LA
LIGUE DES GENTLEMEN EXTRAORDINAIRES – LE DOSSIER NOIR
Une
nuit de 1958 à Bayswater Road à Londres, un type en costard, plutôt bel homme,
rentre dans un bar et commande un verre. Accoudée au comptoir à côté de lui, il
observe une jeune femme blonde et très attirante. Jimmy essaie d'engager la
conversation mais celle-ci fuit, faisant fi des tentatives d'approche de son
vis à vis. Elle quitte ensuite l'établissement, suivie de près par Jimmy, qui
lui avoue être un agent secret. Pour l'impressionner, il la conduit dans le
quartier général du renseignement militaire. L'endroit est en travaux et il n'y
a personne. Jimmy profite de cet instant pour avoir des gestes déplacés vis à
vis de la jeune femme. Heureusement, un autre individu les a suivi discrètement
et assomme Jimmy. Allan Quatermain aime jouer les sauveurs, surtout lorsque la
victime n'est autre que Minna Murray. Les deux membres de la défunte ligue des
gentlemen extraordinaires cherchent le dossier noir, des documents contenant
des réponses qu'ils cherchent désespérément depuis fort longtemps...
La Ligue des Gentlemen Extraordinaires – Le Dossier
noir
Scénario : Alan Moore
Dessins
: Kevin O'Neill
Encrage : Kevin
O'Neill
Couleurs : Ben
Dimagmaliw
Couverture : Kevin
O'Neill
Genre : Super-héros,
Fantastique, Etrange
Editeur
: DC Comics
Titre en vo
: The League of
Extraordinary Gentlemen – Black Dossier
Pays
d’origine : Angleterre, Etats-Unis
Parution
: 14
novembre 2007
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Panini Comics
Date
de parution : 16 octobre 2013
Nombre
de pages : 216
Liste
des épisodes
La Ligue des
Gentlemen Extraordinaires – Black Dossier
Mon
avis : Incontestablement, avec La
Ligue des Gentlemen Extraordinaires, le duo composé d’Alan Moore au
scénario et de Kevin O’Neill aux dessins, a sut nous offrir ce qui restera
comme l’un des comics les plus marquants de ces vingt dernières années ;
une œuvre culte pour beaucoup, d’une richesse impressionnante et dont la
complexité, il faut le reconnaitre, en aura fait fuir plus d’un. Mais en dehors
de la bande dessinée originale, paru au tournant des années 2000, La Ligue connut quelques suites : Century,
bien entendu, dont j’ai eu l’occasion de vous parler sur ce blog, Nemo, consacré a la fille de qui vous
savez et dont je me pencherais un jour prochain et, pour finir (du moins pour
le moment), le plat de résistance avec le fameux Dossier noir, véritable bible de l’univers de la création de Moore
et de O’Neill. Car oui, dans le cas présent, nous ne pouvons pas parler de BD a
proprement parlée car si celle-ci n’est pas totalement absente de cet album,
avant toute chose, et comme son nom l’indique, Le Dossier noir est un… dossier, un rapport que nos héros, Mina et
Allan, récupèrent au sein des services secrets britanniques et découvrent, au
même temps que le lecteur, au fil des pages. Le résultat, plutôt étonnant,
parait de prime abord être un sacré fourre tout où l’on retrouve un peu tout et
n’importe quoi, ce qui, là-aussi, en fera fuir plus d’un, pourtant, les
familiers de la Ligue, eux, s’ils s’accrochent,
comprendront tous les liens existants entre ces fausses pièces de théâtre, ces
longues pages de texte, ces cartes postales, ces textes écrits « a la manière de » (celui de
Jack Kerouac est d’ailleurs un véritable défit), ces passages en 3D – les lunettes
sont fournies avec – et ces centaines de références, des plus évidentes aux
plus obscures, qui enrichissent indéniablement l’univers oh combien complexe
crée par Alan Moore et où l’on retrouvera, pèle mêle, le Mythe de Cthulhu, 1984, James Bond, William Shakespeare, Chapeau Melon et Bottes de Cuir, Metropolis, Fantomas, Jules Verne, Jack Kerouac et bien d’autres encore – d’ailleurs,
ces références sont tellement nombreuses que bien peut de lecteurs les
saisiront toutes… Bien évidement, devant la complexité de la chose, certains
estimeront qu’Alan Moore a peut-être exagéré et il est clair que, par moments,
la lecture n’est pas évidente, mais bon, il me semble évidant que Le Dossier noir n’est pas une œuvre commune,
qu’il faut savoir prendre son temps pour la lire et que, pourquoi le cacher,
sans un certain bagage culturel derrière, c’est tout simplement impossible de s’y
plonger. Alors, une œuvre élitiste que ce Dossier
noir ? Hum, oui et non, disons plutôt qu’il s’agit d’un album très exigeant,
qui n’est pas destiné a tout le monde mais qui, pour peu que l’on s’accroche et
que l’on soit fan des fameux Gentlemen
Extraordinaires, vaut vraiment le coup, ne serais-ce que pour sa richesse
et son coté inclassable !
Points
Positifs :
- Il
est clair que La Ligue des Gentlemen
Extraordinaires et ses suites étaient déjà en soit, des œuvres particulières
et pas faciles d’accès, mais avec Le
Dossier noir, Alan Moore franchit encore un palier dans la complexité et
nous offre une véritable encyclopédie de l’univers qu’il a crée mais a sa
manière, c’est-à-dire, en mariant les genres, les styles d’écriture, ce qui
donne, au final, une œuvre complètement inclassable, presque folle par certains
cotés.
-
La facilité avec lequel l’auteur alterne entre les styles et saute de la BD
pure a la pièce de théâtre en passant par de longs passages écrits, des publicités,
des cartes postales et même une nouvelle écrite « a la manière de » Jack Kerouac. D’ailleurs, pour ce qui
est de cette dernière, chapeau bas à Alan Moore pour son imitation oh combien
réussie.
-
Les références, bien sur, très nombreuses, et qui jalonnent toutes les pages de
cet album. Bien évidement, bien malin celui qui les découvrira toutes !
-
Le Dossier noir vient apporte la
touche finale de crédibilité a un univers fort original, légèrement barré par
moments, et ce, en faisant moult révélations sur celui-ci : histoire, sort
de certains membres de la Ligue, etc.
-
Le style de Kevin O’Neill est particulier, mais quant on y est habitué, force
est de constater que celui-ci est plutôt plaisant, de plus, dans cet album, l’artiste
alterne lui aussi les genres et il faut reconnaitre qu’il s’en sort fort bien
sur certaines planches – le plus étonnant étant bien évidement les dernières
pages, en 3D.
Points
Négatifs :
-
Même en étant fan de La Ligue des
Gentlemen Extraordinaires, il faut reconnaitre que certains passages sont
pour le moins ardus a lire, je pense principalement a celui où Moore se prend
pour Jack Kerouac car s’il représente bel et bien une réussite en tant que
figure de style, allez donc y comprendre quelque chose, voir, tout bonnement,
ne pas abandonner en court de route !
-
J’adore les œuvres bourrées de références mais le problème avec Moore, c’est qu’avec
lui, à moins d’être britannique et, accessoirement, d’une intelligence et d’une
culture supérieure, il est impossible de toutes les comprendre.
-
Les gouts et les couleurs ne se discutent pas et si vous n’êtes pas fan de
Kevin O’Neill, vu son style tout de même particulier…
-
Certains trouveront incontestablement que tout cela n’est que le délire d’un
vieux égocentrique où l’on trouve tout et n’importe quoi et fuiront cet album
en courant…
Ma
note : 8/10
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