LES
ANNALES DU DISQUE-MONDE – LA HUITIÈME FILLE
Sentant
venir sa mort prochaine, le mage Tambour Billette organise la transmission de
ses pouvoirs, de son bourdon, de son fonds de commerce. Nous sommes sur le
Disque-Monde (vous y êtes ? Nous y sommes). La succession s'y effectue de
huitième fils en huitième fils. Logique. Ainsi opère le mage. Puis il meurt.
Or, il apparaît que le huitième fils est cette fois... une fille. Stupeur,
désarroi, confusion, jamais on n'a vu pareille incongruité. Trop tard, la transmission
s'est accomplie au profit de la petite Eskarina. Elle entame son apprentissage
sous la houlette rétive de la sorcière Mémé Ciredutemps...
Les Annales du Disque-Monde – La Huitième Fille
Auteur
: Terry
Pratchett
Type
d'ouvrage : Fantasy Burlesque
Première
Parution : 15 janvier 1987
Edition
Française : 05 mai 2011
Titre en
vo : Equal
Rites
Pays
d’origine : Grande-Bretagne
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Patrick
Couton
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 240
Mon
avis : Troisième volume des Annales
du Disque-Monde, La Huitième Fille est un peu
diffèrent de ses prédécesseurs : en effet, cette fois ci, plus de Rincevent ni
de Bagage mais de nouveaux personnages et une nouvelle intrigue. Ainsi, si
l’Univers est toujours le même, et que l'on retrouve la cité d’Ankh-Morpork et
l’Université de l’invisible, c'est désormais la jeune Eske et la sorcière, Mémé
Ciredutemps que l'on suit et ce renouvellement dans les rôles principaux est le
bienvenu et ajoute de l’intérêt a l’histoire, mais ce n'est pas tout. Tout
d'abord, l'intrigue en elle même est assez originale et Pratchett aborde dans celle-ci
un sujet qui lui tient a cœur et qui est toujours d’actualité de nos jours, le
féminisme. Ainsi, dans le Disque-Monde, seul les hommes peuvent être mages, et,
du coup, les femmes sont destinées à être sorcières. Or, suite a une événement
pour le moins inattendu, une jeune fille se voit investit du pouvoir qui aurait
du échoir a un garçon, ce qui ne c'était jamais produit jusque la. Et nous
voila partis pour une histoire sympathique, qui de prime abord semble être sans
grande prétention mais qui s’avère bien plus profonde qu'elle en a l’air. De
fait, si la grande question est de savoir si oui ou non, Eskarina deviendra un
jour mage (et on se doute qu'elle parviendra a ses fins), si l'humour est
toujours présent (mais moins que dans les deux premiers volumes, il faut le
reconnaitre), c'est en fait une véritable dénonciation de la condition féminine
que l'auteur britannique nous a livré, et avec talent. Car si dans le Disque-Monde,
une femme n’est bonne qu'aux taches ménagères, qu'aux plaisirs de la chair ou a
préparer des potions avec des herbes cueillies dans les bois, si l'on réfléchit
bien un instant, combien d'hommes, dans le monde réel les voient encore ainsi ?
Enfin, peut être pas comme des sorcières, quoique... Et si en plus, je vous dit
que les personnages, de Mémé Ciredutemps a Eske, en passant par les mages
machos de l'Université de l'Invisible sont tous attachants, chacun a leur
manière avec leurs qualités et leurs défauts, et qu'en plus, vers la fin, vous
aurez droit a un pastiche hilarant de Merlin l'Enchanteur de Disney,
vous vous doutez bien que je ne peux que vous conseiller ce livre, même si, je
dois l’admettre, Pratchett fera beaucoup mieux par la suite et que cet ouvrage
possède quelques défauts qui l’empêchent d’être un incontournable…
Points
Positifs :
- Première
apparition de Mémé Ciredutemps et, ma foi, dire qu’elle marque les esprits
serait réducteur tant ce personnage écrase de son charisme tous les autres – un
peu trop, même, par moments. Mais bon, il faut dire que nous avons là un des
personnages majeurs – comme Rincevent ou Vimaire – de l’intégralité de l’œuvre de
Pratchett.
-
Terry Pratchett a toujours profiter de ses romans parodiques pour, a chaque
fois, aborder des problèmes de notre société actuelle et, dans le cas présent,
c’est bien évidement à la condition féminine et a l’égalité homme/femme que s’attaque
l’auteur, et ce, de manière franchement réussie.
-
Même si l’humour est moins présent que dans les deux premiers ouvrages – mais ceux
là n’étaient que des successions de scènes toutes plus coquasses les unes que
les autres – force est de constater que certains passages sont toujours aussi
amusants.
-
La première partie, où Eske est en apprentissage chez Mémé est la meilleure du
roman.
Points
Négatifs :
- Malgré
un très bon début, il est évidant que La
Huitième Fille souffre de certains ralentissements narratifs vers le milieu
de l’intrigue et que la dernière partie est moins réussie, ce qui est dommage.
-
Mémé Ciredutemps écrase tellement les autres protagonistes que, du coup, ces
derniers – en dehors de Eske – apparaissent beaucoup trop en retrait.
-
L’impression tenace qu’il y avait de quoi faire beaucoup mieux au vu du
potentiel du synopsis de départ…
Ma
note : 7/10
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