REFUGE
Au
cœur de l’été 1968, il souffle un vent de liberté sur Osnabrück, dans le nord
de l'Allemagne, où vit le jeune Wolfgang. Poussé par cet esprit de révolte,
l’ado de 14 ans répond par l’insolence à l’éducation stricte prodiguée par sa
mère et son beau-père, ce qui lui vaut de se retrouver placé dans un internat
religieux pour jeunes garçons difficiles. Portes fermées à clé, barreaux aux
fenêtres, châtiments corporels et travaux dans une tourbière… : Wolfgang
découvre la vie de caserne sous couvert d’éducation religieuse. Les durs
conflits entre pensionnaires s’ajoutent aux brimades des frères qui les
encadrent. Loin d’étouffer la volonté d’émancipation du jeune homme, ce
quotidien exacerbe sa révolte contre l’ordre établi et contre ces adultes qui
répriment la jeunesse au nom de la religion.
Refuge
Réalisation : Marc
Brummund
Scénario : Nicole
Armbruster, Marc Brummund
Musique : Anne
Nikitin
Production : Zum
Goldenen Lamm Filmproduktion, SWR, WDR, SR, NDR, ARTE
Genre : Drame
Titre
en vo : Freistatt
Pays
d'origine : Allemagne
Langue
d'origine : allemand
Date
de sortie : 25 juin 2015
Durée : 104
mn
Casting
:
Louis
Hofmann : Wolfgang
Alexander
Held : Hausvater
Brockmann
Stephan
Grossmann : Bruder Wilde
Katharina
Lorenz : Ingrid
Max
Riemelt : Bruder Krapp
Uwe
Bohm : Heinz
Langston
Uibel : Anton
Enno
Trebs : Bernd
Justus
Rosenkranz : Mattis
Ole
Joensson : Hans
Anna
Bullard : Angelika
Hans-Peter
Korff : Pastor Abeln
Hendrik
von Bültzingslöwen : Bruder
Hanebuth
Mon
avis : Souvent, sur
ce blog, il m’arrive de dire, dans mes critiques, que le hasard fait souvent
bien les choses, de même, louer les louanges de la chaine Arte est plutôt chose commune de ma part. Et donc, forcément, avec
une telle entrée en matière, vous avez compris où je veux en venir car oui, ce
fut par le plus grand des hasards que, hier soir, je suis tombé sur ce Refuge, film allemand dont je n’avais
jamais entendu parler et qui était donc diffusé sur Arte… Un hasard fort heureux car s’il y a bien une chose que je ne
regrette pas de ma soirée d’hier, c’est bien d’avoir vu ce long métrage :
en effet, alors que je me croyais, au départ, devant un quelconque téléfilm que
j’abandonnerai très rapidement pour de la lecture, au bout de dix minutes, j’avais
compris que je ne quitterai pas le petit écran de si tôt. Il est évidant qu’assez
rapidement, après une entrée en matière qui ne laissait pas présager du reste
et que l’on pouvait qualifier de peu originale, a priori, dès les premières
scènes de sévices reçues par notre héros du jour, le très bon Louis Hofmann et
par ses co-pensionnaires de cet internat décidément très particulier, je me
suis rendu compte que les choses seraient un poil plus compliquées que je ne l’escomptais
au départ. Car dans ce pensionnat, cette maison de redressement, ce refuge
comme il est nommé, il s’en passe de drôles de choses dans ses murs et au-delà,
et les jeunes garçons qui y vivent, exploités, martyrisés et soumis a une
discipline de fer attirent forcément immédiatement toute la sympathie du
spectateur, même les plus durs d’entre eux auquel on trouve fort logiquement
toutes les excuses du monde quand on voit a qui ils ont a faire en tant que
gardiens, car ces derniers, du directeur sadique au surveillant violant en
passant par le pseudo sympa qui s’avère être un pédophile, il n’y a rien a en
tirer et tout est fait, a chaque instant, pour briser la volonté des
pensionnaires. Bien évidement, et avec en tête de liste notre jeune héros, ces
derniers vont essayer, a plusieurs reprises mêmes, mais dans cette Allemagne d’après
guerre de la fin des années 60 où, comme le dit si bien le directeur, cela fait
25 ans qu’il est un notable dans cette petite ville et que rien ne changera,
les jeux sont joués d’avance, surtout quand les parents, absents, abandonnent littéralement
leur progéniture aux mains des tortionnaires du refuge. Alors bien sur, Refuge est une œuvre d’une très grande
violence et qui, par certains cotés, renvoi a The
Magdalene Sisters, une violence physique mais aussi et surtout
psychologique et qui risque de toucher un public plus sensible, mais quand on
sait que tout cela est tirer d’une histoire vrai, qu’effectivement, pendant des
décennies, des dizaines de milliers de jeunes allemands ont souffert le martyre
dans ce genre d’institutions et que, accessoirement, ce film, coup de poing,
est fort bien tournée et servi par un petit lot d’acteurs forts bons, pourquoi
passer a coté d’une expérience qui certes, risque de vous retourner et ne vous
laissera pas indifférent mais qui, indéniablement, est une belle réussite !?
Points
Positifs :
-
Un très bon film qui ne paye pas de mine a priori mais qui s’avère être une
belle réussite. Dénonçant des faits réels qui ont longtemps sévit en Allemagne pendant
des décennies, Refuge risque de vous
choquer, il vous marquera, mais justement, c’est le but.
-
Certaines œuvres de fiction du même genre ratent leur coup car elles proposent
un quelconque espoir or ici, et c’est là l’une des grandes forces de ce film, c’est
qu’il n’y en a aucun, ou alors, si peu que je l’ai à peine remarqué : la
violence est partout, sous toutes ces formes et il n’y a décidément aucun
espoir pour tous ces adolescents qui finiront de toutes façons brisés.
-
Je ne suis pas un spécialiste du cinéma germanique et connait fort peu ses
acteurs phares, mais bon, j’ai trouvé ces derniers plutôt bons dans l’ensemble
quand au jeune Louis Hofmann, le bougre
m’a l’air plutôt talentueux avec sa petite gueule d’ange.
- Une mise en scène impeccable, des décors naturels
qui nous plombent l’ambiance d’entrée de jeu – les tourbières, ce n’est pas
sexy – et un coté désespérant qui nous colle a la peau tout au long du film…
Points
Négatifs :
- Il
n’y a vraiment aucun personnage positif parmi les adultes et c’est peut-être un
peu exagéré du coup même si cela est en accord avec le propos très dur du film –
même le seul surveillant plus ou moins sympa du lot s’avère aimer d’un peu trop
prêt certains pensionnaires…
-
En toute franchise, la relation incestueuse entre notre jeune héros et sa mère
n’apporte strictement rien à l’intrigue.
Ma
note : 8/10
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