PHASE IV
PHASE
IV
Ernest
D. Hubbs, scientifique issu d'une grande université, découvre que le cosmos
influence certaines espèces de fourmis, en Arizona Celles-ci s'unissent,
éliminent leurs prédateurs et construisent des structures inhabituelles. Elles
semblent douées d'intelligence et de stratégie. Hubbs s'associe avec son
collègue James Lesko pour en faire une étude plus poussée. Ils font évacuer la
région, construisent un laboratoire de pointe et commencent à étudier le
comportement des fourmis. Le lendemain de l'installation du laboratoire,
celles-ci l'attaquent, mais Lesko diffuse un poison jaune qui tue toutes les
assaillantes. Quand Lesko et Hubbs sortent, ils découvrent Kendra, une
habitante de la région qui n'avait pas été évacuée. Dans l'impossibilité de le
faire, puisque coupés du monde, ils la recueillent.
Phase IV
Réalisation
: Saul Bass
Scénario
: Mayo Simon d'après le roman de Barry N. Malzberg
Musique : Brian
Gascoigne
Production : Alced
Productions, Paramount Pictures
Genre : Science-Fiction
Titre
en vo : Phase IV
Pays
d’origine : Etats-Unis, Royaume-Uni
Parution
: 17
octobre 1974
Langue
d'origine : Anglais
Durée
: 83
min
Casting :
Nigel
Davenport : Dr Ernest D.
Hubbs
Michael
Murphy : James R. Lesko
Lynne
Frederick : Kendra
Eldridge
Alan
Gifford : M. Eldridge
Robert
Henderson : Clete
Helen
Horton : Mildred Eldridge
Mon
avis : Voici probablement un des films
les plus singuliers de l’Histoire du Septième Art qui, pourtant, connait un lot
de bizarreries en tout genre depuis ses débuts. Il faut dire que dans le genre
film expérimental passé quasiment inaperçu lors de sa sortie – en 1974,
quelques jours avant ma naissance même si ce détail n’intéressera pas grand
monde – et complètement oublié depuis est l’exemple parfait que même les œuvres
les plus obscures méritent largement que l’on s’y attarde, du moins, si l’on
sait faire abstraction de pas mal de choses et que l’on a l’esprit curieux. Phase IV, puisque c’est son nom, fut l’unique
long métrage du sieur Saul Bass qui, pour la petite histoire, était davantage
connu en raison des génériques qu’il avait réalisé pour le grand Alfred Hitchcock
– Vertigo, par exemple, c’est lui !
Mais l’étrangeté de ce film tient davantage a son contenu, bien évidement :
ainsi, prenons ce synopsis pour le moins singulier où, suite à une singulière
influence cosmique non expliquée, les fourmis terrestres commencent à agir
bizarrement, de manière plus coordonnée entre les différentes colonies et même
entre les différentes espèces. Premièrement, ce sont leurs prédateurs –
araignées, mantes religieuses et autres – qui subissent leur courroux – puis, naturellement,
elles s’en prennent à l’homme. Face à elles : deux scientifiques font
essayer de tout faire afin de contrer leur inexorable avancée ! Résumé
ainsi, le synopsis nous promet, indéniablement, une belle série B voir Z et
nombreux seront ceux qui passeront leur chemin, n’ayant pas de temps à perdre
avec de telles fadaises. Pourtant, Phase
IV est davantage qu’un simple film de science-fiction, expérimental serait
nettement plus approprié. Parfaitement en phase, c’est le cas de le dire, avec
son époque, peut-être même un peu trop au vu de certains délires psychédéliques
– et encore, le final, présent sur le Blu-Ray, a été modifié au dernier moment –
ce film oh combien minimaliste n’en reste pas moins fort intéressant, ne
serais-ce que pour ce face à face entre les deux scientifiques et les fourmis :
au début, on se dit que ces dernières n’ont aucune chance face à l’humanité,
cependant, au fil du déroulement de l’intrigue et des diverses phases, on
comprend que celle-ci n’aura aucune chance face à ces insectes dont la société
est un modèle d’efficacité – et là, c’est tout simplement la vérité lorsque l’on
s’intéresse un tant soit peu aux insectes sociaux comme les fourmis, les
termites ou les abeilles. Bien entendu, le final, franchement bizarre, a de
quoi en déstabiliser plus d’un, cependant, pour ce scénario bien plus malin qu’on
pourrait le penser de prime abord, cette musique électronique oppressante qui
accompagne si bien l’intrigue, certaines idées tout bonnement géniales – ah, la
scène où des fourmis se sacrifient les unes après les autres afin d’apporter du
morceau de poison à leur reine est tout simplement excellente – et tout ces
passages où l’on voit diverses fourmis en action, comme dans les meilleurs
documentaires, Phase IV mérite
largement le détour. Alors certes, il n’est pas parfait, certes, il ne plaira
pas à tout le monde, cependant, si vous êtes amateurs de science-fiction et que
n’ayez pas peur de ce genre de films qui sortent de la norme, il serait dommage
de ne pas tenter l’expérience !
Points
Positifs :
-
Véritable ovni du Septième Art, Phase IV
est bien plus qu’un simple film de science-fiction : poussant l’expérimentation
jusqu’à des frontières rarement atteintes, l’œuvre du sieur Saul Bass est un
incontournable que tout amateur de curiosités se doit de voir au moins une fois
sa vie !
-
Toutes les scènes où l’on voit les fourmis sont un pur régal et on se croirait
devant un excellent documentaire animalier.
-
Un scénario qui réussit la gageure de mettre sur le même pied d’égalité l’homme
et la fourmi – avec un net avantage pour cette dernière finalement.
-
Malgré un manque de moyens pour le moins conséquent, Saul Bass livre une
réalisation pour le moins stupéfiante et qui a de quoi en stupéfié plus d’un !
-
La bande originale de Brian Gascoigne, oppressante à souhait, nous rappelle les
plus belles heures de Pink Floyd !
Points
Négatifs :
-
Bien entendu, Phase IV est une œuvre tellement
expérimentale qu’elle ne plaira pas à tout le monde, loin de là. Il faut dire
que, ici, nous sommes à des années lumières des productions destinées au grand
public.
-
Un film qui accuse naturellement son age, surtout en raison de son coté psychédélique
qui apparait franchement daté – même si le final, non retenu par la production,
est une merveille du genre, mais bon, il faut être habitué…
-
Mouais, elle est mignonne Lynne Frederick mais il faut reconnaitre que son
personnage ne sert strictement à rien !
Ma
note : 7,5/10
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