mardi 11 août 2020

L’ÉTOILE DU MATIN


L’ÉTOILE DU MATIN

Je me nomme Owen Odell et je vais mourir… J’ai vécu trop longtemps et j’ai vu trop de choses. Je fais partie de la légende. Avant de quitter cette enveloppe charnelle, je voudrais me souvenir une dernière fois et raconter l’histoire telle qu’elle s’est réellement passée ; et pas comme les gens la racontent aujourd’hui au coin du feu. Car j’ai bien connu Jarek Mace, celui qu’on appelait alors l’Étoile du Matin. Le dernier héros des Highlands. Le libérateur. J’étais à ses côtés lorsqu’il a combattu les rois Vampyres et s’est dressé face à l’envahisseur angostin. J’étais barde et je connais sa légende par cœur. C’est moi qui l’ai écrite. Mais j’ai laissé de côté la vérité. L’Etoile du Matin n’était pas ce héros aux cheveux blonds et aux yeux bleus débordant de bonté tel qu’on le chante aujourd’hui. Jarek Mace était un voleur doublé d’un menteur, un homme qui aurait égorgé sa mère pour le prix d’un bon repas. Ceci est l’histoire d’un homme. L’histoire d’une rédemption…


L’Étoile du Matin
Auteur : David Gemmell
Type d'ouvrage : Heroic Fantasy
Première Parution : 1992
Edition Poche : 19 septembre 2014
Titre en vo : Morningstar
Pays d’origine : Grande-Bretagne
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Alain Névant
Editeur : Milady
Nombre de pages : 450

Mon avis : Après avoir conclu le célèbre Cycle Drenaï, sans nul doute la saga la plus populaire du regretté David Gemmell, il y a de cela quelques jours avec Les Guerriers de l’Hiver, aujourd’hui, j’aborde, un titre un peu a part dans la biographie de l’auteur puisque L’Étoile du Matin fait parti des quelques romans indépendants de Gemmell, des romans qui, a priori, n’ont rien a voir avec le Cycle de Drenaï, quoi que, a bien y réfléchir, peut-être un peu tout de même… En effet, ici, quelques références à Drenaï existent, ce qui signifie, quelque part, que l’on est dans le même univers. Mais le plus important, bien entendu, c’est que cette Étoile du Matin est un bon, que dis-je, un très bon roman de Gemmell. En effet, si, dans les grandes lignes, on retrouve les traditionnels thèmes de prédilections de l’écrivain britannique, cette fois ci, ceux-ci sont moins pesants et l’on ressent moins l’impression de lire sans arrêt la même histoire, chose qui arrive par moments dans d’autres œuvres de Gemmell. Ensuite, et c’est une première, la narration est ici a la première personne et nous suivons donc le récit fait par le barde Owen Odell ; la chose peut paraitre déstabilisante a première vue, mais en fait, c’est une bonne idée. Ajoutons a cela tout un tas de références flagrantes et sans détour a la religion chrétienne, l’enfer et tout un tas d’expressions comme Highlands et qui renvoient davantage a l’Ecosse qu’a un monde imaginaire et vous comprendrez que cette Etoile du Matin sort décidément des sentiers battus. Mais avant toute chose, L’Étoile du Matin, et vous le comprendrez fort rapidement a sa lecture, c’est surtout un magnifique hommage a un certain Robin des Bois, mais un Robin des Bois qui est tout sauf un copié/collé de la légende dorée puisque le fameux Étoile du Matin est avant tout un égoïste, un voleur de grand chemin, sans foi ni loi et qui n’a que deux passions : l’or et les femmes. Mais bien entendu, au fil de l’intrigue et du déroulé des événements, les choses sont changer, petit à petit, et on se doute bien que notre Robin des Bois en herbe évoluera et finira par devenir ce fameux héros dont parlent les légendes, un peu a son corps défendant d’ailleurs, et justement, c’est l’un des intérêts de ce roman, voir l’évolution de ce personnage, franchement antipathique au départ, ses relations avec Owen Odell qui valent leur pesant de cacahuètes et de retrouver, comme souvent chez Gemmell, le fait que n’importe qui peut être capable des plus hauts faits et ce questionnement sur ce qu’est véritablement un héros. L’Étoile du Matin est donc un superbe roman, un peu a part, dans la bibliographie gémallienne : original, captivant, fourmillant de bonnes idées, il mérite aussi, au vu de sa fin, une relecture attentive afin d’en comprendre toutes les subtilités, mais quoi qu’il en soit, si vous souhaitez découvrir cet auteur, n’hésitez pas une seule seconde, car si L’Étoile du Matin n’est pas la plus connue de ses œuvres, c’est sans nul doute l’une de ses meilleures…


Points Positifs :
- Aussi surprenant que cela puisse paraitre avec David Gemmell, nous nous trouvons ici avec un ouvrage bien plus original qu’a l’habitude, et même si certains points récurrents sont une fois de plus au rendez vous, la chose est moins pesante qu’en temps normal.
- Les deux protagonistes principaux de l’histoire, Jarek Mace et Owen Odell, sont tout simplement excellents et leur relation particulière, faite d’incompréhension et d’amitié, est l’un des points forts de l’ouvrage.
- Justement, comme antihéros, on a rarement fait aussi bien, et surtout, aussi crédible, que Jarek Mace.
- Une intrigue captivante et qu’on a énormément de mal a lâcher ; comme souvent avec l’auteur.
- Gemmell prend plaisir à multiplier les références à la religion chrétienne et aux iles britanniques, sans oublier, bien sur, Robin des Bois.
- Un roman indépendant et qui se suffit a lui-même ; la chose est suffisamment rare pour ne pas le noter.
- La fin, étonnante de prime abord mais franchement réussie et qui donne envie de relire le livre, afin de mieux le comprendre.
- Très bonne analyse sur ce qu’est un héros et comment naissent les légendes, et ce, au mépris de la réalité.

Points Négatifs :
- Bien entendu, les habituels détracteurs de Gemmell trouveront a redire sur le style un peu simple de l’auteur et sur certains thèmes de prédilections que l’on retrouve lors de chacun de ses ouvrages.

Ma note : 8/10

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