JOUR
J – L'EMPIRE DES STEPPES
Les
armées du grand Khan ont dévasté Rome en cet hiver 1242. Les mongols sont
repartis vers leurs terres d'origine, chargés de butin et avec de nouveaux
esclaves. De toute évidence, leur prochaine attaque va faire plier toute la
chrétienté. Le pape a fui vers Avignon et va devoir s'appuyer sur les royaumes
francs pour organiser une riposte. Les moines franciscains décident d'envoyer
les leurs tenter de convertir les mongols. Sur leurs terres, Guillaume de
Barville est l'un de ceux qui va embarquer pour un long voyage en bateau. Son
frère Renaud fera partie des chevaliers qui vont, eux, organiser une croisade.
Les Teutoniques et les Templiers rejoints par les espagnols de l'ordre de
Calatrava, des dizaines de milliers d'hommes se regroupent sur les bords du
Rhin pour avancer ensemble vers l'Est. Un soir, le chevalier Alexandar de
Kestutis raconte ce qu'il sait des techniques de combat de l'adversaire. Il
connait la réputation des mongols. Il sait la terreur qu'ils inspirent et
comment les villes se sont rendues sans combattre après les massacres de Kiev.
Renaud de Barville passe une soirée de beuverie aux cotés du chevalier à la
langue trop bien pendue. Puis la caravane se met en route vers Karakorum,
capitale de l'empire d'Ogodeï Khan, successeur de Gengis Khan...
Jour J – L'Empire des steppes
Scénario
: Fred Duval, Jean-Pierre Pécau, Fred Blanchard
Dessins
: G.m.
Guéra
Couleurs : Jean-Paul
Fernandez
Couverture : Manchu, Fred Blanchard
Editeur
: Delcourt
Genre : Uchronie
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 14
octobre 2015
Nombre
de pages : 48
Mon avis :
Parmi les gros éditeurs de bande dessinée européenne qui ont eut, en diverses occasions,
droit de citer sur ce blog, force est de constater que Delcourt est l’un des plus importants. Bien entendu, le temps où j’achetais
quasiment tout ce qui sortait (j’exagère a peine), ce qui faisait que je commençais
moult séries sans jamais les achever, est bien révolu, mais bon, malgré tout,
je suis toujours l’actualité d’un œil attentif ce qui fait que, lorsqu’est
sorti ce vingt-deuxième tome de la série uchronique Jour J, je me suis dit que je ne pouvais pas passer a coté de celui-ci.
A la base, j’avais placé bien des espoirs en Jour J lorsque cette série où officiait un certain Jean-Pierre
Pécau (L’Histoire
Secrète) était sortit, en 2010 ; appréciant fortement le genre
uchronique et l’Histoire, j’étais emballer par le postulat de base de celle-ci avec,
a chaque album, une intrigue historique différente… Pourtant, les deux premiers
albums – Les
Russes sur la Lune et Paris,
secteur soviétique – m’avaient tellement refroidi qu’il m’avait fallut
attendre quelques années (quatre pour être précis) pour retenter l’expérience
avec deux albums – Le
Lion d’Egypte et La
secte de Nazareth – bien plus réussis. Oh, pas au point de m’acheter
tous les albums de la série sortis depuis, je suis devenu plus prudent
désormais, mais au moins, je la considérais avec davantage de bienveillance en
espérant qu’un jour, qui sait, allait sortir un nouvel album qui m’intéresserait…
ce qui, vous l’avez compris, a finit par arriver. Car oui, dès l’idée de départ,
cet Empire des steppes m’avait plu :
que ce serait-il passer si les hordes mongols, plutôt que faire demi-tour,
avaient envahit l’Europe ? Eh bah ma foi, bien des soucis pour la
chrétienté comme on peut le voir dans cet album mais aussi car a l’époque, les
mongols étaient tout simplement imbattables et auraient put parfaitement fondre
sur des royaumes européens qui n’auraient put leur opposer une grande résistance.
C’est en partant de ce postulat de départ ma foi fort captivant pour l’amateur
d’uchronie et d’Histoire que je suis que les scénaristes, Duval, Pécau et
Blanchard, nous ont pondus cet Empire des
steppes, première partie d’un diptyque qui s’annonce fort alléchant. Il
faut dire qu’ici, on est vite happé par le récit où l’on suit les traces de
deux frères dans deux intrigues parallèles : le premier, chevalier, en
suivant la croisade qui représente l’ultime espoir des nations européennes face
à l’envahisseur, le second, un moine, qui part en ambassade auprès du Khan,
mission tout aussi désespérée. Le récit alterne agréablement entre les deux
intrigues, il y a foule de personnages et certains passages sont même passionnants,
surtout lorsque l’un des personnages, le chevalier Alexandar de Kestutis, se
moque agréablement de ses pairs, les donnant perdants d’avance face aux mongols
s’ils ne changent pas leur mentalité et leur façon de combattre. Sans faire de
gros spoilers, les choses finissent assez mal pour tout le monde et même si l’on
se doute que certains des protagonistes ne sont pas morts, au moins, on se
demande comment tout ce petit monde va s’en sortir dans le tome suivant,
maintenant que les hordes mongoles sont victorieuses. Quoi qu’il en soit, avec L’Empire des steppes, nous avons là une
uchronie assez réussie et qui, de plus, aborde une thématique historique que l’on
a un peu trop tendance à oublier de nos jours, je veux bien évidement parlé de
l’empire mongol, formidable puissance au moyen-âge et qui fut vraiment a deux
doigts de conquérir le monde… comme quoi, les choses auraient put être bien différentes…
Points
Positifs :
- Le postulat de départ qui nous offre une
excellente uchronie : que ce serait-il passer si les mongols, comme ils
auraient put le faire, avaient décidé de fondre sur le continent européen ?
Comme je l’ai dit précédemment, au vu de la puissance mongol mais aussi de la
stupidité crasse des armées européennes, incapables de s’adapter à un
adversaire différent, les choses auraient très mal tournées pour la chrétienté.
- Les auteurs sont de parfaits connaisseurs de l’Histoire
et on sent cela tout au long des pages avec de multiples références bien trouvées
ainsi que tout un tas de bonnes idées sur ce qui aurait put arriver si…
- L’idée des deux intrigues en parallèle qui nous
permet de suivre, d’un coté, la croisade contre l’envahisseur, de l’autre, une
délégation auprès de la cour du grand Khan.
- Les dessins de Guéra, d’un style plus comics que
ceux du reste de la collection et qui apportent une touche agréable a l’ensemble.
- Bonne idée de ne pas s’être limiter a un seul
album, cela permet de développer convenablement l’intrigue.
Points
Négatifs :
- Je
ne suis pas contre les dialogues, bien au contraire, et ici, j’ai fortement apprécié
les longues discussions entre les divers protagonistes, surtout celles dans le
camp des croisés, mais bon, du coup, je trouve tout de même un peu dommage que
le combat en lui-même entre croisés et mongols soit aussi rapide et expédié a
la va-vite. N’y avait-il pas moyen d’enlever ou de raccourcir quelques scènes afin
de proposer un final un peu plus spectaculaire ?
-
Le personnage de Catherine est complètement incongru : que ce soit sa
tenue, sa coiffure et le fait qu’elle se mette aux travaux des champs –
activité dégradante – alors qu’elle est noble… Mouais, un beau petit loupé des
familles !
Ma
note : 7,5/10
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