THORGAL
– KAH-ANIEL
A
bord de leur navire, les magiciens rouges poursuivent l'initiation du jeune
fils de Thorgal, Aniel. Le but de leur périple est de se rendre secrètement
dans la ville de Bag Dadh. Ils touchent terre dans le port de Saïda, puis
continuent leur route à dos de dromadaires. Pendant ce temps, à bord du
bateau-sabre, Thorgal fait la connaissance de Salouma, une esclave qui semble
connaitre l'histoire des magiciens rouges. Elle explique notamment à Thorgal le
pourquoi de l'enlèvement de son fils. Tout commence au début de la naissance de
la majestueuse ville de Bag Dadh. En ces temps immémoriaux, le grand esprit des
Dji Hins donna le grand livre sacré à un jeune berger qui deviendra le premier
grand maître des magiciens rouges. Il rassembla de nombreux disciples dans une
vieille forteresse, auxquels il enseigna son savoir. Puis ces derniers se
firent aimer de la population grâce aux soins qu'ils donnèrent gratuitement.
Bien des années plus tard, Shirine, la femme du Calife Ahmed Al Waloud fit
appel à eux afin d'obtenir un enfant. Kahilim, le grand maître des magiciens
rouges, lui accorda ce souhait, mais sous la condition qu'elle donne le jumeau
à naître...
Thorgal – Kah-Aniel
Scénario
: Yves Sente
Dessins
: Grzegorz
Rosinski
Couleurs : Grzegorz
Rosinski
Couverture : Grzegorz
Rosinski
Editeur
: Le Lombard
Genre : Heroic Fantasy,
Fantastique, Science-Fiction
Pays
d’origine : Belgique
Langue
d’origine : français
Parution : 08
novembre 2013
Nombre
de pages : 48
Mon avis :
Ce n’est pas la première fois que je le dis mais 2015 restera pour moi comme
étant l’année Thorgal : certes,
ce ne fut pas au cours de ces derniers mois que je me suis lancer dans cette
bande dessinée culte, cependant, vu le nombre d’albums que j’ai dévoré depuis
fin juin dernier et L’enfant
des étoiles, il me semble évidant que depuis cet été, notre sympathique
Thorgal aura été fort présent sur ce blog. Mais toutes les bonnes choses ont
une fin, ou, du moins, presque une fin comme on verra plus tard, puisque, avec Kah-Aniel, paru, pour la petite
histoire, il y a sensiblement deux ans et dernier album d’une saga encore en
cours, j’arrive au bout… Enfin, jusqu’au prochain volume, bien entendu, tout en
sachant, ne l’oublions pas, que ces dernières années, des séries parallèles ont
vu le jour et, entre Kriss de Valnor,
Louve et La Jeunesse de Thorgal, j’ai encore une bonne dizaine d’albums,
pour le moment, devant moi… Mais bon, nous n’en sommes pas encore là et aujourd’hui,
c’est ce trente-quatrième album de la saga qui est a l’honneur, un album
particulier, donc, mais aussi pour une raison qui a son importance puisque c’est
le dernier scénarisé par Yves Sente, celui-ci ayant passé le relais, pour la
suite, a Xavier Dorison – qui entre temps, a repris en main Kriss de Valnor. Bref, le remplaçant du
légendaire Jean Van Hamme ne sera pas rester longtemps aux commandes, tout
juste cinq albums – entre Moi,
Jolan et Le
Bateau-Sabre – et, surtout, aura été pas mal critiquer par les fans
hardcore de la saga – certains ayant oublier, d’ailleurs, que la série
naviguait en eaux troubles sur les derniers albums de Van Hamme, mais passons…
Quoi qu’il en soit, que ces critiques soient justifiées ou pas, personnellement,
j’aurai plutôt apprécier ce passage de Yves Sente et justement, s’il y a bien
un album qui a lui tout seul, avait connu le plus grand nombre de critiques
négatives, c’était bel et bien celui qui nous occupe aujourd’hui, Kah-Aniel, au point même qu’a force de
lire un peu partout que ce dernier était un plantage complet, cela faisait longtemps
que j’éprouvais une grande méfiance a son encontre. Or, un peu comme tout le
cycle de Sente finalement, telle ne fut pas ma surprise, après lecture, de m’apercevoir
que ce trente-quatrième volume de Thorgal
n’était pas si mauvais que cela, bien au contraire… Déjà, il y a le dépaysement
proposé dans cette suite des aventures de notre héros avec le Moyen-Orient, ses
déserts, ses légendes locales et, bien sur, sa culture musulmane. Ensuite, il y
a toutes ces révélations que l’on apprend au sujet des mages rouges et comme je
dois faire parti des rares fans à apprécier cette intrigue, ma foi, la chose m’a
ravi. Pour ce qui est des dessins, Grzegorz Rosinski est une fois de plus égal
a lui-même et ses peintures sont d’une richesse incroyable, en tous cas, elles
passent bien mieux que dans le tome précédant, Le Bateau-Sabre, où il était surtout question de neige, de neige et
encore… de neige. Après, bien sur, il y l’un des grands problèmes de cet album :
le fait que Thorgal, jusque là un monstre de vertu et qui n’avait trompé sa
très chère Aaricia (avec la badasse Kriss de Valnor) qu’a l’époque où il avait
perdu la mémoire – voir La
Forteresse invisible – ait ici fauté, avec la belle et troublante
Salouma, de son plein gré ! Crime de lèse majesté auront hurler certains
qui estimeront que Yves Sente s’en sera pris aux fondements même du personnage,
personnellement, vu que Thorgal, justement, devenait tellement chiant (c’est le
mot) a force de jouer les pères la morale, le voir succomber a la tentation, le
voir devenir, en quelque sorte, plus humain, apporte un plus indéniable a son
histoire personnelle… Bref, vous l’avez compris, contrairement a ce que je m’attendais,
j’ai plutôt apprécié Kah-Aniel :
pour son orientalisme enchanteur, pour son Thorgal qui faute enfin, pour ses
mages rouges mais aussi, ne l’oublions pas, pour son final… dramatique quant au
devenir du jeune Aniel, j’aurai passer un agréable moment et, accessoirement,
en attendant le prochain tome, en profiterai pour saluer une dernière fois Yves
Sente, après tout, son passage rapide sur cette série ne m’aura pas déplu, loin
de là, et je trouve que certains auront été bien trop durs avec lui… mais bon,
les gouts et les couleurs…
Points
Positifs :
-
Kah-Aniel propose un dépaysement
total, peut-être l’un des plus importants depuis le légendaire Cycle
de Qâ, puisque notre héros quitte ses contrées natales et l’Europe pour
le Moyen-Orient, ses déserts, sa faune, sa flore, sa culture musulmane, ses
légendes locales. Décidément, il aura sacrément voyagé le père Thorgal tout au
long de ses aventures !
-
Les pleines enneigées russes n’avaient pas forcément convenues a Grzegorz
Rosinski dans le volume précédant mais ici, dans cet Orient enchanteur, son
style s’épanoui de fort belle manière et on retrouve le maitre au top de sa
forme avec un déferlement de couleurs, un souci du détail et des décors qui m’auront
laissé admiratif.
-
Miracle, Thorgal a enfin commis une faute de son plein gré ! Depuis le
temps qu’on l’attendait celle là, il faut marquer le coup ! Alors bien
sur, on peut avoir de la peine pour Aaricia mais bon, Thorgal était tellement
parfait qu’il en était devenu depuis longtemps insupportable, or là, le voir
tromper sa femme, le voir fauter dans ses oh si importants principes, ça le
rend plus humain… et plus sympathique.
-
Beaucoup de blabla mais j’aime ça, et puis, mine de rien, on en apprend des
choses sur ces fameux mages rouges. Et puis, pendant que j’y suis, a quel jeu
semble jouer Salouma, enfin, j’ai compris qu’elle n’est pas très claire,
justement…
-
Le final, avec la transformation d’Aniel.
Points
Négatifs :
- Si
j’ai été agréablement surpris par cet album qui avait été descendu par la
critique, je reconnais que nous restons tout de même loin des heures de gloire
de la saga et que, accessoirement, je ne me suis toujours pas remis de la mise
a l’écart de Jolan vu que je croyais énormément au potentiel de ce personnage
en tant que protagoniste principal.
-
C’est le dernier album d’Yves Sente en tant que scénariste. Bon, pour beaucoup,
c’est une bonne nouvelle, pour moi qui ai apprécié son court passage dans la
série, je trouve que l’on a été un peu injuste avec lui.
-
Du coup, ça me fait un peu peur ce changement de scénariste principal vu que l’intrigue
des mages rouges n’est pas achevée et que la réunion des trois séries – Thorgal, Kriss et Louve – n’a pas
encore eu lieue.
-
Il y a tellement de nouveaux personnages dans cet album qu’il y a eut un
moment, j’étais un peu paumé – peut-être la fatigue ?
-
Pas un grand fan de cette couverture avec ce Thorgal barbu et sa pose arrogante.
Ma
note : 7,5/10
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