lundi 1 août 2022

PHASE IV


PHASE IV
 
Ernest D. Hubbs, scientifique issu d'une grande université, découvre que le cosmos influence certaines espèces de fourmis, en Arizona Celles-ci s'unissent, éliminent leurs prédateurs et construisent des structures inhabituelles. Elles semblent douées d'intelligence et de stratégie. Hubbs s'associe avec son collègue James Lesko pour en faire une étude plus poussée. Ils font évacuer la région, construisent un laboratoire de pointe et commencent à étudier le comportement des fourmis. Le lendemain de l'installation du laboratoire, celles-ci l'attaquent, mais Lesko diffuse un poison jaune qui tue toutes les assaillantes. Quand Lesko et Hubbs sortent, ils découvrent Kendra, une habitante de la région qui n'avait pas été évacuée. Dans l'impossibilité de le faire, puisque coupés du monde, ils la recueillent.
 

Phase IV
Réalisation : Saul Bass
Scénario : Mayo Simon d'après le roman de Barry N. Malzberg
Musique : Brian Gascoigne
Production : Alced Productions, Paramount Pictures
Genre : Science-Fiction
Titre en vo : Phase IV
Pays d’origine : Etats-Unis, Royaume-Uni
Parution : 17 octobre 1974
Langue d'origine : Anglais
Durée : 83 min
 
Casting :
Nigel Davenport : Dr Ernest D. Hubbs
Michael Murphy : James R. Lesko
Lynne Frederick : Kendra Eldridge
Alan Gifford : M. Eldridge
Robert Henderson : Clete
Helen Horton : Mildred Eldridge
 
Mon avis :
 Voici probablement un des films les plus singuliers de l’Histoire du Septième Art qui, pourtant, connait un lot de bizarreries en tout genre depuis ses débuts. Il faut dire que dans le genre film expérimental passé quasiment inaperçu lors de sa sortie – en 1974, quelques jours avant ma naissance même si ce détail n’intéressera pas grand monde – et complètement oublié depuis est l’exemple parfait que même les œuvres les plus obscures méritent largement que l’on s’y attarde, du moins, si l’on sait faire abstraction de pas mal de choses et que l’on a l’esprit curieux. Phase IV, puisque c’est son nom, fut l’unique long métrage du sieur Saul Bass qui, pour la petite histoire, était davantage connu en raison des génériques qu’il avait réalisé pour le grand Alfred Hitchcock – Vertigo, par exemple, c’est lui ! Mais l’étrangeté de ce film tient davantage a son contenu, bien évidement : ainsi, prenons ce synopsis pour le moins singulier où, suite à une singulière influence cosmique non expliquée, les fourmis terrestres commencent à agir bizarrement, de manière plus coordonnée entre les différentes colonies et même entre les différentes espèces. Premièrement, ce sont leurs prédateurs – araignées, mantes religieuses et autres – qui subissent leur courroux – puis, naturellement, elles s’en prennent à l’homme. Face à elles : deux scientifiques font essayer de tout faire afin de contrer leur inexorable avancée ! Résumé ainsi, le synopsis nous promet, indéniablement, une belle série B voir Z et nombreux seront ceux qui passeront leur chemin, n’ayant pas de temps à perdre avec de telles fadaises. Pourtant, Phase IV est davantage qu’un simple film de science-fiction, expérimental serait nettement plus approprié. Parfaitement en phase, c’est le cas de le dire, avec son époque, peut-être même un peu trop au vu de certains délires psychédéliques – et encore, le final, présent sur le Blu-Ray, a été modifié au dernier moment – ce film oh combien minimaliste n’en reste pas moins fort intéressant, ne serais-ce que pour ce face à face entre les deux scientifiques et les fourmis : au début, on se dit que ces dernières n’ont aucune chance face à l’humanité, cependant, au fil du déroulement de l’intrigue et des diverses phases, on comprend que celle-ci n’aura aucune chance face à ces insectes dont la société est un modèle d’efficacité – et là, c’est tout simplement la vérité lorsque l’on s’intéresse un tant soit peu aux insectes sociaux comme les fourmis, les termites ou les abeilles. Bien entendu, le final, franchement bizarre, a de quoi en déstabiliser plus d’un, cependant, pour ce scénario bien plus malin qu’on pourrait le penser de prime abord, cette musique électronique oppressante qui accompagne si bien l’intrigue, certaines idées tout bonnement géniales – ah, la scène où des fourmis se sacrifient les unes après les autres afin d’apporter du morceau de poison à leur reine est tout simplement excellente – et tout ces passages où l’on voit diverses fourmis en action, comme dans les meilleurs documentaires, Phase IV mérite largement le détour. Alors certes, il n’est pas parfait, certes, il ne plaira pas à tout le monde, cependant, si vous êtes amateurs de science-fiction et que n’ayez pas peur de ce genre de films qui sortent de la norme, il serait dommage de ne pas tenter l’expérience !
 

Points Positifs
 :
- Véritable ovni du Septième Art, Phase IV est bien plus qu’un simple film de science-fiction : poussant l’expérimentation jusqu’à des frontières rarement atteintes, l’œuvre du sieur Saul Bass est un incontournable que tout amateur de curiosités se doit de voir au moins une fois sa vie !
- Toutes les scènes où l’on voit les fourmis sont un pur régal et on se croirait devant un excellent documentaire animalier.
- Un scénario qui réussit la gageure de mettre sur le même pied d’égalité l’homme et la fourmi – avec un net avantage pour cette dernière finalement.
- Malgré un manque de moyens pour le moins conséquent, Saul Bass livre une réalisation pour le moins stupéfiante et qui a de quoi en stupéfié plus d’un !
- La bande originale de Brian Gascoigne, oppressante à souhait, nous rappelle les plus belles heures de Pink Floyd !
 
Points Négatifs :
- Bien entendu, Phase IV est une œuvre tellement expérimentale qu’elle ne plaira pas à tout le monde, loin de là. Il faut dire que, ici, nous sommes à des années lumières des productions destinées au grand public.
- Un film qui accuse naturellement son age, surtout en raison de son coté psychédélique qui apparait franchement daté – même si le final, non retenu par la production, est une merveille du genre, mais bon, il faut être habitué…
- Mouais, elle est mignonne Lynne Frederick mais il faut reconnaitre que son personnage ne sert strictement à rien !
 
Ma note : 7,5/10

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