dimanche 27 décembre 2015

L'ATTENTAT


L'ATTENTAT

Dans un restaurant de Tel-Aviv, une femme fait exploser une bombe qu'elle dissimule sous sa robe de grossesse. Toute la journée, le docteur Amine, israélien d'origine arabe, opère les nombreuses victimes de l'attentat. Au milieu de la nuit, on le rappelle d'urgence à l'hôpital pour lui annoncer que le kamikaze est sa propre femme. Refusant de croire à cette accusation, Amine part en Palestine pour tenter de comprendre.


L'Attentat
Réalisation : Ziad Doueiri
Scénario : Ziad Doueiri et Joelle Touma d'après L'Attentat de Yasmina Khadra
Musique : Éric Neveux
Production : 3B Productions, Scope Pictures, Canal+, The Doha Film Institute et Uag
Genre : Drame
Titre en vo : L'Attentat
Pays d'origine : France, Belgique, Qatar, Egypte
Langue d'origine : hébreu/arabe
Date de sortie : 29 mai 2013
Durée : 102 mn

Casting :
Ali Suliman : le Dr Amin Jaafari
Evgenia Dodina : Kim, la collègue d'Amin
Reymonde Amsellem : Sihem Jaafari, la femme d'Amin
Dvir Benedek : Ravid
Uri Gavriel : le capitaine Moshe
Ruba Salameh : Faten
Karim Saleh : Adel, le neveu d'Amin
Ramzi Makdessi : le prêtre

Mon avis : C’est complètement par hasard que j’ai eu l’opportunité de voir L’Attentat, long métrage tiré du roman du même nom de l’écrivain Yasmina Khadra, auteur qu’apprécie fortement mon épouse et qui, par la force des choses, était emballée par ce film. Cependant, je dois reconnaitre qu’au vu des thèmes abordés, je n’ai pas été long à convaincre, d’ailleurs, pour être tout a fait franc, il n’y a même pas eu besoin de le faire… Mais il faut dire que le sujet, le conflit israélo-palestinien bien sur, m’intéresse au plus haut point depuis des lustres, que je n’y suis nullement insensible, et ce, sans prendre parti pour aucun des camps, estimant, de mon point de vu, que de toutes façons, des deux cotés, il y a des gens qui veulent la paix et d’autres qui ne la souhaitent pas… Mais le sujet de ce billet n’est évidement pas de revenir sur un conflit existant depuis la fin de la seconde guerre mondiale et dont on n’en voit pas le bout mais bel et bien sur un film, L’Attentat donc, qui traite de l’une des particularités les plus horribles de ce conflit, entre autres car la chose est commune dans la région, je veux bien évidement parler des attentats suicides et, particulièrement, comment quelqu’un peut décider, du jour au lendemain, d’aller se faire exploser afin d’entrainer des innocents dans la mort. Une thématique compliquée, pas évidente a expliqué et a comprendre, contestable, mais qui n’en reste pas moins intéressante, surtout que, comme on le découvre rapidement dans ce film, la femme kamikaze n’a aucun des stéréotypes habituels des auteurs d’attentats : de famille aisée, de religion chrétienne et laïc, c’est une arabe israélienne apparemment intégrée, ou, du moins, son mari, médecin reconnu par ses pairs, l’est, lui… autant qu’on peut l’être lorsque l’on est arabe en Israël. Bref, aucun motif religieux et encore moins l’islamisme mais tout juste un acte commis contre une société qui, il faut bien le reconnaitre, n’est absolument pas tendre envers ses citoyens arabes – qu’ils soient musulmans ou chrétiens. Alors forcément, tout ce qui fait l’intérêt du film, c’est de suivre la quête du mari qui, bien sur, ne se doutait de rien, une quête où il espère finir par comprendre pourquoi sa femme a basculé dans l’horreur. Excellente idée, qui promettait énormément au départ mais qui, malheureusement, finit un peu par tomber a l’eau, les véritables explications quand a l’acte de son épouse, finalement, n’ayant jamais lieu – elle en veut a Israël, certes, mais de là a aller se faire sauter et tuer des innocents dont des enfants, il y a un pas pour quelqu’un qui vivait dans l’opulence et du bon coté de la frontière… Au final, il apparait que malgré un postulat de base prometteur et intéressant, ce film rate un peu le coche, se contentant de faire le constat que l’on connait déjà depuis longtemps, c’est-à-dire, celui de deux peuples vivant sur la même terre et qui se détestent, deux peuples englués dans un conflit sans fin… quand au pourquoi du comment du geste de la femme du personnage principal, eh ben, disons que tout cela n’est pas bien clair, ce qui, sommes toutes, est assez problématique puisqu’on l’a attendu tout le long du film…


Points Positifs :
- L’idée de départ est fort intéressante et sur ce point, il n’y a rien à redire : il faut dire qu’en nous faisant suivre les traces d’un homme, intégré a la société israélienne, qui essaye de comprendre pourquoi sa femme, de condition aisée et laïc, a commis un attentat suicide, était on ne peut plus prometteur.
- Le héros, interprété par Ali Suliman, est assez touchant et l’on comprend parfaitement son désarroi ainsi que sa recherche de la vérité au sujet de se femme.
- Ce n’est pas une surprise mais ce film montre bien qu’être un arabe israélien, c’est un peu être un citoyen de seconde zone, et ce, que l’on soit musulman, bien sur, mais aussi chrétien. Alors bien sur, comme le personnage principal du l’histoire, on peut vivre dans sa tour d’ivoire et se dire que l’on est accepter mais tôt ou tard, la réalité nous rattrape…

Points Négatifs :
- J’ai le plus grand mal avec cette fin où l’on ne comprend pas vraiment pourquoi l’épouse du personnage principal a décider de passer a l’acte ; certes, elle en veut a l’état d’Israël et, contrairement a son mari, elle ne se leurre absolument pas sur la place des arabes israéliens au sein de la société, cependant, de là a basculer dans le terrorisme, tuer des innocents dont des enfants, il y a un truc qui m’échappe… surtout lorsque le motif religieux est absent, ce qui est le cas ici.
- Scénaristiquement, c’est un peu n’importe quoi par moments : Sihem, la femme kamikaze, est chrétienne alors que son grand père est musulman, quant au prêtre chrétien, son discours n’est pas très éloigné de celui de DAESH ?!
- Il y a tout de même quelques longueurs dans ce film, surtout lorsque le héros ère dans les rues de Naplouse ; au bout d’un moment, j’en avais marre de le voir tourner en rond…

Ma note : 6/10

Aucun commentaire: