dimanche 27 janvier 2019

LA QUÊTE DE L'OISEAU DU TEMPS – LE RIGE


LA QUÊTE DE L'OISEAU DU TEMPS – LE RIGE

Pelisse, Bragon et l’inconnu marchent depuis 4 jours en direction du doigt du ciel sur lequel ils doivent trouver l’oiseau du temps. Leur route les conduit alors sur un territoire ou peu de gens s’aventurent, car c’est le domaine d’un personnage très mystérieux et surtout dangereux. Il vit seulement entouré de trois êtres qui le servent, Ardate, Göl et Gallû. C’est un chevalier légendaire qui manie la hache mieux que l’épée, il se nomme le Rige. Il ne fait respecter qu’une seule loi sur son territoire : la chasse. Lorsque Pelisse, Bragon et l’inconnu arrivent devant l’entrée de son domaine, ils tentent de le convaincre de les laisser passer. Leur noble cause est en effet pour Bragon, une raison valable d’éviter un affrontement inutile. Cependant, à la surprise de Pelisse, le Rige semble connaître Bragon : il lui propose qu’une seule chose, une chasse à l’homme pour qui pénètre sur son territoire. Il serait tout simplement heureux et fier de les chasser. Bragon refuse alors le défi lancé par le Rige et décide de faire demi-tour. Au même moment, une lance lancée par le maître tue la monture de Bragon. De rage, Pelisse pénètre alors sur le territoire, suivi par l’inconnu et Bragon qui tente de l’en empêcher. Aussitôt, Le Rige fait fermer la herse, seule porte de sortie de son territoire. La traque peut commencer…


La Quête de l'Oiseau du Temps – Le Rige
Scénario : Serge Le Tendre
Dessins : Régis Loisel
Couleurs : Régis Loisel
Couverture : Régis Loisel
Editeur : Dargaud
Genre : Fantasy
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 01 novembre 1985
Nombre de pages : 64

Mon avis : Après être parvenus à s’échapper du terrible Temple de l’Oubli dans le précédant volume, ce fut avec une certaine joie que j’ai retrouvé Pélisse, Bragon et leurs compagnons dans ce troisième tome de La Quête de l’Oiseau du Temps, album intitulé Le Rige. Et la première chose qui saute aux yeux des lecteurs, c’est la différence des couleurs entre les deux albums : des teintes jaunâtres du désert et du temple, l’on passe ici a une ambiance plus verdoyante, forêts, marécages… mais aussi ruines… plantant le décors de l’action de cet album qui se déroule, donc, dans le territoire de l’énigmatique et charismatique Rige, un formidable guerrier, probablement le meilleur d’Abgar, adepte de la chasse sous toutes ses formes (y compris la chasse à l’homme) et, jusque-là, toujours invaincu. Bien évidemment, afin de pouvoir poursuivre leurs quêtes, Pélisse et ses compagnons devront réussir à traverser ce fameux territoire, exploit que personne n’a jamais réussi jusqu’alors, mais je pense ne pas faire un immense spoiler en vous disant que nos héros, eux, y parviendront – sinon, bah, la quête prenait fin ici. Ainsi, comme il fallait s’en douter, ce qui compte avant tout dans ce troisième album, ce n’est pas de savoir si Pélisse, Bragon et les autres réussiront ou pas à échapper aux griffes du Rige, mais plutôt, comment vont-ils le faire. De même, ici, ce qui prime, ce n’est pas tant l’action en soit même mais davantage les liens entre les protagonistes, car, justement, Bragon et le Rige possèdent un passé commun… lien qui aboutira, à la fin de l’album, a une scène magnifique et plutôt émouvante mais qui aura déçu bon nombre d’amateurs de grand spectacle, probablement rebutés par ce duel qui ne s’étale pas inutilement sur trois ou quatre pages, comme il est de coutume de faire de nos jours. Et ces rapports entre les protagonistes, ces changements pour certains et cette mélancolie qui parsème ces pages, fait de celui-ci un album tout aussi bon que ses prédécesseurs, mais, peut être avec un petit plus : probablement la figure tellement marquante, du Rige ? Bref, vous l’avez compris, ce troisième tome de La Quête de l’Oiseau du Temps est toujours aussi bon et réussit la gageure de maintenir la série a un niveau pour le moins exceptionnel. Bien évidemment, et comme j’eu l’occasion de vous le dire lors des critiques des deux premiers albums de la série, nous avons là une œuvre qui date déjà un peu, ce qui n’enlève certes rien à sa qualité intrinsèque, mais qui, de par son style, son humour et son érotisme d’un autre temps, voir même pour une certaine façon de narrer une histoire, pourra troubler des lecteurs plus jeunes, peu habitués à un tel style. Mais pour ceux qui sauront passer outre cela, ainsi que pour ceux de ma génération, la chose parait plus qu’évidente : nous avons bel et bien là une œuvre tout bonnement culte !


Points Positifs :
- Le plaisir de découvrir la suite d’une saga qui, ma foi, est toujours aussi plaisante, tomes après tomes : ainsi, tout le bien que l’on pouvait penser au sujet de La Quête de l’Oiseau du Temps – le coté aventure sans prise de têtes, les protagonistes charismatiques, l’univers assez sympathique, le bestiaire original – est, bien entendu, une fois de plus au rendez vous.
- Le Rige, bien évidement ! Il faut dire que le maitre de Bragon, charismatique en diable, dégage une aura de puissance et de classe peu commune. De plus, son lien avec son ancien élève apporte un plus indéniable a l’intrigue, surtout lors de la conclusion de celle-ci.
- Comme je l’avais souligné lors des précédents albums, les dessins de Loisel sont l’un des gros points positifs de cette saga : il faut dire que ceux-ci sont tout simplement magnifiques, que les planches de l’artiste fourmillent de détails, sans oublier, bien sur, le look du Rige, oh combien réussi !
- Les relations entre les protagonistes sont, bien entendu, au cœur de ce troisième tome : Le Rige et Bragon, bien sur, mais aussi Bragon et Pélisse, Bulrog, lui, étant sur le chemin de la rédemption.
- L’affrontement final entre Bragon et le Rige, qui en aura marqué plus d’un.
- Une couverture tout simplement magnifique.

Points Négatifs :
- Le coté un peu vieillot de la saga qui risque de rebuter les plus jeunes d’entre nous, habitués depuis longtemps a des bande dessinées plus simples, scénaristiquement parlant, et qui renâcleront devant une certaine fantasy a la papa…
- Les mêmes, sans nul doute, regretteront que l’affrontement final entre Bragon et le Rige soit aussi expéditif.

Ma note : 8,5/10

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