LA
TORTUE ROUGE
Un
naufragé se trouve dans l'eau, seul, au milieu de l'océan démonté. Il s'échoue
sur une plage à proximité d'une forêt de bambous. L'homme se nourrit et explore
la région : il monte au sommet d'une éminence rocheuse et s'aperçoit qu'il se
trouve sur une île déserte peuplée d'une faune et d'une flore foisonnantes. Il
est très vite remarqué par de petits crabes blancs qui le suivent et
l'observent chaque fois qu'il vient sur la plage. À un moment donné, alors
qu'il explore la partie rocheuse de la côte, il tombe dans un trou entouré de
hauts rochers infranchissables. Il parvient finalement à s'en échapper en
passant par un siphon sous-marin qu'il franchit en apnée à grand-peine. L'homme
rassemble quelques troncs de bambous tombés sur le sol de la forêt. La nuit
venue, il dort sur la plage et rêve qu'il avance en planant sur un gigantesque
pont de bambous qui s'étire sans fin par-dessus la mer et lui permet de quitter
l'île. Le lendemain, l'homme bâtit un radeau pour s'échapper à l'aide des
arbres de la forêt. Mais alors qu'il vient de prendre la mer, de puissants
coups portés depuis la mer sous son embarcation disloquent le radeau. Dépité,
l'homme fait une deuxième tentative, armé cette fois d'un bambou tranchant,
mais son second radeau est brisé de la même façon, sans qu'il parvienne à
comprendre qui (ou ce qui) est à l'origine de ces coups destructeurs.
La Tortue rouge
Réalisation : Michael
Dudok de Wit
Scénario : Michael
Dudok de Wit et Pascale Ferran
Musique : Laurent
Perez del Mar
Production : Studio
Ghibli et Wild Bunch, Why Not Productions ; Arte France Cinéma, Belvision, CN4
Productions
Genre : Animation,
Conte
Titre
en vo : La Tortue rouge
Pays
d'origine : Belgique, France, Japon
Langue
d'origine : film sans paroles
Date
de sortie : 29 juin 2016
Durée : 80
mn
Casting
:
Film muet
Mon
avis : Mais quel superbe film d’animation qu’est La Tortue rouge ! En ayant
vaguement entendu parler, ce fut avec un plaisir certain que je l’ai finalement
vu, hier soir, après avoir été attiré par une bande annonce qui promettait énormément,
et ce, malgré sa simplicité. Car oui, La
Tortue rouge est simple : simple de par son design, tout en sobriété,
simple de par son choix de couleurs, pourtant sublime, simple de par son
rythme, assez lent, simple de par son intrigue qui n’est rien d’autre qu’une
(belle) histoire d’amour, quoi que entre un homme et une tortue, simple,
finalement, de par ses dialogues – ah non, là, c’est une blague, il n’y en a
aucun et franchement, cela ne manque aucunement ! Simple, donc, mais incontestablement
marquant que ce film d’animation belgo-nippon qui ne laissera pas le public indifférents,
du moins, encore faut-il adhéré a ce genre d’œuvres… Ainsi, aux antipodes du
cinéma d’animation nord américain qui plait tant au grand public et qui est, la
plupart du temps, à la qualité ce que Staline fut a la démocratie, c’est-à-dire,
son antithèse absolue, La Tortue rouge
fait indéniablement partie de ces œuvres rares, que l’on ne peut que savourer, émerveillé.
Le problème, car il y en a un, c’est qu’avec ce genre d’œuvres, il n’y a pas de
demi-mesure : soit on adore, soit on déteste. Ainsi, une bonne partie du
grand public jettera un œil dédaigneux sur ce film d’animation en affirmant que
c’est moche, qu’il ne se passe rien et que c’est ennuyeux au possible, les
autres, eux, bien plus rares, loueront les grandes qualités d’un dessin animé
poétique, fort d’une histoire simple et riche a la fois et qui, ma foi, est
tout simplement superbe, esthétiquement parlant. Bref, deux camps irréconciliables,
mais cela est-il vraiment important ? Sincèrement, non, et ceux qui n’aimeront
pas La Tortue rouge pourront passer
leur chemin pour se plonger dans le dernier Disney
en date, tandis que les autres, eh bien, les autres savoureront le plaisir de s’émerveiller
devant ce qui est incontestablement le film d’animation de cette année 2016 !
Points
Positifs :
-
Un magnifique conte pour petits et grands que cette Tortue rouge. Ainsi, malgré la simplicité apparente de la chose, il
apparait nettement que les intrigues les plus banales – tout cela n’est qu’une
histoire d’amour, finalement – sont encore les meilleures.
-
Si l’on est un tant soit peu sensible, comment ne pas s’émerveiller de cette
fort belle histoire d’amour entre ce naufragé et cette tortue rouge qui prendra
forme humaine ?
-
Le design, proche de celui de la ligne claire qui a fait la gloire de la bande
dessinée belge, peut déstabiliser au départ, pourtant, celui-ci s’avère plutôt réussi
et ne serais-ce que pour les décors et, surtout, les couleurs, par moments
sublimes, le jeu en vaut la chandelle !
-
La Tortue rouge est un film muet,
pourtant, cette absence de dialogues ne gène en aucune façon la compréhension
de l’intrigue, au contraire, disons qu’elle la sublime.
-
La bande originale signée Laurent Perez del Mar est une pure merveille.
Points
Négatifs :
-
Il faut reconnaitre qu’il y a quelques petites longueurs lors de certaines
scènes. Certes, celles-ci sont rares mais néanmoins présentes.
-
La Tortue rouge est une œuvre qui
divise le public : soit on adore, soit on déteste. Forcément, le grand
public, plus habitué au cinéma d’animation nord américain à la Disney/Pixar boudera complètement ce film, qu’il jugera trop ennuyeux,
trop moche, trop cérébral…
Ma
note : 8,5/10
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