STRANGE
FRUIT
En
1927, à Chatterlee dans le Mississipi, le grand fleuve est en proie à des crues
historiques, forçant les populations à protéger leur village et leur champ
grâce à des digues. Alors qu'ils craignent que l'une d'elle ne tienne pas, des
hommes, blancs, se rendent dans une taverne où les noirs se détendent en
écoutant de la musique, en buvant de l'alcool ou en dansant. Même si l'esclavage
a été aboli, les blancs ordonnent à leurs employés de se presser car, même si
la nuit est tombée, les eaux montent et ils ont besoin d'eux pour remplir des
sacs de sable et consolider les digues. Parmi les noirs, se trouve Sonny un
homme accusé de vol dans un bric-à-brac et recherché par le shérif. Celui-ci
parvient à s'enfuir. Alors qu'il court à travers les environs, que les autres
noirs sont conduits sur les fameuses digues alors que d'autres s'affairent déjà
dessus, une lumière vive en provenance du ciel s'écrase sur la fameuse barrière
de terre et de sable, laissant passer une grosse quantité d'eau. De l'engin
sort un homme noir, un véritable colosse. Il ne parle pas un mot mais sa
carrure, sa force et sa nature vont changer les choses. En bien ?
Strange Fruit
Scénario : Mark Waid, J.G. Jones
Dessins
: J.G. Jones
Encrage : J.G.
Jones
Couleurs : J.G.
Jones
Couverture : J.G.
Jones
Genre : Super-Héros,
Historique
Editeur
: Boom Studios
Titre en vo
: Strange Fruit
Pays
d’origine : Etats-Unis
Parution
: 08
juillet 2015 – 02 novembre 2016
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Delcourt
Date
de parution : 05 avril 2017
Nombre
de pages : 128
Liste
des épisodes
Strange Fruit
1-4
Mon
avis : D’entrée de jeu, Strange Fruit était une œuvre polémique,
et cela, les auteurs, Mark Waid et J.G. Jones l’avaient parfaitement assumés
dès la création de ce comics qui souhaitait pointer du doigt la place des
afro-américains dans la culture populaire nord-américaine et plus
particulièrement dans la bande dessinée. Attention louable, certes, a bien y
réfléchir, surtout quand on constate que parmi les icones de chez Marvel ou DC, l’homme noir y brille surtout par son absence, procédé plutôt judicieux
puisque ce fameux Colosse qui tombe du ciel renvoi bien évidement a Superman,
cependant, là où le bat blesse, c’est que malgré toutes les bonnes attentions
du monde, luter pour une cause, c’est bien, écrire une bonne histoire, c’est
pas mal aussi. Car hélas, malgré la beauté du produit finit – c’est un bien bel
album – et, bien entendu, malgré les superbes peintures du sieur J.G. Jones,
scénaristiquement, Strange Fruit est plutôt
moyen pour ne pas dire faiblard par moments : ainsi, après un premier
épisode qui, pourtant, plaçait la barre assez haut, le reste n’est pas a la
hauteur de nos espérances, loin de là, et tant même a décevoir au final. Il
faut dire que si ce fameux être venu du ciel en jette, effectivement, si la
retranscription de la manière de pensée et d’agir des habitants du sud profond
des Etats-Unis de cette lointaine année 1927 est plutôt juste, tout cela tombe
très rapidement dans des stéréotypes plutôt navrants où, de toutes façons, il n’y
a vraiment aucun personnage blanc positif mais, pire que tout, où le scénario,
l’histoire, bref, le nerf de la guerre, finit par briller par son absence tant
abonde les raccourcis on ne peut plus faciles. Dommage car tout cela est loin d’être
mauvais, bien au contraire et que, surtout, le premier épisode ne laissait pas
attendre que les trois autres ne soient qu’une lente descente qualitative.
Après tout, Strange Fruit partait d’une
très bonne attention et possédait indéniablement tous les éléments pour devenir
un incontournable, cependant, a un moment donné, il ne faut pas oublier le
scénario en court de route car au final, eh bien, œuvre coup de poing ou pas,
cela reste une bande dessinée…
Points
Positifs :
-
Le postulat de départ est tout simplement excellent – a défaut d’être
véritablement original, il faut en convenir – ainsi, dans le sud profond des
Etats-Unis, en 1927, un être tombe du ciel, bourré d’une force peu commune et d’une
intelligence supérieure et ce n’est pas Superman mais le Colosse et il est noir
de peau, ce qui ne peut que déplaire aux pecnos du coin…
-
Strange Fruit pointe du doigt le
racisme de l’époque aux USA mais aussi, a une plus large échelle, celui qui
existe encore de nos jours, y compris dans le milieu des comics. Et que l’on
soit d’accord ou pas, le débat mérite d’exister.
-
Graphiquement, bien évidement, c’est magnifique et il faut saluer le travail de
J.G. Jones.
-
Le premier épisode est tout simplement excellent.
-
L’amateur d’Histoire sera ravi d’apprendre que cette fameuse crue du Mississipi
exista bel et bien en 1927.
Points
Négatifs :
-
Crée la polémique, lutter pour une cause, c’est certes noble et louable,
cependant, il ne faut pas oublier que Strange
Fruit est également une bande dessinée et que, bon, comment dire, il est
dommage que les auteurs n’aient pas fait davantage d’efforts pour nous offrir
un scénario plus réussi. Il faut dire que, passé le premier épisode, la suite déçoit
plus qu’autre chose.
-
Les événements se précipitent les uns après les autres sans que l’on soit
sensible à ces derniers ou que l’on s’attache véritablement aux protagonistes ;
il faut dire que, malheureusement, ces derniers sont tout saufs charismatiques
et que le seul qui aurait put l’être, le fameux Colosse, ne parle jamais…
-
Je sais parfaitement que le sud profond des Etats-Unis était sacrément raciste
en 1927 et que, d’ailleurs, le pays lui-même l’était, et l’est encore de nos
jours même si de sacrés progrès ont été faits, cependant, ne pas nous proposer
ne serais-ce qu’un seul personnage blanc positif, cela fait tomber l’histoire
dans une lutte entre blancs et noirs qui finit davantage par diviser qu’autre
chose.
Ma
note : 6,5/10
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