mardi 9 mars 2021

HUNTERS – SAISON 1


HUNTERS – SAISON 1
 
New York, 1977. Jonah Heidelbaum est un jeune homme de 19 ans qui vit avec sa grand-mère,  Ruth Heidelbaum, une juive qui a survécu à Auschwitz. Un soir, celle-ci se fait assassiner dans son salon par un individu qu’elle semble reconnaitre. Lors des funérailles, Jonah croise la route du richissime Meyer Offerman, une vielle connaissance de la défunte, qui va le prendre sous son aile et lui révéler la vérité sur sa mamie : elle traquait les Nazis, cachés aux Etats-Unis depuis des décennies.
 

Hunters – Saison 1
Réalisation : David Weil
Scénario : David Weil
Musique : Cristobal Tapia de Veer
Production : Amazon Video
Genre : Triller, Uchronie, Comédie Noire
Titre en vo : Hunters – Season 1
Pays d’origine : États-Unis
Chaîne d’origine : Prime Video
Diffusion d’origine : 21 février 2020
Langue d'origine : anglais
Nombre d’épisodes : 10 x 65 minutes
 
Casting :
Al Pacino : Meyer Offerman
Logan Lerman : Jonah Heidelbaum
Kate Mulvany : Sœur Harriet / Rebecca Crowtser
Tiffany Boone : Roxy Jones
Carol Kane : Mindy Markowitz
Saul Rubinek : Murray Markowitz
Josh Radnor : Lonny Flash
Louis Ozawa Changchien : Joe Torrance
Jerrika Hinton : Millie Morris
Greg Austin : Travis Leich
Dylan Baker : Biff Simpson
Lena Olin : Le Colonel
Jeannie Berlin : Ruth Heidelbaum
Annie Hägg : Ruth Heidelbaum jeune
Christian Oliver : Meyer Offerman jeune
Jonno Davies : Tobias
James LeGros : Hank Grimsby
Ebony Obsidian : Carol Hawthorne
Caleb Emery : Arthur « Bootyhole » McGuigan
Henry Hunter Hall : Sherman « Cheeks » Johnson
Miles G. Jackson : Danny Rohr
Julissa Bermudez : Maria De La Ruiz
Phoenix Noelle : Malika
Ben Livingston : President Jimmy Carter
Kenneth Tigar : Heinz Richter
John Hans Tester : Karl Holstedder
Veronika Nowag-Jones : Gretel Fischer
Kathryn Kates : Hilda Hoffman
Megan Channell : Katarina Löw
Becky Ann Baker : Juanita Kreps
John Noble : Frederic Hauser
Bill Corry : Oskar « Le Fantôme » Hauftman alias Timothy Randall
Raphael Sbarge : Dieter Zweigelt
Barbara Sukowa : Tilda Sauer
Ronald Guttman : Moritz Ehrlich
Victor Slezak : Wernher von Braun
Judd Hirsch : Simon Wiesenthal
Direction artistique : Gilles Morvan
 
Mon avis :
 Shalom Mother Fucker ! Des nazis, des flingues, Al Pacino, de la violence décomplexée, il faut bien l'avouer, Hunters avait tout pour me séduire – même si, au départ, je n’étais pas très intéressé par cette série vu que je m’étais contenter du très court résumé proposé par Amazon et que celui-ci, ma foi, était plutôt léger. Ainsi, une fois que j’avais plus ou moins compris où j’allais mettre les pieds, c’est-à-dire, dans une œuvre qui flirterait allègrement avec les films de Tarantino, je me suis jeter dessus et, le moins qu'on puisse dire, c'est que je me suis senti gâté. Pourtant, en lisant les critiques de cette première saison, il apparait que le spectateur lambda a globalement partagé mon enthousiasme tandis que les critiques professionnels l'ont descendu en flèche... Commençons par ce qui fait consensus : Al Pacino est excellent, cela personne n'osera le nier. La reproduction des années 70 est globalement très propre. De même, la mise en scène se révèle très efficace. Cette dernière, comme je le soulignais, nous renvoi aux meilleures productions de Quentin Tarantino, notamment lors des scènes de castagne. Toutefois, elle peut pencher aussi vers du réalisme, très clinique. C'est d'ailleurs ce qui divise : Hunters ne cesse de faire le grand écart entre les années 70, théâtre de bagarres comiques et d'humour en opposition avec les années 40 dans les camps de concentration. Ainsi, nombre de spectateurs se sont retrouvés gênés par ces différences de ton, jugeant certainement que la Shoah ne peut être abordée par bribes fictionnelles, noyées dans une histoire pop. Toutefois, c'est là qui réside la véritable force de la série, c’est-à-dire, alterner les scènes, naviguant entre la lourdeur émotionnelle des camps et la légèreté relative de la traque des nazis. Qui n'a pas esquissé un sourire devant un nazi exécuté de sang froid ? La Chasse a avant tout une fonction cathartique par rapport à l'horreur des camps… Comme pour appuyer ces critiques, le Memorial de la Shoah a jugé dangereuse la série et notamment une scène de torture perpétrée par les nazis dans les camps. Ils accusent même Hunters de tendre vers le négationnisme, ce qui, selon moi, est tout simplement ridicule. Toute fiction en relation avec les camps est-elle malvenue ? Ne peut-on pas inventer d'histoires en relation avec ce génocide ? On peut évidemment comprendre les arguments de ceux qui jugent cette série comme à côté de la plaque, voire néfaste. Toutefois, je reste persuader que Hunters est un bon medium pour évoquer l'horreur. Il n'y a, en effet, aucune ambiguïté, concernant le sort des millions de juifs. Jamais la série ne présente de doutes vis à vis du rôle des nazis, quitte à développer des méchants caricaturaux. Il ne faudrait pas oublier que Hunters n'a pas vocation à être un documentaire : si des évènements historiques sont évoqués, ils n'ont pour but que de pousser le spectateur curieux à se renseigner, notamment à propos de la NASA. Et même si l'on peut admettre que les scènes dans les camps sont parfois trop longues, Hunters n'en reste pas moins une série B, assez finement dosée, qui n'hésite pas à utiliser l'humour pour désamorcer le malaise. L'humour noir n'est-il pas le meilleur moyen de faire abstraction de l'inacceptable ? Regarder Hunters, c'est, avant tout, jongler entre les émotions, du rire honteux à l'effroi. Rien de choquant à cela, seulement de la provocation assumé… Au delà de ces questionnements sensibles, force est de constater que Hunters s'inscrit, à l'image de The Boys, dans une démarche irrévérencieuse. La place de la violence a le mérite de questionner nos rapports à l'Histoire ainsi qu'à la morale. Ainsi Hunters explore la légitimité du meurtre et ce, jusque dans son épisode final. On retrouve évidemment les problématiques propres aux super-héros, concernant la justice. Et c'est là que se cache le véritable message de Hunters : une vive critique des Etats-Unis et du traitement que subissent les minorités. Alors que les plus pauvres n'ont aucun moyen d'être entendus par les autorités, les nazis occupent les plus hautes responsabilités. Ce n'est pas un hasard si les chasseurs sont tous issus de minorités... Pour conclure, Hunters est une très bonne série sur le plan du divertissement qui soulève des problématiques pour le moins intéressantes. Il ne faudrait toutefois pas se méprendre et l'estimer comme un documentaire sur la Shoah !
 

Points Positifs
 :
- Abordant ce qui est un des plus grands crimes de l’histoire de l’humanité, c’est-à-dire, la Shoah, Hunters nous entraine, de fort belle manière, dans une traque aux nazis qui, par ses cotés Tarantinesque, nous tient en haleine tout au long de cette première saison. Mélange d’humour noir et de violence insoutenable, haute en couleur, cette série mérite le détour, pour peu qu’on la prenne pour ce qu’elle est, c’est-à-dire, un divertissement et, en aucun cas, un documentaire historique.
- Un casting qui frôle avec la perfection et qui est pour beaucoup pour la réussite de cette série. Bien évidement, Al Pacino est tout simplement parfait et crève l’écran.
- Des personnages certes un peu stéréotypés mais qui n’en restent pas moins charismatiques et auxquels on s’attache facilement.
- Même si, bien évidement, tout cela reste une fiction, il faut reconnaitre que le postulat de départ de Hunters repose sur une certaine réalité et oui, les américains – comme les soviétiques – ont fait venir pas mal d’anciens nazis chez eux à la fin de la guerre, Wernher von Braun étant, bien entendu, l’exemple le plus connu.
- Hunters est davantage qu’un simple divertissement et il est difficile de ne pas se poser bien des questions sur ce qu’est la vengeance, y compris face à de tels individus.
- Une certaine critique de l’Amérique quand a son comportement vis-à-vis de ses minorités.
 
Points Négatifs :
- Si vous partez du principe que l’on ne pas faire une quelconque œuvre de fiction sur la Shoah, alors, vous risquerez de détester Hunters qui reste pourtant une œuvre de fiction qui alterne entre l’horreur et l’humour et ne prétend nullement à être un quelconque documentaire historique.
- Le coté un peu too much qui nous rappelle les productions de Tarantino. Bref, si vous n’aimez pas les films de ce dernier, Hunters n’est pas fait pour vous.
- On ne peut pas nier qu’il y a quelques longueurs par moments. Rien de gravissime mais le rythme de certains épisodes s’en ressent.
 
Ma note : 8/10

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