouais, au bout de un ou deux épisodes, j’en avais déjà marre !
- Certes, j’ai parfaitement compris que Oncle Sam est l’avatar de l’esprit du peuple américain et que, par la force des choses, il est logique qu’il ne cesse de louer son pays, les valeurs de celui-ci, etc. Le problème, c’est que, très rapidement, tout cela devient agaçant et que le coté binaire pour ne pas dire simpliste du personnage a de quoi énerver le lecteur le plus agaçant.
- Une flopée de protagonistes sans charme et tous plus stéréotypés les uns que les autres : ce, que ce soit les Freedom Fighters ou les nazis.
- Eddy Barrows livre une prestation correcte aux dessins, sans plus, par contre, on remarque tout de suite lorsqu’il n’est pas aux crayons et le résultat n’est franchement pas terrible…
- Une couverture sympa mais sans aucun rapport avec le contenu de l’album.
 
Ma note : 5,5/10

samedi 26 septembre 2020

VINLAND SAGA – TOME 12


VINLAND SAGA – TOME 12
 
Dans la forêt, des hommes de la milice du Serpent ont repéré un inconnu qui dort contre un arbre. Ils sont persuadés qu’il s’agit de Gardar, l’esclave en fuite, et voient déjà la récompense leur tomber dans les mains. Hélas, à force de discuter bruyamment de la façon dont ils comptent capturer l’homme, ce dernier se réveille et les tue avec son épée. Un peu plus tard, à la ferme de Ketil, tout est calme : Arnéis fait la lessive, Einar et Thorfinn travaillent et le Serpent supervise tout cela. C’est alors qu’ils voient l’esclave en fuite sortir de la forêt, suivi par deux hommes du Serpent. Arnéis n’en revient pas quand l’esclave approche : il s’agit de Gardar, son mari...
 

Vinland Saga – Tome 12
Scénariste : Makoto Yukimura
Dessinateur : Makoto Yukimura
Genre : Seinen
Type d'ouvrage : Aventure, Historique
Titre en vo : Vinland Saga vol.12
Parution en vo : 22 novembre 2012
Parution en vf : 14 novembre 2013
Langue d'origine : Japonais
Éditeur : Kurokawa
Nombre de pages : 213
 
Mon avis :
 Après un onzième tome qui mettait davantage en avant Knut et qui nous montrait comment celui-ci était parvenu à hériter du royaume du Danemark qui appartenait jusque là à son frère ainé, ce douzième volume de Vinland Saga remet, sur le devant de la scène, celui qui est le héros de ce manga, c’est-à-dire, Thorfinn. Devenu esclave dans une propriété agricole depuis la mort d’Askeladd, le jeune homme, bien différent, lui aussi, du jeune et fougueux guerrier qu’il était auparavant, commence enfin a gagner en intérêt, particulièrement depuis le dixième tome de la saga où celui-ci, faisant un peu la paix avec son passé, ne cherche plus qu’une chose : la non-violence. Bien évidement, les choses vont s’avérer être un peu plus compliquées que prévues et, justement, le sort d’un esclave en fuite, dont on avait fait la connaissance dans le volume précédent, va venir bouleverser le destin de notre héros et de son compagnon d’infortune, Einar. En effet, cet esclave s’avère être le mari de la jeune et belle Arnéis, l’esclave personnelle du maitre des lieux et, comme vous pouvez vous en douter, son arrivée va mettre le feu aux poudres : morts, rebellions, remises en questions se succèdent et Thorfinn, malgré son désir de ne plus combattre, se doit tout de même de renier ses nouveaux principes en affrontant Serpent. L’opposition entre les deux hommes et spectaculaire mais ce qui l’est plus, dans ce tome, ce sont les dialogues entre les divers protagonistes et, surtout, leur vision du monde : esclavage, place de la femme, habitudes culturelles des vikings pour la guerre… ma foi, Makoto Yukimura maitrise plutôt bien son sujet et nous offre tout un lot de personnages qui sont loin d’être des coquilles vides. Bref, encore un bon tome de Vinland Saga, un de plus me direz vous-même si ce n’est plus vraiment une surprise désormais, alors, comme je le dis à chaque fois : vivement la suite !
 

Points Positifs
 :
- Un volume nettement plus profond qu’on aurait put le penser de prime abord et qui brille particulièrement par la richesse de ses dialogues et de la vision des protagonistes principaux sur quelques sujets majeurs comme l’importance de la guerre dans la culture viking, la problématique de l’esclavage, la volonté de puissance et la manière dont les autres nous perçoivent mais, aussi, le sort des femmes.
- On retrouve avec plaisir un Thorfinn nettement plus aboutit et intéressant que celui des premiers volumes. Certes, son désir de non violence peut surprendre mais je trouve que c’est plutôt une bonne chose.
- L’affrontement oh combien spectaculaire entre Thorfinn et Serpent, ce dernier étant un personnage plutôt charismatique !
- Comme je l’ai déjà souligné lors de mes critiques précédentes, une des grandes forces de Vinland Saga, c’est, bien entendu, sa partie graphique : Makoto Yukimura est un dessinateur fort talentueux qui nous livre ici des planches fort détaillées pour ne pas dire magnifiques pour certaines.
- On sent le travail en amont de la part de l’auteur, ce qui renforce la crédibilité de l’ensemble, ce, même si, bien entendu, Vinland Saga reste une œuvre de fiction.
 
Points Négatifs :
Peut-être que certains regretteront un certain manque d’action dans ce volume qui fait un peu la part belle aux dialogues et a l’introspection. Cependant, Vinland Saga, ce n’est pas uniquement un manga qui mise tout sur des affrontements, bien au contraire…
- Même si Thorfinn a nettement gagné en intérêt, il marque toujours moins les esprits que bon nombre d’autres personnages de la saga. Plutôt singulier tout cela…
 
Ma note : 7,5/10

vendredi 25 septembre 2020

NEON GENESIS EVANGELION


NEON GENESIS EVANGELION
 
En 2000, une gigantesque explosion se produit en Antarctique, provoquant un cataclysme (raz-de-marée, fonte des calottes polaires) qui dévaste une grande partie de la planète. Les autorités déclarent que cette catastrophe était due à la chute d'un astéroïde sur la planète. Quinze ans plus tard, l'humanité a surmonté cet événement, appelé le Second Impact. Mais de mystérieuses créatures nommées Anges font leur apparition, et tentent de détruire Tokyo-3, la nouvelle capitale forteresse du Japon, construite après le Second Impact. Pour les combattre, l'organisation secrète NERV a mis au point une arme ultime, l'Evangelion ou l'Eva, robot géant anthropoïde piloté. Shinji Ikari, quatorze ans, se rend à Tokyo-3 sur invitation de son père, qu'il n'a pas revu depuis dix ans. Il est loin de se douter qu'il sera impliqué dans un conflit qui pourrait bien signifier la fin de l'humanité quoi qu'il arrive...
 

Neon Genesis Evangelion
Réalisation : Hideaki Anno
Scénario : Hideaki Anno
Musique : Shirō Sagisu
Générique : Shirō Sagisu
Production : Gainax
Genre : Mecha, Post-Apocalyptique, Psychologie
Titre en vo : Shin Seiki Evangerion
Pays d’origine : Japon
Chaîne d’origine : TV Tokyo
Diffusion d’origine : 04 octobre 1995 – 27 mars 1996
Langue d'origine : japonais
Nombre d’épisodes : 26 x 25 minutes
 
Casting :
Kotono Mitsuishi : Misato Katsuragi
Megumi Hayashibara : Rei Ayanami
Megumi Ogata : Shinji Ikari
Yuko Miyamura : Asuka Soryu Langley
Akira Ishida : Kaworu Nagisa
Fumihiko Tachiki : Gendō Ikari
Yuriko Yamaguchi : Ritsuko Akagi
Hiro Yūki : Makoto Hyûga
Junko Iwao : Hikari Horaki
Kōichi Yamadera : Ryôji Kaji
Megumi Hayashibara : Pen-Pen
Megumi Hayashibara : Yui Ikari
Miki Nagasawa : Maya Ibuki
Motomu Kiyokawa : Kōzō Fuyutsuki
Mugihito : Kiele Lorentz
Takehito Koyasu : Shigeru Aoba
Tetsuya Iwanaga : Kensuke Aida
Tomokazu Seki : Tôji Suzuhara
 
Mon avis :
 S’il y a bien un constat que l’on peut faire au sujet du contenu du Journal de Feanor, c’est que les séries animées sont plutôt rarissimes dans celui-ci, ce qui, après réflexion, est plutôt dommage tant, jadis, celles-ci occupèrent une place pour le moins importante dans ma vie. Bien évidement, le temps ayant passé, j’ai nettement moins l’occasion de le lancer, de nos jours, dans le visionnage de dessins animés nippons qui s’étalent sur 30, 40 voir davantage d’épisodes, mais bon, dans le cas présent, je ne pouvais pas passer outre, ce, pour deux raisons : premièrement, parce que Neon Genesis Evangelion, œuvre du sieur Hideaki Anno – auteur également du cultissime Nadia, le Secret de l’Eau Bleu – est, tout simplement, une des meilleures et des plus légendaires séries animées japonaises, mais aussi pour la simple et bonne raison que si, a la fin des années 90, lors de sa diffusion en France, j’avais eu l’occasion d’en regarder une partie, jamais je n’avais vu sa conclusion, une conclusion, au demeurant, fort décriée mais nous en reparlerons plus tard. Bref, ni une, ni deux, en découvrant que Netflix proposait Neon Genesis Evangelion, je n’ai guère hésité et me suis finalement lancer dans le visionnage complet de ce petit chef d’œuvre et, ma foi, je ne l’ai nullement regretté, bien au contraire ! Mais pour cela, il faut bien comprendre ce qu’est Neon Genesis Evangelion et, cela, je pense que la plupart des gens n’ont pas bien compris où Hideaki Anno a voulu en venir en créant cette série… Les Anges ? Lilith ? Adam ? Toutes ces références Bibliques ne riment en réalité à rien : les gars de la Gainax trouvaient, de leur propre aveu, tout simplement ça cool, spirituel et exotique. L'objectif d'Evangelion n'est pas de créer une histoire compliquée en usant et abusant du principe de rétention d'information, quand bien même cela alimente aujourd'hui encore largement l'adoration des fans. Non, l'objectif d'Evangelion réside en réalité ailleurs. Il faut en savoir un peu plus sur Anno pour le comprendre. Il fut pendant deux ans, avant de créer Evangelion, un otaku de la pire espèce, collectionnant par exemple des centaines de parodies hentaï de Sailor Moon... La phrase de Shinji, « je ne dois pas fuir », c'est celle qu'il a eu besoin de se répéter quatre jours durant pour trouver le courage de quitter son appartement pour rejoindre la Gainax. Le résultat ? Une série pensée comme un piège à otakus, tâchant de leur faire comprendre tant bien que mal qu'il vaut mieux qu'ils sortent de chez eux et qu'ils découvrent un peu le monde. Ainsi, la première moitié des 26 épisodes rassemble ainsi tous les éléments à même de séduire ce public : harem de bombes sexuelles, combats de méchas, humour, peluches à merchandising (le pingouin), et ainsi de suite. Les derniers épisodes, ensuite, inversent brutalement la donne en déconstruisant la totalité des symboles des otakus pour les mettre face à leur propre réalité. Les pilotes sont alors montrés sous leur véritable jour : ils sont lâches, faibles, introvertis, pervers, bref ils sont à l'image du public auquel Anno veut s'adresser ! La série met ainsi en scène l'évolution de Shinji, l'antihéros, qui, du premier au dernier épisode, parvient à sortir de sa misère pour retrouver la réalité : il quitte la fiction, le cocon maternel que représentent les Eva pour retrouver le monde réel au cours des deux derniers épisodes. C'est d'ailleurs pourquoi ceux-ci sont aussi abstraits. Outre les lourdes difficultés financières rencontrées par le studio – qui sont la véritable raison des interminables plans fixes – la manière dont est conçue la série fait progressivement passer l'histoire au second plan pour ramener les personnages, et surtout, à travers eux, les spectateurs, vers la vie réelle. Neon Genesis Evangelion est une série importante car elle a l'audace unique de scier la branche sur laquelle elle est assise, car elle a l'audace de s'en prendre à son public en dénonçant sa perversité et ses excès et, plus encore, car elle essaye tant bien que mal de le soigner. Naturellement, elle n'aurait jamais pu devenir aussi culte sans d'autres qualités. Ainsi, elle reste aujourd'hui encore une référence à de multiples égards. Sa mise en scène, par exemple, est complètement hallucinante et bizarre, alternant plans fixes, morts, avec en arrière plan le bruit obsédant des cigales ou encore sur fond de Bach, avec d'autres plans d'une violence inouïe qui, deux décennies plus tard, me donne encore des frissons et qui, d'ailleurs, fut à l'origine d'une guerre ouverte entre Tokyo TV et la Gainax… Maintenant, en raison de toutes ces qualités, en raison de sa manière de laisser l'histoire s'écrire et se construire dans la tête du spectateur, sans jamais trop en dire, Evangelion a réussi à devenir la pire drogue dure de toute l'histoire de la japanimation, devenant dans la foulée un business hallucinant. Triste ironie du sort, pour une série qui prétendait soigner les excès de son public...
 

Points Positifs
 :
- Sans aucune discussion possible, Neon Genesis Evangelion est une des plus grandes séries animées de tous les temps, rien que ça ! Bien évidement, on pourrait me contredire, pester contre cette conclusion particulière qui en aura traumatiser plus d’un et peu compréhensible à première vue, cependant, rarement une œuvre n’aura été aussi parfaitement maitrisée par son auteur et aura marquer toute une génération de fans, en bien comme en mal…
- Les thématiques présentes dans Evangelion sont tellement nombreuses qu’il est difficile d’en faire une liste sans en oublier certaines : difficultés de communication avec les autres, impossibilité de montrer ses sentiments, rapports aux parents pour le moins difficiles, volonté de plaire, repli sur sois même, désir de suicide, image que l’on fabrique afin de se protéger de la société et du regard que celle-ci nous porte, sens de la vie, etc.
- Bien évidement, Neon Genesis Evangelion est une série de méchas, bien évidement, il y a des affrontements entre robots géants que l’on peut qualifier de dantesques, bien évidement, on a droit a tout un tas de références Bibliques et Kabbalistiques, bien évidement, les petits gars de chez Gainax nous bombardent de fan service avec des héroïnes dévêtues, des petites culotes et autres joyeusetés du même genre, cependant, Evangelion, c’est aussi et surtout, une série destinée avant toute chose aux otakus et qui n’est guère tendre avec eux, les invitants a quitter leur monde imaginaire pour s’ouvrir aux autres !
- Des personnages tout bonnement exceptionnels ! Certes, Shinji peut en agacer plus d’un a force de geindre et de pleurnicher tout au long de la série, mais il s’avère être, finalement, peut-être le personnage le plus crédible qu’il m’a été donné de voir dans une série d’animation. Quand aux autres, Misato, Rei, Asuka, principalement, voir Gendō Ikari et quelques autres, c’est un pur régal tant le caractère de tout ce petit monde a été travailler avec minutie et marque les esprits.
- Coté animation, bien entendu, Evangelion accuse un petit peu son âge, cependant, en se remettant dans le contexte de l’époque, la fin des années 90, force est de constater que nous avons affaire a un pur régal et que celle-ci est parfaite !
- Le design des Anges, variés, originaux, surprenants, sont tout simplement magnifiques.
- Les affrontements, dantesques et brutaux, ne sont, finalement, pas très longs et, ma foi, c’est plutôt une bonne chose.
- Une bande originale excellente et un générique qui l’est tout autant.
 
Points Négatifs :
- Si je comprends ce que Hideaki Anno a voulut nous démontrer avec cette conclusion, force est de constater qu’elle est spéciale, très spéciale même et que, ma foi, j’aurai nettement préférée une fin moins conceptuelle que celle-ci.
- Privé de budget, en conflit ouvert avec TV Tokyo, les petits gars de chez Gainax ont eu quelques difficultés pour les derniers épisodes de la série et, ma foi, cela se remarque grandement, surtout dans les deux derniers épisodes, avec cette succession de plans fixes et de scènes tirées des épisodes précédents.
- Bien entendu, Neon Genesis Evangelion est une œuvre très particulière qui, en fait, n’est pas une série de méchas. Du coup, une très grosse partie du public amateur du genre se sera littéralement tromper sur cette dernière et aura finit par prendre la fuite, surtout au vu des ultimes épisodes de la saga…
 
Ma note : 9/10

jeudi 24 septembre 2020

JON SHANNOW – L'ULTIME SENTINELLE


JON SHANNOW – L'ULTIME SENTINELLE
 
Une force a jailli du passé, faisant trembler la Terre. Les portes du temps ont été forcées, et un mal ancestral s’apprête à déferler sur le monde. Seul Jon Shannow, le héros légendaire, peut refermer ce portail. Mais pour ce faire, il doit trouver la célèbre Épée de Dieu. On dit qu’elle flotte au milieu des nuages, au-dessus des terres périlleuses qui s’étendent de l’autre côté du Mur. On dit que, là-bas, des bêtes marchent comme des hommes et vénèrent une sombre déesse. Déjà, monstres et démons se réunissent pour empêcher Jon Shannow de mener cette quête impossible. Déjà, quelque part, une femme aux cheveux d’or se met à rêver de sang…
 

Jon Shannow – L'Ultime Sentinelle
Auteur : David Gemmell
Type d'ouvrage : Post-Apocalyptique, Western, Fantastique
Première Parution : 1989
Edition Poche : 04 juillet 2018
Titre en vo : Jon Shannow – The Last Guardian
Pays d’origine : Grande-Bretagne
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Rosalie Guillaume
Editeur : Bragelonne
Nombre de pages : 393
 
Mon avis :
 Je ne vais pas vous mentir, je n’avais guère été emballé par le premier volet de Jon Shannow, énième cycle du sieur David Gemmell qui, ma foi, portait en lui trop de défauts propre à l’auteur pour, véritablement, sortir du lot en comparaisons d’autres œuvres nettement plus abouties. Alors certes, il y avait l’ambiance en elle-même de ce cycle, franchement originale : un futur plus ou moins proche, un monde post-apocalyptique qui avait eu bien du mal à survivre a une catastrophe planétaire survenue à notre époque, et un coté western plutôt surprenant lorsque l’on sait que Gemmell, principalement, s’était limiter a l’Heroic-Fantasy. Cependant, toutes les bonnes idées de l’auteur n’avaient pas suffit pour sauver les meubles de ce Loup dans l’Ombre, qui, ma foi, m’était plus apparu comme étant un sous La Tour Sombre en nettement moins bien… Ainsi, ce ne fut pas avec un grand enthousiasme que je m’étais lancer dans la lecture de L’Ultime Sentinelle, deuxième volet de la saga, au point même que je m’étais poser la question de savoir si ça valait le coup d’aller au bout de ce cycle ou pas ? Et, à ma grande et heureuse surprise, je suis tomber des nues en découvrant, avec grand plaisir, que ce second volet de Jon Shannow était bon, très bon même ! Il faut dire que, d’entrée de jeu, j’ai été emballé par cette suite où Gemmell, indéniablement, maitrise nettement mieux son sujet : certes, Jon Shannow reste un mélange de Clint Eastwood et de Roland de Gilead, cependant, il reste un personnage assez attachant, ne serais-ce qu’en raison de son coté solitaire et mélancolique. Mais le meilleur est l’intrigue en elle-même : ainsi, Gemmell nous entraine dans une aventure franchement captivante où se mêlent mythe de l’Atlantide, du Déluge, le Triangle des Bermudes, des invasions temporelles, le tout, dans une ambiance western toujours aussi réussie, quand aux nouveaux protagonistes apparaissant dans ce second tome, disons que ceux-ci sont nettement plus intéressants que ceux du premier. Certes, il reste quelques défauts dont, décidément, David Gemmell n’arrivait jamais à se débarrasser comme ses fameuses conclusions écrites à la va-vite, ses personnages qui auraient mérité d’être davantage développés et ses intrigues un peu oubliées en court de route… Mais bon, en dehors de ces quelques défauts habituels chez l’auteur, L’Ultime Sentinelle est un excellent roman de Gemmell, certes pas un chef d’œuvre, loin de là, mais un ouvrage suffisamment réussi pour relancer en beauté une saga qui, en toute franchise, n’avait pas débutée sous les meilleurs auspices. Espérons à présent que le dernier volet de la trilogie poursuive sur la même veine !
 

Points Positifs
 :
- Autant le premier volet de Jon Shannow m’avait laissé pour le moins dubitatif, autant cette suite est nettement plus aboutie pour ne pas dire excellente ! Il faut dire que L’Ultime Sentinelle, riche d’un scénario travaillé et captivant, vous tiendra en haleine de bout en bout et nous rappelle les meilleurs ouvrages de l’auteur.
- Mythe de l’Atlantide, légende du Déluge Biblique avec un avatar de Noé, Triangle des Bermudes, invasions temporelles… Gemmell nous en met plein la vue dans ce second tome de Jon Shannow !
- Ce mélange entre western et post-apocalyptique reste toujours aussi efficace.
- Comme je l’avais déjà soulier, s’il est évidant que Jon Shannow n’est pas le héros le plus charismatique de Gemmell, son coté vieux loup solitaire qui se ballade avec sa Bible et abatant moult bandits de grands chemins a coup de colts n’est pas désagréable et en fait un personnage plutôt réussi.
 
Points Négatifs :
- Même si Gemmell à déjà fait bien pire dans d’autres ouvrages, il faut reconnaitre que la conclusion aurait méritée à être davantage développée.
- Quelques protagonistes et intrigues secondaires promettaient beaucoup et furent abandonnées en court de route.
- Les adversaires de Jon Shannow sont toujours aussi nuls et ils rateraient un éléphant dans un couloir…
 
Ma note : 8/10