LES
LIVRES DE CORUM – LA LANCE ET LE TAUREAU
Corum
sait-il encore qu’il a vaincu les Seigneurs du Chaos ? Un siècle a passé
depuis; la belle Rhalina est morte et le Prince à la robe écarlate, condamné à
l’immortalité, reste prostré dans son morne château. Une nuit, en songe, il
entend un appel : un indicible danger menace le peuple de Rhalina. Il franchit
les portes du temps et rejoint les survivants qui lui apprennent l’accablante
nouvelle : les Fhoi Myore sont de retour. Ces monstres issus d’une autre
dimension font régner sur toutes choses le froid et la brume ; leurs chiens
démoniaques massacrent tout sur leur passage. Jadis, on avait pu repousser les
envahisseurs grâce à six adjuvants magiques. Mais où les retrouver ? Et comment
affronter les périls d’une quête ? Mannach, le roi-druide, n’en fait pas
mystère : c'est à Corum de relever le défi.
Les Livres de Corum – La Lance et le Taureau
Auteur
: Michael
Moorcock
Type
d'ouvrage : Fantasy
Première
Parution : 10 juin 1973
Edition
Française : 02 mai 2004
Titre en
vo : The
Bull and the Spear
Pays
d’origine : Royaume-Uni
Langue
d’origine : anglais
Traduction : Martin
Bruno
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 185
Mon
avis : La Lance et le Taureau marque
un tournant incontestable dans le cycle
de Corum, le Prince Vadhagh, avatar du Champion
Eternel : en effet, on peut parfaitement parler de deuxième cycle tant les
différences sont notables entre les trois premiers volumes et les suivants,
dont l’action, ici, se déroule mille ans plus tard, face à de nouveaux
adversaires, les Fhoi Myore, qui remplacent au pied levé les habituels
Seigneurs du Chaos, « adversaires »
habituels des diverses incarnations du Champion dans les divers cycles. De
plus, l’ambiance celtique, que l’on pouvait ressentir légèrement dans la
première partie des Livres de Corum, est cette fois ci portée a son
paroxysme : coutumes, vêtements, mode de vie, pierres levées, légendes, héroïsme,
druides etc. Pas de doute, Moorcock, dans cette suite des aventures de Corum a
tenu à nous proposer un monde pas forcement original d’un point de vue narratif
(après tout, les œuvres liées au monde celtique sont légions) mais auquel l’on
ne se serait pas forcement attendu, habitués que nous sommes a l’habituelle
opposition entre Loi et Chaos. Sur ce point, le fait que l’on quitte pour une
fois un peu l’habituelle cosmologie (enfin, un petit peu, un petit peu
seulement) du Multivers Moorcockien n’est pas, à mes yeux, pour me déplaire, et
voir Corum, ce personnage charismatique quitter un peu ce rôle de Champion
Eternel pour celui de demi-dieu Celte dont on attend le retour, puis déambuler
au milieu de Druides, de guerriers vaillants aux coutumes bien plus complexes
qu’un Jules César ait put laisser entendre dans sa Guerre des Gaulles,
et découvrir des cairns de pierre et autre pierres levées est assez intéressant
à mon avis. De plus, c’est un Corum différent, bien moins puissant que dans la
première partie du cycle, où sa main et son œil, appartenant a des Dieux lui
conféraient bien des pouvoirs, mais aussi un Corum privé de ses amis et de son
amour (Jhary est parti pour d’autres lieux, Rhalina est morte après une longue
vie… humaine) et qui, au début de ce quatrième tome, se lamente dans sa
forteresse comme un autre Champion, Hawkmoon,
put le faire en son temps. Mais un Corum qui, bien vite, répondra, sous les
conseils de Jhary-O-Conel, à l’appel au secours des descendants de son épouse,
qui, plus de mille ans plus tard, sont en grand danger devant une menace peu
commune, les fameux Fhoi Myore, ces fameuses créatures issues des limbes et qui
menacent, comme purent le faire autrefois les Ducs du Chaos, toute vie sur
Terre. Et une fois de plus, l’on se retrouve en chemin connu : un danger a
première vu insurmontable survint, un objet, un lieu, quelqu’un pourrait aider
Corum et ses alliés a le surmonter, et voila le Prince Vadhagh embarqué, comme
a son habitude, pour une quête aux nombreuses péripéties, où il connaîtra bien
des dangers, sera parfois sauver de façon surprenante au dernier moment, avant
de finir par, bien entendu, réussir dans son entreprise. Ce coté, un petit peu
comment dire, répétitif dans le cycle peut en énerver ou lasser plus d’un, ce
qui ce conçois parfaitement ; pourtant, une fois de plus, le tout fonctionne
assez bien et le lecteur sera rapidement captivé par un récit sans temps morts
et ne reposera le livre que lorsqu’il sera parvenu a la dernière page.
Personnellement, c’est ce qui m’est arrivé, ayant tout bonnement dévoré ce
quatrième tome, l’expédiant assez rapidement tant le plaisir de découvrir la
suite était présent, plaisir qui trouva son point culminant dans un final
impressionnant (ah, le combat contre les hordes des Fhoi Myore, le Taureau noir
!). Alors certes, tout n’est peut être pas parfait, comme je l’ai déjà dit un
peu plus haut, cependant, il y a ce nouvel univers mis en place, cette ambiance
celtique du plus bel effet qui fait tant pour la réussite de l’ensemble, le
retour de Gaynor le damné et ces nouveaux ennemis, les fameux Fhoi Myore qui
semblent invincibles avec leur troupe composés de morts vivants et d’hommes
végétaux fait que cette Lance et le Taureau
est une fois de plus, comme de coutume dans le cycle, une réussite. Un Corum
certes différent, à la fois semblable et différent dans la structure narrative
du récit, mais un Corum tout simplement exceptionnel, qui prouve une fois de
plus toutes les immenses qualités de ce cycle peut être moins connu que les
productions actuelles mais qui mérite largement le détour.
Points
Positifs :
-
Avec La Lance et le Taureau, Moorcock
débute un, de fait, un second cycle pour son héros, Corum, et, ma foi, au vu
des nombreuses différences avec le précédant – finit l’opposition entre la Loi
et le Chaos, ambiance celtique omniprésente, nouveaux adversaires réussis –
force est de constater que c’est une belle réussite et que ces changements
apportent un souffle nouveau a une saga déjà excellente a la base.
-
L’ambiance celtique, justement, est l’une des grandes forces de ces Chroniques de Corum : certes, cela
déstabilise un peu au début, cependant, assez rapidement, le lecteur est
conquis par ce peuple aux coutumes familières, ces légendes, ces noms et mêmes
ces créatures qui sonneront familièrement aux amateurs des celtes et de leurs
coutumes.
-
L’intrigue en elle-même n’est certes pas des plus originale, cependant, elle
n’en reste pas moins terriblement efficace et cette quête de Corum vous tiendra
en haleine de la première a la dernière page.
-
Les Fhoi Myore remplacent habilement les Seigneurs du Chaos, d’ailleurs, leur
étrangeté même fait d’eux des opposants plus originaux que les traditionnels
Arioch, Xiombarg et compagnie… De plus, leurs séides sont plus réussies que
celles du Chaos.
-
Ah, le magnifique et somptueux Taureau noir !
-
La plus belle couverture du cycle, tout simplement.
Points
Négatifs :
-
Une quête, deux trésors sacrés possédant de grands pouvoirs à retrouver afin de
sauver la mise, oui, tout cela n’est pas bien original surtout que Moorcock
réutilisera le concept par la suite.
-
On voit a peine le sympathique Jhary-a-Conel.
Ma
note : 8,5/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire