THORGAL
– LA MARQUE DES BANNIS
Les
femmes du village viking d'Aaricia attendent désespérément le retour des hommes
partis en expédition depuis plusieurs semaines. L'hiver approche en effet et
s'ils ne reviennent pas rapidement, les glaces vont bloquer le fjord. Le soir
au coin du feu, l'humeur s'échauffe chez les femmes du village, surtout envers
Aaricia qui n'a plus de nouvelle de Thorgal depuis trois ans déjà, mais qui se
permet de faire des remarques désobligeantes sur les expéditions menées par les
hommes du village. Au dehors, dans la forêt, un homme blessé tente d'échapper
aux loups tant bien que mal. Le lendemain, Jolan et Louve partent se promener
dans la forêt. La petite Louve pose de nombreuses questions à son frère sur son
père Thorgal, qu'elle ne connait pas. Jolan ne sais que répondre. Pour lui
changer les idées, il l'emmène jouer à son jeu secret. Jolan, en effet, possède
des pouvoirs qui lui permettent de transformer la matière à volonté. Louve
aperçoit alors des loups qui tentent d'attraper quelque chose. Elle va leur
parler et ils lui disent qu'un homme se trouve caché en haut du rocher...
Thorgal – La marque des bannis
Scénario
: Jean Van Hamme
Dessins
: Grzegorz
Rosinski
Couleurs : Grzegorz
Rosinski
Couverture : Grzegorz
Rosinski
Editeur
: Le Lombard
Genre : Heroic Fantasy,
Fantastique, Science-Fiction
Pays
d’origine : Belgique
Langue
d’origine : français
Parution : 14
janvier 1995
Nombre
de pages : 48
Mon avis :
Son nom effacé des tables du destin des dieux, a l’issu du tome précédent, La
forteresse invisible, ayant perdu la mémoire et étant devenu, suite aux
bons conseils de la perfide Kriss de Valnor, Shaïgan, un pirate redouté dans
toute la mer du nord, Thorgal, qui, pour rappel, avait abandonné sa famille
afin de les préservé du danger (mouais), les mets en fait dans un sacré
embarras puisque, suite a une attaque contre des vikings de son village, notre
héros ayant été reconnu, sa femme, Aaricia, et ses enfants, Jolan et la petite
Louve qui a bien grandi, se retrouvent bannis et jeter en pleine nature, dans
le dénuement le plus total. Voilà donc le postulat de départ de ce vingtième
tome de la saga Thorgal et où celui-ci
brille par son absence physique, ce qui, ma foi, n’est pas plus gênant que cela
vu qu’il est fort bien remplacé par les membres de sa famille, protagonistes
majeurs, certes, mais qui jusque là, étaient par moment relégués dans des rôles
de faire valoir face au charisme de leur mari et père de héros… Et franchement,
cela fait un bien fou : déjà, pour la petite Louve que l’on ne connaissait
que bébé et qui développe un bien singulier pouvoir de communication avec les
loups (un rapport avec sa naissance, voir ici),
Jolan, désormais préadolescent et qui prend de plus en plus d’importance dans
la saga, au point même de remplacer haut la main son père dans un rôle héroïque
que l’on ne lui soupçonnait pas (il sauve des esclaves prisonniers, prend les
choses en main et commence même a plaire a la gente féminine), et, pour finir,
Aaricia bien sur ! Enfin, il aura fallut attendre vingt tomes pour que celle-ci
sorte de sa condition d’épouse de Thorgal et commence enfin à prendre de l’assurance,
de la consistance, que dis-je, a vivre en tant que personnage a part entière –
certes, dans Alinoë,
elle tenait déjà le rôle principal mais Thorgal était arrivé a la fin pour
sauver les meubles comme la cavalerie dans un mauvais western. Pour cela, il
aura fallut qu’elle soit bafouée, humiliée, défigurée mais sincèrement, tout
cela valait le coup pour que l’on ait enfin droit a une Aaricia plus forte et
moins gnangnan qu’a ses débuts… Bref, vous l’avez compris, cette Marque des bannis, s’il n’est pas le
plus réussi des tomes de Thorgal n’en
reste pas moins marquant : le héros est absent et surtout, ses proches, sa
famille qu’il a tant fuit, souffre de ses choix et de ses actes, mais ainsi,
ils deviennent eux aussi des héros a part entière, ce qui, ma foi, apporte un
souffle nouveau a la saga… et, accessoirement, promet des retrouvailles pour le
moins tendues !
Points
Positifs :
- Thorgal
roucoulant en compagnie de Kriss de Valnor tout en jouant les pirates
sanguinaires, sa famille abandonnée se retrouve dans de mauvais draps et c’est
une fort bonne chose : Aaricia est enfin obligée de se bouger les fesses
et de devenir, par la force des choses, une femme forte, Jolan prend de plus en
plus d’importance et commence a suivre les traces de son père et a jouer les
héros, quand a Louve… bah, on découvre ses pouvoirs.
-
La première partie où Aaricia et les siens sont traiter comme des parias et
bannis par les autres villageois est d’une justesse rare et nous rappelle toute
la bassesse de l’âme humaine ; le pire, c’est que ce genre de
comportements est tout sauf de la fiction.
-
Suivre les mésaventures d’Aaricia et ses enfants est un vrai régal ;
scénaristiquement, Van Hamme leur en fait voir de toutes les couleurs…
-
On voit peu Kriss de Valnor mais ses rares apparitions valent le coup, ne
serais ce que pour la scène où elle humilie Aaricia.
-
Comme lors de chaque album, n’oublions pas de louer le fort talentueux Grzegorz
Rosinski pour ses sublimes dessins.
Points
Négatifs :
- Voir
toutes les femmes de la création et même d’ailleurs (la gardienne des clés)
succomber au charme ravageur de Thorgal commençait à me gonfler sérieusement,
or, que fait Van Hamme avec Jolan ? Eh ben, la même chose puisque des
gamines commencent à lui faire de l’œil… Ah, ces héros irrésistibles…
-
Bon, je n’ai rien contre le chien de Jolan mais au bout d’un moment, je pense
que j’ai rarement vu un animal (ou un personnage) être grièvement blesser
autant de fois et s’en sortir ; il est invulnérable ou quoi le bougre ?
Ma
note : 8/10
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