L'ÉCHELLE
DE DARWIN
Une
famille néandertalienne momifiée est retrouvée dans les Alpes par Mitch, un
paléontologue. Curieusement, l'enfant possède des traits contemporains qui ne
correspondent pas à ceux de ses parents. Mise à jour d'un nouveau charnier en
Géorgie. Caractéristique étonnante : toutes les femmes étaient enceintes. Kaye
Lang, une jeune généticienne de talent, est envoyée sur place. Dans le monde
entier, des milliers de femmes subissent des fausses couches dues à un virus
baptisé SHEVA, inscrit dans les gênes de l'humanité depuis toujours mais qui
s'est brutalement réveillé, entraînant la réactivation d'autres virus. Des
émeutes déferlent et viennent accroître la paranoïa collective qui voit dans
SHEVA la menace d'une extermination de l'espèce humaine. Kaye et Mitch vont
tenter de comprendre le processus qui vient de s'enclencher : s'agit-il d'une
nouvelle maladie, particulièrement meurtrière puisqu'endogène, ou bien de la
manifestation d'un nouveau paradigme biologique ? Et si la théorie de
l'évolution darwinienne se révélait inapte à saisir le principe même de
l'avancée de l'espèce humaine ? Les impératifs sanitaires et politiques vont se
heurter aux attentes de quelques généticiens persuadés que l'humanité est en
train de préparer la venue d'une nouvelle espèce.
L'Échelle de Darwin
Auteur
: Greg
Bear
Type
d'ouvrage : Hard Science
Première
Parution : 31 août 1999
Edition
Française : 23 février 2005
Titre en
vo : Darwin's
Radio
Pays
d’origine : Etats-Unis
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Jean-Daniel
Brèque
Editeur : Le
Livre de Poche
Nombre
de pages : 798
Mon avis :
L'Échelle de Darwin fait
indéniablement parti de ces livres que j’achète un jour, motivé par le résumé
de couverture, et que je ne lis que plusieurs années plus tard, car bon, comment
dire, ça fait au moins sept ou huit ans que je me le suis procurer, ce qui
représente, vous serez d’accord avec moi, un certain temps. Mais bon, que
voulez vous, j’avais toujours autre chose de plus intéressant a lire a chaque
fois, et puis, je le reconnais, je ne suis pas un grand fan de la Hard Science
même si je respecte ce sous genre de la SF… sans oublier qu’il y a un peu plus
de trois ans, j’avais connu une fort mauvaise expérience avec Éon, autre
roman du sieur Greg Bear, loué par la critique et que je n’avais franchement
pas apprécié. Et puis vint cet été et n’ayant, sur le moment, pas grand-chose à
me mettre sous la dent, je me suis dit qu’il serait tout de même dommage de ne
pas voir ce que cette Échelle de Darwin
avait dans le ventre : après tout, son synopsis, lui, m’intéressait
toujours autant. Il faut dire que, justement, celui-ci est le gros point fort
de ce roman et que sur ce point, Greg Bear a eu une sacrée bonne idée en
proposant une évolution qui agirait pas a coups sur une courte période de temps
donné, ce qui, comme les connaisseurs de la Théorie de L’Évolution d’un certain
Darwin le savent bien, remet un peu le dogme en question. Bien entendu, L'Échelle de Darwin ayant été écrit a la
fin des années 90, quinze ans plus tard et après moult progrès en génétique
mais aussi dans la compréhension de ce qu’était l’Homme de Néandertal (qui n’était
pas notre ancêtre mais une espèce de cousin), une bonne partie du synopsis du
roman est plus que dépassée, cependant, si l’on fait abstraction de cela –
après tout, Bear ne pouvais pas deviner a l’avance toutes les découvertes qui
allaient être faites – on se retrouve tout de même avec un postulat pour le
moins intéressant pour ne pas dire plausible par moments. De plus,
reconnaissons que le bougre sait de quoi il parle et que, entre ses multiples
connaissances du sujet et ses nombreuses recherches, s’il y a bien une chose
que l’on ne peut pas critiquer dans L'Échelle
de Darwin, c’est son sérieux… un peu trop, même, d’ailleurs, puisque par
moments, je me suis demander s’il n’était pas nécessaire de faire de longues
études en génétique pour tout saisir. Mais bon, je savais à quoi je m’attendais
avec un bouquin de Hard Science et en tous cas, ce ne fut pas pour cette raison
que cette œuvre m’a déçu… car oui, j’ai été déçu : Greg Bear a beau être
un parfait connaisseur des sujets qu’il traite, force est de constater qu’il ne
sait absolument pas raconter une histoire, ainsi, si l’on accepte parfaitement
tout le jargon scientifique qui parsème l’ouvrage, il en est tout autrement
quand l’auteur perd son temps (et le notre) a s’intéresser au moindre
personnage de seconde voir de troisième zone, a nous dire son nom, a la décrire,
même si celui ne doit apparaitre que dans un ou deux paragraphes. Ensuite, il y
a indéniablement un problème de rythme dans cette Échelle de Darwin : le début est pas mal, c’est une évidence,
et au fur et a mesure des découvertes, des diverses hypothèses qui se font, j’avoue
avoir été emballé. Hélas, au bout d’un moment, Greg Bear commence à mettre de
coté le coté recherche pour les états d’âme de ses personnages, pour leurs
relations amoureuses, leurs ambitions, leur petite vie quoi, ce qui est un
comble surtout que ces derniers sont tout sauf charismatiques… Du coup, la
seconde moitié du livre, lorsque l’on passe davantage de temps à suivre les pérégrinations
pseudo-sentimentales de Kaye Lang et Mitch machin truc, n’est plus qu’une lente
descente aux enfers de l’ennui le plus total et achever ce livre, accessoirement
un beau petit pavé, tient plus de l’envie de finir ce que j’avais commencé que
d’un quelconque plaisir. Dommage car l’idée de départ était franchement bonne,
que tout cela démarrait plutôt bien, mais bon, a un moment donné, quand l’intrigue
commence a tourner au mauvais scénar de téléfilm et qu’une amourette sans intérêt
prend le pas sur tout le reste, on ne peut que se dire qu’il y a quelque chose
qui cloche dans ce roman… et pas qu’un peu ! En tous cas, désolé pour les
fans du bonhomme mais pour moi, Greg Bear, c’est un second essai négatif qui me
fait dire que cette fois ci, c’est bel et bien fini !
Points
Positifs :
- Le
synopsis de départ est fort intéressant avec cette idée que, a certaines
époques, face a des catastrophes, des difficultés environnementales, l’évolution
puisse faire un bond en avant en quelques générations plutôt qu’en millions d’années.
Certes, ce n’est pas tout à fait en accord avec la théorie de l’évolution de
notre ami Darwin mais bon, d’un autre coté, cela explique certaines
incohérences de celle-ci.
-
Certes, si connaitre en génétique est un plus indéniable pour une pleine
compréhension du roman, cependant, je m’attendais a bien pire, et puis, en s’aidant
du glossaire en fin de livre et avec quelques efforts, tout cela passe plutôt bien
si on s’accroche. De plus, n’oublions pas qu’il s’agit de Hard Science et qu’il
faut un minimum de sérieux à tout cela.
-
La lecture de L'Échelle de Darwin m’aura
appris pas mal de choses sur ce que sont, par exemple, les rétrovirus.
-
Intéressant également toute la partie sur les collusions entre les agences de
recherches, le gouvernement, les entreprises privées.
-
La réaction des gens et des gouvernements face a SHEVA et a ses enfants à
naitre est plutôt plausible.
Points
Négatifs :
- Sincèrement, a partir du moment où l’héroïne,
Kaye Lang, quitte la brigade de recherche gouvernementale, l’intérêt de L'Échelle de Darwin y perd énormément :
le coté recherche qui était passionnant par moments est quasiment occulté et l’auteur
se focalise sur l’amourette entre celle-ci et le brave mais inintéressant Mitch.
-
Accessoirement, qu’est ce qu’on s’en fout de cette histoire d’amour entre deux
personnages aussi charismatiques qu’une huitre – et encore, je suis
désobligeant pour les huitres !
-
L'Échelle de Darwin est un sacré pavé
de près de 800 pages, et même si je n’ai rien contre les pavés, le problème, c’est
que s’ils ne sont pas captivants, la lecture peut devenir une véritable
souffrance…
-
Greg Bear avait-il besoin de perdre son temps a nous donner les noms de tous
les personnages qui apparaissent dans son roman, même les plus insignifiant, a
les décrire en longs et en large, a faire comme s’ils avaient une quelconque
importance alors que, neuf fois sur dix, ce n’est pas le cas !?
-
D’ailleurs, au bout d’un moment, en dehors des quelques protagonistes
principaux, on s’y perd avec tous ces noms.
-
Il est clair que la complexité de L'Échelle
de Darwin risque d’en rebuter plus d’un, a moins, soit de s’accrocher, soit
d’être un biologiste accompli.
-
Quelles étaient les chances pour que SHEVA commence à faire effet au moment où
l’on retrouve les corps de néerdantaliens porteurs du même rétrovirus ?
-
Le problème avec certains bouquins de ce type, c’est qu’il suffit d’une
découverte pour tout foutre en l’air : eh oui, l’Homme de Neandertal n’était
pas notre ancêtre mais notre cousin.
-
Tout ça pour ça ?! Mais c’est quoi cette fin expédiée a la va vite ?!
Ah, on me dit qu’il y a une suite, Les
enfants de Darwin… mouais, ça sera sans moi !
Ma
note : 5,5/10
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