LE
TOUR DU MONDE DE SADKO
Dans
la principauté de Novgorod au Moyen Age, le troubadour Sadko aimé de la belle
Lyubava mène une vie insouciante en jouant de son luth. Un jour, il rachète la
liberté du colosse Vyashta, qui s'est lui-même vendu comme serf pour payer ses
dettes. Son geste ne passe pas inaperçu et il se rend compte de la misère et du
désespoir du bas peuple de Novgorod. Il harangue alors la foule en leur parlant
de l'oiseau du bonheur, qu'un vieillard lui a dit exister dans un lointain pays,
et il promet de l'amener à Novgorod pour que toute la population de la ville
connaisse la félicité. Le soir il se rend, en tant que ménestrel, à un banquet
donné par les riches marchands qui dirigent la république. Il espère obtenir de
ces derniers le financement nécessaire pour organiser une expédition outre-mer
afin de trouver l'oiseau du bonheur pour le bien de toute la principauté. Mais
il est chassé sous les moqueries et se retrouve mélancolique et solitaire à
chanter au bord du lac Ilmen. Séduite par sa voix profonde, et son physique,
une superbe ondine sort des eaux et se présente à lui comme étant la fille du
roi des mers. Elle lui promet, que si le lendemain il lance un filet au milieu
du lac, il pêchera un poisson d'or à la valeur inestimable...
Le tour du monde de Sadko
Réalisation : Aleksandr
Ptushko
Scénario : Maria
Fateïeva
Musique : Grigori
Hamburg
Production : Mosfilm,
Artkino picture
Genre : Fantasy
Titre
en vo : Sadko
Pays
d'origine : Union Soviétique
Langue
d'origine : russe
Date
de sortie : 17 mars 1953
Durée : 80
mn
Casting
:
Sergei
Stolyarov : Sadko
Alla
Larionova : Lyubava
Ninel
Myshkova : Princesse du
lac Ilmen
B.
Surovtsev : Ivashka, le
garçon
Mikhail
Troyanovsky : Trifon
Nadir
Malishevsky : Vyashta le
géant
Nikolay
Kryuchkov : Omelyan
Danilovich
Ivan
Pereverzev : Timofey
Larionovich
Yuri
Leonidov : Kuzma
Larionovich
Lev
Fenin : Varangian
Mikhail
Astangov : Maharadja
Lidiya
Vertinskaya : L’Oiseau
Bonheur
Stepan
Kayukov : Neptune
Olga
Vikland : Neptuna
Sergei
Martinson : L’ours
Mon
avis : Grande
première sur ce blog puisque, avec Le
tour du monde de Sadko, le cinéma russe, ou plutôt, devrais-je dire,
soviétique, est enfin a l’honneur, un cinéma fort méconnu du grand public, forcément
spécial de part ses thématiques aux orientations politiques assumées – mais étais-ce
si différent, finalement, outre-Atlantique, d’une manière plus déguisée – mais riche
de quelques belles pépites dont, bien entendu, le long métrage qui nous préoccupe
ce jour. Œuvre d’Aleksandr Ptushko et premier de ses films a vraiment
rencontrer un succès international, riche d’un casting cinq étoiles – mais local,
dont peu connu – Le tour du monde de
Sadko s’inspire d’un opéra du XIXème siècle lui-même tirer d’une légende
russe du Cycle de Novgorod, Sadko. Bien
évidement, qui dit légende dit fantastique et sur ce point, notre brave Sadko
va voir du pays, visiter des contrées lointaines, rencontrer quelques créatures
fabuleuses, pécher des poissons d’or et même rendre une petite visite au roi
des mers. Alors certes, datant du tout début des années 50, les effets spéciaux
et les décors alternent entre le sympathique et le franchement ridicule – toute
la partie se déroulant sous les mers avec ses poissons peluches – ce qui fait
que, par moments, malgré toute la meilleure volonté du monde, on a du mal a ne
pas exploser de rire devant certaines scènes – je pense surtout a celle où
Sadko s’échappe sur un hippocampe géant. Cependant, malgré ces défauts
indéniables, il se dégage un je ne sais quoi de poétique de ce film qui fait
que l’on n’accorde pas une grande importance à ces défauts. De même, le message
politique du film, très marqué – URSS oblige – n’est pas si gênant qu’on
pourrait le craindre de prime abord : Sadko, héros positif, est ici aux
antipodes de celui du mythe, bien plus ambigu, et ne cesse de penser au bien
être de ses compatriotes tout en lutant contre les méchants marchands de Novgorod
– et je ne parle même pas du prêtre, caricature ambulante qui ne pense qu’a se goinfrer.
La morale finale, qui veut que le bonheur de la mère patrie est préférable a
celui d’un quelconque oiseau qui endort les masses sous ses belles paroles est
certes soviétisant au possible, mais la aussi, non dénuée de sens ce qui fait
que, mine de rien, la aussi, le spectateur ne prêtera guère attention a la
propagande pour ce concentrer sur une intrigue certes un peu désuète mais qui
garde néanmoins un certain charme, surtout pour les plus jeunes d’entre nous. Bref,
Le tour du monde de Sadko est un long
métrage qui mérite d’être vu au moins une fois, ne serais-ce que par satisfaire
la simple curiosité de voir un bon film de l’ère soviétique – même si j’en
conviens, il y a beaucoup mieux – et si alors vous avez de jeunes enfants, n’hésitez
pas une seconde, le coté merveilleux et poétique de la chose est fait pour eux ;
après tout, cela les changera des traditionnels Disney…
Points
Positifs :
-
Un fort sympathique film de Fantasy avec une intrigue certes simpliste mais
néanmoins réussie. Et puis, une légende russe, cela nous change un peu et nous
fait découvrir une mythologie peu connue sous nos latitudes.
-
Mine de rien, le casting est franchement bon, même si peu connu du grand
public, avec, en tête d’affiche, Sergueï Stoliarov, un des monstres sacrés du
cinéma soviétique, mais aussi deux actrices qui crèvent l’écran : Lidiya
Vertinskaya qui joue ici l’Oiseau Bonheur, et la troublante Ninel Myshkova, la fille
du roi des mers.
-
Le coté propagande très marquer de ce film passe plutôt bien finalement, même s’il
peut faire sourire par moments.
-
Certains décors sont forts réussis même s’ils accusent leur age, quand aux
costumes, il n’y a rien à redire sur ces derniers.
Points
Négatifs :
- Certains
effets spéciaux sont tout de mêmes ridicules, principalement ceux de toute la
partie qui se déroule sous la mer, avec ces poissons peluches, cette pieuvre
pathétique et cette course poursuite à dos d’hippocampe qui restera dans les
annales du nanardesque.
-
Tous les passages chantés, sans exception ! Non seulement, ils sont
nombreux, mais comme le film est court, ces derniers occupent une place
beaucoup trop importante, surtout qu’on s’endort rapidement a les écouter.
-
Oui, je sais, c’est un film soviétique, il y a toujours une certaine propagande
communiste ici et la, mais franchement, Sadko, par moments, avec ces poses
prétentieuses et son sourire, il agace un peu.
-
Le héros russe et ses compagnons et fort, invincible et visiblement invulnérable,
ce qui n’est pas le cas des autres peuplades, forcèment.
Ma
note : 6/10
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