mercredi 2 janvier 2019

L'ÉTRANGE HISTOIRE DE BENJAMIN BUTTON


L'ÉTRANGE HISTOIRE DE BENJAMIN BUTTON

Alors que l'ouragan Katrina approche, la vieille Daisy est sur son lit de mort dans un hôpital de La Nouvelle-Orléans ; elle demande à sa fille, Caroline, de lui lire à haute voix le journal de Benjamin Button. Celui-ci raconte que, le soir du 11 novembre 1918, il est né avec les caractéristiques physiques d'un vieil homme. La mère de l'enfant décède après l'accouchement, et le père, Thomas Button, décide d'abandonner l'enfant sous le porche d'une maison de soin. Queenie et M. Tizzy Weathers, employés de la maison de retraite, trouvent le bébé, et Queenie décide de s'occuper de lui comme s'il s'agissait de son propre fils. Passant le début de sa vie en fauteuil roulant, Benjamin apprend à marcher en 1925 et utilise désormais des béquilles. Le jour de Thanksgiving 1930, alors qu'il a douze ans mais qu'il a toujours l'apparence d'un vieillard, Benjamin rencontre une petite fille de six ans, Daisy, dont la grand-mère vit dans la maison de soins.


L'Étrange Histoire de Benjamin Button
Réalisation : David Fincher
Scénario : Eric Roth et Robin Swicord, d'après la nouvelle de F. Scott Fitzgerald
Musique : Alexandre Desplat
Production : The Kennedy/Marshall Company
Genre : Fantastique, Drame, Romantique
Titre en vo : The Curious Case of Benjamin Button
Pays d'origine : Etats-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 25 décembre 2008
Durée : 166 mn

Casting :
Brad Pitt : Benjamin Button
Cate Blanchett : Daisy
Julia Ormond : Caroline
Taraji P. Henson : Queenie
Jason Flemyng : Thomas Button, le père
Tilda Swinton : Elizabeth Abbott
Rampai Mohadi : Ngunda Oti, le pygmée
Elle Fanning : Daisy, à 6 ans
Madisen Beaty : Daisy, à 11 ans
Faune A. Chambers : Dorothy Baker
Elias Koteas : Monsieur Gateau
Josh Stewart : Pleasant Curtis
Adrian Armas : David
Mahershala Ali : Tizzy
Tom Everett : Benjamin (1935-37)
Spencer Daniels : Benjamin, à 12 ans physiquement
Joel Bissonnette : David Hernandez
Jared Harris : Capitaine Mike
Phyllis Somerville : la grand-mère Fuller
Paula Gray : Sybil Wagner
Danny Nelson : le général Winson
Yasmine Abriel : la prostituée
Fiona Hale : Mrs Hollister
Chandler Canterbury : Benjamin à 8 ans physiquement
Eve Brent : une vieille femme

Mon avis : L’affaire, ici, va être rapidement entendue et je ne laisserai pas planer le suspens plus longtemps : après avoir vu, pour la énième fois, L'Étrange Histoire de Benjamin Button, je me demande franchement pourquoi les médias ont tellement encensés ce film, chantant ses louanges et la performance de Brad Pitt ? Cependant, je n’affirme pas que ce Benjamin Button soit un quelconque étron inintéressant au possible, cela serait faire preuve d’une mauvaise foi totale, mais que, indéniablement, il est très loin de justifier tout le tapage médiatique qu’il connut lors de sa sortie, il y a de cela une décennie. Pour commencer, le postulat de départ du film ne m’a pas repoussé, ce qui serait un comble vu mes goûts en matière de fantastique et de SF, où pullulent vaisseaux spatiaux, extraterrestres, dragons et créatures cauchemardesques à la Lovecraft. Après tout, nous n’avons là que la simple histoire d’un type né vieux et qui vit sa vie à l’envers, rien de bien transcendant ni de choquant pour les habitués du genre. Curieusement, la plupart de mes doutes à l’encontre de Benjamin Button venaient précisément de ce qui aurait du le moins me gêner, le coté fantastique du film, et c’est la que le bat blesse, et pas qu’un peu. Les amateurs de science fiction connaissent probablement le légendaire Hypérion de Dan Simmons, œuvre magistrale, indéniablement. Et, tous ceux qui ont eu le plaisir de le lire auront compris de quoi je parle : en effet, l’un des personnages du roman, Sol Weintraub vit un drame terrible puisque sa fille, Rachel, victime d’une curieuse maladie, se met soudainement à rajeunir, années par années, revivant sa vie à l’envers, jusqu’à redevenir un bébé, au moment où débute le récit. Et, malgré les différences, il est impossible de ne pas faire de comparaisons entre Rachel et ce brave Benjamin. Or, justement, c’est là le fond du problème : le drame de la famille Weintraub est si bien écrit, qu’il en ressort une infinie tristesse qui me bouleversa profondément à l’époque où je découvris Hypérion. Et, il faut bien le reconnaître, l’émotion est littéralement absente de cette Étrange Histoire de Benjamin Button,  ce qui, mine de rien, est problématique pour ce genre d’œuvres cinématographiques a grand spectacle. Ainsi, autant le triste destin de Rachel me toucha, autant celui du père Button me laissa froid, et pas qu’un peu. Pourtant, les deux histoires ne sont pas si éloignées que ça l’une de l’autre. Mais là où dans Hypérion, donc, l’émotion était à son comble, celle-ci est quasiment absente dans Benjamin Button, sauf, vers la toute fin du film, quand, un Brad Pitt visiblement peu concerné par la chose et étonnement terne, prend la décision de quitter sa famille, ainsi que, lorsque dans les dernières minutes, il meurt dans les bras de celle qu’il a toujours aimé. Et si ces deux scènes m’ont touchés, cela fait bien peu vu la longueur du film – prêt de trois heures – et, personnellement, cela ne rattrape en rien l’ensemble que j’ai trouvé tout juste sympathique à regarder, mais sans plus : émotions absentes, personnages stéréotypés, scénario sans grande surprise et sans prise de risque : on se croirait devant une espèce Forrest Gump à la sauce fantastique où des scènes sont ajoutées sans aucune autre justification que de nous montrer ce que fut le vingtième siècle pour les américains : fin de 14/18, Seconde Guerre Mondiale, moto et blousons en cuir, Beatles, conquête spatiale (hop, une fusée décolle tandis que Brad Pitt et Cate Blanchett copulent) et, puisque l’histoire se déroule à la Nouvelle Orléans, on finit avec Katrina. D’ailleurs, à ce propos, j’ai trouvé cette inclusion littéralement inutile, voir limite ridicule, vu qu’elle n’apporte rien au déroulement de l’intrigue, mais bon, on connaît nos amis d’outre atlantique, la moindre petite catastrophe à la mode (locale, cela va de sois, parce que, lorsqu’il y a 300000 morts en Asie du sud-est, tout le monde s’en moque) se doit d’être montrée un peu partout. Dans le même ordre d’idée, ce serait comme si un film français, se déroulant sur plusieurs générations dans la ville de Toulouse, se ferait écho de l’explosion de l’usine AZF, mais sans aucun lien avec les personnages et le scénario. Ridicule ? C’est ce que je pense ! Mais bon, ce qui sauve un tout petit peu cette Étrange Histoire de Benjamin Button, c’est peut être ce savoir faire hollywoodien, et l’habitude qu’ils ont de réaliser ce genre de films à grands spectacles vu et revus depuis des lustres. Et encore, dans le genre, personnellement, il y a bien mieux. Alors, que reste-t-il au final ? Et bien, tout juste Cate Blanchett, qui, contrairement à un Brad Pitt amorphe et méconnaissable (mais pas par les prouesses numériques mais par son talent d’acteur visiblement en congés ce jour là), est crédible, du début à la fin, qu’elle ait 18 ou 80 ans, on y croit dur comme fer. Et, finalement, de part son talent et son implication, elle est l’une des rares à surnager dans ce marasme peut être légèrement sympathique à regarder sur le coup, mais que l’on oubliera bien vite, tout en se demandant, question oh combien cruciale, pourquoi et comment les médias et les critiques ont pu le porter aux nues ? Cela restera à mes yeux un mystère insondable et incompréhensible…


Points Positifs :
- Le postulat de départ, plutôt singulier – un homme nait vieux et rajeunit au fil des ans – mais qui n’en reste pas moins intéressant. D’ailleurs, tout cela est fort bien fait et l’on adhère rapidement à la chose.
- Un film qui, malgré ses défauts – et ils sont nombreux – a tout de même le mérite de se laisser regarder et que, curieusement, on ne déteste pas totalement. Probablement le fameux savoir faire américain…
- La performance de Cate Blanchett, impeccable et tout bonnement crédible tout au long du film. Au moins, dans son cas, il n’y a rien à redire pour ce qui est de son implication.
- Les amateurs de films à la Forrest Gump seront probablement aux anges.

Points Négatifs :
- Un sous Forrest Gump a la sauce semi-fantastique mais sans l’émotion que l’on peut ressentir en regardant le film avec Tom Hanks – et encore, c’est quelqu’un qui n’aime pas ce long métrage qui dit cela, c’est pour dire. Une construction quasi-identique avec des inspirations encore plus ridicules à chercher du coté de Titanic
- C’est tellement convenu, prévisible, sans émotions, et, en plus, cela dure des plombes !
- Un Brad Pitt absolument pas concerné par son rôle et qui a dut se contenter de prendre son cachet.
- Si vous souhaitez découvrir l’histoire d’une personne qui rajeunit au fil des ans, lisez donc Hypérion, c’est d’un tout autre niveau !

Ma note : 5,5/10

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