samedi 2 janvier 2016

L’HISTOIRE SECRÈTE – OPÉRATION BOJINKA


L’HISTOIRE SECRÈTE – OPÉRATION BOJINKA

En octobre 1994, la secte du temple solaire est interrompue en pleine séance occulte, dans un chalet du Valais suisse, par l'attaque d'un groupe commando. Un des disciples parvient à exfiltrer un enfant tibétain qu'il appelle « Kundun ». Un mois plus tard, Dame Reka donne rendez-vous à l'ex-agent de la CIA Bob Wheels sur le Champs de Mars parisien. Elle a besoin de lui pour monter une opération de grande ampleur à la frontière suisse, dans le but de rapatrier son frère Erlin dans notre pan de la réalité. Cela commence pour lui par le recrutement de mercenaires, d'anciens compagnons d'armes qu'il a connus à Dubrovnik, durant la guerre des Balkans. Tous se donnent rendez-vous quelques jours plus tard, de nuit, sur un barrage à la frontière suisse. Ils y retrouvent le jeune Kundun, autrement dit une des incarnations du Dalaï-Lama. Après s'être placé au centre d'un cercle de signes tracés sur le sol, celui-ci entre dans une sorte de transe électrique. Aussitôt, les mercenaires signalent des véhicules en approche. Une attaque au sol et par deltaplane, avec tirs croisés nourris, débute. En bas, à Chamonix, les réseaux électriques s'affolent et plusieurs avalanches se déclenchent concomitamment. Bob Wheels parvient à s'enfuir avec le Kundun par un tunnel du barrage. Il rejoint un chalet où les attend... Erlin ! La transe a réussi, qui consistait à ouvrir un seuil de retour pour l'archonte...


L'Histoire Secrète – Opération Bojinka
Editeur : Delcourt
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessins : Igor Kordey
Couleurs : Len O'Grady
Couverture : Manchu, Igor Kordey
Genre : Fantastique, Etrange, Historique, Mondes décalés
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 06 février 2013
Nombre de pages : 54

Mon avis : Le vingt-huitième tome de L’Histoire Secrète, dont je vous ai parlé il y a sensiblement quinze jours, en décembre dernier, m’avait laissé une impression mi-figue mi-raisin, la série, sans être tout a fait mauvaise, semblant s’étirer en longueur indéfiniment tandis que son maitre d’œuvre, le sieur Jean-Pierre Pécau, ne cessait de complexifier les choses sans jamais faire véritablement avancer le scénario. Pourtant, il y avait eu une fois de plus quelques bonnes idées comme les connaissances indéniables de Pécau pour l’Histoire, particulièrement récente, ainsi que la possibilité du retour d’un certain Dyo, événement qui pousse Erlin à partir pour une autre dimension afin de le contrer définitivement. Du coup, on était en droit d’attendre que dans cet album, Opération Bojinka, à moins qu’on ne suive les péripéties d’Erlin dans un quelconque monde parallèle, l’Archonte ne soit aux abonnés absents, or, non seulement il n’en est rien mais, qui plus est, celui-ci refait son apparition assez rapidement. Ce choix scénaristique de Pécau est plutôt singulier surtout que rien ne nous est dit de la petite virée de l’Archonte en terres inconnues : Dyo neutralisé, certes, comment ? On ne le saura jamais ! Mouais, discutable tout cela… A la place, nous avons droit a de longues et par moments intéressantes discussions métaphasiques entre les personnages sur le passé et le futur mais qui risquent très rapidement de devenir assez complexes pour peu que l’on ne soit pas soit même attiré par le sujet. Alors bien sur, Pécau oblige, on a droit a notre lot habituel d’événements historiques qui nous sont assénés en lien, ici, avec l’intrigue de la saga : Temple Solaire, Opération Bojinka (un 11 septembre puissance 10 prévu pour 1995 et qui fut empêcher a temps) et autres petites joyeusetés des services secrets américains qui raviront les amateurs d’Histoire. Mais bon, malgré quelques bonnes idées, c’est trop peu pour faire de ce vingt-neuvième album de L’Histoire Secrète un bon cru de la saga, bien au contraire, d’ailleurs, j’irais même plus loin, c’est probablement le plus décevant depuis bien longtemps ; il faut dire qu’a force de palabres et de tergiversations scénaristiques, on ne peut plus vraiment trouver d’excuses a une série qui dure depuis bien trop longtemps…


Points Positifs :
- L’élément qui m’aura le plus marquer dans ce vingt-neuvième tome de L’Histoire Secrète aura été cette fameuse Opération Bojinka : peu connue du grand public, cette opération terroriste, prévue pour début 1995, si elle n’avait pas été stoppée à temps, aurait été un 11 septembre puissance dix avec davantage de cibles visées (11 avions devaient être détournés) et l’assassinat du Pape Jean-Paul II, rien que ça ! Pécau est un amateur éclairé de l’Histoire et il se plait toujours autant à parsemer ses récits de ces nombreux événements qui apportent une touche si spéciale à cette saga.
- La longue et par moments intéressante discussion entre Erlin et le Kundun, ce dernier étant la véritable réincarnation de Bouddha (le Dalaï-Lama) où, pour peu que l’on ne soit pas réfractaire a bon nombre de théories new-age et orientales, on se délectera de tout cela ; surtout cette idée de plusieurs futurs possibles (compréhensible) mais aussi de passés, plus complexes mais attirant comme hypothèse.
- Même si Pécau a souvent du mal à retranscrire parfaitement toutes ses idées, sa connaissance de l’Histoire récente et sa volonté de tout lié a ses histoires d’Archontes et de Moines Noirs nous offre une Histoire parallèle souvent attirante.

Points Négatifs :
- Non seulement, Erlin revient rapidement de sa petite virée dans une autre dimension mais, qui plus est, on ne sait absolument pas ce qu’il y a fait ? Dyo est neutraliser, certes, mais comment ? A croire que Jean-Pierre Pécau ne peut pas se passer de son personnage fétiche.
- Si les discussions entre les personnages sont par moments intéressantes, il y a tout de même énormément de blabla, et ce, au détriment d’une intrigue qui n’avance guère au final.
- Jean-Pierre Pécau retombe une fois de plus dans ses travers en nous complexifiant son scénario de détails parfois inutiles.  
- Il y a quelques scènes d’actions mais celles-ci n’apportent pas grand-chose à l’intrigue.
- Toujours la problématique Igor Kordey : j’aime bien son style si particulier, cependant, il faut reconnaitre que certaines cases sont franchement loupées, surtout dans les scènes d’actions. Le croate est bougrement doué mais parfois, il ferait mieux de dessiner plus lentement.

Ma note : 5,5/10

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