LA JEUNE FILLE AUX CAMÉLIAS
LA
JEUNE FILLE AUX CAMÉLIAS
Midori
est une jeune fille de douze ans qui a été abandonnée par son père il y a trois
ans. Après avoir vécu avec sa mère jusqu’à la mort de cette dernière, seule et
sans le sou, elle finit par se retrouver embauchée dans une troupe de cirque.
Malheureusement, la vie de saltimbanque ne lui convient pas et les autres
membres de la troupe lui font toujours des misères, la frappent, la violent ou
lui font manger les petits chiots qu’elle élevait en secret. Les rares fois où
elle s’énerve et traite tous les autres de monstres, elle est sévèrement punie
et c’est tous les jours que la jeune fille verse des larmes de désespoir.
Midori pense souvent au suicide et regarde d’un air rêveur les trains qui
quittent la ville, tout en sachant que son désir d’évasion est vain. Un jour,
un nain capable d’entrer complètement dans une bouteille arrive au cirque et
celui-ci tombe sous le charme de Midori. L’attirance est réciproque mais la
demoiselle en a-t-elle vraiment fini avec le malheur ? Rien n’est moins sûr...
La Jeune Fille aux Camélias
Scénariste
: Suehiro
Maruo
Dessinateur : Suehiro
Maruo
Genre : Ero
Guro
Type
d'ouvrage : Horreur, Erotique
Titre
en vo : Shōjo Tsubaki
Parution
en vo : 25 septembre 1984
Parution
en vf : 18 novembre 2011
Langue
d'origine : Japonais
Éditeur : IMHO
Nombre
de pages : 160
Mon
avis : Jusqu’à présent, c’est-à-dire,
bien entendu, depuis que ce blog existe, si j’ai eu l’occasion de vous parler
de pas mal de mangas, il y avait un sous-genre de celui-ci que je n’avais
jamais abordé, l’Ero Guro. Mélange entre horreur et érotisme, celui-ci flirte
allègrement avec un certain genre cinématographique qui connut un certain
succès, au près d’un public initié, au tournant des années soixante et soixante
dix et, pour être tout à fait franc, ni l’un, ni l’autre ne m’ont jamais
véritablement intéressé… Pourtant, cela faisait un certain temps qu’un titre
avait éveillé ma curiosité : La
Jeune Fille aux Camélias. Une couverture plutôt alléchante, un titre qui
sonnait bien, une intrigue qui se déroulait dans un cirque de monstruosités,
comme dans le célèbre Freaks de Tod
Browning et un auteur, Suehiro Maruo, qui, s’il m’était totalement inconnu,
était présenté comme étant un maitre du genre. Alors, pourquoi pas ? Oui,
pourquoi ne pas tenter l’expérience, histoire de voir ce que pouvait bien valoir
cette fameuse Jeune Fille aux Camélias !?
Le résultat de ma première expérience avec une œuvre d’Ero Guro ? Eh bien,
ma foi, disons que je suis plutôt mitigé… Bon, disons le tout de suite, La Jeune Fille aux Camélias est, sans
surprise, un manga a ne pas mettre entre toutes les mains : un érotisme
assumé qui tombe par moments dans le porno, des scènes d’une violence peu
commune, tant physique que sexuelle, des protagonistes tous plus malsains les
uns que les autres et, au beau milieu de tout cela, une jeune adolescente,
Midori, qui sert de souffre douleur pour ne pas dire d’exécutoire sexuel à tout
ce petit monde. Mouais, une histoire de timbrés pour un public qui l’est tout
autant, pourtant, tout n’est pas à jeter là-dedans et je me suis même surpris à
apprécier certaines choses dans ce manga décidément spécial… Ainsi, il y a la
partie graphique du sieur Suehiro Maruo qui, si elle pourrait paraitre dater à
un public actuel, n’en reste pas moins plutôt réussie, surtout que le mangaka
use et abuse de moult artifices artistiques afin de mieux mettre en avant les
perversions de son intrigue. Ensuite, il y à cette dernière en elle-même :
prenant le contre pied parfait du Freaks
de Tod Browning – où les monstres du cirque étaient oh combien plus humains que
ceux qui avaient une apparence normale – ici, aucun protagoniste, en dehors,
bien entendu, de Midori qui est la Cosette du jour, n’est à sauver et ce sont
tous de parfaits salopards et dépravés sexuels de la pire espèce et le lecteur,
à la foi révulsé et attiré par cette œuvre décidément pas comme les autres, de
prendre fait et cause pour cette jeune fille tout en sachant parfaitement que,
quoi qu’il arrive, cette dernière ne connaitra pas un bel happy-end. Bref, vous
l’avez compris, La Jeune Fille aux
Camélias est une œuvre très spéciale, avant tout destiné à un public de
spécialistes mais qui est loin, malgré tout, d’être aussi inintéressante qu’on
pourrait le penser, alors, si vous souhaitez tenter l’expérience, ma foi, ce
titre peut parfaitement faire l’affaire. Après, de là à prolonger l’expérience,
c’est une toute autre histoire…
Points
Positifs :
- Une
œuvre fort particulière que cette Jeune
Fille aux Camélias mais qui n’en reste pas moins plutôt intéressante aux
yeux d’un public qui souhaiterait faire une plongée dans les tréfonds des
perversions de l’âme humaine.
-
Contrairement au célèbre Freaks de Tod
Browning qui nous présentait de soit disant monstruosités qui étaient
terriblement humaines, ici, ces monstres de foire sont des monstres tout court
et leur méchanceté et leurs perversions sont sans limites.
-
Bien entendu, les fans d’Ero Guro seront en terrain familier et apprécieront
grandement cet album.
-
Graphiquement, le sieur Suehiro Maruo, malgré un style plutôt daté, nous livre
une œuvre loin d’être déplaisante et qui fourmille de bonnes choses.
-
Une couverture plutôt réussie et qui ne laisse pas soupçonner les horreurs
présentes dans les pages de cet ouvrage.
Points
Négatifs :
-
Il ne faut pas se mentir : La Jeune
Fille aux Camélias est une œuvre très spéciale, réservée à un public de
souche et il est clair que le déferlement d’horreur et de sexe qui transparait
des pages de cet album ne plaira pas à tout le monde.
-
Scénaristiquement, il faut reconnaitre que tout cela est un peu léger, surtout
que certaines idées ne sont pas développées comme elles le mériteraient selon
moi… Quand à d’autres, disons que certaines sont peu compréhensibles…
-
Difficile de ne pas être révulsé par certains passages de cet album.
Ma
note : 7/10
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