mardi 25 août 2015

THORGAL – LA MARQUE DES BANNIS


THORGAL – LA MARQUE DES BANNIS

Les femmes du village viking d'Aaricia attendent désespérément le retour des hommes partis en expédition depuis plusieurs semaines. L'hiver approche en effet et s'ils ne reviennent pas rapidement, les glaces vont bloquer le fjord. Le soir au coin du feu, l'humeur s'échauffe chez les femmes du village, surtout envers Aaricia qui n'a plus de nouvelle de Thorgal depuis trois ans déjà, mais qui se permet de faire des remarques désobligeantes sur les expéditions menées par les hommes du village. Au dehors, dans la forêt, un homme blessé tente d'échapper aux loups tant bien que mal. Le lendemain, Jolan et Louve partent se promener dans la forêt. La petite Louve pose de nombreuses questions à son frère sur son père Thorgal, qu'elle ne connait pas. Jolan ne sais que répondre. Pour lui changer les idées, il l'emmène jouer à son jeu secret. Jolan, en effet, possède des pouvoirs qui lui permettent de transformer la matière à volonté. Louve aperçoit alors des loups qui tentent d'attraper quelque chose. Elle va leur parler et ils lui disent qu'un homme se trouve caché en haut du rocher...


Thorgal – La marque des bannis
Scénario : Jean Van Hamme
Dessins : Grzegorz Rosinski
Couleurs : Grzegorz Rosinski
Couverture : Grzegorz Rosinski
Editeur : Le Lombard
Genre : Heroic Fantasy, Fantastique, Science-Fiction
Pays d’origine : Belgique
Langue d’origine : français
Parution : 14 janvier 1995
Nombre de pages : 48

Mon avis : Son nom effacé des tables du destin des dieux, a l’issu du tome précédent, La forteresse invisible, ayant perdu la mémoire et étant devenu, suite aux bons conseils de la perfide Kriss de Valnor, Shaïgan, un pirate redouté dans toute la mer du nord, Thorgal, qui, pour rappel, avait abandonné sa famille afin de les préservé du danger (mouais), les mets en fait dans un sacré embarras puisque, suite a une attaque contre des vikings de son village, notre héros ayant été reconnu, sa femme, Aaricia, et ses enfants, Jolan et la petite Louve qui a bien grandi, se retrouvent bannis et jeter en pleine nature, dans le dénuement le plus total. Voilà donc le postulat de départ de ce vingtième tome de la saga Thorgal et où celui-ci brille par son absence physique, ce qui, ma foi, n’est pas plus gênant que cela vu qu’il est fort bien remplacé par les membres de sa famille, protagonistes majeurs, certes, mais qui jusque là, étaient par moment relégués dans des rôles de faire valoir face au charisme de leur mari et père de héros… Et franchement, cela fait un bien fou : déjà, pour la petite Louve que l’on ne connaissait que bébé et qui développe un bien singulier pouvoir de communication avec les loups (un rapport avec sa naissance, voir ici), Jolan, désormais préadolescent et qui prend de plus en plus d’importance dans la saga, au point même de remplacer haut la main son père dans un rôle héroïque que l’on ne lui soupçonnait pas (il sauve des esclaves prisonniers, prend les choses en main et commence même a plaire a la gente féminine), et, pour finir, Aaricia bien sur ! Enfin, il aura fallut attendre vingt tomes pour que celle-ci sorte de sa condition d’épouse de Thorgal et commence enfin à prendre de l’assurance, de la consistance, que dis-je, a vivre en tant que personnage a part entière – certes, dans Alinoë, elle tenait déjà le rôle principal mais Thorgal était arrivé a la fin pour sauver les meubles comme la cavalerie dans un mauvais western. Pour cela, il aura fallut qu’elle soit bafouée, humiliée, défigurée mais sincèrement, tout cela valait le coup pour que l’on ait enfin droit a une Aaricia plus forte et moins gnangnan qu’a ses débuts… Bref, vous l’avez compris, cette Marque des bannis, s’il n’est pas le plus réussi des tomes de Thorgal n’en reste pas moins marquant : le héros est absent et surtout, ses proches, sa famille qu’il a tant fuit, souffre de ses choix et de ses actes, mais ainsi, ils deviennent eux aussi des héros a part entière, ce qui, ma foi, apporte un souffle nouveau a la saga… et, accessoirement, promet des retrouvailles pour le moins tendues !


Points Positifs :
- Thorgal roucoulant en compagnie de Kriss de Valnor tout en jouant les pirates sanguinaires, sa famille abandonnée se retrouve dans de mauvais draps et c’est une fort bonne chose : Aaricia est enfin obligée de se bouger les fesses et de devenir, par la force des choses, une femme forte, Jolan prend de plus en plus d’importance et commence a suivre les traces de son père et a jouer les héros, quand a Louve… bah, on découvre ses pouvoirs.
- La première partie où Aaricia et les siens sont traiter comme des parias et bannis par les autres villageois est d’une justesse rare et nous rappelle toute la bassesse de l’âme humaine ; le pire, c’est que ce genre de comportements est tout sauf de la fiction.
- Suivre les mésaventures d’Aaricia et ses enfants est un vrai régal ; scénaristiquement, Van Hamme leur en fait voir de toutes les couleurs…
- On voit peu Kriss de Valnor mais ses rares apparitions valent le coup, ne serais ce que pour la scène où elle humilie Aaricia.
- Comme lors de chaque album, n’oublions pas de louer le fort talentueux Grzegorz Rosinski pour ses sublimes dessins.

Points Négatifs :
- Voir toutes les femmes de la création et même d’ailleurs (la gardienne des clés) succomber au charme ravageur de Thorgal commençait à me gonfler sérieusement, or, que fait Van Hamme avec Jolan ? Eh ben, la même chose puisque des gamines commencent à lui faire de l’œil… Ah, ces héros irrésistibles…
- Bon, je n’ai rien contre le chien de Jolan mais au bout d’un moment, je pense que j’ai rarement vu un animal (ou un personnage) être grièvement blesser autant de fois et s’en sortir ; il est invulnérable ou quoi le bougre ?

Ma note : 8/10

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