L'ATTENTAT
Dans
un restaurant de Tel-Aviv, une femme fait exploser une bombe qu'elle dissimule
sous sa robe de grossesse. Toute la journée, le docteur Amine, israélien
d'origine arabe, opère les nombreuses victimes de l'attentat. Au milieu de la
nuit, on le rappelle d'urgence à l'hôpital pour lui annoncer que le kamikaze
est sa propre femme. Refusant de croire à cette accusation, Amine part en
Palestine pour tenter de comprendre.
L'Attentat
Réalisation : Ziad
Doueiri
Scénario : Ziad
Doueiri et Joelle Touma d'après L'Attentat
de Yasmina Khadra
Musique : Éric
Neveux
Production : 3B
Productions, Scope Pictures, Canal+, The Doha Film Institute et Uag
Genre : Drame
Titre
en vo : L'Attentat
Pays
d'origine : France, Belgique, Qatar, Egypte
Langue
d'origine : hébreu/arabe
Date
de sortie : 29 mai 2013
Durée : 102
mn
Casting :
Ali Suliman : le Dr Amin Jaafari
Evgenia Dodina :
Kim, la collègue d'Amin
Reymonde
Amsellem : Sihem Jaafari, la femme d'Amin
Dvir Benedek : Ravid
Uri Gavriel : le capitaine Moshe
Ruba Salameh : Faten
Karim Saleh : Adel, le neveu d'Amin
Ramzi Makdessi :
le prêtre
Mon avis :
C’est complètement par hasard que j’ai eu l’opportunité de voir L’Attentat, long métrage tiré du roman
du même nom de l’écrivain Yasmina Khadra, auteur qu’apprécie fortement mon
épouse et qui, par la force des choses, était emballée par ce film. Cependant,
je dois reconnaitre qu’au vu des thèmes abordés, je n’ai pas été long à
convaincre, d’ailleurs, pour être tout a fait franc, il n’y a même pas eu
besoin de le faire… Mais il faut dire que le sujet, le conflit israélo-palestinien
bien sur, m’intéresse au plus haut point depuis des lustres, que je n’y suis
nullement insensible, et ce, sans prendre parti pour aucun des camps, estimant,
de mon point de vu, que de toutes façons, des deux cotés, il y a des gens qui veulent
la paix et d’autres qui ne la souhaitent pas… Mais le sujet de ce billet n’est
évidement pas de revenir sur un conflit existant depuis la fin de la seconde
guerre mondiale et dont on n’en voit pas le bout mais bel et bien sur un film, L’Attentat donc, qui traite de l’une des
particularités les plus horribles de ce conflit, entre autres car la chose est
commune dans la région, je veux bien évidement parler des attentats suicides
et, particulièrement, comment quelqu’un peut décider, du jour au lendemain, d’aller
se faire exploser afin d’entrainer des innocents dans la mort. Une thématique
compliquée, pas évidente a expliqué et a comprendre, contestable, mais qui n’en
reste pas moins intéressante, surtout que, comme on le découvre rapidement dans
ce film, la femme kamikaze n’a aucun des stéréotypes habituels des auteurs d’attentats :
de famille aisée, de religion chrétienne et laïc, c’est une arabe israélienne apparemment
intégrée, ou, du moins, son mari, médecin reconnu par ses pairs, l’est, lui…
autant qu’on peut l’être lorsque l’on est arabe en Israël. Bref, aucun motif
religieux et encore moins l’islamisme mais tout juste un acte commis contre une
société qui, il faut bien le reconnaitre, n’est absolument pas tendre envers
ses citoyens arabes – qu’ils soient musulmans ou chrétiens. Alors forcément,
tout ce qui fait l’intérêt du film, c’est de suivre la quête du mari qui, bien
sur, ne se doutait de rien, une quête où il espère finir par comprendre
pourquoi sa femme a basculé dans l’horreur. Excellente idée, qui promettait énormément
au départ mais qui, malheureusement, finit un peu par tomber a l’eau, les
véritables explications quand a l’acte de son épouse, finalement, n’ayant
jamais lieu – elle en veut a Israël, certes, mais de là a aller se faire sauter
et tuer des innocents dont des enfants, il y a un pas pour quelqu’un qui vivait
dans l’opulence et du bon coté de la frontière… Au final, il apparait que
malgré un postulat de base prometteur et intéressant, ce film rate un peu le
coche, se contentant de faire le constat que l’on connait déjà depuis longtemps,
c’est-à-dire, celui de deux peuples vivant sur la même terre et qui se
détestent, deux peuples englués dans un conflit sans fin… quand au pourquoi du
comment du geste de la femme du personnage principal, eh ben, disons que tout
cela n’est pas bien clair, ce qui, sommes toutes, est assez problématique
puisqu’on l’a attendu tout le long du film…
Points
Positifs :
- L’idée
de départ est fort intéressante et sur ce point, il n’y a rien à redire :
il faut dire qu’en nous faisant suivre les traces d’un homme, intégré a la
société israélienne, qui essaye de comprendre pourquoi sa femme, de condition
aisée et laïc, a commis un attentat suicide, était on ne peut plus prometteur.
-
Le héros, interprété par Ali Suliman, est assez touchant et l’on comprend
parfaitement son désarroi ainsi que sa recherche de la vérité au sujet de se
femme.
-
Ce n’est pas une surprise mais ce film montre bien qu’être un arabe israélien,
c’est un peu être un citoyen de seconde zone, et ce, que l’on soit musulman,
bien sur, mais aussi chrétien. Alors bien sur, comme le personnage principal du
l’histoire, on peut vivre dans sa tour d’ivoire et se dire que l’on est
accepter mais tôt ou tard, la réalité nous rattrape…
Points
Négatifs :
- J’ai
le plus grand mal avec cette fin où l’on ne comprend pas vraiment pourquoi l’épouse
du personnage principal a décider de passer a l’acte ; certes, elle en
veut a l’état d’Israël et, contrairement a son mari, elle ne se leurre
absolument pas sur la place des arabes israéliens au sein de la société,
cependant, de là a basculer dans le terrorisme, tuer des innocents dont des
enfants, il y a un truc qui m’échappe… surtout lorsque le motif religieux est
absent, ce qui est le cas ici.
-
Scénaristiquement, c’est un peu n’importe quoi par moments : Sihem, la
femme kamikaze, est chrétienne alors que son grand père est musulman, quant au
prêtre chrétien, son discours n’est pas très éloigné de celui de DAESH ?!
-
Il y a tout de même quelques longueurs dans ce film, surtout lorsque le héros
ère dans les rues de Naplouse ; au bout d’un moment, j’en avais marre de
le voir tourner en rond…
Ma
note : 6/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire