mardi 15 septembre 2020

JE VEUX JUSTE EN FINIR


JE VEUX JUSTE EN FINIR

Une femme est en route avec son petit ami Jake, vers la maison des parents de ce dernier. Ils se sont rencontrés il y a quelques semaines seulement et c’est leur premier long voyage ensemble. Cependant, elle pense à mettre un terme à leur relation. Les choses deviennent vraiment singulières lorsqu’ils arrivent à la maison des parents de Jake, une ferme isolée, et que la jeune femme, après avoir fait la connaissance des parents de son petit ami, commence à remarquer des détails pour le moins surprenants…


Je Veux Juste en Finir
Réalisation : Charlie Kaufman
Scénario : Charlie Kaufman, d'après le roman d’Iain Reid
Musique : Jay Wadley
Production : Likely Story, Netflix
Genre : Drame
Titre en vo : I'm Thinking of Ending Things
Pays d'origine : Etats-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 04 septembre 2020
Durée : 134 mn

Casting :
Jesse Plemons : Jake
Jessie Buckley : la petite amie
Toni Collette : la mère
David Thewlis : le père
Guy Boyd : le concierge du lycée
Ryan Laughtner Steele : Jake danseur
Unity Phelan : la petite amie danseuse
Frederick E. Wodin : le concierge danseur
Colby Minifie : Yvonne
Jason Ralph : le copain d’Yvonne
Hadley Robinson : une fille du Tulsey Town
Gus Birney : une fille du Tulsey Town
Abby Quinn : une fille du Tulsey Town

Mon avis : Jusqu’à ce jour, je n’avais eu l’occasion de voir un seul et unique film du sieur Charlie Kaufman, c’était Eternal Sunshine of the Spotless Mind, fort beau film d’amour, possédant un scénario plutôt complexe et avec un étonnant Jim Carrey et une Kate Winslet égale à elle-même. Du coup, ce fut avec une certaine curiosité que je me suis lancer dans le visionnage de Je Veux Juste en Finir, œuvre paru sur Netflix et dont j’avais entendu moult critiques pour le moins diverses : certains criant au chef d’œuvre, d’autres, au gros truc prétentieux et totalement incompréhensible. Bien entendu, comme il fallait s’y attendre, la vérité est un peu entre ces deux cas extrêmes… Bon, il faut reconnaitre que Je Veux Juste en Finir est une œuvre spéciale, très spéciale même et qu’elle ne conviendra pas à tout le monde. De plus, j’irais même plus loin, mêmes celles et ceux qui apprécient les bizarreries cinématographiques, les films cintrés, possédant un scénario complexe et peu compréhensibles s’il n’y a pas un second visionnage risquent de ne pas adhérer a ce film voir, risquent d’être pour le moins dubitatifs devant les délires de Charlie Kaufman. Il faut dire que, ici, le réalisateur va loin, très loin dans sa vision que l’on peut qualifier de particulière de la chose cinématographique, ce, au risque d’en perdre plus d’un en court de route. Pourtant, Je Veux Juste en Finir débutait fort bien avec ce petit voyage d’un jeune couple qui s’en va rendre visite aux parents du jeune homme : certes, le trajet en voiture peut surprendre de par sa longueur – plus de vingt minutes – cependant, entre des dialogues pour le moins surprenants et une mise en scène nettement plus habile qu’on aurait put le penser de prime abord, force est de constater que cette première partie est un pur régal. Viens ensuite le plat de résistance du film : l’arrivée chez les parents et le diner avec ces derniers. Au début, on ne voit que le coté loufoque de la chose, cependant, au fur et a mesure des dialogues, de plus en plus singuliers, on se dit qu’il y a des détails qui clochent, ce, avant que l’on ne tombe dans l’absurde le plus complet avec ces parents qui, un coup vieillissent, un coup rajeunissent, sans que l’on ne comprenne pas vraiment le pourquoi du comment !? A ce moment précis du film, le spectateur se trouve dans le même état que la jeune fille, c’est-à-dire, qu’il ne comprend plus grand-chose et se met à imaginer moult explications plus ou moins plausibles à ces événements, sauf que, ce n’est pas finit et que la suite, elle, ira encore plus loin dans l’absurde… Et donc, on se coltine un nouveau voyage en voiture, lui aussi plutôt long, de nouveaux dialogues qui, cette fois ci, fonctionnent moins bien malgré quelques fulgurances plutôt bienvenues – la reprise des propos virulents de la critique Pauline Kael à l’encontre du film de Cassavetes, Femme sous Influence – et, suite a un arrêt au plein milieu de nulle part pour acheter des glaces en pleine tempête de neige, notre couple arrive dans un lycée, de nuit, et là… comment dire… on part dans un délire absolu avec, dans le désordre, un couple de danseurs qui remplace nos héros, un vieux concierge qui s’avère être le jeune homme qui se suicide par hypothermie dans sa voiture tout en ayant une vision d’un cochon mort, dévoré vivant par des asticots et un final pour le moins étrange où tous les protagonistes, vieillis, assistent a une remise de prix pour le jeune homme – entretemps devenu agé – devenu un grand physicien et qui se met a pousser la chansonnette comme dans toute bonne comédie musicale qui se respecte… Et là, clap de fin, vous pouvez aller vous coucher ! Alors bien entendu, on a compris qu’en fait, le seul protagoniste réel de l’histoire, c’est le concierge, vieil homme vivant seul et qui, par devoir envers ses parents, a raté sa vie : ce désir d’en finir, c’est le sien, d’où le suicide. Quand a la jeune femme, elle n’a jamais existé ou, plutôt, si, cette dernière étant en fait un assemblage de moult femmes que le vieil homme aura rencontré au cours de sa vie sans jamais oser les aborder, ce qui explique pourquoi, dans ses fantasmes, cette dernière aura connu pas mal de noms et de métiers différents. Alors, en arrivant a ce point de ma critique, que dire au sujet de Je Veux Juste en Finir ? Œuvre géniale ou pur délire mégalomaniaque d’un réalisateur suffisant auquel il est difficile de comprendre grand-chose ? Comme je l’avais dit précédemment, un peu des deux à la fois, aussi incroyable que cela puisse paraitre ! L’idée en elle-même est excellente, c’est un fait, comme le sont les dialogues, la photographie et une mise en scène d’une inventivité rare, le souci, est il est important, justement, c’est tous ces délires qui ne cessent de se succéder, ces longueurs et ce final qui part dans tous les sens. Cela est plutôt dommage car Je Veux Juste en Finir est loin d’être mauvais, bien au contraire, mais bon, parfois, un soupçon de simplicité, cela ne fait pas de mal…


Points Positifs :
- Un des films les plus complexes et étranges qu’il m’a été donné de voir depuis bien longtemps, un truc inclassable qui peut, parfaitement, être vu comme un chef d’œuvre mais aussi comme un truc totalement suffisent et incompréhensible…
- L’idée générale qui se cache derrière ce scénario oh combien complexe et ubuesque est, pour le moins, excellente une fois que l’on a compris que tout ce que l’on a vu à l’écran n’est que le fantasme de ce vieux concierge bourré de regrets et qui a gâcher sa vie.
- Chapeau bas au deux acteurs principaux – Jesse Plemons et Jessie Buckley – tout simplement parfaits dans leurs rôles respectifs. Bien entendu, Toni Collette et David Thewlis, qui interprètent les parents, sont franchement bons aussi.
- Une mise en scène audacieuse et qui regorge de petits détails, quand a la photographie de Łukasz Żal est un pur régal pour les yeux.
- L’utilisation pour le moins audacieuse de tous les éléments du film d’horreur sans que l’on ne bascule dans le genre à proprement parler.

Points Négatifs :
- Bien entendu, si certains estimeront que ce Je Veux Juste en Finir est un pur chef d’œuvre, d’autres, nettement plus nombreux, le trouveront non seulement incompréhensible mais aussi, pompeux et suffisant. Il faut dire que le film de Charlie Kaufman est fort clivant et n’est pas fait pour tout le monde.
- Trop absurde, trop délirant, surtout vers la fin qui est tout de même une grosse orgie de grand n’importe quoi, ce qui, de mon point de vu, gâche l’impression générale que l’on peut se faire de ce long métrage.
- Si les deux premières parties passent encore, la suite, elle, est nettement plus discutable et, bourrée de longueurs et de dialogues interminables, assez rapidement, on n’a envie que d’une seule chose : que tout cela finisse !

Ma note : 7/10

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