dimanche 27 septembre 2020

MULTIVERSITY – TERRE X


MULTIVERSITY – TERRE X
 
Depuis la dévastatrice victoire du Reich d'Adolf Hitler, les États-Unis vivent sous le joug de la terrible occupation nazie. Mais dans l'ombre, la résistance s'organise en coulisse et un groupe d'individus se réunit dans la pénombre d'un bâtiment désaffecté lorsque soudain, trois hommes viennent frapper à la porte. L'assemblée pousse un ouf de soulagement lorsqu'ils prononcent avec justesse le mot de passe et qu'ils se découvrent de leurs chapeaux. Ce sont les membres des combattants de la liberté regroupés autour de Jesse Owens, le célèbre héros des jeux de Berlin. Il est accompagné du condor noir, de la bombe humaine et du minuscule Doll man. Face à la bannière étoilée américaine, ils préparent l'attaque d'une usine de fabrication de robots de guerre quand soudain les fanatiques plassticmen nazis surgissent dans la pièce. Le chaos est total et les individus qui ne sont pas tués sont alors faits prisonniers. Quelques jours plus tard, les trois héros sont exécutés sauvagement et les images sont diffusées en boucle sur l'ensemble des téléviseurs des foyers américains. Oncle Sam, l'esprit de l'Amérique, découvre les terribles images quand un petit groupe de plassticmen s'en prend soudain à lui. Il disparaît aussitôt, ne laissant derrière lui que son célèbre chapeau haut de forme et son costume aux couleurs du drapeau. Cinquante ans plus tard, les envahisseurs pensent la résistance totalement éradiquée mais lorsque le musée à la gloire du Reich est soufflé par une explosion, l'étincelle de l'espoir renaît chez les patriotes US.
 

Multiversity – Terre X
Scénario : Robert Venditti
Dessins : Eddy Barrows, Bruno Redondo
Encrage : Eber Ferreira, Bruno Redondo, Jack Herbert, Scott Hanna
Couleurs : Adriano Lucas, Bruno Redondo, Jack Herbert
Couverture : Mick Hawthorne
Genre : Super-Héros
Editeur : DC
Titre en vo : Freedom Fighters
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 07 avril 2020
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 03 juillet 2020
Nombre de pages : 272
 
Liste des épisodes
Freedom Fighters 1-12
 
Mon avis :
 L’année passée, j’avais eu l’occasion de vous parler de Multiversity, ambitieux récit de l’inimitable Grant Morrison qui souhaitait, par le biais de cette mini-série, remettre sur le devant de la scène le multivers chez DC. Bien évidement, comme c’est souvent le cas chez l’auteur écossais, trop de complexité dans son synopsis avait fait que bon nombre de lecteurs s’étaient perdus en court de route tandis que d’autres, plus enthousiastes vis-à-vis de certains épisodes franchement excellents, en avaient néanmoins gardé un sentiment mi-figue, mi-raisin, en se disant qu’avec davantage de simplicité, Multiversity aurait put atteindre son but… Une année et quelques s’est écoulée – avec, au passage, le Covid-19 et un certain confinement quasi-mondial – et apparaissait, début juillet dernier, ce Multiversity – Terre X, une suite de l’œuvre de Morrison sans que ce dernier ne soit aux commandes – désormais, c’est Robert Venditti qui est aux commandes du projet – et qui met l’accent sur l’une des Terres parallèles du Multivers de chez DC, la fameuse Terre X, sans nul doute, une des plus intéressantes puisque, dans cette dernière, les nazis avaient gagner la Seconde Guerre Mondiale et un certain Superman s’était avérer être leur plus grand champion ! Bref, cette Terre parallèle uchronique digne du Maître du Haut-Château avait de quoi faire saliver le lecteur, sauf que, comme c’est souvent le cas avec les trucs un peu trop alléchants, le résultat fut loin, mais alors très loin, d’être à la hauteur de nos espérances… Pourtant, tout n’étais pas à jeter dans ce Multiversity – Terre X : un postulat de base intéressant, des protagonistes plutôt réussis et une partie graphique – c’est principalement Eddy Barrows qui est aux crayons – qui, sans être éblouissante, était plutôt bonne. Hélas, si la forme fonctionnait plus ou moins bien, pour ce qui est du fond lui-même, ce fut un tout autre problème et il faut tout de même reconnaitre que, scénaristiquement parlant, Multiversity – Terre X est franchement faiblard et que, plus on avance dans les épisodes qui composent cette mini-série, au nombre de douze, on ne peut s’empêcher de se dire que tout cela est moyen, trop moyen. De plus, il y le coté patriotique que l’on se coltiner tout au long de cet album : bien évidement, avec un personnage comme Oncle Sam, il fallait s’en douter, le symbole du patriotisme américain étant, forcément, porteur de toutes les valeurs des USA, on ne s’attendait nullement a ce qu’il possède une personnalité complexe et poussée à la réflexion. Cependant, le voir cogner des nazis tout au long des pages en se moquant d’eux et en l’entendant louer les vertus de l’Amérique, cela va cinq minutes, pas plus, et, ma foi, plus binaire que lui, il n’y a pas ! Autre problème, Oncle Sam n’est pas le seul personnage qui agace le lecteur dans cette mini-série, le reste des Freedom Fighters ne valant guère mieux… Bref, vous l’avez compris, trop de propagande tuant la propagande, on est rapidement lasser par la lecture de cette mini-série surtout que, bon, comment dire, scénaristiquement parlant, tout cela est loin d’être folichon, bien au contraire. Du coup, au final, Multiversity – Terre X apparait comme étant bien trop bourré de défauts pour, véritablement, marquer les esprits : largement inférieur au Multiversity de Morrison dont le principal défaut, finalement, était sa complexité – mais au moins, l’auteur écossais nous proposais une œuvre digne de ce nom – cette pseudo suite rate franchement le coche et ne ravira que les amateurs de DC les moins exigeants. Pour ma part, désolé mais ce n’est pas mon cas et je serais ressortit de la lecture de cet album avec l’impression, finalement, d’avoir perdu mon temps…
 

Points Positifs
 :
- Celles et ceux qui avaient apprécié Multiversity apprécieront le fait que l’on puisse se replonger à nouveau dans l’une des Terres parallèles que Grant Morrison nous avait proposé dans sa mini-série, surtout que celle-ci, Terre X, est sans nul doute une des plus réussies du lot, son coté uchronique fonctionnant parfaitement.
- Pour ce qui est des dessins, Eddy Barrows réalise la quasi-totalité des douze épisodes et si, ma foi, son style est loin d’être époustouflant, il n’en reste pas moins que ses planches, dans l’ensemble, sont plutôt réussies et ont de quoi satisfaire les amateurs de dessins certes conventionnels mais terriblement efficace.
- Et si les nazis avaient gagné la Seconde Guerre Mondiale ? Bon, cette uchronie n’est pas originale pour un sou mais elle reste tout de même la plus appréciée du genre.
 
Points Négatifs :
- Une mini-série beaucoup trop conventionnelle et prévisible pour être honnête. Il faut dire que ce Multiversity – Terre X, s’il possède un postulat de départ intéressant, tombe très rapidement dans des travers propres au genre superhéroique dont on se serait bien passer : manichéisme à la limite de la débilité, personnages qui ne peuvent pas s’empêcher de discourir pendant qu’ils se battent et qui prennent la pose sans aucune raison, avalanche de grands sentiments patriotiques, mouais, au bout de un ou deux épisodes, j’en avais déjà marre !
- Certes, j’ai parfaitement compris que Oncle Sam est l’avatar de l’esprit du peuple américain et que, par la force des choses, il est logique qu’il ne cesse de louer son pays, les valeurs de celui-ci, etc. Le problème, c’est que, très rapidement, tout cela devient agaçant et que le coté binaire pour ne pas dire simpliste du personnage a de quoi énerver le lecteur le plus agaçant.
- Une flopée de protagonistes sans charme et tous plus stéréotypés les uns que les autres : ce, que ce soit les Freedom Fighters ou les nazis.
- Eddy Barrows livre une prestation correcte aux dessins, sans plus, par contre, on remarque tout de suite lorsqu’il n’est pas aux crayons et le résultat n’est franchement pas terrible…
- Une couverture sympa mais sans aucun rapport avec le contenu de l’album.
 
Ma note : 5,5/10

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