FURYO
Java,
1942. Le capitaine Yonoi dirige d’une main de fer un camp de prisonniers
anglais. Ancien diplomate parlant le japonais, le lieutenant-colonel Lawrence
sert d’intermédiaire entre les geôliers et les détenus et tente d’apaiser les
tensions. Yonoi contraint un garde coréen à se faire hara-kiri devant les
détenus parce qu’il a eu une relation homosexuelle avec l’un d’entre eux.
Devant le dégoût manifesté par les prisonniers, Yonoi ordonne deux jours de
jeûne. Un nouveau venu se rebelle : le major Jack Celliers, dont le charme ne
laisse pas Yonoi insensible…
Furyo
Réalisation : Nagisa
Ōshima
Scénario : Paul
Mayersberg, Nagisa Ōshima, Laurens van der Post pour le roman The Seed and the Sower The Seed and the
Sower
Musique : Ryūichi
Sakamoto
Production : Recorded
Picture Company, Oshima Productions
Genre : Drame,
guerre
Titre
en vo : Merry Christmas Mr. Lawrence
Pays
d'origine : Japon, Royaume-Uni, Nouvelle-Zélande,
Australie
Langue
d'origine : japonais, anglais
Date
de sortie : 10 mai 1983
Durée : 123
mn
Casting
:
David
Bowie : Major Jack Celliers
Tom
Conti : Colonel John Lawrence
Ryūichi
Sakamoto : Capitaine
Yonoi
Takeshi
: Sergent Gengo Hara
Jack
Thompson : Capitaine
Hicksley
Johnny
Okura : Garde Kanemoto
Alistair
Browning : Garde Jong
James
Malcolm : Frère de Celliers
Chris
Broun : Celliers âgé de 12 ans
Yuya
Uchida : Commandant de la prison
militaire
Ryunosuke
Kaneda : President du tribunal
Takashi
Naitō : Lieutenant Iwata
Tamio
Ishikura : Procureur
Rokko
Toura : Interprète
Kan
Mikami : Lieutenant Ito
Mon avis :
Par manque de temps, il m’aura fallut quelques jours pour, enfin, rendre
hommage a celui qui restera a tout jamais comme mon musicien préféré, je veux
bien évidement parler de David Bowie qui, comme chacun sait (car il aurait été difficile
de ne pas en entendre parler), nous a quitter quelques jours après son
soixante-neuvième anniversaire, dimanche dernier, le 10 janvier 2016 donc, date
que tout fan du sieur Bowie n’est pas prêt d’oublier. Alors bien sur, si jamais
vous avez eu l’occasion de suivre ce blog au fil des ans, vous aviez deviner
depuis longtemps que je n’étais pas insensible a David Bowie, a son œuvre, au
personnage en lui-même, du coup, même si, pour être tout a fait franc, vu son
age et vu les nombreuses rumeurs qui entouraient son état de santé depuis des
années, ce décès ne m’aura pas tant surpris que cela (et puis, après tout, il
faut bien que cela arrive un jour ou l’autre), je dois reconnaitre que je n’en
ait pas moins été choqué ; choqué car Bowie venait tout juste de sortir un
nouvel album, Blackstar, choqué car,
mine de rien, Bowie occupait et occupera a tout jamais une place importante
dans ma vie. Mais stoppons un peu la nécrologie de cet immense artiste pour
nous intéresser plus précisément a ce premier hommage que je lui rends, et ce,
comme vous l’avez compris, par le biais de ce qui restera comme son plus grand rôle
au cinéma, Furyo. Sorti en 1983, réalisé
par Nagisa Ōshima – L’Empire des Sens
– et possédant un casting hors paire, Bowie, Tom Conti, Ryūichi Sakamoto et Takeshi
Kitano, Furyo, alias, Merry Christmas Mr. Lawrence, fait parti
de ces rares films que j’ai vu et revu un nombre incalculables de fois (la
dernière, hier soir) et donc je ne me lasse jamais. Plus film poétique que film
de guerre, plus film d’amour que film de prisonniers, Furyo est incontestablement une œuvre complexe, inclassable et dont
la toile de fond – un camp japonais de prisonniers britanniques pendant la
seconde guerre mondiale – ne sert que de prétexte a mettre en avant deux
choses, principalement : les relations entre deux duos de personnages,
Bowie/Sakamoto d’un coté, Conti/Kitano de l’autre, mais aussi, deuxièmement,
les incompréhensions entre deux cultures, nippone et britannique, aux antipodes
l’une de l’autre. Ajoutons a cela des personnages torturés et, surtout, une attirance
amoureuse du commandant du camp, Ryūichi Sakamoto, pour le beau Major Celliers –
le beau Bowie – et l’on obtient un cocktail explosif qui, forcément, vu le
contexte, ne pourra que finir mal. Faisant preuve d’une rare maitrise, Nagisa
Ōshima filme le tout avec une finesse magnifique, les acteurs sont excellents,
la musique, cultissime bien entendu, quand a l’histoire, eh ben, comment dire,
disons qu’il faut voir Furyo, oublier le coté film de guerre et se dire que
tout cela n’est qu’une histoire d’amitié, d’amour, de frustration et d’incompréhensions
mutuelles où, finalement, comme le dit si bien notre Lawrence – génial Tom
Conti – personne n’a raison et tout le monde a tort… Un beau, un très beau film
d’une finesse rare et qui, accessoirement, est aussi l’exemple parfait que
David Bowie, ce n’était pas uniquement un musicien, bien au contraire…
Points
Positifs :
- Furyo n’est pas un film de guerre mais
une œuvre qui s’intéresse particulièrement aux relations entre les hommes, qu’elles
soient amicales ou amoureuses, aux frustrations que celles-ci peuvent entrainer
et, bien entendu, a l’incompréhension entre deux civilisations aux valeurs
totalement opposées.
-
David Bowie, Tom Conti, Ryūichi Sakamoto et Takeshi Kitano : pour moi, il
n’y a pas de véritable héros mais quatre acteurs magnifiques qui interprètent
quatre personnages inoubliables.
-
La bande originale de Ryūichi Sakamoto, tout simplement cultissime.
-
Le nombre de scènes marquantes : ainsi, entre la première rencontre entre
le Capitaine Yonoi et Celliers, celle, plus tard, où ils se font face suite a
une tentative d’évasion du second et, bien entendu, la scène du baiser (avec un
ralentis saccadé du plus bel effet) et l’une des dernières où Yonoi vient
arracher quelques cheveux de Celliers avant que ce dernier ne meure, il y a de
quoi faire.
-
On pourrait croire que la relation amicale entre Lawrence et le sergent Hara
est moins marquante mais en fait, il n’en est rien, bien au contraire. D’ailleurs,
Lawrence est sans nul doute le personnage qui apparait le plus dans le film et,
probablement, le plus humain.
-
Mine de rien, il y a une certaine dose d’humour tout au long du film. Celle-ci est
distillée au cas par cas mais n’en reste pas moins présente.
Points
Négatifs :
-
Après moult visionnages, je n’ai pas changé d’avis quand a la scène, trop
longue selon moi, du flashback de Jack Celliers : sincèrement, tout cela n’apporte
pas grand-chose au film et, de plus, cela casse un peu le rythme de celui-ci.
Ma
note : 9/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire